Dictionnaire de théologie catholique/CALIXTE III, pape

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Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 2.2 : CAJETAN - CISTERCIENSp. 16-19).

3. CALIXTE III, pape (1455-1458). A la suite de sa biographie, nous commenterons le décret qu’il a porté sur le cens.

I. CALIXTE III. Biographie. — Le 8 avril 1455, le cardinal Alphonse Borgia succédait à Nicolas V sous le nom de Calixte III. Le conclave n’avait duré que quatre jours. Les deux factions des Orsini et des Colonna étant à peu près d'égale force avaient fait un compromis et élu par accession un vieillard de 77 ans ; peu s’en était fallu que l’accord ne se fit sur le nom du cardinal Bessarion ; son origine grecque détourna de lui les suffrages des cardinaux italiens. Voir col. 802. — 1. Avant son pontificat. IL Pendant son pontificat.

I. Avant son PONTIFICAT.

Le nouveau pape était un savant légiste. Né à Xativa, près de Valence, le 31 décembre 1378, de l’antique famille des Borgia originaire de Catalogne, il fut d’abord étudiant à l’université de Lérida, puis, son doctorat conquis en l’un et l’autre droit, obtint une chaire à la même université. Pierre de Lune lui conféra un canonicat dans l'église de Lérida ; surtout Alphonse V, roi d’Aragon et de Nâples, devinant ses grandes qualités diplomatiques, se l’attacha comme secrétaire particulier et conseiller intime. En cette qualité il parvint à obtenir la renonciation de l’antipape Clément VIII (Cilles Munoz). Martin V reconnaissant le nomma en 1439 au siège épiscopal de Valence. Raynaldi, an. I '.-il), n. 3, 5.

Évéque, Alphonse Borgia continua d’assister son prince dans les affaires les plus épineuses : réconciliation -'"s rois de Castille et d’Aragon, réorganisation du royaume de Naples, création du tribunal de Santa Chiara. Il savait résister aux désirs illégitimes de son maître, ctreft sa noblement de le représenter en qualité d ambassadeur auprès du concile de Baie ; il mit au contraire toute son industrie à rapprocher le roi Alphonse du pape Eugène IV. Celui-ci le récompensa par le Sire de cardinal des Quatre-Saints couronnés, le 12 juiilal 1444. Raynaldi, an. 1444, n. 21. Devenu, en cette qualité, membre de la curie romaine, il s’y lit vite apprécier pour l’austérité de Bes mœurs, son énergie au t, , :, ; i. sa « bonté, Bagesse, droiture et impartialité » . .s. Antonin de Florence, cité par Pastor, Hitt. des papes,

p. 306. Son élévation sur la chaire pontificale ne le surprit pas ; bien des années auparavant saint Viai l. m. r lui avait prédit cet honneur a Valence, et lun de ses premiers actes fut la canonisation du célèbre dominicain 29 juin I I

II. PENDAN1 son PONTIFICAT. — Ie Altitude à l'égard dm humaniste. — Dès les premiers jours, le pontificat de Calixte 1Il offrit on contraste frappant avec celui de son prédéces » ur. Nicolas V s'était montré le protecteur magnifique des humanistes "t des artistes dont la reconnaissance a immortalisé sa mémoire. Son successeur mollira une indifférence presque complète pour b-s choses de l’esprit. Simple dans ses goûts, détestant la pompe et la représentation, « ce calme et froid jurisconsulte suivait le mouvement de la Renaissance non pas d’un œil hostile, mais d’un a-il indifférent Son pontificat marque une pause dans la marche triomphante des idées nouvelles. Pastor, op. ciL, p. 308. Il est faux cependant qu’il ait dispersé, par des ventes et des cadeaux inconsidérés, la magnifique bibliothèque amassée par Nicolas V. comme plusieurs humanistes mécontents le lui ont reproché ; il augmenta peu les trésors laissés par son prédécesseur, mais il sut les conserver. Ibid., p. 310 sq. On peut voir dans les deux ouvrages de MuniI. Les arts à la cour des papes, p. 320 ; Nouvelles recherches, p. 73, la liste des quelques œuvres d’art qui enrichirent sous son pontificat les collections du Vatican.

