Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAISSE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 160).
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CAISSE. s. f. Coffre, boîte, vaisseau fait de menues planches de sapin, ou d’autre bois léger, pour transporter des marchandises. Capsa. On appelle des raisons de caisse, les raisins secs & un peu gras qui viennent dans des caisses. Ce mot se prononce comme s’il étoit écrit Kesse, il faut dire la même chose de ses dérivés.

Caisse, terme de Jardinier. C’est un coffre carré de bois soutenu de quatre petits pilliers carrés, ou tournés, qui servent aussi à en tenir les quatre côtés assemblés ; il est ouvert par le haut, & ordinairement peint par dehors pour le conserver & pour l’orner : on remplit les caisses de terre préparée, & l’on y plante des orangers, des grenadiers, &c.

Caisse est aussi un renfoncement carré qui est dans chaque intervalle des modillons du plafond de la cornice Corinthienne, & qui renferme une rose. Lacunaria. On appelle aussi panneaux, ces mêmes renfoncemens, & ils sont de différentes figures dans les compartimens des voûtes & des plafonds.

On appelle aussi caisse de poulie dans un navire, un moufle de poulie. Rechamus.

Caisse, chez les Tourneurs, est ce qui sert à contenir le registre ou clavier. La caisse est de fer ou de laiton. Capsula.

Caisse signifie aussi un coffre fort de Banquier, de Marchand. Capsa. Cette caisse a de bonnes bandes de fer, & une ferrure à trois pênes. C’est un tel Commis qui tient la caisse chez ce Trésorier. Argent de caisse, ou monnoie de caisse, c’est l’argent que les Négocians ou Marchands ont pour faire des payemens de la main à la main.

Caisse, se dit aussi de tout l’argent qu’un Financier a chez lui & qu’il négocie. La caisse de cet homme-là est de cent mille écus.

On nomme aussi caisse, le lieu où est le coffre fort, & où le Caissier fait ses payemens. On dit que je vais à la caisse. Livre de caisse, c’est un registre dont les Caissiers se servent pour y coucher toutes les parties de recette & de dépense qu’ils font en derniers comptans.

Caisse de crédit. C’est une caisse établie en faveur des Marchands forains qui amenent à Paris des vins ou autres boissons. Ces Marchands peuvent aller à cette caisse prendre le crédit dont ils ont besoin, pourvu qu’il n’excède pas la valeur de moitié de leur marchandise.

Caisse des Emprunts, étoit une caisse Royale, qui fut établie sous le regne précédent à l’Hôtel des Fermes, pour y recevoir les deniers des particuliers qui vouloient prêter leur argent à intérêt. Les Fermiers donnoient des promesses qui étoient des billets au porteur, pour valeur reçue comptant, & qui avoient cours sur la place, sous le nom de promesses des Gabelles. A la mort de Louis XIV, ces promesses ont été converties en billets de l’Etat, & acquittées en entier sous Louis XV.

Caisse, signifie aussi un gros tambour qui sert à la guerre. Tympanum. Et on dit, battre la caisse ; pour dire, assembler des Soldats. Tympanum pulsare. On le dit aussi pour signifier, lever des Soldats.

On dit proverbialement, bander la caisse ; pour dire, s’en aller, parce qu’il faut en effet bander les peaux de la caisse pour battre la retraite ou le décampement.

Caisse du Tambour. Terme d’Anatomie. C’est ainsi qu’on appelle la cavité demi-sphérique qui se remarque au fond du trou auditif-externe de l’oreille. Voyez Oreille & Tambour.

Caisse de Fusées. C’est un coffre de planches, long & étroit en carré sur sa longueur, posé verticalement, où l’on enferme une grande quantité de fusées volantes, lorsqu’on veut faire partie en même temps & former en l’air une figure de feu, comparable à une gerbe de blé d’une vaste étendue, qu’on appelle aussi par cette raison gerbe de feu.

Caisse Aérienne, est une sorte de ballon qui renferme beaucoup d’artifices & de petites fusées.