Dictionnaire apologétique de la foi catholique/Croix

La bibliothèque libre.
Dictionnaire apologétique de la foi catholique
Texte établi par Adhémar d’AlèsG. Beauchesne (Tome 1 – de « Agnosticisme » à « Fin du monde »p. 422-424).

CROIX. — Notes archéologiques sur la préhistoire de la croix, et sur quelques-unes des illusions ou confusions auxquelles elle a donné lieu.

1° La croix comme emblème religieux dans l’antiquité païenne. — On ne peut nier que la croix ait été employée comme symbole religieux par les jj^iiens. On la rencontre sous différentes formes sur un grand nombre de monuments asiatiques, européens et même américains. Il est difficile, dans quelques cas presque impossible, de lui attribuer un sens bien précis, et son origine est souvent plus obscure encore que son interprétation.

a) Croix ansée. — Parmi ces croix pré-chrétiennes, les deux types principaux sont la « croix ansée » et le « swastika h ou croix gammée. La croix ansée est formée d’un Tau surmonté d’une anse, d’où elle tire son nom. On la rencontre surtout en Egypte, où elle sert d’attribut principal aux dieux de tout rang ; quelques-uns la tiennent par l’anse, d’autres la portent suspendue, l’avant-bras passé dans l’anse. On a interprété la croix ansée de différentes façons. On l’a appelée la « clef du Nil >>, emblème de la divinité fécondatrice de la nature ; cette interprétation estpiu’ement hypothétique et ne repose sur aucun fondement solide ; on fait justement remarquer que, de tous les dieux égyptiens, le dieu du Nil est un des seuls qui n’aient pas cet emblème. D’autres n’y voient que la représentation d’un autel de sacrifice sur lequel est posé un vase. Suivant Lajard, la croix ansée serait le symbole de la divine trinité des Assyriens ou des Perses : cette explication eut d’abord un certain succès, mais elle tomba devant l’opposition unanime des égyptologues. Quelques archéologues ont voulu A’oir dans la croix ansée un symbole phallique : cette interprétation eut le même sort que la précédente. La croix ansée était la figure du soleil, emblème d’Osiris. Elle ne tarda pas à prendre une signification plus abstraite. Au iv siècle, les chrétiens d’Alexandrie, en détruisant le temple de Sérapis, y virent de nombreuses représentations de la croix ansée. Ils en furent intrigués et en demandèrent la signification. Les Egyptiens convertis, qui savaient lire les hiéroglyphes, dirent qu’elle signifiait « la vie future ». Cette signification, qui, de prime abord, peut paraître mystérieuse, est facile à expliquer. La croix ansée, nous l’avons dit, symbolisait le soleil considéré par les païens comme la source de toute vie sur la terre. L’idée religieuse, en se développant, passa de la représentation matérielle aux idées plus abstraites, du soleil au pouvoir de vivifier toutes choses, rôle principal du soleil. Ce n’est pas le soleil ni les autres êtres de la création qu’adoraient les anciens, mais les forces cachées de la natm-e, re^îrésentées par les différents êtres.

b) Sa’atiska. — La croix gammée ou s^^^astika est d’origine incertaine. Elle fut très répandue parmi les peuples anciens ; elle semble avoir été un emblème caractéristique de la race indo-germanique, car on la trouve rarement chez les autres races. Elle symbolisait le soleil : les Védas l’appellent la « roue enflammée)). Elle n'était pas un emblème d’adoration, mais un symbole religieux.

c) Monuments divers. — Les Assyriens, les Perses et les peuples de l’Asie Mineure avaient également, parmi leurs eml)lèmes religieux, la croix. Les monuments nous montrent les rois d’Assyrie et les personnes de race royale portant, suspendues au cou, des croix semblables à une croix de Malte. Ici encore ces croix se rattachent au culte du soleil dont elles sont la figure. Plus tard la croix devint le symbole du pouvoir royal, le soleil étant le roi des astres et le plus bienfaisant.

