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Dictionnaire de l’administration française/ATELIERS DE CHARITÉ

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Berger-Levrault et Cie (p. 189).

ATELIERS DE CHARITÉ. 1. C’est un mode d’assistance auquel on a recours lorsqu’une calamité quelconque prive à la fois un grand nombre de personnes de leur travail normal, par exemple comme lors de la crise cotonnière produite par la guerre civile aux États-Unis. Il s’applique seulement à des gens valides et tend à atteindre le double but, d’une part, de venir en aide à des personnes momentanément dans la détresse, sans leur offrir une aumône souvent dégradante, et de l’autre, de ménager les ressources de la commune — car l’assistance publique (voy.) est une attribution municipale.

2. L’assistance par le travail est recommandée en outre par cette raison que beaucoup de personnes aiment l’oisiveté, la nécessité seule les faisant travailler. Elles se contentent de peu, pourvu qu’elles n’aient pas d’effort à faire, et une fois la mauvaise habitude prise, elle devient une seconde nature.

3. Toutefois c’est un travail sérieux, c’est-à-dire utile, qu’il faut donner, et l’on doit veiller à ce qu’il soit sérieusement accompli. Chaque commune a quelque desideratum en fait de viabilité, de desséchement, d’embellissement ; on en ajourne la réalisation, parce que la chose n’est pas urgent ; mais lorsque beaucoup d’ouvriers subissent un chômage imprévu, c’est le moment d’entreprendre ce travail extraordinaire. Les fonds employés ne sont pas stérilement consommés alors, ils sont placés productivement ; on leur devra une amélioration quelconque.

4. Les salaires des ateliers de charité sont toujours inférieurs aux salaires courant, car ces ateliers ne sont qu’un expédient, un pis-aller. Le plus souvent on est obligé de demander à l’ouvrier un travail auquel il n’est pas habitué — puisque son travail chôme, — il produit moins, par conséquent, abstraction faite des autres points de vue de la question, la faible valeur du travail suffirait pour expliquer le peu d’élévation du salaire.

5. Les ateliers de charité ne sont régis par aucune législation ; c’est une mesure qui serait uniquement dans les attributions du maire, si les travaux n’exigeaient pas des fonds que les conseils municipaux sont appelés à voter. Souvent il faudra contracter un emprunt (voy. Organisation communale), d’autres fois on pourra demander une subvention au département ou à l’État.

M. B.