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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHEVREUIL

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 529).
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CHEVREUIL. s. m. Bête fauve & sauvage, qui vit dans les bois, qui ressemble au cerf, mais qui est plus petit, & qui est de meilleure fuite. Capreolus. Il s’apprivoise aussi plus aisément, & ne fait point mal avec son bois. On appelle bosse ou enflure, ce qu’on appelle au cerf la meule. Sa femelle se nomme chevrelle ou chevrette. On ne peut discerner le mâle d’avec la femelle, quand on les chasse, que par la tête. Les chevreuils sont les plus dispos des animaux qui ont les piés fourchus. Ils ne vont point au change des femelles, qui portent deux ou trois petits ; au contraire, ils les secourent & les gardent, quand elles sont pleines ; & quand elles ont mit bas, ils leur aident à élever leurs faons, jusqu’à ce qu’ils soient en état de les suivre. Les chiens barreurs sont les meilleurs pour courre le chevreuil.

La chair de chevreuil est la meilleure entre tous les animaux sauvages, & la plus délicieuse au goût. Les Médecins ne lui trouvent aucune mauvaise qualité ; ils disent qu’elle est fort propre aux tempéramens flegmatiques, & à ceux qui sont sujets à la colique & au mal caduc. De la Mare, Tr. de la Pol. Liv. V, tom. XXIII, ch. 1, § 3, où il cite Sint. Sethi de alimentor. facultatib. Lit. D. n. 1. Nonius, de Re Cibar. L. II, ch. 10. Bruyer. Campeg. De Re Cibar, L. XIII, ch. 20. Il y a beaucoup de chevreuils dans le pays du nord, dit Olaüs Magnus, Liv. XIII, ch. 3, dans les Alpes, en Suisse, & dans quelques-unes de nos forêts de France. Les chevreuils, non plus que les cerfs, n’ont point de fiel. Le petit du chevreuil s’appelle faon, aussi-bien que celui du cerf. Id.