Dictionnaire de théologie catholique/DOGMATIQUE V. Aux diverses périodes de son histoire

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Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant et Eugène MangenotLetouzey et Ané (Tome 4.2 : DIEU - EMSERp. 140-153).

V. La dogmatique aux diverses périodes de son histoire.

Dans cet article nécessairement synthétique nous nous bornerons à signaler les caractéristiques principales de la dogmatique aux phases principales de son histoire.

I. PREMIERE PERIODE s’étendant jusqu’à saint Augustin à la fin du ive siècle, et caractérisée surtout par des écrits dogmatiques fragmentaires, composés à l’occasion des hérésies du temps et portant presque exclusivement l’empreinte de la méthode positive ou de l’enseignement positif.

1° C’est un caractère commun à toute cette période de ne présenter nulle part une synthèse dogmatique complète. Les écrits de ce temps sont habituellement des écrits d’occasion, où l’on se propose un but particulier, tel que celui d’exposer ou de défendre un dogme spécialement attaqué par une erreur ou par une hérésie contemporaine. La nature de ces écrits varie d’ailleurs suivant les diverses époques de cette première période. Chez les Pères apostoliques jusque vers le milieu du IIe siècle, parmi les rares écrits que nous possédons actuellement, l’on n’en rencontre aucun qui soit exclusivement dogmatique. Les affirmations dogmatiques, habituellement dirigées contre les docètes ou contre les chrétiens judaïsants, sont faites incidemment, selon l’occasion qui en est fournie. L’époque des Pères apologistes, depuis le milieu du IIe siècle jusqu’au commencement du IV », compte seulement quelques écrits exclusivement ou principalement dogmatiques, tels que le Dialogue de saint Justin avec Tryphon, le Contra limresesàa saint Irénée, plusieurs courts opuscules de Tertullien et de saint Cyprien dirigés contre les juifs ou contre les hérétiques, et le Ihi’i àpjrfoM d’Origène. En même temps en dehors de ces ouvrages, les affirmations ou expositions dogmatiques sont beaucoup plus fréquentes et plus complètes qu’à l’époque précédente, soit parce que la meilleure réfutation des objections païennes contre les dogmes chrétiens était souvent un exposé loyal de ces mêmes doctrines, soit parce qu’il fut fréquemment nécessaire de combattre les attaques des hérétiques, en même temps que l’on faisait l’apologie du christianisme contre les ennemis du dehors. Voir Apologistes, t. i, col. l.">96 sq.

Le IVe siècle possède un assez grand nombre d’écrits exclusivement dogmatiques, dirigés contre les partisans d’Arius, de Macédonius et d’Apollinaire. Tels sont particulièrement les écrits de saint Athanase, de saint Basile, de saint Grégoire de Nysse, de saint Grégoire de Nazianze et de saint Épiphane. Mais aucun de ces ouvrages, si complet qu’il soit pour le but particulier que se proposaient leurs auteurs, ne trahit la préoccupation d’une synthèse dogmatique complète, bien que les sujets traités fournissent souvent, à cause de leur importance capitale, une occasion de donner beaucoup d’aperçus sur des dogmes connexes ; ce qui est surtout vrai du dogme de l’incarnation, véritable centre autour duquel gravitent toutes les autres vérités chrétiennes. En réalité, toute cette première période de l’histoire de la dogmatique n’offre qu’un seul essai de synthèse dogmatique, celui que tenta l’école chrétienne d’Alexandrie et dont Origène nous a tracé l’esquisse encore bien imparfaite dans son Ilspt àpyLW. Malheureusement cet ouvrage ne nous est guère connu que par la traduction défectueuse de Rulin. et son autorité a d’ailleurs été bien allaiblie par toutes les discussions sur l’origénisme et par la condamnation de cette erreur.

2° La méthode presque exclusivement employée pendant cette période est la méthode positive. Les démonstrations dogmatiques sont le plus souvent empruntées au témoignage de l’Écriture divinement inspirée et à l’enseignement de la tradition manifesté par la pratique de l’Église ou formulé dans les déclarations formelles des Pères qui ont précédé. Ici encore il y a diversité selon les trois époques entre lesquelles se répartit cette période. Chez les Pères apostoliques la démonstration tient une place très restreinte. C’est l’enseignement positif qui domine ; il est assez souvent appuyé par des textes scripluraires, mais ces textes sont simplement indiqués. C’est particulièrement ce que l’on rencontre dans les lettres de saint Ignace d’Antioche.

Depuis le milieu du IIe siècle jusqu’au commencement du ive, la démonstration scripturaire occupe une place plus considérable. Dans les écrits apologétiques prouvant contre les païens les justes revendications du christianisme, le texte scripturaire est cité non comme organe de l’enseignement divin, mais comme écrit particulièrement digne de foi et indiquant authentiquement ce qu’est le christianisme ; c’est ce que fait notamment saint Justin dans sa I re Apologie, n. 30 sq., P. G., t. vi, col. 373 sq.

Dans les ouvrages dogmatiques dirigés contre le judaïsme ou contre l’hérésie, le témoignage scripturaire manifeste l’enseignement formel de la révélation, auquel l’assentiment absolu de la foi est toujours dû. C’est ainsi que les textes scripturaires sont cités par saint Justin dans son Dialogue avec Trj)>ho>i, P. G-, t. VI, col. 471 sq., où l’argument tiré des prophéties de l’Ancien Testament est longuement développé ; par saint Irénée dans son Contra hæreses, P. G., t. vif, col. 437 sq. ; par Tertullien dans son De præscriptionibus contra hæreticos, P. L., t. ii, col. 9 sq., dans ses livres contre Praxéas, col. 153 sq., contre Hermogène, col. 197 sq., contre Marcion, col. 246 sq., contre les juifs, col. 597 sq., dans son De carne Christi, col. 753 sq., i’t dans son De resurreetione carnis, col. 795 sq. ; par saint Cyprien dans son De unilate Kcclesiæ, P. L., t. iv, col. 495 sq., et dans ses Tesiimoniorum libri 1res contra judœos, col. 679 sq., par

Clément d’Alexandrie dans plusieurs passages de ses Stromates, suivant la notion qu’il nous en donne lui-même, Slrom., 11, c. iv ; VII, c. xvi, P. G., t. viii, col. 914 ; t. IX, col. 533 ; et par Origène dans son Ilsfi àp/ûv, P. G., t. xi, col. 115 sq.

Bien que plusieurs de ces Pères ou écrivains ecclésiastiques, notamment Clément d’Alexandrie et Origène, aient fréquemment recours à une exégèse allégorique qui ne respecte pas suflisamment le véritable sens scripluraire, le principe de l’autorité divine de l’Écriture inspirée reste à l’abri de toute atteinte.

En même temps ces auteurs, dans leur lutte doctrinale contre les hérétiques de leur temps, insistaient avec non moins de force sur l’autorité de la tradition antérieure qu’ils présentaient de préférence sous la forme de l’argument de prescription. Déjà employé par saint Irénée, Cont. User., 1. III, c. iii, n. 1, 2, 4 ; c. IV, n. 1, P. G., t. vii, col. 8’t8 sq., 853 sq., 855, et par Tertullien, De præscript., c. xxi, xxii, XXVI, xxviii, P. L., t. ii, col. 33, 34, 40, 49, cet agument est utilisé aussi par Origène, Ilsv. àpy/W. præf., n. 2, P. G., t. xi, col. 115.

Au ive siècle, les défenseurs de la foi catholique contre les partisans d’Arius, de Macédonius et d’Apollinaire insistent, plus qu’on ne l’avait fait au IIIe siècle, sur la preuve scripturaire parce que l’attaque était surtout sur ce terrain. L’exégèse plus développée qu’à l’époque précédente et serrant de plus près le sens littéral, est habituellement accompagnée de la réponse aux objections des hérétiques et de l’interprétation vraie des textes dont ils se prévalaient. C’est la méthode particulièrement suivie par saint Athanase qui, dans ses divers écrits contre les ariens, démontre la consubstantialité du Verbe par cinq ou six textes très clairs sur lesquels il revient fréquemment, et écarte habituellement les textes invoqués par les ariens, en les interprétant de l’infériorité ou de la subordination ou de la création de la nature humaine assumée parle Verbe. La même marche est adoptée du moins en partie par saint Hilaire dans son ouvrage sur la trinité et par saint Basile dans ses livres contre Eunome et dans son livre sur le Saint-Esprit.

