Dictionnaire de théologie catholique/ABRAHAM (Vocation d')

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Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 1.1 : AARON — APOLLINAIREp. 53-55).

1. ABRAHAM. Parmi les questions qui regardent le patriarche Abraham, nous nous contenterons d’étudier celles qui intéressent plus particulièrement les théologiens. Nous allons consacrer des articles:
1o  à la vocation ;
2o  au sacrifice d’Abraham ;
3o  à la promesse du Messie faite à Abraham; enfin,
4o  au séjour des justes désigné sous le nom de sein d’Abraham.

I. ABRAHAM (vocation d’). Nous étudierons successivement le fait, l’objet et les raisons de cette vocation.

I. Fait.

Abraham, qui se nommait d’abord Abram, était fils de Tharé et vraisemblablement frère puiné de Nachor et d’Aran, quoiqu’il soit nommé le premier en sa qualité d’ancêtre du peuple hébreu. Gen., xi, 26, 27. Il était né à Ur en Chaldée, la Mughéir actuelle, où sa famille, qui était de race sémitique, semble avoir occupé une des premières places et s’être trouvée à la tête d’une tribu importante. Il y épousa Sara, sa parente. Gen., xi, 29. Or, Tharé, son père, le prit avec Lot et les fit sortir d’Ur pour les conduire dans la terre de Chanaan. Ils vinrent jusqu’à Haran, au nord de la Mésopotamie, ils y séjournèrent et Tharé y mourut. Gen., xi, 31, 32. A cet endroit de la Genèse, l’émigration de Tharé et de son fils est racontée comme un fait naturel, dont les motifs ne sont pas indiqués, sans qu’il soit parlé d’aucune intervention divine. S’il n’en était question qu’en ce passage seulement, on pourrait conclure qu’elle a eu lieu sans un ordre exprès de Dieu, et uniquement par une disposition particulière et sous la direction de la providence. H. J. Crelier, La Genèse, Paris, 1889, p. 153. « Sous quelle impulsion Tharé et sa famille quittèrent-ils la contrée d’Ur Kasdini ? Dieu leur inspira de chercher des pâturages plus abondants pour leurs troupeaux ; de fait, il voulait rapprocher Abraham de la terre de Chanaan. » Card. Meignan, L’Ancien Testament dans ses rapports avec le Nouveau, De l’Éden à Moïse, Paris, 1895, p. 309. Ailleurs, toutefois, l’Écriture attribue explicitement cette émigration à l’intervention divine. Jéhovah lui-même rappela plus tard à Abraham qu’il l’avait fait partir d’Ur. Gen., xv, 7. Il dit aux Israélites par la bouche de Josué qu’il a emmené leur père Abraham des contrées de la Mésopotamie dans la terre de Chanaan. Josué, xxiv, 3. La Chaldée n’était, en effet, qu’une portion de la Mésopotamie. A la restauration du culte mosaïque à Jérusalem, après la fin de la captivité des Juifs à Babylone, les lévites, résumant les bienfaits divins accordés à leur nation, affirmèrent dans une prière au Seigneur qu’il avait lui-même choisi Abraham et l’avait tiré d’Ur de Chaldée. II Esd., ix, 7. Dans ce passage, la leçon latine : De igne Chaldæorum correspond à Ur Kasdim, « la ville des Chaldéens. » Elle traduit le nom propre, Ur, en le faisant dériver de la racine sémitique s’ôr, « feu. » Cf. F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., Paris, 1896, t. i, p. 418. Achior, le chef des Ammonites, apprit le même fait à Holoferne et il lui dit que Dieu ordonna aux ancêtres des Juifs de quitter le pays de la Chaldée et de venir habiter à Haran, Judith, v, 9. Enfin, le diacre saint Etienne, dans son discours au sanhédrin, affirma expressément que le Dieu de gloire apparut à Abraham en Mésopotamie, avant qu’il demeurât à Haran, et lui donna l’ordre de sortir de la terre des Chaldéens. Act., vii, 2-4. En présence d’affirmations aussi nombreuses et aussi positives, il semble nécessaire d’admettre qu’Abraham reçut de Dieu à Ur en Chaldée l’ordre de quitter cette ville. Après un séjour prolongé à Haran, Tharé étant mort, Dieu ordonna de nouveau à Abraham de se diriger vers le pays de Chanaan. Gen., xii, 1. Philon, De Ahrahamo, dans Opera, in-fol., Paris, 1640, p. 362, admet deux vocations d’Abraham : « Obéissant de nouveau à un oracle, dit-il, cet homme aimable part de nouveau pour une seconde émigration, non plus d’une ville à une autre ville, mais vers un pays désert où il menait une vie errante. » De leur côté, pou raccorder les divers passages de l’Écriture, saint Augustin, De civitate Dei, VI, xv, 2, P. L., t. xii, col. 495-496, et saint Jean Chrysostome, In Gen., homil. xxxi, 3, P. G., t. liii, col. 285-286, ont abouti à la même conclusion, qui est acceptée par de bons commentateurs modernes. J. T. Beelen, Comment. in acta apostolorum, Louvain, 1850, t. i, p. 118-119 ; J. V. Van Steenkiste, Actus apostolorum, 4e édit., Bruges, 1882, p. 125 ; H. J. Crelier, Les Actes des apôtres, Paris, 1883, p. 79-80 ; T. J. Lainy, Comment. in librum Geneseos, Malines, 1881, t, ii, p. 2 ; F. de Hummelauer, Comment. in Genesim, Paris, 1895, p. 363. Cependant, suivant la remarque de Mgr  Lamy, d’autres exégètes ne reconnaissent qu’une seule vocation, faite à Abraham à Ur ; ils voient dans le récit de Gen., xii, 1, une prolepse et traduisent le verbe hébreu par le plus-que-parfait : « Le Seigneur avait dit à Abraham. »

