Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CALAMINE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 163).

CALAMINE, s. f. Espèce de cadmie naturelle, qui est privée de parties métalliques. Terre fossile & bitumeuse, qui affine le cuivre avec lequel on la jette dans la fonte, & l’augmente de plus d’un tiers en l’affinant. Cadmia. C’est une terre forssile de couleur jaunâtre, qui n’est pas fort dure, & qui jette, losqu’on la brûle, une fumée jaune : elle est dessicative, détersive & astringente. On la mêle aussi avec le cuivre pour le rendre jaune, & pour augmenter son poids. Avec tout autre métal elle s’évapore ; & si on la met toute seule dans le feu, elle devient cendre. Sa trop grande quantité mêlée dans l’airain, le rend fragile : il redevient rouge, si on le fond cinq ou six fois. Il y en a une espèce nommée calamine blanche, qu’on trouve au haut du creuset, quand on fond le cuivre avec la pierre calaminaire. On l’appelle pampolix ou capnites. Ce n’est, à proprement parler, qu’une suie métallique.

☞ En 1561, sous le règne d’Elisabeth, on fit en Angleterre la découverte des mines de cette terre. Larr. On trouve aussi de la calamine, en Allemagne & dans plusieurs provinces de France, où il y a des mines de plomb & de cuivre, au milieu desquelles elle existe. Voyez Galien, Pline, Dioscoride, Agricola, Gonæus, Savot, &c. Voyez Cadmie.