La preuve de tradition est aussi invoquée quelquefois contre les hérétiques, particulièrement par saint Basile. De Spiritu Sancto, c. xxix, n. 72, P. G., t. XXXII, col. 201 ; Contra Eunamium, 1. II, n. 8, P. G., t. xxix, col. 585.

3° A la démonstration scripturaire et à l’autorité de la tradition l’on joignit aussi les arguments rationnels, non pour prouver la vérité elle-même déjà garantie par le témoignage divin, mais pour la défendre contre les objections adverses et montrer sa parfaite convenance avec la raison. Saint Justin, vers le milieu du IIe siècle, fut le premier à se servir des données de la raison pour cette défense de l’enseignement révélé. Si dans cette <euvre si difficile de conciliation entre la philosophie et les dogmes les plus relevés, tels que le dogme de la sainte trinité et celui de la divinité du Verbe, l’apologiste du iie siècle n’a point su éviter des expressions en désaccord avec la stricte orthodoxie, on ne peut en conclure ni qu’il ait méconnu ces dogmes sublimes, ni qu’il ait établi la raison comme critère principal en cette matière. Car il est certain, d’après l’ensemble de sa doctrine, que la source première où Justin puise sa croyance est l’enseignement de la révélation chrétienne et que les idées ou expressions philosophiques sont pour lui un simple moyen d’exprimer plus ou moins parfaitement l’enseignement divin. D’où l’on peut prudemment déduire que le platonicien chrétien rejette certainement les conclusions de sa doctrine philosophique dès lors qu’elles contredisent l’enseignement révélé ; mais on doit en même temps reconnaître que cette contradiction, par suite de l’imperfection de ses

connaissances théologiques, ne lui a point toujours été suffisamment manifeste.

Un peu plus tard Tertullien, tout en réprouvant en matière de foi l’usage d’une fausse philosophie, source habituelle des erreurs contraires à l’enseignement divin, Apolog., c. xlvi, P. L., t. i, col. 501 sq. ; De præscript., c. vii, P. L., t. ii, col. 19 ; De anima, c. iii, xxiii, col. 651 sq., 686, ne nie point les services que peut rendre la philosophie dans la mesure où elle est d’accord avec le christianisme sur les vérités fondamentales du dogme et de la morale révélés. Apolog., c. xxi. xxii, XLVIII, P. L., t. I, col. 398 sq., 405 sq., 527 sq. ; De anima, c. xx, P. L., t. ii, col. 682 sq.

Plus encore que Justin, Clément d’Alexandrie et Origène font un fréquent appel aux arguments de raison, non seulement pour appuyer leur apologie générale du christianisme, mais encore pour exposer et défendre les dogmes révélés, non en philosophes mettant dans la raison la source première de leurs doctrines, mais en croyants sincères utilisant, pour exprimer l’objet (Je leur foi, les concepts et les termes d’une philosophie qu’ils proclament éclectique, Clément d’Alexandrie, Strom., I, c. vii, P. G., t. viii, col. 732 ; S. Grégoire le thaumaturge, / » Origen. oratio panegy yica, xin sq., ]’. G., t. x, col. 1088 sq., sans que l’on ait le droit de les considérer comme asservis à aucune école particulière, stoïcienne ou néoplatonicienne. Voir t. i, col. 818 sq.

Au IVe siècle, les objections philosophiques sur lesquelles s’appuient souvent les hérétiques obligent les défenseurs de la foi catholique à se placer aussi sur le terrain philosophique pourrepousser toutes cesattaques, particulièrement pour ce qui concerne la connaissance que nous avons de Dieu parla raison, la manière dont nous concevons ses perfections, la notion de substance et d’hypostase, la génération du Verbe et les relations entre les trois personnes divines. Ces solutions philosophiques se rencontrent principalement chez saint Basile et chez saint Grégoire de Nysse qui, tout en ne s’attachant exclusivement à aucune école philosophique, s’expriment de préférence en langage aristotélicien. C’est sans doute cet emploi des données rationnelles de la philosophie qui amena saint Basile, comme nous l’indiquerons à l’article suivant, à mieux préciser le sens jusque-là assez indéterminé des mots oOita et Ù7 : o(TTa’7'. :, qu’il emploie dés lors dans le sens que nous donnons aujourd’hui aux mots sitbstantia et persona.

4° Comme complément de ces courtes indications sur l’histoire de la dogmatique dans cette période, nous signalons les principaux ouvrages dogmatiques qui lui appartiennent, en dehors des écrits simplement apologétiques ou des écrits traitant également de dogme et de morale.

Au IIe siècle ou au commencement du iiie, S. Justin, Dialogus cum Tryphone, P. G., t. vi, col. 4-7 1 sq. ; S. Irénée, Contra hsereses, P. G., t. vii, col. 437 sq. ; Tertullien, De præscriptionibus contra hssreticos, P. L., t. ii, col. 9 sq. ; Liber adversus Praxeam, col. 153 sq. ; Liber adversus Hermogenem, col. 197 sq. ; Libri quinque adversus Marcionem, col. 246 sq. ; Liber adversus judœos, col. 597 sq. ; De carne Cliristi, col. 753 sq., De resurreclione carnis, col. 793 sq.

Au ine siècle, S. Cyprien († 258), De unitate Ecclesiæ, P. L., t. iv, col. 495 sq. ; Testimoniorum libri très contra judseos, col. 679 sq. ; Origène († 254), Periarchon, P. G., t. xi, col. 115 sq.

Au ive siècle, S. Athanase († 373), Orationes iv adversus arianos, P. G., t. XXVI, col. 10 sq. ; Epistola de nicxiiis decretis, P. G., t. xxv, col. 4Il sq. ; Epistola ad Serapionem, P. G., t. XXVI, col. 525 sq. ; Epistola de synodis, col. 677 sq. ; Epistola ad Epictelum, col. 1048 sq. ; Epistola ad Adrlp/iium, col. 1070 sq. ; Ad Maximum philosophwn, col. 1083 sq. ; S. Cyrille

de Jérusalem (f386), Catéchèses, xxiii, P. G., t. xxxiii, instructions prêchées à Jérusalem pendant le carême cle3’t8 ; S. Ililaire de Poitiers († 366), Libri XII, De trinilale, P. L., t. x, col. 9-171 ; Liber de synodis seu de fide orientalium, col. 471-546, et plusieurs autres opuscules ; S. Basile († 379), Libri adversus Eunomium, don les trois premiers seuls sont certainement de saint Basile, P. G., t. xxix, col. 497 sq. ; Liber de Spiritu Sanclo, P. G., t. xxxii, col. 68 sq. ; S. Éphrem († 373 ou 379), Sermones polemici i. i adversus ksereses, dans Opéra omnia, Rome, 1740, t. ii, p. 436-560 ; Sermones polemici lxxx adversus scrulalores, t. iii, p. 1-150, et plusieurs autres opuscules ; S. Grégoire de Nazianze ; - 390), Oraliones quinque de theologia, orat. xxvii-xxxi, P. G., t. xxxvi, col. Il sq. ; Epistolæ dogmaticm très, dont deux au prêtre Cledonios, Epist., ci, CCH, P. G., t. xxxvii, col. 174 sq. ; et une à Nectaire de Constantinople, Epist., Cil, col. 329 sq. ; S. Grégoire de Nysse († 394), Oratio catechetica magna, P. G., I. xi. v, col. 9 sq. ; Libri seu orationes xii contra Eunomium, col. 244 sq. ; Antirrheticus adversus Apollinarium, col. 1123 sq. ; Tractatus de anima et resurrectione, P. G., t. xlvi, col. Il sq. ; S. Optât de Milève († 385), De schismale donatistarum libri sex, P. L., t. xi, col. 883 sq. ; S. Pacien de Barcelone († 390), Opus contra novatianos, ou Epistolse très ad Sympronianum novatianum, P. L., t. xiii, col. 1051 sq. ; Sermo de bantismo, col. 1089 sq. ; S. Ambroise(† 397), Libri Y de fuie, P. L., t. xvi, col. 527-698 ; Libri III deSpiritu Sancto, col. 703 sq. ; Liber de incarnatinnis dominiese sacramento, col. 817 sq. ; Liber de niysteriis, col. 389 sq. ; Libriduo de peenitentia, col. 465 sq. ; S. Épiphane († 403), Ancoralus, P. G., t. xliii, col. 9 sq. ; Panarium adversus lxxx hsereses, A. xli, col. 173 sq. ; t. XLII, col. 12 sq. ; S. Jean Chrysostome († 407), Homilix xii contra anomœos, P. G., t. xlviii, col. 701-812 ; Homilia de resurrectione mortuorum, col. 417 sq. ; Homiliie vin adversus Jud <eos, col. 843 sq. ; S. Jérôme († 420), Dialogus adversus luciferianos seu altercatio luciferiani et orthodoxi, écrit à Antioche en 379, P. L., t. xxiii, col. 155 sq. ; Liber adversus Helvidium de perpétua virginitate Marise, composé à Rome, en 383, col. 183 sq. ; Libri duo adversus Jovinianum, écrits vers l’an 392 au monastère de Bethléem, col. 2Il sq. ; Contra Vigïlanlium liber urnes, composé en 406, col. 339 sq. ; Dialogus contra pelagianos, écrit en 41 ; >, col. 495 sq. ; et quelques lettres dogmatiques, notamment Epist., xv, xvi, sur la question de trois hypostases en Dieu ; xli, contre l’erreur de Montan ; xlii, contre les novatiens ; xlviii-i.i, contre Jovinien ; Cix, contre Vigilantius ; cxxvi, sur l’origine de l’Aine ; cxxxiii, contre Pelage ; cxi.vi, sur l’épiscopat, le presbyte, at et le diaconat, /’. L., t. xxii, col. 355 sq., 474 sq., 493 sq., 906 sq., 1085 sq., 1147 sq., 1192 sq.

