Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONSIGNE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 832).
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CONSIGNE. adj. m. & f. terme d’Algèbre. Qui a les mêmes signes. Ce mot a été inventé par M. de la Loubère dans son Traité de la Résolution des équations, pour signifier des termes d’équations qui ont les mêmes signes, c’est-à-dire, qui ont tous deux +, ou tous deux −, ou tous deux + & − ; ou − & +. En un mot, qui ont les mêmes signes & dans la même disposition. Son contraire est dissigne, qui se dit des termes des équations qui ont des signes différens. Simili signo, ou signis similibus affectus, est consigne au reste ajoûté, qui est . La Loubere. Le deuxième période est consigne au premier. Id. En ce cas-là le deuxième période qui commencera par le reste sera consigne au premier. Id. M. de la Loubere fait toujours gouverner à ces adjectifs le nom suivant avec la particule au, c’est-à-dire, comme l’on parle communément, qu’il leur fait régir le datif ; on pouroit au lieu d’au mettre de, & leur faire régir le génitif, & dire l’un est consigne ou dissigne de l’autre. ☞ On ne se sert point des termes consigne & dissigne.

Consigne. s. f. terme de guerre. Avis, instruction que l’on donne à un soldat, à une sentinelle, de tout ce qu’il doit faire & observer dans le poste où on le place. Admonitio, instructio, documentum vigiliæ datum. Le Caporal est chargé de distribuer avec exactitude la consigne aux sentinelles qu’il pose en faction. Bomb. Une sentinelle doit sur toutes choses écouter attentivement la consigne qui lui est donnée, afin de s’en souvenir & de l’exécuter précisément. Id. Il faut que la sentinelle qui va être relevée dise mot à mot à celle qui la relève, tout ce qu’il y a à expliquer sur la consigne, tant de jour que de nuit. Id. Le Caporal de consigne. Voyez Caporal.

Consigne est encore dans les places de guerre un particulier ou commis posté près de la barrière de chaque porte, pour examiner tout ce qui entre, & sonder toutes les voitures, écrire le nom des Etrangers, & où ils vont loger, afin d’en rendre compte tous les soirs au Commandant de la place. Bomb. Lorsqu’il n’y a point de consigne à la porte, c’est aux Caporaux à visiter les voitures qui se présentent pour entrer, & à sonder les chariots chargés de fourage, &c. Idem.