Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ACCOUTUMANCE
ACCOUTUMANCE. s. f. Habitude que l’on contracte en réitérant plusieurs fois la même action, en la faisant tourner en coutume. Consuetudo, assuetudo. On est souvent emporté par la force des mauvaises accoutumances qu’on a contractées dans la jeunesse. L’accoutumance de prendre du tabac est difficile à surmonter. Ce mot qui commençoit à vieillir du temps de Vaugelas, s’est rétabli peu à peu, & plusieurs bons Ecrivains s’en servent. Bouh. Habitude est plus doux, & je dirois plutôt, il a fait cela par une mauvaise habitude, que par une mauvaise accoutumance. Corn. On lui a substitué coutume, quoique ce soit un mot équivoque, & qu’accoutumance exprime bien mieux & uniquement ce qu’il signifie. Mais il n’y a point de raison contre l’usage. Cependant comme les meilleurs Ecrivains se servent du mot accoutumance, il ne faut point absolument le condamner. Un esprit abattu & comme dompté par l’accoutumance au joug, n’oseroit plus s’enhardir à rien. Boil. La jeunesse change ses goûts par l’ardeur du sang, & la vieillesse conserve les siens par l’accoutumance. La Rochef.