II. DEUXIÈME PÉRIODE, depuis saint Augustin à la lin du IV siècle jusqu’à saint Anselme à la tin du XIe, période caractérisée par une plus complète exposition dogmatique des vérités attaquées par les nouvelles hérésies. Dans cette exposition domine habituellement la méthode positive, avec un emploi très considérable de la raison philosophique, du moins chez saint Augustin.

1° L’œuvre dogmatique de saint Augustin. — Cette œuvre ayant été longuement appréciée dans l’étude si complète sur ce saint docteur, t. i, col. 2317 sq., nous nous bornerons à en rappeler sommairement ici les traits principaux, dans la mesure strictement nécessaire pour l’histoire générale de la dogmatique. — 1. Le mérite principal du grand docteur africain est d’avoir merveilleusement résumé toute la dogmatique antérieure, particulièrement celle du ive siècle, en y ajoutant beaucoup d’explications et de déductions nouvelles, où se sont incessamment alimentées la dogmatique

des siècles suivants et même celle du moyen âge. — 2. La méthode principalement employée par saint Augustin est la démonstration scripturaire ou patristique, surtout dans la controverse avec les donatistes et avec les pélagiens. Si l’exégèse augustinienne montre le plus souvent, en matière de prédication, une préférence marquée vers l’interprétation mystique et allégorique, elle est habituellement très prudente et très solide pour ce qui concerne les démonstrations dogmatiques, selon ce qu’il indique lui-même. De Genesi ad Ulteram, 1. I, c. xix-xxi, /’. L., t. xxxiv, col. 261 sq. Tout en insistant plus qu’aucun de ses prédécesseurs sur la preuve biblique, Augustin utilise fréquemment la tradition toujours vivante dans l’Église et y manifestant l’enseignement révélé à l’origine par Jésus-Christ et promulgué par les apôtres en son nom, De baptismo contra donalistas, 1. II, c. vii ; l. IV, c. VI, xxiv ; 1. V, c. xxii ; I. VI, c. v, P. L., t. xi. iii, col. 133sq., 159 sq., 174 sq., 192 sq., 200 sq. ; Contra Julianum, 1. VI, c. v, P. L., t. XLIV, col. 830 ; tradition qu’il recherche également dans les symboles de foi, De doclrina ctiristiana, 1. III, c. il, P. L., t. xxxiv, col. 651 ; et dans les décisions doctrinales du magistère ecclésiastique. De bapl. contra donat., 1. II, c. iv, P. L., t. xliii, col. 129.

3. L’emploi de la raison dans le but d’obtenir une plus complète intelligence des vérités que l’on possède déjà par la foi, est admis par saint Augustin, sinon avec la netteté des formules scolastiques du XIIe ou du x 1 1 i p siècle, du moins dans un sens qui n’est pas notablement différent. C’est ainsi que saint Augustin affirme la distinction entre croire et comprendre, en s’appuvant sur la traduction que les Septante donnaient à Isaïe, vu, 9 : Nisi credideritis, non intelligetis ; intelligence qui, selon la parole de Jésus : Quærile et invenietis, Matth., vii, 7, est donnée en cette vie et dans la mesure du possible à ceux qui la cherchent avec soin. De libero arbilrio, 1. II, c. ii, n. 6, P. L., t. xxxii, col. 1243. En même temps que l’autorité divine exige l’assentiment de la foi, elle prépare l’homme à exercer sa raison pour ootenir l’intelligence de l’enseignement révélé. De vera relig., c. xxiv, P. L., t. xxxiv, col. 141 sq. C’est dans ce même sens que le saint docteur affirme : credimus enim ut cognoscamus, non cognoscimus ut credamus. InJoa., tr. XL, c. viii, n.9, P. L., t. xxxv, col. 1690. Pensée plus longuement développée dans l’épître cxx, P. L., t. xxxiii, col. 453 sq., dans Euarr. in ps. cxviii, serm. XVIII, n. 3, P. L., t. xxxvii, col. 1552 sq., et dans le serm., xliii, c. vii, P. L., t. xxxviii, col. 258.

Cette étude rationnelle des mystères si nettement entrevue par Augustin ne put être réalisée par lui pour chacun d’eux, à cause de la lutte constante qu’il dut soutenir contre les donatistes, les manichéens et les pélagiens, lutte qui réclama presque tous ses efforts et d’une manière continue. Ce fut seulement à l’occasion, suivant les questions qui lui furent posées ou suivant le cours de la discussion, que saint Augustin se plaça sur le lerrain de l’intelligence rationnelle îles mystères. En fait, son attention se porta principalement sur le mystère de la sainte Trinité’. Dans ses quinze livres De Trinilale, il s’employa particulièrement à montrer par des analogies créées, existant en l’homme ou dans les autres créatures, la nature des processions divines, en même temps qu’il lit mieux ressortir le concept de l’unité de la nature divine et le caractère commun de toutes les opérations divines ad extra. Voir t. i, col. 23 î 7 sq.

2° Depuis saint Augustin jusqu’à saint Anselme la dogmatique se maintinl en Occident dans la voie tracée par le grand docteur africain. —1. Du Ve au vin c siècle, dans la lutte contre les hérésies ou dans l’exposition de la foi pour les fidèles, la démonstration scripturaire ou patristique continua à occuper la place principale.