II. Objet.

Quoi qu’il en soit du double fait de la vocation d’Abraham, Dieu commanda au saint patriarche de quitter non seulement le lieu de sa naissance, la ville d’Ur, et sa patrie, la riche et opulente Chaldée, où sa famille était établie et où il trouvait de gras pâturages pour ses troupeaux, mais encore sa parenté et la maison de son père. Gen., xii, 1. Il lui imposait ainsi un grand sacrifice, dont les circonstances accumulées dans le récit biblique font ressortir le mérite. Abraham obéit généreusement à l’ordre divin. Une première fois, il quitta avec son père la ville des Chaldéens ; il y laissa son frère Nachor et n’emmena avec lui que Sara, sa femme, et Lot, son neveu. Gen., xi, 31. Une seconde fois, sur l’appel de Dieu, après la mort de Tharé, il s’éloigna encore de sa patrie et de ses parents et sortit d’Haran, où il avait fait quelque séjour. En lui imposant de tout abandonner, patrie, famille, maison paternelle, Dieu ne lui indique pas le terme de son émigration ; il lui fait connaître seulement la direction qu’il doit suivre dans sa lointaine pérégrination. Plein de foi dans la parole de son Dieu, Abraham dirige ses pas vers le pays de Chanaan, qui devait être le lieu de son héritage, mais qui ne lui était pas désigné comme le point d’arrêt de son voyage. Jéhovah ordonnait d’aller vers la terre qu’il montrerait, Gen., xii, I, et Abraham partit, sans savoir où il aboutirait. Hebr., xi, 8. Les Pères ont admiré et célébré en termes éloquents la foi et l’obéissance d’Abraham. S. Clément de Rome, I Cor., x, Funk, Opera Patrum apostolicorum, 2e édit., Tubingue, 1887, t. i, p. 72-74 ; S. Ambroise, De Abraham, I, ii, 3, P. L., t. xiv, col. 421 ; S. Chrysostome, De beato Abrahamo oratio, n. 1, P. G., t. l, col. 737-738 ; id., In Gen., homil. xxxi, n. 36, t. liii, col. 286-290 ; S. Cyrille d’Alexandrie, De adoratione in Spiritu et veritate, I, P. G., t. lxviii, col. 168-169 ; Basile de Séleucie, Orat., vii, n. 1, P. G., t. lxxxv, col. 104. Abraham était déjà parvenu dans la terre de Chanaan, quand Dieu lui révéla qu’elle était le terme de son voyage. Toutefois, il ne devait pas la posséder lui-même ; la possession en était destinée seulement à sa postérité. Gen., xii, 6-9. De fait, Abraham ne fit que traverser en nomade la terre promise à ses descendants, et il n’y eut d’autre propriété que son tombeau qu’il acheta d’Éphron à la mort de Sara. Gen., xxiii, 3-20. Aussi saint Etienne a-t-il pu dire que Dieu ne donna à Abraham, au pays de Chanaan, ni héritage, ni même la place suffisante pour poser le pied, Act., vii, 5, et saint Paul a célébré la foi du patriarche qui l’a fait habiter dans la terre de la promesse comme sur une terre étrangère, sous des tentes, avec Isaac et Jacob, héritiers de la même promesse. Hebr., xi, 9.