On a trouvé la croix, non seulement en Evirope et en Asie, mais même en Amérique. Son origine y est plus obscure qu’ailleurs, et son spubolisme très douteux. D’après les témoignages les plus dignes de foi, 829

CROIX

830

la croix clicz les Mexicains et autres peuples de l’Amérique centrale aurait été le sj mbole de la divinité fécondatrice de la pluie. Les nombreuses légendes que l’on rapporte sur le culte de la croix en Amérique sont fort sujettes à caution. L’imagination des auteurs y entre pour une grande part.

La croix se rencontre sous différentes formes sur des poteries anciennes, trouvées au nord de l’Italie, en Savoie, en Allemagne et en Angleterre. Ces poteries remontent à l'époque du fer et du bronze. Leur seul ornement est la croix. Certains archéologues ont prétendu y voir un sjinljole religieux : ils ont même ailirmé qu'à cette époque lointaine la croix était l’emblème d’une religion monothéiste ; car, disent-ils, sur aucune de ces poteries on ne trouve la moindre allusion à une idole, aucune figure d’homme ou d’animal, rien que la croix, donc la croix était l’unique emblème religieux de ces peuples, et par conséquent le symbole d’une divinité unique et sans nom. Ils n’ont oublié qu’une chose, prouver que ces croix sont vraiment des signes religieux, et non de simples ornements.

2" La croix comme ornement dans l’antiquité païenne. — Les exemples sont nom])reux.

On marquait une certaine race de chevaux d’une croix sur la croupe. Cette marque assez seniblable à la croix ansée, ou plutôt au Koppa, a donné lieu à des archéologues à considérer ces chevaux comme des animaux consacrés à une divinité ; il n’en est rien ; ce sont des zir-arfai ou ('r-ît /cîttttkïo’pk, race corinthienne ti'ès célèbre. C'était l’iiabitude, chez les anciens, de marquer sur la croupe les chevaux de sang, ainsi que les chevaux victorieux aux courses.

On trouve des inscx-iptions romaines portant des croix, mais on ne peut pas regarder ces inscriptions comme chrétiennes, car les chrétiens ne firent usage de la croix dans les inscriptions que relativement tard, ou bien ils se servaient de croix dissimulées, afin de ne pas éveiller l’attention. Sur quelques monuments païens les inscriptions ou les noms sont disposés en forme de croix : rien n’autorise à leur donner un sens religieux.

Le monogramme du Christ, tel qu’on le voit sur les monuments chrétiens, n’est pas inconnu dans l’antiquité profane. Ce monogramme, comme on sait, est formé par la combinaison du X et du P, les deux premières lettres du nom grec du Christ, XPICTOC. II fut très populaire à partir du iv' siècle de l’Eglise ; avant cette date, il ne se rencontre que rarement. Le monogramme i)aïen n’a aucune signification religieuse. On le rencontre sur des tétradrachmes d’Athènes et certaines monnaies des Plolémées, où il semble être l’abréviation du nom du monnaj’eur ou de la monnaie. Sur d’autres monnaies on le trouve précédé d’un A ; il est alors l’abréviation de àpy^v. Ailleurs, dans les numuscrits grecs, il est l’abréviation de y.p^'ydç : et de /, pdv>~. Ces explications, on le voit, n’ont aucun rapport avec la religion ; prétendre donc trouver dans le monogramme clirétien une preuve de l’origine païenne du christianisme, est une hypothèse si puérile qu’il vaut mieux n’en point parler.

Fréquemment le monogramme est représenté par les lettres I, X combinées, 'Iv ; T5û?X ; îtTr&' ;  : cette forme existait dans l’antiquité i)aïenne, connue motif d’ornementation ou i)our rei)résenter une étoile.