Parmi les écrits dogmatiques de cette époque nous citerons particulièrement : Jean Cassien († 433), De incarnatione Domini libri Vil, P. L., . ii, p. 9 sq. ; S. Vincent de Lérins († 450), Commonitoriumprimum seu Tractatus peregrini pro cat/iolicse fidei antiquitate et universitate adversus profanas omnium hsereticorum novitates, col. 657 sq. ; S. Pierre Chrysologue († 450), Epistola ad Eutychen, P. L., t. liv, col. 739 sq., et plusieurs serinons dogmatiques, notamment les sermons xxx, xxxii, xxxiv, lvi-lxii, lxxx, lxxxix, ciii, CXL, cxviii, cxli, cxlvii, clxviii, P. L., t. lii, col. 284 sq. ; S. Léon le Grand († 461), dont nous possédons plusieurs lettres dogmatiques exposant d’une manière très parfaite le mystère de l’incarnation, notamment la lettre xxviii à Flavien universellement reconnue dans l’Église comme règle de foi en cette matière, les lettres lix, cxxiv, cxxix, cxxxix, clxv, P. L., t. lvi, col. 755 sq., 865 sq., 1062 sq., 1075 sq., 1103sq., 1155 sq., et le sermon xcvi contre l’hérésie d’Eutychès, col. 466 sq. ; S.Prosper d’Aquitaine (f vers 463), Responsiones pro Augustino ad capitula gallorum calumniantium, ad capitula objectionum vincentianarum, ad excerptagenuensium, P. L., . Li, col. 155 sq., 177 sq., 187 sq. ; Liber de gratia et libero arbilrio contra coilatorem, c’est-à-dire contre les erreurs de Cassien sur la gr ; ’ice et le libre arbitre dans sa xiiie conférence, P. L., t. xlx, col. 1793 sq. ; Carmen île ingratis, dirigé surtout contre les semipélagiens, P. L., t. ii, col. 91 sq. ; enfin une lettre à Augustin et une à Rufin sur l’erreur des semipélagiens, col. 67 sq.’; Fauste de Riez († 490), De Spiritu Sancto libri duo, P. L., t. i.xii, col.9sq. ; Libri duo de gratia et libero arbitrio, P. L., t. LVin, col.783sq., dans lesquels il ne s’éloigne point assez de l’erreur semipélagienne ; Gennade de Marseille († 493), dont le principal ouvrage encore existant est le Liber de ecclesiasticis dogmatibus, P. L, t. LVIII, col. 979 sq. ; S. Avit de Vienne († 523), dont nous possédons quelques lettres dogmatiques, où il défend la divinité du Saint-Esprit et la doctrine catholique sur l’incarnation, Epist., i-iii, XXVIII, P. L., t. LIX, col. 199 sq., 244 sq. ; Vigile de Tapse (f vers 520), Dialogus contra arianos, P. L., t. i.xii, col. 155 sq. ; Libri quinque contra Eutychen, col. 95 sq. ; S. Fulgence († 533], Libri très ad Monimum, P. L., t. i. xv, col. 151 sq. ; Liber contra arianos, col. 205 sq. ; Libri très ad Trasimundum regem Vandalorum, col. 223 sq. ; Liber de sancta Trinitate ad Felicem nolarium, col. 197 sq. ; Liber ad Yictorem contra sermonem fastidiosi ariani, col. 507 sq. ; Libri duo de remissione peccatorum ad Eulliymium, col 527 sq. ; Liber ad Scarilant de incarnatione Filii Dvi et vilium animalium auctore, col. 573 sq. ; Libri très de veritate prsedestinationis et gratix Dei ad Joanneni et Venerium, col. 603 sq. ; Liber de ftde ad Petrum seu de régula verse fidei, col. 671 sq. ; S. Grégoire le Grand († 604), qui traite, dans beaucoup de lettres, de sujets dogmatiques que nous ne pouvons indiquer ici en détail, P. L., t. lxxvii ; S. Isidore de Séville’-j- 636), De ordine creaturarum, P. L., t. i.xxxiii, col. 913 sq. ; De fide catholica libri duo, col. 449 sq., et plusieurs passages des Etymologiarum libri viginti, P. L., t. lxxxii, col. 73 sq., et des Sententiarum libri 1res, P. L., t. lxxxiii, col. 537 sq. ; S. Ildefonse de Tolède († 667), dont nous possédons seulement De virginitate sanctæ Marise, P. L., t. xevi, col. 53 sq. ; De cognitione baptismi, col. 1Il sq. ; De progressu spiritualis deserti seu liber deitinere deserti quo pergitur post baptismum, col. 171 sq.

2. Du viiie au XIe siècle, la même marche fut habituellement suivie dans la lutte contre les hérésies de cette époque, notamment contre l’adoptianisme d’Élipand et de Félix d’Urgel, contre l’erreur des Grecs sur la procession du Saint-Esprit, contre le prédestinatianisme de Gottescale et dans les controverses sur

certains points secondaires du mode de présence eucharistique. Les ouvrages dogmatiques de cette période offrent généralement une riche documentation scripturaire ou patristique, du moins selon les ressources documentaires de l’époque et la manière dont on y comprenait la critique. Nous citerons particulièrement

Alcuin

)4), Libellus adversus hæresim Felicis,

P. L., t. ci, col.87sq. ; Adversus Felicem lib>i septem, col. 127 sq. ; Adversus Elijiandum libri quatuor, col. 243 sq., et plusieurs lettres ou passages de lettres, voir t. i, col. 689 sq. ; Paulin d’Aquilée († 80b), Sacrosyllabus contra Elipandum, P. L., t. xcix, col. 151 sq. ; Libri très contra Felicem, col. 343 sq. ; Agobard de Lyon (-j- 840), Liber adversus dogma Felicis Urge’Jensis, P. L., t. Civ, col. 29 sq. ; Liber de imaginibus sanctorum, col. 199 sq. ; Raban Maur († 858), sans avoir aucun ouvrage strictement dogmatique, traite incidemment de plusieurs questions dogmatiques dans ses De uni verso libri XXII, P. L., i. exi, col. 9 sq., et dans ses De clericorum institutione libri très, P. L., t. cvii, col. 293 sq. ; Paschase Radbert († 860), De cor pore et sanguine Domini, P. L., t. cxx, col. 1267 sq. ; Liber departu virginis, col. 1367 sq. ; De fide, spe et cari taie, col. 1389 sq. ; Florus, diacre de Lyon († 860), Tria opuscula adversus Amalarium, col. 71 sq. ; Liber adversus Joannis Scoti Erigenx erroneas definitiones sur la prédestination, la prescience divine et le libre arbitre, col. 101 sq. ; Prudence de Troyes († 861), Epistola ad Hincmarum et Pardulum, P. L., t. < : v, col. 971 sq., sur les trois questions de la prédestination des réprouvés, de la mort de Jésus-Christ pour les seuls élus, et de la volonté de Dieu de ne point appeler et de ne point sauver tous les hommes ; Liber de prsedestinatione, contre Jean Scot Erigène, col. 1009 sq. ; et une courte lettre à Venilon, col. 1365 sq. ; Loup de Ferrières (-j- 862), Liber de tribus quæstionibus, P. L., t. exix, col. 621 sq. ; Colleclaneum de tribus qusestiouibus, col. 467 sq. ; Ratramne de Corbie († 868), De prxdestinatione libri duo, P. L., t. cxxi, col. 13 sq. ; Liber de nativitate Chris ti, col. 81 sq. ; De cor pore et sanguine Domini, col. 103 sq. ; Contra grxcorum opposita libri quatuor, col. 225 sq. ; S. Rem y de Lyon (-J- 875), Liber de tribus epistolis, col. 985 sq. ; De générait per Adam damnatione omnium et spécial ! per Christum exeadem ereptione electorum, col. 1067 sq. ; De tenenda immobililer Scripturx veritate et sanctorum orthodoxormu Patrum auctorilate fideliter sectanda, col. 1083 sq. ; au Xe siècle, Rathier de Vérone († 974), Epist., I, De corpore et sanguine Domini, P. L., t. cxxxvi, col. 643 ; Gerbert ou Sylvestre II († 1003), Libellus île corpore et sanguine Domini, P.L., t. cxxxix, col. 179 sq.

