Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHANOINE

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(2p. 428-430).
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☞ CHANOINE. s. m. Ce mot, dans sa signification la plus étendue, signifie celui qui vit selon la règle particulière du chapitre dont il est membre ; mais dans l’usage ordinaire on entend par Chanoine celui qui possède une Prébende dans une Eglise Cathédrale ou Collégiale, c’est-à-dire, un certain revenu affecté à ceux qui y doivent faire le Service Divin. Canonicus. Les Chanoines de Notre-Dame, de la Sainte-Chapelle, de sainte Opportune. Les Chanoines des Eglises Cathédrales ont quelque prééminence sur les autres. Ils sont obligés (en quelques lieux) à se faire Prêtres lorsqu’ils ont atteint l’âge requis ; autrement ils peuvent être privés des distributions quotidiennes. Selon Falquier, on ne connoissoit point le nom de Chanoine avant Charlemagne : du moins la plus ancienne origine des Chanoines, se trouve dans Grégoire de Tours, qui dit que Baudin, seizième Archevêque de cette ville, en institua le premier un Collège dans son Eglise du temps du Roi Clotaire I. Car les Chanoines n’étoient autrefois que des Prêtres ou autres Ecclésiastiques inférieurs, qui vivoient en commun, & qui résidoient auprès de l’Eglise Cathédrale, pour aider à l’Evêque à la desservir. Ils dépendoient de sa volonté en toutes choses. Ils étoient nourris du revenu de l’Evêché, & demeuroient sous le même toît, comme étant la vraie famille, ou même le Conseil & le Sénat de l’Evêque. Ils furent même héritiers de ses meubles jusqu’en l’an 816, que cela leur fut défendu par un Concile tenu à Aix-la-Chapelle, sous Louis le Débonnaire. Ce Concile fit beaucoup de Règlemens à leur égard. Insensiblement ces Communautés de Clercs formèrent un corps à part, dont l’Evêque étoit pourtant le chef. Il arriva même au Xe siècle que dans les villes où il n’y avoit point d’Evêque, l’on établit de pareilles Communautés ou Congrégations. On les appela Collegiales, parce qu’on se servoit, indifféremment du mot de Congrégation ou de Collége ; celui de Chapitre qu’on donne à leur corps, est le plus nouveau. La vie commune fut établie dans toutes les Cathédrales sous la IIe Race, & chaque Cathédrale avoit un Chapitre distingué du reste du Clergé, avec des Supérieurs particuliers. Mais ils n’étoient pas destinés à une vie aussi peu active que celle qu’ils mènent aujourd’hui. On les appela Chanoines, non-seulement à cause de la pension qui leur étoit alors assignée, qu’on appeloit Canon, ce qu’en vieux françois on appeloit aussi Provende, & en latin Præbenda, d’où vient que quelques-uns les ont appelés Sportulates Fratres ; mais aussi parce qu’on leur donna des règles & institutions canoniques, selon lesquelles ils étoient obligés de vivre. Ainsi Yves de Chartres dit qu’on les appela Chanoines, eò quod canonicas regulas arctiùs observare tenebantur. M. de Marca, en son Histoire de Bearn, dit qu’ils ont été ainsi nommés, quòd in canonem, seu matriculam Ecclesiæ relati essent. Dans la suite les Chanoines s’affranchirent de leur règle ; l’observance se relâcha, & la vie commune ayant cessé, les Chanoines ne laissèrent pas de faire corps. Ils prétendirent n’avoir d’autres fonctions que la célébration de l’Office, & cependant ils s’attribuèrent les droits de tout le Clergé ; d’être le Conseil nécessaire de l’Evêque ; de gouverner pendant la vacance du siège, & de faire seuls l’élection. Il y a même des Chapitres qui se sont soustraits de la Juridiction de l’Evêque, & qui ne reconnoissent que le Pape au-dessus de leur Doyen. A l’exemple des Cathedrales, les Chapitres des Collégiales ont continué à faire corps, après avoir abandonné la vie commune. Autrefois le Pape faisoit des Chanoines sans prébende, sub expectatione præbendæ, pour s’assurer de la première prébende vacante.