III. Raisons.

On a indiqué plusieurs motifs différents pour lesquels Dieu a fait sortir Abraham de sa patrie et de la maison paternelle.

Raison religieuse.

Pour préserver Abraham de l’idolâtrie et faire de lui l’ancêtre du peuple choisi. Depuis leur dispersion, les descendants de Noé avaient formé des tribus et des peuples distincts et en s’écartant les uns des autres, ils oubliaient les traditions primitives et le Dieu qui s’était révélé à nos premiers parents. La notion du vrai Dieu s’obscurcissait de plus en plus ; son culte était remplacé par celui des fausses divinités et des idoles, et la vraie religion était sur le point de disparaître de la face de la terre. Saint Épiphane, Hær., i, 6, P. G., t. xli, col. 188, a recueilli une ancienne tradition d’après laquelle l’idolâtrie aurait commencé à se répandre parmi les hommes au temps de Sarug. A l’origine, dit-il, les hommes n’avaient pas poussé la superstition jusqu’à rendre un culte aux statues de pierre, de bois, d’or ou d’argent ; les images n’étaient d’abord qu’un moyen d’exciter la dévotion des humains à l’égard des faux dieux. Quelle que soit la valeur de ce renseignement, à cause du polythéisme qui dominait partout à L’époque d’Abraham, Dieu résolut de conserver le dépôt delà révélation et de la vraie foi au moins chez un peuple, qui serait spécialement consacré à son culte. C’est pourquoi il choisit pour être la souche fie ce peuple d’élite un homme qui fût fidèle et qui méritât de devenir le père des croyants. Mais il fallait soustraire cet ancêtre de la nation sainte aux funestes influences de l’exemple, aux séductions qu’il aurait rencontrées dans sa patrie et même dans le sein de sa famille. Dieu isola donc Abraham et lui ordonna de quitter la Chaldée et la maison de son père. Saint Ambroise, Epist., l, n.5, P. L., t. xvi, col. 1156, avait bien compris que c’était à cause de la superstition des Chaldéens qu’Abraham était venu au pays de Chanaan. Les anciens documents de la Chaldée, qui ont été en partie déchiffrés de nos jours, nous ont renseignés sur l’état religieux de ce pays à l’époque d’Abraham. La contrée était habitée simultanément par des Chamites et des Sémites, qui étaient polythéistes. Les Chamites étaient les premiers possesseurs du sol. La plupart des textes qui proviennent d’eux et qui sont rédigés en suméroaccadien, sont des textes religieux, des dédicaces ou inscriptions votives à leurs dieux. La lecture des noms divins qu’ils contiennent est encore très incertaine, sinon au point de vue du sens, du moins pour la prononciation. Les dieux des premiers Chaldéens ont été identifiés plus tard avec ceux des Sémites qui occupèrent le pays et soumirent à leur domination les habitants primitifs. Ainsi, Ana est devenu l’Anu assyrien, l’esprit du ciel ; En-lil-a, ou Mul-lil-a, l’esprit du monde, est Bel l’ancien ; En-Ki-a ou Ea est l’esprit des abîmes de la terre. De ces dieux et de leurs épouses sont issus beaucoup d’autres ; les plus célèbres sont En-Zu, fils de En-lil-a, qui devint le Sin des Sémites, ou dieu-lune ; Nina ou Nana, fille d’Ea, identifiée avec Istar-Vénus ; Nin-Girsu, confondu avec Nergal ou avec Adar ; Babar, rapproché du Samas sémitique, le dieu soleil, fils