3. Pendant toute cette période en Occident, les arguments rationnels n’occupent qu’une place très restreinte dans les travaux ou dans les discussions théologiques. Du Ve au IXe siècle, les seuls auteurs qui suivent saint Augustin dans cette application de la méthode rationnelle sont Iipèce († 524), De sancta Trinitate, P. L., t. i.xiv, col. 1247 sq. ; Liber contra Eutychen et Nestorium, col. 1337 sq. ; et Alcuin († 804), De fide aanctse et individum Trinitatis, P. L., t. ci, col. Il sq. ; De Trinitate ad Fredegisum qusestiones, col. 57 sq. On peut encore citer dans le même ordre d’idées l’insistance avec laquelle Raban Maur recommande aux clercs de son temps d’étudier la dialectique et d’en faire l’objet de méditations assidues : quapropter oportet clericos hanc artem nobilissimam scire ejusque jura in assiduis meditationibus habere, ut subtiliter liserelicorum versutiam liac possint dignoscere. De clericorum institutione, 1. III, c. xx, P. L., t. cvii, col. 397. Mais au ixe siècle l’abus que Scot Erigène († 820) lit de la métaphysique pour prouver dans son De divisione naturse, P. L., t. cxxii [555

DOGMATIQUE

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col. 441 sq., que tons les êtres créés retournent dans la nature incréée et qu’après la fin de l’univers il n’aura plus i|ue Dieu et les causes de toutes choses en lui, et la déplorable intervention du philosophe irlandais dans la controverse prédestinatienne par son De preedestinatione, col. 355 sq., et dans la controverse eucharistique par son De corpore et sanguine Domitli, détournèrent, pour quelque temps, beaucoup d’esprits de l’application de la philosophie aux questions théologiques et même de la culture de la métaphysique, à tel point qu’un théologien comme Paschase Radhert raille ceux qui voudraient perdre leur temps dans l’étude de la philosophie séculière, et que tous les écrivains ecclésiastiques, jusqu’à saint Anselme, délaissent les questions métaphysiques. Cette situation d’esprit se continua jusqu’aux hérésies de Roscelin et de Bérenger qui, en s’appuyant sur laseule raison, forcèrent saint Anselme à la fin du xr siècle à introduire de nouveau les arguments de raison dans la discussion des matières de foi.

3° En Orient, du Ve au viiie siècle, la dogmatique grecque garde, dans les controverses nestoriennes ou monophysites, à peu près l’allure et la méthode de la dogmatique du IVe siècle. Cependant plusieurs auteurs, comme saint Cyrille d’Alexandrie et surtout Léonce de Byzance, en même temps qu’ils s’appuient principalement sur les preuves scripturaires et patristiques, donnent, du moins dans quelques-uns de leurs écrits dogmatiques, une assez large place aux arguments rationnels. Les principaux théologiens dogmatiques de cette période en Orient sont : S. Cyrille d’Alexandrie († 445), Thesaurus de sancta et consubslantiali Trinitate, P. G., t. î.xxv, col. 9 sq. ; Quod consubstanlialis et coselernus Deoet Patri sit Films, col. 657 sq. ; Scholia de incarnatione Unigeniti, col. 1369 sq. ; Adversus Xestorii blasphemias contradiclionum libri V, P. G., t. lxxvi, col. 9 sq. ; Explanalio duodecim capitum sire anathematismorum, col. 293 sq. ; Apologelicus pro duodecim capitibus adversus orientales episcopos, col. 315 sq. ; Liber contra Theodoretum pro duodecim capitulis, col. 386 sq. ; A/iologeticus ad imperalorem Theodosium, col. 453 sq. ; Liber de recta in Dominum nostrum Jesum Christum fide ad Theodosium imperatorem, col. 1133 sq. ; Libri duo de recta fuie ad reginas seu impératrices, col. 1202 sq. ; Dialogus quod unus sit Christus, col. 1253 sq. S. Nil (f vers 430j a laissé beaucoup de lettres dogmatiques où il traite de la plupart des vérités chrétiennes et combat les hérésies de son temps.

De saint Isidore de Péluse (-j- 434), nous avons un grand nombre de lettres dogmatiques dirigées contre les hérétiques de cette époque. P. G., t. lxxviii. Théodoret, évêque de Cyr († 458), qu’il est difficile d’excuser de toute erreur sur la nature de l’union hypostatique, môme après la définition du concile de Chalcédoine, nous a laissé plusieurs ouvrages dogmatiques : Eranistes seu Polymorphus, P. G., t. i.xxxiii, col. 27 sq. ; De providentia orationes decem, col. 555sq. ; Tractalus de sancta et vivi/ica Trinitate, t. r.xxv, col. 1147 sq. ; Tractatus de incarnatione Domini, col. 1419 sq. ; et un grand nombre de lettres dogmatiques. Léonce de Byzance († 513), Scholia, P. G., t. i.xxxvi, col. 1 193 sq. ; Libri 1res adversus nestorianos et eulychianos, col. 1268 sq. ; Libri sentent contra nestorianos seu adversus eos qui duas af/irmabanl Christi personas fvullamque in ipso conjunctionem confitentur, col. 1400 sq. ; Liber contra monophijsitas seu quæsliones adversus eos qui unam dicunt naturam cotnposilam Domini noslri Jesu Christi, col. 1769 sq. ; Capitula triginta contra Severum, cul. 1901 si). ; Solutio argumentorum Severi, col. I915sq. ; Liber contra fraudes apollinaristarum, col. 1917 sq. ; S. Sophrone de Jérusalem (y 638), Epistola synodica ad Sergium

Constanlinopolilanum, P. G., t. i.xxxvii, col. 3148 sq. ; Orationes in Christi servaloris nalalilia et in sanctissimse Dei genilricis annunliationem, col. 3201 sq., 3217 ; S. Maxime abbé († 666), Opuscula theologica et polemica ad presbijlerum Maximum, dirigés surtout contre les erreurs des monophysites et des monothélites, P. G., t. xci, col. 9 sq. ; Dispulatio cum Pyrrho, col. 288 sq. ; et plusieurs lettres dogmatiques, particulièrement Epis t., xii-xviii, col. 460 sq.

A la fin du vii c et au viii 1’siècle, saint Athanase le Sinaïte (y 700), dans son Vise dux adversus acephalos, P. G., t. i.xxxix, col. 36 sq., et surtout saint Jean Damascène (-J- 750), dans son De fide orthodoxa, P. G., t. xciv, col. 789 sq., insistent, plus que leurs devanciers, sur les arguments rationnels empruntés à la philosophie, d’une manière qui ressemble beaucoup à la méthode scolastique du moyen âge. Les autres ouvrages dogmatiques principaux de saint Jean Damascène sont : De hæresibus, col. 677 sq. ; Très orationes pro sacris imaginibus, col. 1231 sq. ; Contra jacobitas, col. 1436sq. ; Dialogus contra manichseos, col. 1505 sq. ; Disceptalio christiani et saraceni, col. 1585 sq. Au IXe siècle, S. Théodore Studite (y 826), Antirrhetici très adversus iconomachos, P. G., t. xcix, col. 328 sq. ; Refulalio el subversio impiorumpoenmlum Joanuis, Jgnatii, Sergii et Ste)ihani recenlium Christomachorum, col. 436 sq. ; (Juæstiones alignai propositx iconomachis, col. 477 sq., et plusieurs lettres dogmatiques sur le culte des images, notamment Episl., l. II, epist. i, iv, viii, xxi, xxin, xxvi, i.xxiii, P. G., t. xcix, col. 1116 sq.

m. TROISIÈME PÉRIODE, depuis saint Anselme à la (in du XIe siècle jusqu’au commencement du xvie, période caractérisée dans son ensemble par l’application méthodique des données de la philosophie à l’étude synthétique des dogmes révélés. Elle comprend deux époques : l’une de développement et de progrès, l’autre d’affaiblissement et de décadence.

1° Prennère époque, depuis saint Anselme jusque vers la fin du xiiie siècle, époque marquée surtout au xui e par un merveilleux développement de la théologie scolastique. — 1. A cause de l’influence prépondérante exercée par saint Anselme sur tout le mouvement scolastique du moyen âge, nous devons rappeler ici la caractéristique de son œuvre, en indiquant nettement le rôle qu’il attribua à la raison dans les matières de foi. Saint Anselme avait été amené, par les erreurs rationalistes de Roscelin et d’Abélard, à se servir des arguments de raison, non seulement pour la démonstration philosophique des attributs divins, mais encore pour l’étude des vérités enseignées par la révélation, non point, assurément, pour prouver leur existence déjà crue par la foi, mais pour les justifier aux yeux de la raison et en acquérir une plus complète intelligence. Que telle fut la véritable pensée de saint Anselme, c’est ce qu’attestent évidemment plusieurs de ses écrits, Monolog., prsef., P. L., t. cxviii, col. 143 ; Proslog., pnef. et c. I, col. 225, 227 ; De fide Trinitatis et de incarnatione Verbi, c. M, col. 263 ; Car Deus homo, l. I, c. i, col. 361. Si le saint docteur parait parfois attribuer à de tels arguments de raison une valeur nécessairement convaincante en dehors de l’autorité de l’Écriture, loc. cit., col. 143, 272, il explique lui-même, dans le Cur Deus homo, en quel sens il entend cette raison nécessaire. Ce n’est point une raison produisant une nécessité antécédente qui lie la volonté divine, mais un argument montrant la très haute convenance de tel acte divin déjà connu par la foi : Nonne salis necessaria ratio videtur cur Deus ea qu ; v dicimus facere debuerit ; quia genns liumanum, lam salue ! pretiosum opus ejus, omnino perlerai : nec decebat ut quod Deus de homine proposuerat, penilus auuihilaretur ; nec idem ejus propoeitum ad effectum duci poterat, nisi genus humanum ab ipso creatore suo

liberaretur ? Cur Deus homo, . I, c. iv, col. 365. Convenance qui, loin d’enchaîner la volonté divine d’une manière antécédente, op. cit., l. I, c. xviii, col. 421 sq., la suppose déjà connue par la foi et la rend manifeste à la raison.