Du latin Canonicus, nous avons fait premièrement Canoine, comme l’on prononce encore en Picardie, & ensuite Chanoine. Ménage. Et Canonicus vient du grec Κανών ; car tous généralement tirent ce nom de là ; mais ce mot signifie trois choses. 1o. Régle. 2o. Une certaine pension, une assignation de quelque revenu fixe pour vivre. 3o. Catalogue, matricule. Les uns donc prétendent que les Chanoines ont été nommés Canonici, à cause de la règle qu’ils doivent suivre, de la vie régulière qu’ils devoient mener ; d’autres disent que c’est à cause de la pension qui leur étoit assignée ; d’autres prétendent que le nom de Chanoines ou Canoniques, se donnoit au commencement à tous les Clercs ; soit parce qu’ils étoient écrits dans le Canon ou Catalogue de l’Eglise, soit parce qu’ils vivoient selon les Canons ; mais depuis on le prit particulièrement pour ceux qui vivoient en commun, à l’exemple du Clergé de S. Augustin, & avant lui de saint Eusèbe de Verceil. Voyez l’Hist. des Ord. Ecclésiastiques, part. II, ch. 2, p. 15.

Il y a encore différentes espèces de Chanoines. Les Chanoines Cardinaux sont des Chanoines attachés, &, comme on dit en latin, incardinati, à une Eglise, de même que les Prêtres l’étoient à une Paroisse. Léon IX en créa l’an 1051 à S. Etienne de Besançon, & Alexandre III dans l’Eglise de Cologne. Il y en a eu encore à Magdebourg, à Compostelle, à Bénévent, à Aquilée, à Ravenne, à Milan, à Pise, à Naples & ailleurs. Les Chanoines damoiseaux, Canonici domicillares étoient autrefois les jeunes Chanoines, qui n’étant point encore dans les Ordres, n’avoient point droit de Chapitre. Les Chanoines expectans étoient ceux qui, en attendant une prébende, avoient le titre & la dignité de Chanoines, voix en Chapitre, & une forme ou place au Chœur. Chanoines forains, forenses, sont ceux qui ne desservent pas la Chanoinie dont ils sont pourvus, mais la font desservir par un Vicaire. Chanoines honoraires, sont les mêmes que les Laïques. Chanoines Mansionnaires, sont opposés aux forains. Voyez Mansionnaire. Il est parlé dans un Ordinaire manuscrit de l’Eglise de Rouen, de Chanoines de treize marcs. Peut-être étoit-ce le revenu annuel de leurs canonicats. Il y avoit dans l’Eglise de Londres des Chanoines mineurs ou petits Chanoines, qui faisoient les fonctions des grands Chanoines. Il y a à Luques des Chanoines mîtrés, qui par un privilège qui leur a été donné par plusieurs Papes, & confirmé par Grégoire IX, portent une mître. Les Chanoines de la pauvreté, Canonici paupertatis. Il en est fait mention dans l’Histoire d’Anneci, d’Odon Gelleius, Liv. I, c. 24. Chanoines Résidens, Residentes, sont les mêmes que les Mansionnaires. Il y a eu aussi des Chanoines qu’on appeloit Canonici ad succurrendum. C’étoient des gens qui se faisoient Chanoines à l’article de la mort, pour participer aux prières du Chapitre. Les Chanoines Tertiaires, Tertiarii, étoient ceux qui ne touchoient que la troisième partie des fruits d’un canonicat.

Chanoines ad effectum. Voyez Canonicat.

Chanoine d’Honneur. Canonicus Honorarius. On donne ce titre à ceux qui ont été Chanoines, & qui se sont démis de leur canonicat. On le donne encore à des personnes notables, lesquelles, sans être réellement Chanoines, jouissent de tous les droits des Chanoines, & ont place parmi eux.