La croisade contre les Turcs.

Ce qui rendait Calixte III si froid à l'égard de l’humanisme, c'était avant tout sa conviction profonde des dangers que I invasion toujours grandissante des Turcs de Mahomet II faisait courir à la chrétienté ; les soins et les ressources de l'Église lui semblaient exclusivement réclamés par l'œuvre de défense à laquelle ce débile vieillard se consacra pendant les trois années de son pontificat avec une admirable énergie. Ln véritable Espagnol du XV siècle il avait voué aux musulmans une haine ardente, et s’il avait été secondé par les princes chrétiens, la redoutable puissance de Mahomet Il eût été brisée par la croisade.

Réunir toutes les forces de l’Occident chrétien contre le Croissant, secourir la Hongrie contre laquelle se portaient les principaux efforts de l’envahisseur, créer une ilotte de guerre pontificale, telle fut la triple lâche oui l’occupa jusqu’au boni. Hes Us premiers jours de son pontificat, une bulle de croisade était lancée en partie dans Raynaldi, an. 1455, n. 18). De nombreuses grâces spirituelles et indulgences étaient accordées aux chrétiens qui prendraient la croix ; et le pape fixait leur départ au 1° mars de l’année suivante, lies légats loliques. chargés de presser et de surveiller la perception des dîmes imposées pour la guerre sainte, el de lui recruter des soldais, furent envoyés dans tous les chrétiens. Les plus grandes précautions furent par le pape pour empêcher le retour des abus qui axaient autrefois compromis de semblables prédications ; en particulier des instructions détaillées réglaient la manière de lever et de conserver les dîmes ; elles ne suffirent pas a réprimer toujours l’avidité des collecteurs qui s’appropriaient l’argent de la croisade, et plus d’une fois Calixte III dut sévir contre eux.

le pape donnait l’exemple de tous les sacrifices ; on le vit mettre en vente son argenterie et ses joyaux, aliéner maintes fins des biens d’Eglise, pour subvenir à la construction et a l'équipement de la Hotte qui se pi , ., j t. eux ; tous les autres travaux étaient

délaissés i Rome, même ceux qui avaient pour but l'édification ou l’ornement.les églises ; seuls les oui de fortification commencés par Nicolas V trouvèrent

grâce.

Le malheureux pape s’aperçut vite que le temps des croisades était passe. Les premières troupes réunies par

lui au prix de tant de sacrifices durent s’employer à combattre le bandit Piccinino, qui avait envahi le territoire de Sienne. Burckhardt, t. i, p. 31. Piccinino fut battu près du lac de Trusimène, mais le roi de Naples lui offrit un asile et le sauva ; il fallut acheter bien cher la tranquillité momentanée du bandit. En septembre 1155, les premiers vaisseaux équipés par les ordres du pape avaient été envoyés par lui au secours des îles de la mer Egée, que les Hottes ottomanes assiégeaient. Les trois commandants de la petite escadre pontificale manquèrent honteusement à leurs instructions et se mirent au service du roi de Naples qui les employa à donner la chasse aux vaisseaux génois et vénitiens, et à ravager les côtes génoises. Le pape dut casser l’archevêque de ïarragone, commandant en chef de sa flotte, et le remplacer par le cardinal Scarampo. Raynaldi, an. 1456, n. 13 sq. Le légat partit pour Naples avec sa Hotte composée de 25 bâtiments ; il devait rallier les galères promises par le roi de Naples ; mais celui-ci, qui avait dépensé en fêtes et en guerres contre les Génois l’argent extorqué aux églises de ses États en vertu des bulles de croisade, retusa, sous divers prétextes, de tenir ses promesses. Le pape lui reprocha son indigne conduite. Raynaldi, an. 1456, n. 12. Cette lettre n’ayant produit aucun effet, Scarampo reçut l’ordre de prendre la mer malgré la faiblesse de sa petite escadre. Le cardinal obéit et, après avoir mis en état de défense les îles grecques, s'établit à Rhodes, où il avait un bon arsenal, pour attendre les secours envoyés par les princes chrétiens.

