Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ALLÉGE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 234-235).

ALLÉGE. s. f. Bateau de suite ou de convoi qu’on attache vide à la queue d’un grand, pour l’alléger & prendre une partie de sa charge, s’il en est besoin. Cymba, actuariolum, scapha. Les coches de Sens, de Joigny, d’Auxerre, ne partent point, qu’il n’y ait une ou deux alléges attachées à la queue.

On le dit aussi sur mer, des bâtimens destinés à porter les marchandises des vaisseaux qui tirent trop d’eau. Les alléges servent aussi au délestage. Le Maître ne peut pas faire saisir pour son fret les marchandises, tant qu’elles sont dans son bord ; mais il le peut faire quand elles sont dans les alléges. En quelques lieux on les appelle souléges. Du Cange les appelle en latin levia, & levamentum.

Les alléges d’Amsterdam sont des bateaux grossièrement faits, sans mâts ni voiles, dont on se sert sur les canaux de cette fameuse ville, pour décharger & transporter d’un lieu à un autre cette prodigieuse quantité de marchandises qui s’y débitent. Le voileur sert de gouvernail.

Allége, en termes de Maçonnerie, est ce petit mur qui sert d’appui dans les croisées, & qui est moins épais que les pieds droits, & que le reste du mur. Fulmentum.