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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRUT

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 98-99).
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☞ BRUT, UTE. adj. On prononce le T au singulier. Ce qui n’est pas poli, qui est âpre & raboteux. Il est opposé à travaillé. Il se dit particulièrement d’une pierre qui vient de la mine ou de la carrière, qui n’est ni polie, ni taillée, ni dégrossie : du diamant, &c, en un mot, de toutes les choses dans l’état où la nature nous les présente, lorsqu’elles doivent être perfectionnées par l’art : & par extension on donne le nom de brut à des productions artificielles que la main de l’ouvrier doit dégrossir ou perfectionner ; de sorte que cette épithète ne peut être appliquée qu’aux productions naturelles ou artificielles qui peuvent être perfectionnées par la main d’œuvre. Ainsi, on ne peut pas dire une plante brute. Un Naturaliste ne peut dire une plume brute, parce qu’il ne la considère pas comme pouvant être perfectionnée par l’art. Mais un Plumassier le dit. Asper, scaber, impolitus. Les diamans bruts se trouvent dans les sables, ou dans des fentes des rochers de Golconde. Tavernier. Une émeraude brute est peu estimée, à cause du risque qu’il y a de la casser en la taillant. On dit aussi une maçonnerie de pierres brutes ; pour dire qui ne sont point taillées. On appelle aussi du sucre brut, celui qui n’est pas affiné.

On dit d’un jardin qui n’est pas encore achevé d’être planté, d’être accommodé, qu’il est encore tout brut.

Brut, se dit aussi figurément d’un ouvrage qui n’est qu’ébauché, qu’on n’a pas eu loisir de limer & de polir.

BRUT, ou ORT, se doit entendre du poids de la marchandise, quand elle est pesée avec son emballage. On dit en ce sens : cette balle de poivre pese brut ou ort cens livres ; pour marquer que l’emballage & le poivre qui est dedans, pésent ensemble six cens livres. ☞ Il y a des marchandises qui paient les droits d’entrée & de sortie du Royaume net, & d’autres brut ou ort.