Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BALSAMINE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 726-727).
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BALSAMINE. s. f. Balsamina. Plante annuelle qu’on seme dans les jardins, & qui donne des racines fibreuses & chevelues, d’où s’élève une tiche branchue, haute d’un pied, charnue, épaisse, noueuse, couverte d’une écorce verdâtre, quelquefois rougeâtre & pleine de suc d’un goût fade. Ses branches sont garnies de feuilles semblables à celles du pêcher, plus molles, plus succulentes, plus dentelées sur leurs bords, & d’un goût très-amer. De leurs aisselles naissent une ou plusieurs fleurs portées par des pédicules longs de demi-pouce. Elles sont à quatre pétales inégales, dont la supérieurs est voûtée ; l’inférieure est creuse & terminée par un éperon, les deux latérales tombent en devant en manière de tabac, garnies chacune d’une oreillette. Lorsque les fleurs sont à xis pétales, la pétales inférieure qui est creuse, n’a point d’éperon sensible, & il y a quelque changement dans la disposition des autres pétales. Quand la fleur est passée, le pistil devient un fruit fait en poire, composé de pièces assemblées, comme les douves d’un tonneau, & qui en se recourbant par une manière de ressort, découvrent & jettent avec impétuosité ses semences, qui sont rondes, & roussâtres. On croit que son nom vient du mot latin Balsamum, à cause qu’on se servoit du fruit d’une autre plante qui portoit autrefois ce même nom en latin, & qu’on a changé en celui de momordica, en françois, pomme de merveille. La Balsamine qu’on seme dans les jardins, est à fleur purpurine, à fleur mêlée de rouge & de pourpre, à grande fleur, ou à fleur blanche. Elle fleurit en Juillet. Il y en a de simples & de doubles.