Dictionnaire de la Bible/Fourberie
FOURBERIE (hébreu : ḥǎlaqlâq, de ḥâlaq, « diviser, » Dan., xi, 21, 34 ; nêkél, de nâkal, « agir frauduleusement, » Num., xxv, 18 ; ‘armâh, de ‘âram, « être rusé, » Exod., xxi, 4 ; Jos., ix, 4 ; remiyyâh et mirmâh, de râmâh, « tromper ; » ṭarmîṭ et ṭarmûṭ ; Septante : ὁλίσθημα, δολιότης, δόλος, ψεῦδος, ῥᾳδιουργία ; Vulgate : dolus, fallacia, fraudulentia), disposition à tromper le prochain en abusant de sa confiance. La fourberie diffère de la fraude, qui trompe pour réaliser un gain illicite, et de la ruse, qui cherche à tromper quelqu’un dont le devoir est de se tenir sur la défiance, par exemple un ennemi. Voir Fraude et Ruse. La fourberie s’exerce contre tous, même contre les amis.
1o Les auteurs sacrés constatent la fourberie dans la conduite des fils de Jacob vis-à-vis de Sichem et de Hémor, Gen., xxxiv, 13 ; chez les Madianites à l’égard des Israélites, Num., xxv, 18 ; chez les Gabaonites qui trompent Josué pour avoir la vie sauve, Jos., ix, 4 ; chez les méchants en général, Ps. x, 7 ; xxxvii, 17 ; Prov., xii, 5, 17, 20 ; xiv, 8 ; xxvi, 24 ; Eccli., i, 40 ; xix, 23 ; Marc, vii, 22 ; chez les puissants et les faux prophètes de Jérusalem, Ps. liv, 12 ; Mich., vi, 12 ; Jer., viii, 5 ; xiv, 14 ; xxiii, 26 ; chez les pharisiens, Luc., xx, 23 ; chez le mage Élymas, Act., xiii, 10, etc.
2o La fourberie mérite la mort quand on s’en sert pour faire périr son semblable. Exod., xxi, 14. Elle est maudite de Dieu, Ps. cxviii, 118, incompatible avec la sagesse, Eccli., xv, 17, et une cause de ruine pour les grands. Eccli., x, 8.
3o Heureux celui qui est étranger à la fourberie. Ps. xxxi, 2 ; cxix, 2, 3. Elle est ignorée du juste, Ps. xxiii, 4 ; xxxi, 2 ; de Nathanaël, Joa., i, 47 ; de Jésus-Christ. I Petr., ii, 22.
4o Dieu ne la souffrira pas dans son peuple régénéré. Soph., iii, 13. Le chrétien doit donc s’en défaire avec soin. I Petr., ii, 1, 2.