D’ailleurs, comment accorder une valeur nécessaire à des preuves rationnelles ainsi qualifiées par l’auteur : videlicet ut si quid dixero quod major non con/irmet auctoritas, quamvis illud ratione probare videar, non alia certiludine accipiatur nisi quia intérim mihi ita videtur, donec mihi Deus melius aliquo modo revelet. Quod si aliquatenus quæstioni lux salisfacere potero, cerlitm esse debebit quia et sapientior me plenius hoc facere poteril : imo sciendum est quidquid Itomo incDe dicere vel scire possit, ahiores tanlse rei adlnæ latere fines. Op. cit., l. I, c. ii, col. 363 sq. Reconnaissons toutefois que les expressions du saint docteur en cette matière n’ontpoint la lucide exactitude de l’enseignement si nettement formulé par saint Thomas un siècle et demi plus tard, Cont. genl., I. 1, c. vii, ix, et que nous avons rapporté précédemment en exposant le rôle de la raison en matière dogmatique. En même temps saint Thomas exprime aussi, avec plus de netteté que le docteur bénédictin, ce principe toujours proclamé et appliqué par les théologiens scolastiques, que l’autorité de la révélation est le fondement nécessaire de toute vraie démonstration théologique. Suni. theol., 1*, ([. i, a. 8.

2. Il est bien vrai qu’à cette époque, en dehors de traités spéciaux contre le schisme grec, comme le Contra errores Græcorum de saint Thomas, on cite peu les documents positifs, scripturaires ou patristiques et que, quand on les cite, on le fait d’une manière brève qui est loin de satisfaire les exigences actuelles de la critique. Mais cette pauvreté dans la documentation s’explique assez, facilement par l’état assez rudimentaire des sciences critiques pendant toute cette période, par l’absence à peu complète d’hérétiques que l’on dut nécessairement combattre par des arguments positifs, enfin par la préoccupation alors dominantedans tous les esprits de lutter énergiquement contre les faux systèmes philosophiques qui, comme l’averroïsme, attaquaient alors les vérités de la foi surtout par le côté rationnel ou cherchaient à faire admettre que les vérités rationnelles étaient entièrement indépendantes de la révélation.

3. Quant au reproche d’arlstotélisme exagéré, souvent lancé contre les théologiens scolastiques, nous ne croyons point nécessaire de le réfuter ici. Cette réfutation se dégage suffisamment de la lutte prolongée que l’école albertino-thomiste dut soutenir contre l’aristotélisme outrancier des averroïstes latins. En se séparant ouvertement des averroïstes et en relevant dans Aristote un certain nombre d’erreurs positives, l’ensemble des scolastiques montrait clairement qu’il n’était point inféodé au Maître. Voir Aristotéi.isme, t. i, col. 1877.

4. On doit observer que saint Anselme, en donnant l’élan au mouvement scolastique du moyen âge. ne réalisa point lui-même la synthèse théologique intégrale à laquelle ce mouvement devait conduire. En fait, il se contenta de montrer l’accord de la raison avec la foi sur les points plus particulièrement menacés à son époque et surtout sur ceux qu’avaient attaqués des rationalistes tels que Abélard et Roscelin. D’où le grand nombre d’opuscules détachés qui, malgré l’importance des sujets traités et les larges vues de l’auteur, ne pouvaient par eux-mêmes constituer la synthèse désirée. Ce que saint Anselme n’avait point réalisé, fut tenté par les continuateurs de son a’uvre. Nous avons indiqué précédemment ce que firent sous ce rapport Pierre Lombard, Alexandre de Halés et saint Thomas, et comment la classification du Maître des

Sentences prévalut dans les écoles du moyen âge jusqu’au xvie siècle, par le fait que son ouvrage était le texte habituellement suivi et commenté. Voir col. 1541-1543. 5. Parmi les ouvrages de cette époque où le dogme occupe une place prépondérante, nous nous bornerons à mentionner, dans ce coup d’oeil d’ensemble, ceux qui ont quelque notoriété : S. Anselme, Monologion, P. L., t. clviii, col. 141 sq. ; Proslogion, col. 223 sq. ; De /ide Trinitatis et de incarnalione Verbi, col. 259 sq. ; De processione Spiritus Sancli contra Grœcos, col. 280 sq. ; De veritate, coi. 467sq. ; Z)e liber o arbitrio, col. 489 sq. ; De casu diaboli, col. 325 sq. ; Cur Deus homo, col. 359 sq. ; De conceptu virginaliel de originalipeccato, col. 431 sq. ; De concordia præscientiæ et prwdestinationis neenon gratis ? Dei cum libéra arbilrio, col. 507 sq. ; Alger (f vers 1131), chanoine de Liège, puis moine de Cluny, De sacramentis corporis et sanguinis Doniini libri III, P. L., t. ci.xxx, col. 439 sq. ; Tractatus de gratta et libero arbitrio, col. 969 sq. ; Gruibert de Nogent († 1124), Tractatus de incarnalione contre les juifs, P. L., t. CLVI, col. 489 sq. ; De pignoribus sanctorum, col. 607 sq., où l’auteur traite spécialement de la présence réelle de Jésus-Christ dans la sainte eucharistie. Abélard (-j-1142) contribua puissamment au développement de la méthode scolastique, particulièrement par son lnlroductio ad theologiam, qui fut la première somme entreprise avec le but de coordonner en un seul ouvrage tout l’enseignement de la foi. P. L., t. lxxviii, col. 979 sq.Les autres ouvrages dogmatiques d’Abélard sont : Tractatus de unitate et trinilale divina, condamné par le concile de Soissons en 1121, découvert et publié en 1891, Eribourg-en-Brisgau ; Theologiachristiana, qui n’est qu’une seconde édition un peu modifiée du Tractatus de unitate et trinitate, col. 1123 sq. ; Epitome théologies christianee, col. 1695 sq. Hugues de Saint-Victor († 1142), De sacramentis legis naturaiis et scriptæ, P. L., t. clxxvi, col. 17 sq. ; De sacramentis christianse fidei, col. 173 sq., et plusieurs courts opuscules. De potestate et voluntate Dei utra major sit, col. 839 sq. ; De quatuor voluntulibus m C/tristo, col. 841 sq. ; De sapientia animai Christi an eequatis cum divina fuerit, col. 845 sq. ; De beatæ Marin 1 virginitate libellus epistolaris, col. 857 sq. ; Robert Pulleyn iy 1146, Sententiarum libri VI II, P. L., t. CLXXXVI, col. 639 sq. ; Roland Bandinelli, qui devint pape sous le nom d’Alexandre III († 1181), Sententise Rodlandi Bononiensis magistri auctoritatibus rationibusque fortes, ouvrage vraisemblablement composé entre 1142 et 1150, édité par le P. Gietl en 1891 sous le titre de Die Sentenzen Roland s nachmals Papstes Ale.cander III, in-8°, Fribourg-en-Brisgau ; S. Bernard (-j-1153), De gratia et libero arbitrio, P. L., t. clxxxii, col. 1001 sq. ; Tractatus île baptismo seu epistola ad llugonem de Sancto Viclore de baptismo aliisque quæstionibus ab ijixii proposais, col. 1031 si. ; Capitula hæresum Pelri Abselardi, col. 1049 sq. ; Guillaume de Saint-Thierry (-J-1150), Disputatio adversus Pelruni Abxlardum, P. L., t. clxxx, col. 249 sq. ; Disputatio catholicorinn Patrum adversus dogmala Pétri Abselardi, col. 283 sq. ; De sacramento allaris liber seu epistola ail quenidam monachum qui de corpore et sanguine Domini scripserat, col. 341 sq. ; Spéculum fidei, col. 365 sq. ; .l’.nigma fidei, col. 397 sq. ; Gilbert de la Porrée (fT154), Commentaria in opéra theologica Boetii, P. L., t. lxiv, col. 1255 sq., 1301 sq., 1355 sq. ; Pierre le Vénérable, abbé de Cluny (-j-1156), Tractatus adversus judmorum inveleratam duriliem, col. 507 sq. ; Adversus nefandam sectam saracenorum, col. 661 sq. ; Tractatus ad versu s petrobu sianos hæreticos.co. 719 sq. ; Pierre Lombard († 1164), Sententiarum libri IV, P. L., t. exen, col. 519 sq. ; Hugues, archevêque de Rouen (vll61), Dialogorum seu quæslionum theologicarum

