Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BELETTE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 841).

BELETTE. s. f. Petit animal sauvage qui fait la guerre aux pigeons, qui a le gosier blanc, le dos rouge, & le museau étroit. Mustela. Il y en a de deux espèces : l’une qui est sauvage, qu’on appelle proprement moustelle, qui vit à la campagne : l’autre domestique, qui se cache dans les greniers, qu’on appelle fouine. Cet animal est petit, mais carnassier. Ovide a dit que la belette faisoit ses petits par la bouche à cause que l’amour qu’elle a pour ses petits, fait qu’elle les transporte souvent d’un lieu en un autre. Plutarque dit que les Thessaliens honoroient les belettes. On dit que la belette combat le serpent, ayant auparavant mangé de la rue : Plutarque dit au contraire que quand les belettes ont mangé un serpent, elles prennent de la rue pour se purger. Elle fait mourir le basilic, selon Pline ; & elle recouvre la vue comme le lézard, si par accident elle a un œil crevé, ou poché. Les fumées des fouines, martes & belettes sentent le musc. La cendre de la belette incorporée dans de l’eau, & appliquée sur le front, ôte les douleurs de tête, & si on la jette dans les yeux, elle guérit les cataractes. Les Naturalistes mettent au rang des belettes les martres, les furets & les écureuils. Les Espagnols appellent ce petit animal comadreja, & les Italiens donnola.