Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ADAR

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 105).
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ADAR. s. m. Adar. Dernier mois, ou dernière lunaison de l’année hébraïque, ou juive, comme il est dit dans Esther xvi. 20. Ce nom ne se trouve point avant ce temps-là dans les Livres de l’Ecriture ; les Juifs l’avoient pris des Babyloniens. Les Hébreux d’abord ne donnèrent point de noms à leurs mois : ils disoient, le premier, le second, le troisième mois, &c. comme on le voit dans les Livres de Moyse, & dans beaucoup d’autres endroits. Dans la suite, quand ils eurent plus de commerce avec leurs voisins, ils empruntèrent d’eux les noms des mois. C’est dans l’histoire de Salomon, III. Reg. vi. i. 38, que nous trouvons pour la première fois des noms propres de mois. Ce Prince introduisit bien des coutumes étrangères ; il paroît même que l’usage ne s’en établit pas encore trop bien ; car nous n’en trouvons qu’en ce seul endroit, & deux seulement, Zio, & Bul. Mais pendant la captivité de Babylone, les Juifs prirent des Chaldéens les noms des mois, & nous en trouvons plus communément depuis ce temps-là. C’est de là que vint celui d’Adar. Comme les Juifs avoient le cycle de 19 ans, & un mois intercalaire de temps en temps, il y avoit ces années là deux mois Adar. Le premier Adar étoit de 30 jours ; le second n’en avoit que 29. Les années communes, ou non intercalaires, Adar n’avoit encore que 29 jours. Les années du cycle de 19 ans, qui avoient deux Adar, étoient la 3e, la 6e, la 8e, la 11e, la 17e, & la 19e. Voyez le Calendrier hébraïque de Munster, & celui qu’a donné Bartholocci dans la Biblioth. Rabbin. T. II. p. 302 & suiv.

Adar, étoit aussi une ville de la tribu de Juda, dans le midi de cette tribu, en tirant vers l’Idumée. On trouve aussi Addar. C’est la même chose.