Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BLÂME

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 918).
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BLÂME. s. m. Repréhension faite ou reçue pour quelque action honteuse, ou criminelle. Sentiment ou discours par lequel on condamne une action ou une personne. Vituperation, reprehensio. Ce mot a plus communément une signification passive. Le vice mérite autant de blâme, que la vertu mérite de louange. Cet homme étoit l’agresseur, tout le monde lui donne le blâme. Tout le blâme de cette action retombera sur vous. J’en rejetterai tout le blâme sur lui. Peu de gens sont assez sagez, pour préférer le blâme qui leur est utile, a la louange qui les trahit. Rochef. Nous n’entrons en part de la gloire, ou du blâme du bien ou du mal, que du jour que nous commençons à agir par raison. M. Scud.

Blâme, en termes de Palais, est le contredit que donne un cohéritier contre les lots qui lui sont présentés par son cohéritier. En Jurisprudence feodale, c’est l’improbation que fait un Seigneur de l’aveu & denombrement que lui donne son vassal, quand il est défectueux. La coutume donne quarante jours au Seigneur pour fournir les blâmes.

Blâme, en matière criminelle, signifie la correction verbale qui est faite par un Juge pour raison d’un crime, c’est une peine qui emporte l’infamie. Elle se fait en ces termes. La Cour te blâme & te rend infâme.