Dictionnaire de théologie catholique/CALLY Pierre

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Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 2.2 : CAJETAN - CISTERCIENSp. 27-28).

CALLY Pierre, né à Mesnil-Hubert, au diocèse de Séez, mort le 31 décembre 1709. Professeur de philosophie et d’éloquence à l’université de Cæn en 1660, et curé de la paroisse Saint-Martin de cette ville, il publia Universse philosophiie instiluliones, 2 in-4°, Cæn, 1695, ouvrage dédié à Bossuet, et il édita De consolatione philosophica, de Boèce, ad usnm delphini, avec un commentaire étendu, 4 in-4°, Cæn, 1695. Il était d’abord ardent péripatélicien ; mais il lut gagné au cartésianisme par lluet, alors partisan enthousiaste de Descartes. Dès lors, il répandit la nouvelle doctrine dans ses leçons et dans ses livres. Bayle, République des lettres, janvier 1687, écrit que Cally (’lait relégué à Montdidier à cause du cartésianisme, et lluet, devenu adversaire de Descartes, reproche à son ancien ami la fidélité qu’il avait gardée à la nouvelle philosophie. Comnientarius de rébus ad eum pertinentibus, in-12, Amsterdam, 1708, p. 387. Dans son cours de philosophie, que Mabillon, Traité de » études monastiques, in-4°, Paris, 1691, p. 462, recommandait, Cally esi franchement cartésien. Il s’occupait beaucoup de la conversion dis protestants et faisait pour eux des conférences dans lesquelles il s’efforçait (le dissiper leurs préventions. Ce fut à leur intention qu’il publia un livre intitulé : Durand commenté, mi accord de lu théologie ci de la philosophie touchant la transsubstantiation de l’eucharistie, in-12, Cologne (Cæn 1700. il y enseignait 13C9

CALLY — CALOMNIE

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la doctrine de Descartes sur la transsubstantiation, qu’il ramenait à une transformation, et il j déclarai ! < [ u < I sdmissioD d’accidents absolus était opposée à la doctrine de l'Église et conforme ans erreurs de Luther Bur l’eucharistie. Il adressa cel écril i Basnage, alors retiré en Hollande, et chargea un imprimeur de Cæn d’en imprimer 60 exemplaires, qu’il se proposai ! d’envoyer < des hommes éclairés pour leur demander lenr avis. L’imprimeur tira 800 exemplaires qu’il mit en vente. L’ouvrage excita des réclamations. M. de Nesmoml, évéque de Bayeux, après avoir consulté Hossuet, dont on connaît la réponse, datée du 9 février 1701, dans Œuvres complètes, Tins, 1828, t. xi.v, p. 230-232, publia, le 30 mars 1701, une instruction pastorale et une ordonnance qui condamnaient 17 propositions extraites de l’ouvrage. Callj adhéra à ce jugement et, le 21 avril suivant, il rétracta son livre. Il lut lui-même au prône l’instruction de son évoque, quoiqu’il en eût été dispense, et il déclara hautement à ses paroissiens qu’il était l’auteur du livre condamné. Il supprima, autant qu’il put, les exemplaires qui en restaient. Il a publié encore des Discours en forme d’homélies sur les mystères, sur les miracles et sur les paroles de N.-S. J.-C. qui sont dans l’Evangile, 2 in-8°, Cæn, 1703.

Feller, Biographie universelle, Paris, -1848, t. il, p. 341-342 ; Picot, Mémoires pour servir ù l’histoire ecclésiastique pendant le xviiie siècle, 8e édit., Paris, 1858, t. i. p. 229-230, 407 ; F. Bouillier, Histoire de la philosophie cartésienne, Paris, 1854, t. i, p. 518-521, 582 ; Werner, Der h. Thomas von Aquin, t. iii, p. 555 ; Hurter, Xomenclutor, t. ii, col. 041.

E. Mangenot.