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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DOU

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 441).
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DOU. Le Dou. Quelques-uns écrivent Doux, Le Doux ; c’est une faute, selon Hadrien de Valois & selon d’autres encore. Ils ont raison : l’origine & la prononciation brève de ce nom demandent qu’on écrive Dou, & non pas Doux, en Latin Dubis. On lit, dans le premier livre des Commentaires de César, Alduabis, &, en d’autres exemplaires, Alduadubis, Alduatdusius, Alduasdalis ; mais, selon la remarque de Valois, le véritable mot est Dubis : c’est ainsi qu’il se lit dans les Historiens & les Géographes, & en particulier dans Strabon & dans Ptolomée. Frédegaire, L. dernier, C. 26 & Jonas, dans la vie de S. Colomban, l’appellent Dova. L’Auteur de la vie de Sainte Salaberge, contemporain de Dagobert, le nomme Duvius ; Guillaume le Breton Duber.

Le Dou est une grande rivière de la Franche-Comté, qui a sa source au mont Jura, près de la grande Combe. Elle coule du midi au septentrion, jusqu’à Sainte Ursanne aux confins de l’Évêché de Bâle ; puis tourne tout-à-coup du septentrion au midi, jusqu’à S. Hippolite, où elle remonte du midi au nord ; ensuite elle rabat au midi, coule plus loin qu’elle n’a fait de sa source au nord, & se décharge dans la Saone au-dessous de Verdun, en sorte qu’elle forme, par son cours, la figure d’un Siphon, dont la seconde branche, qui est à l’occident, est plus longue que la première qui est à l’orient. Le Dou arrose Morteau, Sainte-Ursanne, Saint-Hippolite, Mandeure, Chastelot, Lesle, Clerval, Besançon, Dole & Verdun.

DOU. s. m. Le peuple du Dauphiné nomme ainsi le fiel des animaux, par une antiphrase tirée des Grecs, qui le nomment aussi γλυκός ; & ce mot signifie doux. Chorrier. Il falloit dire, par une antiphrase semblable à celle des Grecs : mais cet Auteur est persuadé que les Celtes, peuple du Dauphiné, ont parlé Grec, & ont pris plusieurs expressions de cette langue.