de la lune, etc. Les Chaldéens adoraient donc les astres et les esprits des éléments de l’univers. Chaque ville avait généralement un dieu particulier, dont le culte n’excluait pas celui des autres dieux. Ibr adorait spécialement En-Zu ; Tell-Loh, Nin-Girsu et son épouse Bau ; Arach, la déesse Nana. E. Pannier, Chaldée, dans le Dictionnaire de la Bible de M. Vigouroux, t. ii, col. 508 ; Assyrie, ibid., t. i, col. 1153-1158. Cf. F. Lenormant, Les origines de l’histoire, 2e édit., Paris, 1880, t. i, p. 523-529 ; Histoire ancienne de l’Orient, 9e édit., Paris, 1887, t. v, p. 227-312 ; G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, 5e édit., Paris, 1893, p. 135-142. La famille elle-même d’Abraham partageait les erreurs des tribus sémitiques auxquelles elle se rattachait par l’origine, et sans avoir complètement abandonné le culte du vrai Dieu, elle était atteinte par l’idolâtrie. Jéhovah nous l’apprend par la bouche de Josué : « À l’origine, vos ancêtres et, en particulier, Tharé, père d’Abraham et de Nachor, ont habité au delà de l’Euphrate, et ils servaient des dieux étrangers. Alors, je pris votre père Abraham et je le fis passer dans la terre de Chanaan. » Josué, xxiv, 2, 3. On a découvert à Mughéir les ruines d’un temple élevé au dieu Sin et plus ancien qu’Abraham. C’est là sans doute que Tharé et les autres ancêtres des Hébreux ont commis les actes idolâtriques que leur reprochait Josué. F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. i, p. 431-438. De son côté, Achior fournit à Holoferne les renseignements suivants sur le peuple juif : « Ce peuple est de race chaldéenne. Il habita d’abord en Mésopotamie, parce qu’ils ne voulurent pas honorer les dieux de leurs pères qui étaient au pays des Chaldéens. Abandonnant donc les cérémonies de leurs pères, qui reconnaissaient une multitude de dieux, ils honorèrent l’unique Dieu du ciel, qui leur commanda de partir et d’aller à Haran. » Judith, v, 6-9. Tout en reconnaissant le Dieu d’Abraham, Gen., xxiv, 50, 51 ; xxxi, 29, 42, Laban, fils de Nachor, avait des teraphims que Bachel lui ravit. Gen., xxxi, 19, 30, 35. Jéhovah arracha donc Abraham à la maison paternelle, afin de le préserver de l’idolâtrie qui avait déjà pénétré parmi les siens. Une fable rabbinique, rapportée par les Targums du pseudo-Jonathan et de Jérusalem, prétend même qu’Abraham, pour avoir refusé de rendre les honneurs divins au feu que les Chaldéens adoraient, fut jeté dans une fournaise ardente aux flammes de laquelle il échappa miraculeusement, tandis que son frère Aran y périt. Saint Jérôme, Quæst. hebraic. in Gen., q. xi, xii, P. L., t. xxiii, col. 950, 957, et saint Augustin, De civitate Dei, VI, xv, n. 1, P. L.,t. xii, col. 495, ont connu cette faille. Saint Ephrem, Opéra syr., t.i, p. 146-157, et Jacques d’Edesse, 'Scholia en passage of the old Testament, Londres, 1864, p. 7, racontent qu’Abraham, étant jeune encore, mit le feu au temple où les Chaldéens adoraient l’idole Caïnan ; qu’Aran accourut pour sauver des flammes l’idole, mais fut dévoré lui-même par le feu, que les Chaldéens demandèrent la mort de l’incendiaire et que Tharé dut fuir avec ses enfants. P. Dornstetter,Abraham, Fribourg, 1902, p. 7-14.