Les chrétiens exj)rinuiienl aussi le nom du Christ, X/stîTiç, par la seule lettre X. Sur les monnaies païennes cette lettre indique la valeur monétaire ; dans les inscriptions et manuscrits elle est un chiffre correspondant à dix.

3° Prétendus rapports entre la croix chrétienne et la croix païenne. — La croix se trouve donc dans l’antiquité païenne (pu-lquefois comme syml^ole reli gieux et quelquefois comme ornement. Quelques archéologues ont singulièrement exagéré le rôle de la croix comme emblème religieux avant le christianisme. Se basant sur ce prétendu culte universel de la croix, ils ont inventé les théories les plus curieuses. Les uns ont voulu voir dans la croix le symbole de la vie éternelle et de l’immortalité de l'àme : cette explication ne repose sur aucun fondement historique. Les autres ont voulu faire remonter la croix jusqu'à Adam. Ils y sont parvenus, non par l'àpre sentier de la science critique, mais par le chemin aisé et, hélas, trop fréquenté de l’imagination. Dieu, disent-ils, non seulement révéla à Adam qu’un Sauveur rachèterait l’humanité, mais il lui fit connaître la manière dont s’accomplirait la rédemption. Adam j)ar conséquent connaissait la croix, la vénérait comme un instrument de salut et transmit ce secret à ses enfants. Les croix païennes seraient donc les images prophétiques de la croix du Christ, et les païens, sans le savoir, honoraient d’une certaine façon le vrai Diau. D’insurmontables obstacles s’opposent à cette théorie. Si la croix avait été révélée à Adam, comment se fait-il que les Juifs n’en ont point fait mention ? Nous savons quelle idée les Juifs s'étaient faite du Messie. Ils attendaient un roi guerrier qui les délivrerait du joug des nations, leur donnerait la domination du monde, et régnerait sur eux éternellement. Ils ont repoussé le Christ, car il ne ressemblait pas à leur idéal : sa mort sur la croix, loin de leur ouvrir les yeux, les scandalisa et les éloigna de lui pour toujours. De plus, il faut remarquer que la croix des païens, en tant qu’objet de culte, n’a jamais représenté un instrument de supplice. Nous savons avec quelle horreur et quel mépris les anciens regardaient le supplice de la croix. Elle était réservée aux esclaves ; crucifier un citoyen romain eût été le dernier des outrages. La crucifixion n'était pas seulement pratiquée à Rome, mais dans tout le monde ancien, en Orient comme en Occident : la manière de crucifier variait en quelques détails suivant les différents pays, mais partout on y attachait une idée de déshonneur. La croix ne servait que pour les esclaves et les prisonniers de guerre. L’idée d’un Dieu mourant sur la croix était aussi éloignée que possible de tous les esprits.

D’autres archéologues ont essayé de faire remonter par une autre voie la croix jusqu'à l’origine de l’humanité. Voici comment ils raisonnent ou plutôt comment ils déraisonnent. La croix symbolise chez les différents peuples : i" l’eau qui rafraîchit et alimente la nature ; 2" les arbres verdoyants en fleurs ; 3'^ les montagnes et les collines, habitations des dieux. En combinant ces trois interprétations on trouve tous les éléments nécessaires pour faire un charmant paradis : des ruisseaux, de beaux arbres et de riantes collines. Et puis les quatre branches de la croix ne figurent-elles pas les quatre fleuves qui jaillissent au paradis pour arroser toute la terre ! La fantaisie confine ici à l’incohérence.

