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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/ARGATA

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 489).

ARGATA. Les chevaliers de l’Argata, c’est-à-dire, du Devidoir. Bernardo Giustiniani, Hist. di tutti gl Ord. Milit. ch. 62, les compte parmi les Ordres militaires ; mais ce ne fut qu’une compagnie de quelques Gentilshommes du quartier de la porte neuve à Naples, qui en 1388 se joignirent ensemble pour défendre le port de cette ville en faveur de Louis d’Anjou, contre les vaisseaux & les galères de la Reine Marguerite. Ils s’appelèrent Chevaliers de l’Argata, c’est à-dire, en langage Napolitain, du Devidoir, parce qu’ils prirent pour marque de leur union la figure d’un devidoir, qu’ils portoient d’or en champ de gueules sur le bras, ou sur le côté gauche. Cette compagnie ne dura qu’autant que le règne de Louis d’Anjou. Quelques-uns disent que par ce devidoir ils vouloient marquer que la conquête d’un royaume se fait peu à peu, comme le fil se devide. D’autres croient plus vraisemblablement, à ce qu’il paroit à B. Giustiniani, que ce fut pour marquer le mépris qu’ils faisoient de la Reine, & du gouvernement d’une femme.