libri Vil, col. 1141 sq. ; Contra hæreticos sui lemporis suède Ecclesia et ejus ministris libri 111, col. 1255 sq. ; Richard de Saint-V ictor(† 1173), De Trinitate libri VI, P. L., t. CZCVI, col. 887 sq., avec une courte lettre à saint Bernard, De tribus appropriatis personis in Trinitate, col. 991 sq. ; Liber de Verbo inearnato, col. 995 sq. ; De missione Spiritus Sancli, col. 1017 sq. ; Jean de Salisbury (f vers 1180), Metalogicus, qui est surtout une condamnation des abus de la scolastique en malien’de foi ; Alain de Lille (-j-1202), De fide catliolica contra hæreticos sui temporis præserlim albigenses, P. L., t. ccx, col. 305 sq. ; De arte seu urticulis catholicse fidei libri V, col. 595 sq. ; Regulse de sacra tlteoliii /ia, col. 621 sq. ; Pierre de Poitiers († 1205), disciple <le Pierre Lombard, Sententiarum libri V, P. L., t. ccxi, col. 789 sq. ; Guillaume d’Auxerre (y"1232), Summa aurea, sur les quatre livres des Sentences, Venise, 1591 ; Moneta de Crémone, O. P. (fl235), Summa contra catharos et ivaldenses, éditée à Rome en 1743 ; Alexandre de Haies (-J-1245), Universæ theologias summa, dont nous avons donné précédemment l’analyse sommaire ; Guillaume d’Auvergne ou de Paris { 1249), De sacramentis in generali, Opéra omnia, Venise, 1591, p. 389 sq. ; De sacramento baptismi, p. 397 sq. ; De sacramento confirmationis, p. 407 sq. ; De sacramento eucharisties, p. 410 sq. ; De sacramento psenitentise, p. 431 sq. ; De sacramento matrimonii, p. 485 sq. ; De sacramento ordinis, p. 500 sq. ; De sacramento extremse unctionis et de sacramentalibus, p. 523 sq. ; De causis cur Deus homo, p. 525 sq. ; De psenilentia novus traclatus liber unus, p. 539 sq. ; enfin son principal ouvrage De universo, p. 561 sq. ; Luc de Léon (-j-1249), De altéra vita fideique controrersiis libri III, contre les erreurs des albigeois, édité à Ingolstadt en 1613 ; Rainerus Sacconi, O. P. († 1259), Summa de catliaris et leonistis sive pauperibus de Lugduno, Paris, 1548 ; S. Thomas d’Aquin(y 1274), Commentarius inlV Sententiarum libros ; Summa contra genliles ; (Juodlibeta seu quæstiones quotl libe taies ; Quæstiones disputatse ; Summa theologica ; et beaucoup d’opuscules théologiques dont les principaux sont : Contra errores grsecorum ; Compendium theologise, commençant par les mots jE terni l’alris Verbum ; Contra grsecos, armenos et saracenos, ou De ralionibus fidel ad cantorem antiochenum ; De articulis jidei et Ecclesige sacramentis ; Expositio symboli fidei ; Responsio de articulis XLU ad Joannem V ercellensem ; Besponsio ad leclorem venelum de articulis XXXVI : Responsio ad leclorem bisuntinum de sex articulis ; De differentia divini Verbi et humaui ; Expositio in librum B. Dionysii de divinis nominibus ; Expositio in Hoethii librum de Trinitate, ouvrages et opuscules dont il est facile de trouver la référence dans les diverses éditions des œuvres de l’angélique docteur ; S. ISonaventure (y 1274), Commertarii in IV libros Sententiarum, Ouaracchi, 1882 sq., t. i-iv ; Quæs/iones disputatse de scienlia Cliristi, de myslerio sanctissimx trinilatis et de perfections erangelica, t. v, p. I sq. ; Breviloquium, somme condensée de son comrnentaire’sur le livre des Sentences, p. 199 sq. ; De reduclione arlium ad tlœologiam, p. 319 sq. ; Collationes de septem donis Spiritus Sancli, p. 455 sq. ; le R. Albert le Grand († 1280), Commentarii in Dionysiuni Areopagitam, Paris, 1890 sq., t. xi.v ; Commentarius in IV libros Sententiarum, t. xxv-xxx ; Summa theologise, t. xxxi-xxxiii ; Summa de creaturis, t.xxiv, xxxv ; De sacri/icio eucharistisc, t. xxxviii ; Pierre de Tarentaise, O. P., pape sous le nom d’Innocent V (y 1277), Commentarius in IV libros Sententiarum, Toulouse, 1652 ; Henri de Gand (Goethals) († 1293), (Juodlibeta seu quæstiones disputatse in IV libros Sententiarum, Venise, 1613 ; Summa théologie, Ferrare, 1646 ; Raymond Martini, O. P. (y ! 286), Pugio

l’idei, ouvrage dirigé contre les Juifs et contre les Maures, Paris, 1642 et 1651 ; Richard de Middlelown,

0. M. († 1307), Commentaria in IV libros Sententiarum, Brescia, 1591 ; Duns Scot, O. M. (y 1308), dont nous possédons deux commentaires in IV libros Sententiarum, l’un plus étendu et plus philosophique connu sous le nom de scriptum oxoniense, l’autre plus concis, plus limité aux questions Idéologiques et appelé scriptum parisiense ; et les Qusestiones quoditbetales, au nombre de xxi ; Guillaume de Paris, O. P. (y vers 1312), De septem Ecclesise sacramentis, ouvrage souvent édité ; le R. Gilles de Rome, O. S. A. († 1316), Commentarius in libros Sententiarum, n’allant pas au delà de la dist. XI du 1. III ; (Juodlibeta VI, Louvain, 1646 ; Qusestiones vu de resurreclione mortuorum, de prædestinalione, prsescienlia, paradiso, purgatorio et inferno, peccato originali, de articulis fidei pro missionariis ad tartaros missis, Vienne, 1641 ; De corpore Chrrsli, Pologne, 1481.

2° Deuxième époque, depuis la fin du xiiie siècle jusqu’au commencement du XVIe, caractérisée, surtout depuis le milieu du xive siècle, par un affaiblissement très marqué de la théologie scolastique, du moins chez beaucoup d’écrivains. — 1. Les causes principales de cet affaiblissement de la théologie scolastique furent, outre les graves troubles de la société civile et de la société religieuse, la propagation et la funeste inlluence de faux systèmes philosophiques, tels que l’averroïsme, système éclos au xiii c siècle mais qui garda encore beaucoup d’adeptes aux siècles suivants, et le nominalisme renouvelé par Occam (-|-1319) et assez répandu dans la seconde moitié du xive et surtout au xve siècle. Ces systèmes appliqués à la théologie y jetèrent le trouble. Les théologiens, fidèles à la méthode et à la doctrine du xiiie siècle, se firent plus rares surtout au xv siècle. En même temps aussi disparurent, chez beaucoup d’auteurs, les larges synthèses théologiques pour faire place à des traités fragmentaires où l’ardeur de la polémique et les subtilités de la dialectique jouèrent le plus souvent un rôle trop considérable. De tels écrivains ne méritèrent que trop les reproches que leur adressait Melchior Cano, De locis theologicis,

l. VII, c. i.