Ces secours, hélas ! ne vinrent pas. L’empereur Frédéric III, pacifique et sans autorité, ne pouvait réagir contre l’inlluence du clergé allemand, presque tout entier opposé à la croisade. Charles VII, prétextant l'état déplorable où se trouvait la France au sortir de sa longue guerre avec l’Angleterre, défendit d’abord la publication des bulles de la croisade ; et l’université de Paris eut la lâcheté d’interjeter appel de ces bulles au futur concile. Du Boulay, t. v, p. 609. Le duc de Bourgogne, manquant à toutes ses promesses, n’envoya pas plus de secours que les rois de Danemark et de Portugal Les États italiens eux-mêmes, plus rapprochés du pape, et sans cesse harcelés par ses messagers, n'étaient occupés que de leurs mesquines rivalités. La plupart des princes ne laissaient même pas passer à Rome l’argent des dîmes récolté dans leurs États, et le confisquaient sous prétexte de pourvoir à leurs armements pour la croisade. Calixte III, ne pouvant rien obtenir des hommes, se tourna vers le ciel et ordonna par une bulle touchante du 28 juin 1156, Raynaldi, an. 1156, n. 19 sq., des prières spéciales dans tout le monde catholique. C’est dans cette bulle, ibid., n. 22, que le pape accordait cent jours d’indulgence à tous les chrétiens qui réciteraient « entre none et vêpres, au son de la cloche, comme on le fait déjà pour la salutation angélique du soir, trois Pater et trois Ave » . Cette récitilion, jointe à celle déjà en usage dans l'Église des Ave Maria du matin et du soir également annoncés par les cloches, a beaucoup contribué à établir dans le monde chrétien la touchante pratique de l'Ângelus. Voir Am.ki.i s, I. i, col. 1278-1280.

L’héroïque confiance du pape fut presque aussitôt récompensée. Quelques jours après la publication de cette bulle, fihéros hongrois Jean Hunyade attaquai ! l’armée de Mahomet Il qui assiégeait Belgrade. Le 14 juillet Hunyade parvint à s’introduire dans Belgrade après avoir traversé la flotte turque qui barrait le Danube ; le 21, il repoussait victorieusement un assaut de Mahomet II qui, blessé d’une (lèche, dul donner le il de la retraite, abandonnant Bon camp et une partie on artillerie. Raynaldi, an. I 156, a. 35.

La joie du vieux pape fut un n <. Des fêtes et des

prières publiques comme Rome n’en avait pas vu de- |

puis son avènement, célébrèrent cette victoire. Surtout il fit part des événements de Belgrade à tous les princes chrétiens, leur montrant l’occasion propice pour ruiner la puissance des Turcs, et reprendre Constantinople et Jérusalem. Il ne put vaincre leur égoïsme. Charles VII de France permit bien de recueillir la dime dans ses Ktats, mais non pas d’y lever des soldats ; les sommes destinées à la croisade furent employées par lui à armer des vaisseaux qu’il garda pour ses entreprises contre l’Angleterre et contre Naples. En vain le pape rappelait-il au roi l’exemple de ses aïeux, et particulièrement de saint Louis. Raynaldi, an. 1456, n. 3. L’université et le parlement de Paris s’unissaient pour entraver la perception des dîmes par de nouveaux appels au concile ; et plusieurs évêques interdirent les collectes dans leurs diocèses. Raynaldi, an. 1456, n. 4 ; du Boulay, t. v, p. 017, 630.