Charlemagne ordonne dans les Capitulaires, que ceux qui se feroient Clercs, seroient obligés de vivre canoniquement, & selon la règle qui leur avoit été prescrite, obéissant à leur Evêque, comme les Moines obéissent à leur Abbé. Qui ad Clericatum accedunt, quod nos vocamus Canonicam vitam, volumus ut illi canonicè secundùm regulam suam omnimodè vivant, & Episcopus eorum regat vitam, sicut Abbas Monachorum. Ce fut par cette voie que l’esprit du Monachisme s’introduisit dans des Eglises Cathédrales. Les Clercs s’étant soumis à certaines règles, devinrent demi-Moines ; & au lieu de s’appliquer à des fonctions purement ecclésiastiques, la plupart étoient enfermés dans des cloîtres comme des Moines : on appela même le nom de leurs demeures Monasterium ; & il étoit fermé, comme il paroît par les Statuts synodaux d’Hinemar, faits en 874 : en sorte qu’il y avoit deux sortes de Monastères ; les uns étoient pour les Chanoines, & les autres pour les Moines. Le chant devint peu à peu leur principal emploi. Ils ne conservent encore aujourd’hui presque que le chant, & les Evêques ne les regardent que comme des Chapelains.

Saint Chrodegand fit au VIIIe siècle une règle pour les Chanoines. Nous l’avons encore en 34 articles, sans la préface. Elle est tirée de celle de S. Benoît, qu’il accommode, autant qu’il peut, à la vie des Clercs, qui servent l’Eglise. Elle fut reçue par tous les Chanoines. Il y règle la clôture, les vêtemens, les pénitences, les domestiques ou serviteurs des Chanoines. En 816, au mois de Septembre, la dixième indiction étant commencée, l’Empereur Charlemagne exhorta les Evêques assemblés à Aix-la-Chapelle, à dresser une règle pour les Chanoines, composée d’extraits des Peres & des Canons. Cette règle des Chanoines contient 145 chapitres, dont les 113 premiers ne sont que des extraits des Peres & des Conciles touchant les devoirs des Evêques & des Clercs ; après quoi les réglemens du Concile même, par rapport aux Chanoines, commencent. On trouve cette règle dans les Conciles de l’Edition du P. Labbe, T. VII, p. 1314. C’est le premier livre du Concile d’Aix.

Chanoine Régulier. Canonicus Regularis. Les Chanoines Réguliers sont des Chanoines qui vivent en communauté, & qui, comme des Religieux, ont ajoûté dans la suite à la pratique de plusieurs observances régulières, la profession solennelle des vœux. On les appelle Réguliers, pour les distinguer des Chanoines qui abandonnèrent avec la vie commune la pratique des saints Canons faits pour servir de règle au Clergé, & en maintenir l’ancienne discipline. Les Clercs Chanoines subsistèrent jusqu’au onzième siècle. En ce temps, quelques-uns s’en étant séparés, on les appela simplement Chanoines ; & ceux qui la retinrent Chanoines Réguliers, comme on a fait depuis ce temps-là, c’est-à-dire, depuis cinq ou six cens ans. Quelques-uns en rapportent l’origine au quatrième Canon du Concile de Rome, tenu sous Nicolas II, en 1059, qui ordonne que les Prêtres, Diacres ou Soudiacres, qui auront gardé la continence, suivant la constitution du Pape Léon IX, mangeront & logeront ensemble près des Eglises pour lesquelles ils sont ordonnés, mettront en commun tout ce qui leur vient de l’Eglise, & s’étudieront à pratiquer la vie commune & apostolique. Selon d’autres, dès le sixième siècle, plusieurs Clercs ayant quitté cette manière de vivre en commun & régulièrement, ceux qui la retinrent furent nommés Clercs Chanoines, c’est-à-dire, Clercs Réguliers, vivans selon les Canons & les règles de l’Eglise ; & les autres furent nommés Clercs Acephales, c’est-à-dire, sans chef, parce qu’ils ne vivoient plus en communauté avec l’Evêque.

