Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle/Sembler

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SEMBLER, sam., san., seim., sanller, verbe.

— Act., ressembler à :

Tant est vieus et roignous k’il samble Carinant.

(Mainet, p. 20, G. Paris.)

Par Dieu, beaus nies, trop par estes hardis !
Mon frère sembles et de boche et de vis.

(Gar. le Loh., 3e  chans., XII, p. 268, P. Paris.)

Li uns (cheval) l’autre de poil ne [sanble.

(Chrest., Erec, 2910, Foerster.)

Les pères ne seimblent de rien (les [corbeaux)
Et por ce ne lor font nul bien.

(Gery., Rest., Brit. Mus., Add. 28260, fo 93a, P. Meyer.)

Il parvint a l’aage de seize ans, et estoit si beau qu’il sembloit la rose du matin. (Lariv., Nuicts de Strap., V, 1, Bibl. elz.)

Sembler, ressembler, estre semblable. Cestuy semble son père, et celuy sa mere. (Monet, Parallele, Rouen, 1632.)

— Neut., ressembler :

Veulx lu doncques sembler a beste bruite.
Insensible, meschante et mal instruicte.

(J. Meschinot, Lunettes des princes, fo t0 ro, éd. 1493.)

Vostre conseil, dist Panurge, soubs correction, semble a la chanson de Ricochet. (Rab., Tiers livre, ch. x, éd. 1552.)

Leurs corcelets gravez, leurs morions a creste
Sembleroyent aux éclairs sortans d’une tem-[peste.

(Fr. Perrin, Pourtraict, fo 76 re, éd. 1574.)


Ainsi le charlatan, le flateur, l’adultère
Semblent a des amis, qui ne les considere.

(Vauq., Sat., II, a Cl. Groul., J. Travers.)

— Réfl., se rassembler :

… La jus en ce gardios

Flament se sont sanllé plus de tros fiex .ix.

(Poèt. fr. av. 1300, .*.rs. 3306, p. 1363.)

Semblé, part. passé.

Bataille semblée, bataille engagée :

Si cum su la chemise Nostre Dame aportee
Fors Chartres, la u veit la bataille semblee

(Ben., D. de Norm., t. I, p. 266, sommaire, Michel.)

Centre, Suisse, Fribourg, sembler, ressembler.