En Allemagne la résistance fut pire encore. Pour échapper aux demandes des collecteurs pontificaux, les prélats allemands, sous la conduite de l’archevêque de Mayence, tinrent un conciliabule à Francfort-sur-leMain, et prétextant les abus de la cour romaine, refusèrent tout secours financier au légat Carvajal. En même temps ils élaboraient un projet d’union entre les diverses églises d’Allemagne contre Rome ; c'étaient les pires prétentions du concile de Bàle qui relevaient la tête. Gebhardt, Die Gravamina, p. 17 sq. Elles échouèrent grâce à l’esprit chrétien de l’empereur Frédéric III, qui refusa tout appui à ces révoltés ; des lettres du pape stigmatisèrent la lâcheté des prélats allemands. Raynaldi, an. 1456, n. 40. Enfin une lettre insolente de Martin Mayr, le chancelier de Mayence, ayant porté à Rome les griefs de la nation allemande contre la curie, vEneas Sylvius, qui venait d'être nommé cardinal, se chargea de répondre par deux des plus éloquents mémoires qu’il ait écrits. Epist., cccxxxviir, CCCLXIX.

De semblables échecs répondirent aux efforts du pape et de ses légats en Angleterre, à Naples, à Venise, en Portugal. Les croisés hongrois eurent la douleur de perdre à quelques semaines de distance Hunyade et Capistran emportés par la peste (M août et 23 octobre 1156) ; le roi Ladislas de Hongrie, qui s'était décidé à entrer en campagne pour poursuivre Mahomet II, vit la discorde se mettre dans son armée et dut la licencier sans avoir pu s’en servir.

Désespérant des princes de l’Occident, Calixte III se tourna vers les princes chrétiens de Bosnie, de Macédoine et même d’Ethiopie, vers les chrétiens de Syrie, de Géorgie et de Perse ; il s’adressa même au prince mahométan Usumcassan. roi de Perse et d’Arménie, Raynaldi, an. 1456, n. 45 ; 1457, n. 39, les suppliant de s’unir contre l’ennemi commun. L’inertie des monarques de l’Occident rendit ces efforts impuissants, et tous les fruits de la victoire de Belgrade furent perdus. Le pape voulut du moins que la reconnaissance du peuple chrétien célébrât chaque année ce beau triomphe ; la fête de la Transfiguration de Jésus-Christ, fixée au 6 août, devait le rappeler. Raynaldi, an. 1457, n. 73 sq.

La dernière année du vaillant pape fut réjouie par quelques nouveaux succès des armes chrétiennes. Georges Castriot, prince d’Albanie, plus connu sous le nom de Scanderberg, avait reçu de lui quelques sei en 1456 ; il battit à la Tomornitza quillet li.">7) une armée de Mahomel II, quelques semaines plus tard la Hotte du cardinal Scarampo remportait à Mételin une brillante victoire sur les Turcs, dont vingt-cinq vaisseaux furent capturés, Succès rendus stériles eux aussi par l’apathie « les grands États chrétiens.

Jusqu’au bout la lutte contre l’infidèle tint la première place dans les préoccupations de Calixte III. On le voit favoriser les princes en qui il espère trouver les chefs de cette guerre -unie, c’est ainsi que le roi de Hongrie étant mort le 29 novembre li.")7, lepape favorise de tout I 149

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1458). 1'"'"- vaincre I. princes clin tiens il

convoque a Hume à l’automne il'- 1457, un cou d’ambassadeurs ; la plupart des États n s envoyén ni pas de représentants, et les diplomates présents ne surent prendre aucune résolution énergique. Enfin lorsqu’en juillet 1458 les forces du pape, épuisées par tant de travaux et d’angoisses, vinrent a décliner, il voulut consigner dans son testament la marque de ses préoccupations guerrier - en léguant une forte somme pour la juerre contre 1rs Turcs. Il mourut le G août 1458.

Népotisme. — Pourquoi faut-il qu'à côté de tant

de courage etd’austères vertus on trouve chez Calixtelll une faiblesse funeste a tant de papes, le népotisme ? J imais peut-être te vice ne fut poussé aussi loin que lui ;, jamais il n’eut pour l’Eglise d’aussi funestes conséquences. Calixte 1Il avait plusieurs neveux, les Mila et les Lançol, lils de ses sœurs. Il voulut transmettreà eus derniers son nom de famille. A peine élevé sur le trône pontifical, il commenta leur fortune. Le 20 février 1456, Rodrigue Lançol Borgia, ! > futur Alexandre VI, est fait cardinal en compagnie de son cousin Luis Jean Mila. Les honteuses débauches de Rodrigue étaient-elles déjà connues, aucundocumentne le prouve ; mais il semble bien difficile qu’il n’ait pas dés cette époque donné' du scandale ; car quelques mois après la mort de Calixte 111. Pie Il le réprimandera sévèrement pour les désordres qu’il affichait (Il juin 1460). Raynaldi, an. 1460, n. 31. Voir t. i, col. 724.

