Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COLLER

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 687).
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☞ COLLER. v. a. Unir deux choses par le moyen de la colle ; attacher, faire tenir une chose à une autre avec de la colle. Glutinare. On colle des ais, du papier. On colle deux choses ensemble. On colle des pièces de marqueterie. On colle à la muraille, sur la muraille.

Coller signifie aussi enduire de colle. Glutine, glutino illinere. On colle une toile avant que de l’imprimer. Le papier boit, quand il n’est pas bien collé. En latin charta bibula.

Coller du vin, parmi les marchands de vin, c’est y mettre de la colle de poisson, pour l’éclaircir. Voy. Clarifier.

☞ En termes de billard, coller une bille, ou simplement coller, c’est faire toucher une bille à la bande ; pousser une bille de manière qu’elle demeure près de la bande. Applicare margini. On joue plus difficilement une bille collée. Quand on ne peut pas faire la bille de son adversaire, on cherche à le coller. Ici ce verbe prend un sens figuré.

☞ On dit encore figurément se coller, être collé contre un mur, se tenir droit contre un mur, comme si on y étoit collé, attaché. Applicare se ad murum. Il est du style familier.

☞ COLLÉ, ÉE. part. Il a les significations du verbe. Chassis collé, papier collé, toile collée, vin collé. Au figuré, bille collée.

☞ On dit encore figurément d’un habit qui est juste à la mesure du corps, qu’il est collé ; qu’il paroît collé sur le corps : & d’un homme qui se tient ferme & droit à cheval, qu’il est collé sur son cheval, sur la selle.

☞ Avoir les yeux collés sur une chose, c’est la regarder attentivement & long temps. Defixis oculis intueri. Avoir la bouche ou les lèvres collées sur une chose, les y tenir long temps attachées. On dit de même d’un homme fort attaché à l’étude, qu’il est collé sur les livres. Pour marquer l’extrême tendresse de David pour Jonathas, l’Ecriture dit que son ame étoit collée à celle de Jonathas.