Les Chanoines Réguliers font presque tous profession de suivre la règle dite de saint Augustin, adoptée par beaucoup de sociétés de l’un & de l’autre sexe. Quoiqu’ils réunissent en eux les différentes fins de l’état clérical & de l’état régulier, on doit les regarder comme faisant partie du corps du Clergé. D’autres croient que ces Chanoines Réguliers sont inférieurs aux Chanoines séculiers, à cause des vœux auxquels ils se sont assujettis : en sorte qu’ils doivent plutôt être comme des Religieux, que comme faisant partie du corps du Clergé. On met pourtant quelque différence entre les Chanoines Réguliers, & les Moines. La principale est que les premiers, par leur état, sont appelés au soin des âmes : & les autres seulement à leur propre sanctification. Ils ont cela de commun qu’ils ne peuvent plus ni hériter, ni tester ; mais que leur Communauté est leur héritière naturelle. Les Chapitres d’Usez & de Pamiers étoient encore, il n’y a pas long-temps, composés de Chanoines Réguliers, comme l’ont été autrefois ceux de quelques autres Cathédrales.

Saint Bernard fut très-favorable aux Chanoines Réguliers, dont il fait souvent l’éloge. Il les préféra aux autres Chanoines, pour ce qui étoit des fonctions ecclésiastiques. Aussi, nonobstant différentes observances régulières auxquelles ils se sont assujettis, & quoiqu’en vertu de leurs vœux ils soient véritablement Religieux, que plusieurs d’entr’eux vivent en Congrégation, ils se sont pourtant maintenus dans la possession des bénéfices à charge d’ames. Tout le Droit Canonique leur est favorable en cela, parce qu’étant Clercs par leur origine & par leur état, ils jouissent des droits essentiels attachés à la cléricature : lorsque les Conciles ont exclu les Moines Bénédictins de certaines Cures, quoiqu’ils ne les crussent point incapables par leur profession du gouvernement des ames, ils y ont conservé les Chanoines Réguliers, qui depuis environ 200 ans, sont devenus presque par-tout titulaires de leurs bénéfices, comme les séculiers.

Il parut en 1699 à Paris une Histoire des Chanoines, ou Recherches Historiques sur l’Ordre Canonique, par le P. Chaponel, Chanoine Régulier. Il y a un Livre intitulé, De Canonicorum Ordine Disquisitiones, dont le but principal est de montrer la différence que l’on a toujours mise dans l’Eglise entre les Moines & les Clercs, ou les Chanoines Réguliers, dont il établit d’abord l’antiquité ; sur quoi il distingue quatre sentimens. Le premier, qui est nouveau, selon cet Auteur, & que notre siècle a, dit-il, produit, veut que l’Ordre des Chanoines Réguliers n’ait commencé que dans le onzième siècle. Le second le fait remonter jusqu’au temps de Louis le Débonnaire & au Concile d’Aix-la-Chapelle tenu sous cet Empereur. Le troisième en attribue l’institution à S. Augustin. Le quatrième suppose qu’ils sont, quant à leur manière de vie, les successeurs des Apôtres & des premiers Clercs de l’Eglise. C’est ce dernier sentiment que l’Auteur de cet ouvrage embrasse, après avoir tâché de réfuter les autres, & de montrer en particulier, que S. Augustin n’est pas le premier qui ait institué des Chanoines Réguliers, pas même en Afrique ; & il prétend qu’à considérer les trois états différens dans lesquels vivent les Chanoines Réguliers en communauté, en particulier, dans des Paroisses, ou bien attachés à des Eglises séculières dans lesquelles ils ont des prébendes, leur vie ne peut passer que pour une institution apostolique, & une suite, une imitation de la manière de vie des premiers Clercs établis par les Apôtres. L’Auteur de l’Histoire des Chanoines est dans la même opinion, & tâche de montrer cette descendance.