Chaque année du court pontificat de Calixte III apporta de nouveaux bonneurs à ses indignes neveux. En 1457, Rodrigue devenait vice-chancelier de l'Église romaine et généralissime des troupes pontificales. Un autre Rorgia, non entré dans les ordres, Pedro Luis, frère deRodrigue, était également comblé décharges et d’honneurs. Le cardinal Capranica avant courageusement protesté - faveurs scandaleuses ne put rien obtenir ; ikfïlDiiÇlè^pape se refusa-t-il à satisfaire la vengeanoir des^orgiasflipyuraient voulu faire jeter ur adversaire' A 11 '" 1 "' des Rorgia étaient pour profiler de leur rapide fortune, une ollatéraux et de gens sans aveu venus de tous Le l’Espagne ; le peuple italien les nommait ns » ; assez vite Hs occupèrent bon nombre ra cour pontificale. Hais du peuple de supprimaient durement, ils usaient sans pudeur de leur pouvoir, meurtres et querelles troublaient sans cesse la ville sans que le pape vieilli et absorbé par ses projets de croisade en sût rien.

Le 27 juin l’iôs. Alphonse, roi de Naples et d’Aragon, étant mort, son lils naturel don l’errant fut proclamé roi de Naples en vertu des droits qu’Eugène IV lui avait reconnus ; [es adversaires de la maison d’Aragon offrirent la couronne à René d’Anjou, comte de Provence. Aussitôt la mort (lu roi de Naples connue, Calixte 111 commença par distribuer les bénéfices du royaume d’Aragon, dont la disposition avait été une cause de litige entre lui et BOD ancien protecteur ; tout passa aux _i.t et à leurs clients. De plus, le 1 1 juillet 1 iôS. uni" bulle interdit de prêter serment à aucun des deux prétendants au royaume île Naples jusqu'à ce qu’ils fussent

venus en personne Cure juger leurs prétentions a Home

par le pape leur Buzerain. Ferrant se révolta contre cet arrêt, et conclut un accord contre le pape avec François Sforza, duc de Milan, et f.osine de Méditfs. Pedro I.uis Borgia re ut de son oncle la mi-sien de lever des ti’ou l, , i de diriger une expi dition.outre Naples ; l.' bruit courait que Calixte III lui destinait cette couronne. La

mort du p.ipe arrêta cette guerre.

4 « (i et. - Il i' 1er

quelques ordonnances infa.u p*pe, auqu< !

croisade ne Elisaient pas oublier le gou Dément intérieur de l’Eglise. En mai 1455 on le voit

protester contre l’usage qui l'était introduit a Sal ?l

de traduire les clercs devant les tribunaux civil-. Raynaldi, an. 1455, n. >'. Le 29 juin 1455, il canonisa saint Vincent Ferrier. La bulle, préparée par lui. ne fut

