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Dictionnaire de la Bible/Qoph

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Letouzey et Ané (Volume Vp. 901-902).
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QOPH

QOPH, קֹף et קוֹף, dix-neuvième lettre de l’alphabet hébreu, d’où est venue par l’intermédiaire du phénicien, du grec et du latin, notre lettre Q, q, dont la forme ancienne est encore reconnaissable, et qui a conservé à peu près la même valeur phonétique. Dans la numération hébraïque, elle vaut le nombre cent. On suppose que les Phéniciens l’ont emprunté à l’hiéroglyphe dont la forme rappelle celle d’un coin. Voir Alphabet. Gesenius, Thesaurus, p. 1189, et d’autres hébraïsants, ont cru que la figuration antique du caractère représentait le trou d’une aiguille ou le trou de la hache dans laquelle on fait entrer le manche, mais si cette explication peut convenir à l’ancienne forme grecque du qoppa, Ϙ, elle convient moins aux formes primitives sémitiques. Voir Alphabet. Quoi qu’il en soit, le qoph fut d’abord admis, dans l’alphabet grec, sous le nom de qoppa et sous la forme Ϙ. On le voit sur les anciennes monnaies de Corinthe, t. ii, fig. 347, 348, col. 974, 975, comme initiale du nom de cette ville, ainsi que sur les monnaies de plusieurs autres villes grecques : Le κόππα a disparu plus tard comme lettre superflue de l’alphabet grec, d’où il fut chassé par le k, κάππα, mais il est resté dans la langue sous sa forme antique comme signe numérique, avec la valeur de 90. Avant d’être expulsé par les Grecs, le qoppa avait été adopté par les Latins, Quintilien, I, iv, 9, qui nous l’ont transmis. Cependant le q n’a jamais été employé par la Vulgate dans la transcription des noms propres hébreux où entre la lettre qoph, sans doute parce que les Grecs les avaient toujours transcrits par le κάππα et qu’ils avaient été connus primitivement avec cette orthographe par les premiers chrétiens de Rome et d’Italie. Ainsi Cariathsepher, Caath, etc. — Le son de la lettre qoph est en hébreu guttural et plus dur que le son de la lettre palatale analogue caph. La Vulgate, quoiqu’elle transcrive les deux lettres hébraïques également par c, marque cependant souvent une différence en transcrivant le qoph pour un simple c, Cis, Cison, Cariath, Cetura, etc., et le caph pour ch, Chananæus, Chelion, Cherubim, Chidon, Chobar, Chus, etc. Mais la règle n’est pas toujours suivie fidèlement. Nous avons Caleb et Carmel, quoique, pour ce dernier cas, nous ayons Charmel, Is., xxix, 17 ; xxxii, 15, 16.