Que dire de ceux qui aflirment que les chrétiens ont adopté la croix dans le seul but de faciliter la conversion des païens ? Cette théorie, si déraisonnable qu’elle soit, a néanuioins assez de succès auprès de certains libres penseurs qui ne regardent pas à quelques insanités lorsqu’elles peuvent porter préjudice au christianisme. La voici. A l'époque où le christianisme (commençait à se répandre, le monde moral sultissail une crise religieuse. Sous l’impulsion des efforts persévérants de la i)hilosophie, les esprits éclairés al)andonnaienl de plus en plus le culte des idoles p<Hir le culte du Dieu unique. Pour les uns, ce Dieu était invisible, sans nom, inconnu ; pour d’autres, qui n’avaient pas encore atteint cette notion 831

CULTE CHRETIEN

832

abstraite de la divinité et qui avaient besoin d’une représentation quelconque, ce dieu était Sérapis, Mithra, ou le Soleil. Le culte du soleil était très répandu, le symbole de ce culte était la croix, représentation du soleil. Poiir lutter contre le culte de Mithra, les chrétiens tirent preuve d’une grande perspicacité en adoptant la croix. Leurs doctrines, peu connues parmi les païens, étaient interprétées de la façon la plus arbitraire. On s’imaginait que le dieu que les chrétiens adoraient sous la figure de la croix n’était autre que le soleil, le dieu des monothéistes païens ; lui-même n’avait-il pas dit : « Je suis la lumière du monde » ? Les chrétiens, pour convertir les païens, n’avaient donc qu’à leur dire : « Venez chez nous ; votre culte ditïère peu du nôtre : nous aussi nous avons la croix comme symbole. » Que les païens se soient mépris sur le vrai sens du christianisme, c’est très vrai ; mais dire que les chrétiens ont adopté la croix pour faire concm’rence au culte du soleil, est une assertion sans fondement. Il sulUrait d’ailleurs de parcoiuùr la liste des calomnies contre les chrétiens pour voir que le culte de la croix, loin de ramener les païens au christianisme, était, au contraire, un chef d’accusation et un sujet de moqueries de la part des païens.

On invoque quelquefois les ressemblances qui existent entre la Aie de Vishnou et celle du Christ pour affirmer que le Christianisme n’est que le développement du Brahmanisme. La légende de la mort de Vishnou sur une croix est contraire à la pure doctrine brahmane. D’ailleurs elle ne date c|ue du septième siècle de l’ère chrétienne et, ainsi que d’autres traits de sa vie, elle est un simple emprunt au christianisme. L’évangile n’est donc pas une simple adaptation de la vie de Vishnou, c’est le contraire.

Pour résumer, on peut dire que le rôle de la croix comme symbole religieux chez les païens a été singulièrement exagéré. Aucun auteur ancien n’en fait mention, silence difficile à expliquer, dans cette hypothèse. Elle n’était pas non plus l’objet d’un culte spécial, mais un simple signe religieux. Son origine était astronomique, et avec toute la bonne volonté du monde il est impossible d’établir le moindre rapport entre la croix chrétienne et la croix païenne.