cependant publiée que par Pie II le I" octobre l, Bullanum, t. i, p..Vît sq. En 1456, Calixte III dut intervenir dans un différent eva entre les ordres mendiants et l’université de Pans. Les mendiants avaient obtenu du pape Nicolas V une bulle qui dérogeait au canon du concile de Latran. touchant la confession à son propre prêtre, et à la clémentine hudum. Plie renouvelait au contraire la dé-crétale de Boniface VIII au sujet des prédications, confessions et sépultures. Les mendiant-, pensant que la production de cette bulle leur attirerait bien des diflicult ivnt en faire usage pendant plus d’un an. Au mois de mai 1456 seulement, ils la présentèrent à Tofficial de Pari- ; l’université protesta contre cette bulle, et déclara rl-1 mai 1 450) que les mendiants seraient retranchés de son corps, et privés de tous les droits académiques s’ils ne s’engageaient à renoncer à ces privilèges et à obtenir une bulle qui les révoquât. Du Doulay, t. v. p. 601. Le 3 février liôT, fut lue dans une assemblée de l’université la copie d’une bulle de Calixte III, qui révoquait celle de Nicolas V en faveur des mendiants. Apaisée par cette révocation, l’université consentit, à la demande du connétable de Richemont. à réintégrer les mendiants 1 18 février 1 i.'.T. Mais cette bulle deCalixte III était fausse. Dès que le pape eut connaissance di production à l’université, il la démentit, renouvela au contraire les actes de Nicolas V en faveur des mendiants, les continua par une bulle nouvelle donnée en son nom. et écrivit à Charles VII pour se plaindre de ce que quelques particuliers de l’université de Paris, par une présomption criminelle, s'élevaient contre le saintsiège, et pour le prier d’employer son autorité à réprimer leur audace. Du Doulay. t. v. p. 617. Ces actes ne servirent de rien aux mendiants ; l’université déclara qu’ils s'étaient retmnchés eux-mêmes de son corps en résiliant la transaction conclue le 18 février. Il fallut céder, et le S août 1458, les dominicains, qui avaient résisté les derniers, se soumirent, et acceptèrent les conditions de l’accord du 18 février précédent. Du Doulay, t. v. p. 6-21. 630.

En juin 1 iôti. une bulle défend aux chrétiens les rapports avec les Juifs et les Sarrasins. On ne doit pas les inviter aux festins et aux fêtes de famille ; on ne peut les prendre comme nu devins ni leur conférer magistratures ou des charges ; leurs blasphèmes sei sévèrement punipar une amende ou quelque autre peine plugrave qui paraîtra juste » ; l’ancien usag* remis en vigueur de Pur faire porter des vêtements ou des signes distinctifs. Raynaldi. an. 1456, n. 67. La même année (l^OCtobre 1456 une bulle interdit aux chrétiens latins de vexer leurs coreligionnaires orientaux vivant parmi les musulmans. Raynaldi, an. 1456, n. 65. Pue autre bulle, du I" janvier 1 1.V7. canonisa saint OsO évêque de Salisbury. Raynaldi, an. I ié>7. n. 81. 1 "i mesures furent prises contre les hi r liqihs. qui i rossaient en Lonibardie. et contre Reginald Pekop, qui

renouvelait en Angleterre les erreurs de Wielitl. Raynaldi, an. I i.">7. n. 90 sq. Les excommunications portées par Eugène IV et Nicolas V contre ceux qui d, i raient mx basiliques de Rome des marbres ou objets précieux turent renouvelées. lbid., n. 93. L’archevêque de Braga en Portugal fui soutenu contre le duc de Bragance, qui avait envahi les biens de son il" janvier 1458 Raynaldi, an. 1458, n. 36. L’archevêque , de Lyon prétendant à la primatie sur Rouen et la Nvr

mandie, Calixte III, quelques jours avant sa mort, lui donna tort, et déclara que l’archevêque de Rouen et ses suflragants étaient immédiatement soumis à l'Église romaine. Raynaldi, an. 1458, n. 38.

Le 10 juin 1455, Calixte III avait accueilli la supplique que lui envoyaient Isabelle Romée, mère de Jeanne d’Arc, et les deux frères de la Pucelle, Jean et Pierre, en vue d’obtenir la revision du procès de Rouen. Le pape confia cette revision à l’archevêque de Reims, Jean juvénal des Ursins, aux évêques de Paris et de Bayeux. Ayroles, La Pucelle, p. 603. C’est en vertu de ce rescrit que, le 7 juillet 1456, les trois évêques « dirent, prononcèrent et jugèrent, que lesdits procès et sentences, entachés de dol, de calomnie, d’iniquité… ont été, doivent être regardés et sont nuls et nulles, sans valeur, sans forée et non avenus » . Ibid., p. 616.