2o  Raison politique.

F. Lenormant, Hist. anc. de l’Orient, 9e édit., t. vi, p. 143, pense qu’on pourrait rattacher l’émigration de Tharé et d’Abraham à la conquête élamite qui vint, vers l’an 2250 avant Jésus-Christ, peser sur tout le bassin de l’Euphrate et du Tigre, et dont l’expédition de Chodorlahomor en Palestine ne fut qu’un épisode. Si l’invasion de la Chaldée par une tribu étrangère ne fut pas le motif déterminant du départ d’Abraham, elle put en être au moins la cause occasionnelle. Dieu en profita pour ordonner à Abraham de partir et justifier ainsi, aux yeux des contemporains, une émigration dont les véritables motifs étaient cachés.

3o  Raison mystique.

Plusieurs Pères ont vu dans l’émigration d’Abraham une figure de l’Incarnation ou un sujet d’enseignement moral. Saint Irenée, Cont. hær., IV, iii, n. 3, 4, P. G., t. vii, col. 985-986, assure qu’en abandonnant tous ses parents de la terre, Abraham suivait le Verbe de Dieu, voyageait avec le Verbe pour demeurer avec le Verbe. De même les apôtres, laissant leur barque et leur père, suivaient le Verbe de Dieu. Nous aussi qui avons reçu la même foi qu’Abraham, nous suivons le Verbe, car l’humanité avait appris et s’était accoutumée avec Abraham à suivre le Verbe. Pour saint Augustin, Cont. Faustum, xii, 25, P. L., t. xlii, col. 267, c’est le Christ qui sort avec Abraham de son pays et de la maison paternelle pour s’enrichir chez les étrangers, le Christ qui, ayant abandonné la terre et la famille des Juifs dans laquelle il avait pris naissance, est si grand et si puissant au milieu des gentils. Raban Maur, Comment, in Genes., ii, 12, P. L., t. cvii, col. 533, reproduit textuellement les paroles de saint Augustin. D’après saint Paschase Radbert, Exposit. in Matth., i, 1, P. L., t. cxx, col. 81, Dieu a séparé de ses compatriotes et de ses parents Abraham, le chef du peuple hébreu, pour prophétiser et annoncer d’autant plus clairement que le Christ naîtrait de sa race. Saint Justin, Dialog. cum Tryphone, n. 119, P. G., t. vi, col. 753, pensait qu’en même temps qu’Abraham le Christ nous appelait à changer de genre de vie et à quitter les mœurs du siècle pour mériter l’héritage céleste. L’auteur du Liber de promissionibus et prœdicliotiibus Dei, i, 10, P. G., t. li, col. 742-743, donne la même leçon et dit que, si nous imitons la foi d’Abraham, nous aurons part à son héritage. Le cardinal Meignan, De l’Éden à Moïse, p. 313, a signalé l’analogie saisissante qui existe entre la vocation d’Abraham et celle des âmes appelées à la perfection religieuse.

E.Mangenot.


II. ABRAHAM (Sacrifice d’).

Nous comparerons le sacrifice d’Isaac par Abraham aux sacrifices humains offerts aux fausses divinités dans les religions anciennes ; puis, nous en exposerons les raisons providentielles.

I. Le sacrifice d’Abraham et les sacrifices humains dans les religions anciennes.

1o  Le récit biblique de ce sacrifice ne suppose pas l’existence chez les Juifs de la pratique monstrueuse des sacrifices humains. Les critiques rationalistes qui appliquent à la religion