Bibliographie. — C. L. Schlichter, De cruce apiid Judæos, Christianos et Gentdes signo salutis, Halae, 1733, 4*^ ; Eckhel, Doctrina nummorum^ 8 a-oI., Vindobonae, 1792-1798, t. VIII, p. 89 ; Lajard, Observations sur l’origine et la signification du symbole appelé la croix ansée ; dans Méni. de VAcad. des Inscriptions et Belles-Lettres, 1846, t. XVII, p. 348879, 4 pl- j Letronne, Examen archéologique de ces deux questions : 1° La croix ansée égyptienne a-t-elle été employée par les chrétiens d’Egypte pour exprimer le monogramme du Christ ? 2" Retrouve-t-on ce symbole sur des monuments antiques étrangers à l’Egypte ? dans Méni. Acad. Inscrip. et B. Lett., 1846, t. XVI, p. 236-285 ; Raoul Rochette, De la croix ansée, ou d’un signe qui lui ressemble, considérée principalement dans ses rapports avec le symbole égyptien sur des monuments étrusques et asiatiques, dans Mém, Acad. Inscrip. et B.Lett., 1846, t. XVI, p. 285-383 ; Sur la croix ansée asiatique, dans Mém. Acad. Inscrip. et B. Lett., 1848, t. XVIII, IP partie, p. 357-387 ; William Haslam, The cross and the serpent, being a brief history of the triumpk of the cross through a long séries of âges, in propliecy, types, fulfilment, Oxford, 1849 ; ^^’- ï^- -^Iger, ifisioryofthe Cross. Boston (U. S.), 1858 ; F. W. Madden, History of Jewish coinage ; in-8, London, 1864, p. 88-87^ L. Millier, Uebcr Sterne, Kreuze und Krànze als religiose Symbole der alien Kulturvol ker, in-8°, Copenhagen, 1865 ; G. de Mortillet, Le signe de la Croix avant le Christianisme, in-8°, Paris, 1866. Le livre de M. de Mortillet a été réfuté par Alexandre Bertrand dans Bev. archéologique, t. XIV, p. 447 sq. ; Ed. Rapp, Das Labarum und der Sonnencultus, dans Jahrb. des Vereins von Alierthumsfreunden im liheinland, t. XXXIX et XL, Bonn, 1866 ; Tlie prechristian Cross, dans Edinburgh Revien-, t.CXXXI, p. 222 sq., 1870 ; A. de Vertus, Du culte de la croix avant J.-C. ; d’après quelques monuments des bords de la Marne comparés aux monuments de l’Orient, dans Ann. Soc. Hist. et Arch. de Château-Thierry, t. IX, 1878, 4°, p. 189 sq. pi. ; O. Zôckler, Das Kreuz Christi, Giitersloh, 1875 ; E. von Bunsen, Das Symbol des Kreuzes bei allen Xationen und die Entstehung des Kreuz- Symbols der christlichen Kirche, Berlin, 1876, 8’^ VII, 236, pi. ; Brock, The cross, heathen and Christian, a fragmentary notice of its early pagan and subséquent Christian adoption, London, 1880 ; Mourant-Brock, La croix païenne et chrétienne ; notions sur son existence primitive chez les païens et son adoption postérieure par les Chrétiens. Traduction faite sur la 2° édit., augmentée et enrichie d’illustrations nouvelles, Paris, 1881, 18° x, 236 pp. Ouvrage sans aucune valeur ; écrit dans un esprit manifestement hostile à la religion catholique ; Haniard, La croix gammée des catacombes est-elle une importation bouddhique ? dans Controv., 1881, t. II, p. 378-6 ; C. de Hai’lez, Prétendue origine païenne de la croix ; dans Controv., 1882, t. IV, p. 705-82 ; La croix chez les Chinois, dans Controv., 1886, VU, p. 587 sq. ; Duruy, La politique religieuse de Constantin ; dans Bev. archéol., 1882, févr. g6-i 10, mars, 155-176. L’auteui" a reproduit cet article dans son Histoire des Bomains, éd. 1885, t. VII, p. 128-159 ; P. Hochart, Le symbole de la croix dans Ann. facul. lett., Bordeaux, 1886, I ; W. W. Blake, The cross ancient and modem., in-4’^, Xew-York, 1888 ; C. de Harlez, Le culte de la croix avant le christianisme, dans Bev. des Sciences Cath., 4’année, 1890, fév. ; Ansault, Mémoire sur le culte de la croix avant Jésus-Christ, Paris, 1891, in -8’^ io4 p. ; œuvre déclamatoire sans valeur ; A.-J. Lafargue, Le culte de la croix avant J.-C, dans Bev. Cath. de Bordeaux, 1891, t. XIII. p. 821-80, fig. ; critique de l’ouvrage précédent ; G. Raynaud, Les nombres sacrés et les signes cruciformes dans la moyenne Amérique précolombienne, dans Bévue de l Histoire des Religions, 1901. t. XLIV, p. 285-261 ; ne prouvent pas l’existence d’un apostolat chrétien précolombien.

E. Feiirexbach, O. S. B.