I. Sources.

Les archives de Calixte III sont décrites par Pastor, Hist., p. 326, note 1. Raynaldi cite bon nombre de ses lettres. D’autres se trouvent au Bullaire, t. I, p. 362 sq., parmi les lettres d'.ïneas Sylvius, et dans les suppléments de Cugnoni. La constitution « Regimini » sur le cens (cf. inf’ra) se trouve dans les Extrav. comm., t. III, c. il, tit. v. ^Eneas Sylvius Piccolomini (Pie II), Opéra, Bide, 1551, Historia Europæ, c. v, vi, LVIII, lxv : Historia Asiæ minoris, c. lxxxvih ; Historia Bohemica, c. lxv ; Epist., t. I, n. 327 sq., p. 817 sq. ; Id., Commentarii rerum memorabilium, Francfort, 1614, t. I, p. 25 sq. ; II, p. 35 sq. ; VIII, p. 205 sq. ; XII, p. 326 sq. ; cf. les suppléments de Cugnoni à ces livres ; Id., Historia rerum Friderici III imperatoii*. Strasbourg, 1585 ; S. Antonin de Florence, Chronico » , Lyon, 1586, part. III, tit. xxii, c. XIV sq. ; Bullarium romanum, Luxembourg, 1727, t. i, p. 362 sq. ; Cugnoni, JEnex Sijlvii Piccolomini opéra inedita, Rome, 1883, p. 126, 130 ; Hardouin, S. J., Acta conciliornm, Paris, 1714, t. ix, p. 1375 sq. ; Infessura, Diarium romanze urbis, dans les Scriplores de Muratori, t. m b, col. 1136 sq. ; Platina, Yita Calixti III, ibid., t. m b, col. 961 sq.

II. Travaux.

Ayroles, La Pucelle devant l'Église de son temps, Paris, 1890 ; Du Boulay, Historia universitatis Parisiens is, Paris, 1668, t. v, p. 609 sq. ; Burckhardt, La civilisation en Italie du temps de la Renaissance, trad. Schmitt, Paris, 1885 ; Ciaconius, Vitm et res gestæ pontifteum romanorum, édit. Oldoinus, Rome, 1677, t. ii, p. 979 sq. ; Creighton, A history ofthe Papacy during the period of the lieformation, Londres, issj, t. ii, p. 345 sq. ; Gebhardt, Die Gravamina der deutschen Nation gegen den romischen Hof, Brestau, 1884, p. 12 sq. ; Gregorovius, Geschichte der Stadt Boni im Miltelaltcr, Stuttgart, 1894, t. vii, p. 144 sq. ; Guglielmotti, Storia délia marina pontifteia, Rome, 1886, t. ii, p. 203 sq. ; Hertzberg, Geschichte

Byzantiner und des osmanischen Beiches bis gegrn Ende des sechzehnten Jahrkunderts, Berlin, 18K3, p. 592 sq. ; Muntz, Les arts à la cour des papes pendant le xv et le xvie siècle, Paris, 1877, p. 320 ; Id., Nouvelles recherches sur les arts à la cour des papes, Rome, 11-84, p. 73 sq. ; Pastor, Histoire des papes depuis la Im du moyen âge, trad. F. Raynaud, Paris, 1888 sq., t. ii, p. 293 sq. ; Petrucelli délia Gattina, Histoire diplomatique des conclaves, Paris, 1864, t. I, p. 263 sq. ; Raynaldi. Annales ecclesiastiei. édit. Mansi, Lucques, 1752 sq., t. x, I 26 sq. ; Reumont, Geschichte der Stadt Boni, Berlin, 1867 sq., t. iii, p. 126 sq., 137 sq., 221 sq. ; Voigt, Enea Silvio de' Piccolomini, Berlin, 1856 sq., t. ii, p. 148 sq. ; Zinkeisen. Geschichte des Osmanischen Beiches in Europa, Gotha, 1840 sq., t. II, c. isq., p. 60 sq.

J. DE LA SkrVIÈRE.