Les Chanoines Réguliers ont eu de tout temps des contestations au sujet de la préséance au-dessus des Moines, qu’ils prétendent, comme fondés par les Apôtres, & faisant partie du Clergé. Pie V, par une bulle de l’an 1564, ordonna que les Chanoines Réguliers de Latran, qui est la première Eglise de Rome, précéderoient les Moines du Mont-Cassin ; mais les autres Chanoines Réguliers sont précédés à Rome dans les cérémonies par les Bénédictins, les Camaldules, les Religieux de Citeaux, ceux de Vallombreuse, les Feuillans, &c.

L’habit des Chanoines Réguliers dans le XIIe siècle étoit une aube, qui a depuis été changée en rochet, ou en surplis, & en tout temps une chape fermée, à laquelle a succédé l’aumusse pour l’été, & la chape ouverte en hiver. L’usage des bonnets est moderne ; & ce n’étoit d’abord qu’une espèce de calotte.

Ceux qui ont traité des Chanoines Reguliers, outre les Auteurs déjà cités, sont Gabriel Pennotus, Chanoine Régulier, Historia Canonicorum Regularium, à Rome 1624. in-fol. Jean-Bapt. Malegarus, Chanoine Régulier aussi, Instituta & progressus Clericalis Canonic. Ordinis, contre le P. Cellot, à Venise en 1648. Jean-Bapt. Signius autre Chanoine Régulier ; De Ordine & statu Canonico, à Boulogne en 1601. Le P. Du Moulinet a donné les figures de différens habits des Chanoines Réguliers, à Paris en 1666. Tout le second tome de la nouvelle Histoire des Ordres Monastiques est employé à celle des Chanoines Réguliers, de leurs différentes congrégations, tant d’hommes que de filles, & des Ordres militaires qui y ont rapport.

Chanoine-Moine. s. m. Canonicus Monachus. On croit, & il est bien vrai-semblable, que les Chanoines-Moines n’étoient point différens des Chanoines-Réguliers, & que les Chanoines ont été appelés Moines. Anastase le Bibliothécaire, dans la vie de Grégoise IV, dit que ce Pontife ayant fait rétablir la Basilique de Sainte Marie au-delà du Tibre, y mit des Chanoines-Moines ; & on lit dans un vieux Pontifical de S. Prudence, Evêque de Troyes, que dans le premier Memento de la Messe on y faisoit mention des Chanoines-Moines de cette Eglise. Histoire des Ordres Monastiques & Rel. p. 2. ch. 18.

Il y a aussi des Chanoines Laïques, ou Séculiers, qui ont été reçus par honneur & par privilèges dans quelques Chapitres de Chanoines. Canonici Seculares, ou Laïci. Et ainsi dans le cérémonial Romain l’Empereur est reçu Chanoine de S. Pierre ; les Comtes d’Anjou dans l’Eglise de S. Martin de Tours, aussi-bien que ceux de Nevers. Les Rois de France, par le seul titre de leur Couronne, sont Chanoines de l’Eglise de S. Hilaite de Poitiers, de S. Julien du Mans, de Tours, d’Angers & de Châlons ; les Ducs de Berry Chanoines de Lyon. Humbert, Dauphin de Vienne, étoit Chanoine de la grande Eglise. Du Cange.

Chanoines jubilaires ou jubilés, sont ceux qui jouissent de leurs prébendes depuis 50 ans. Ils sont tenus présens & reçoivent les distributions manuelles,

Chanoines majeurs, dans quelques Eglises, sont ceux qui possèdent les grandes prébendes, par opposition à ceux qui ont de moindres prébendes, qu’on appelle Chanoines mineurs.

Chanoines in minoribus, ceux qui ne sont pas encore dans les Ordres sacrés. Ils n’ont point de voix au Chapitre, & sont, dans plusieurs Eglises, dans les basses stalles, & de bout pendant l’office.

On dit proverbialement, vivre comme un Chanoine, c’est-à-dire, paisiblement, dans l’abondance & dans l’oisiveté.

Et comme un gros Chanoine, à mon aise & content,
Passer tranquillement, sans souci, sans affaire,
La nuit à bien dormir, & le jour à rien faire. Boileau.

Les Chanoines, vermeils & brillans de santé,
S’engraissent d’une longue & sainte oisiveté. Id.