Les principaux ouvrages de cette époque, donnant un rôle exclusif ou prépondérant aux questions dogmatiques sont : Raymond Lulle(† 1315), De fine omnium disputationum contra hæreticos, Majorque, 1665 ; Liber quæstionum super IV libros Sententiarum, Lyon, 1491 ; Liber de conceptuvirginis Marise, Séville, 1491 ; Gérard de Bologne, O. C. († 1317), Commentaria in libros Sententiarum, Venise, 1622 ; Pierre Auriol.O. M. (f ! 322), Commentarii in IV libros Sententiarum, auxquels sont ajoutés Quodlibeta XVI, Rome. 1596 ; Antoine André, O. M. († 1320), Commentaria in IV libros Sententiarum, Venise, 1572, 1578, 1584 ; Hervé de Nédellec, O. P. (-[-1323), Commentarii in IV libros Sententiarum, Venise, 1513 ; Paris, 1647 ; François de Mayronis, O. M. († 1327), Commentaria in I V libros Sententiarum, ouvrage édite avec XVI Quodlibeta, Venise, 1520 ; Durand de Saiut-Pourçain, O. P. (fl334), Commentaria in IV libros Sententiarum, Venise, 1586 ; Jean de Naples, O. P. († 1330), dont il a été édité seulement des Quæstiones disputatse, Paris, 1618 ; Pierre de la Palu, O. P. († 1342), Commentaria in 1II"<" et in I V" m librum Sententiarum, Paris, 1530, dans lesquels l’auteur s’occupe beaucoup de la solution de cas pratiques, surtout dans le commentaire du IVe livre ; Jean de Bacon, O. C. (y 1346), Commentaria super IV libros Sententiarum, auxquels ont été adjoints ses Quodlibeta, Crémone, 1618 ; Guillaume Occam, O. M. (y 1349), Super Sententiarum libros IV sublilissimiv <iusestiones eorumque decisiones, Lyon, 1495 ; Tractalus de sacramento altaris et septem quæ

stiones quodlibetales, Paris, 1513 ; Tractatus de jurisdictione imperatoris incausis malrimonialibus ; Dialogorum libri VII, Paris, 1476, ouvrage plusieurs fois édité et contenant beaucoup d’erreurs relativement à la nature et à l’étendue de l’autorité pontificale ; Dispulalio super potestate prxlatis Ecclesiæ atque principibus commissa, Paris, 1598 ; Robert Holcoth, 0. P. († 1349), (Jusestiones super IV libros Sententiarum, auxquelles on a joint des Conferentiae sur plusieurs questions détachées, Lyon, 1518 ; Thomas de Strasbourg, 0. S. A. (-j- 1357), Scripta super IV libros Sententiarum, Venise, 1564 ; Grégoire de Rimini, 0. S.A. († 1358), Lectura in I am et ll nm libruni Sententiarum, Venise, 1518 ; Alphonse de Vargas y Toledo, archevêque de Séville († 1366), Lectura supra l" m librum Sententiarum, Venise, 1490 ; Pierre d’Aquilée ou Scotellus, 0. M. (-p 1370), Quæstiones in IV libros Sententiarum, Venise, 1584 ; Pierre d’Ailly, archevêque de Cambrai et cardinal († 1420), Quæstiones super i um, lll" m et l'">" Sententiarum, Venise, 1500 ; Tractatus theologicus de sacramentis, Paris, 1488 ; et plusieurs opuscules sur le pouvoir ecclésiastique et sur les attributions des conciles généraux, à l’occasion du schisme d’Occident ; Jean Gerson († 1429), qui publia à l’occasion du grand schisme plusieurs opuscules sur le pouvoir ecclésiastique, sur les prérogatives du pape et sur la supériorité des conciles généraux : ces écrits ont été réunis dans le t. n de ses Œuvres complètes, Anvers, 1706 ; Jean Capréolus, 0. P. († 1432), Defensiones theologiæ divi Thomse Aquinatis, sous la forme de commentaires des quatre livres des Sentences, Venise, 1589, ouvrage récemment réédité par les PP. Paban et Pégues, Tours, 1900 sq. ; Thomas Netter ou de Walden, Waldensis, 0. C. († 1430), Doctrinale antiquitatum f’tdei, contre les wicleflites et les hussites, Venise, 1757 ; Nicolas de Cusa (y 1464), De concordantia catliolica libri III, et De âuctoritate prsesidendi i ?iconcilio generali, où l’auteur soutient la supériorité du concile sur le pape, ouvrages édités dans ses Œuvres complètes, Ratisbonne, 1847 ; Jean de Turrecremata ou Torquernada, 0. P. et cardinal (fl468), Summa de Ecclesia, Rome, 1189 ; Venise, 1561 ; Quod non liceat appellare a concilia ad papam, Mansi, Cowcii., t.xxx, col.Î072sq. ; Contra décréta concilii Constanliensis in quo deposilus fuit Joannes XXIII, et Contra gesta in concilii Basileensi adversus Eugenium, col. 550 sq. ; le cardinal Bessarion (-ꝟ. 14-72), qui publia plusieurs écrits ou opuscules théologiques contre les grecs schismatiques ; Gabriel Biel (f ! 495), Epitlioma pariter et collectorium cirea IV Sententiarum libros, Tubingue, 1501 ; Lyon, 151 i. ouvrage resté inachevé, l’auteur s’étant arrêté à la fin de la dist. XXII du 1. IV : tout en commentant les Sentences, Riel prend le plus souvent Occam pour guide ; Pierre Tartaret, 0. M. (y 1494), Commentarii in IV libros Sententiarum ad mentent Scoti, Venise, 1583 ; Naples, 1607 ; Uommentaria in quodlibe ta Scoti, Paris, 1519.

IV. quatrième périoue, depuis le xvie sièclejusqu’à l’époque actuelle, divisée en trois époques caractérisées par des attitudes diverses vis-à-vis de la théologie positive ou de la théologie scolastique.

1° Première époque, depuis le commencement du xvie siècle jusque vers le milieu du xviie, caractérisée surtout par un développement considérable de la théologie positive, par une rénovation très marquée de la théologie scolastique et par quelques modifications dans la répartition des matières dogmatiques. — 1. Le développement considérable de la théologie positive fut occasionné surtout par les attaques multipliées des protestants sur le terrain de la démonstration positive. Les théologiens catholiques soutinrent vigoureusement la lutte, soit dans des écrits purement polémiques, tels que les Controverses de Rellarmin où toutes les

objections critiques des protestants sont fidèlement exposées et savamment résolues à l’aide de toutes les ressources documentaires possédées à cette époque, soit dans des écrits à la fois dogmatiques et polémiques, joignant à un exposé méthodique du dogme une réponse plus ou moins détaillée aux principales objections critiques. C’est ce qui explique pourquoi, chez la plupart des auteurs, la démonstration scripturaire ou patristique surpasse de beaucoup celle de l’époque précédente en solidité et en étendue, sans cependant répondre complètement à toutes les exigences de la critique actuelle.

2. En même temps se produisait une heureuse rénovation de la théologie scolastique. Cajetan en fut l’initiateur en reprenant fortement contact avec la meilleure scolastique du xiiie siècle. Puis les dominicains François de Victoria, Dominique Soto et Melchior Cano dirigèrent ce mouvement dans le sens d’une sage réforme, avec la constante préoccupation d’écarter impitoyablement les graves défauts dans lesquels on était tombé dans les deux siècles précédents, de garder tout ce que le passé contenait de bon et de rechercher les progrès impérieusement exigés par les besoins de l’époque. Ce mouvement sagement réformateur fut suivi par le grand nombre pendant cette heureuse période, jusque vers le milieu du xviie siècle. Cependant cette époque elle-même compte encore un assez grand nombre d’auteurs qui, avec des nuances assez, diverses, restèrent un peu trop figés dans les cadres théologiques du xive ou du xv° siècle ou qui, par contre, délaissèrent trop les doctrines et la méthode de la scolastique.

3. Cette période fut enfin marquée par quelques modifications dans la répartition des matières théologiques. Les commentaires sur les Sentences se firent assez rares. La plupart des grands ouvrages théologiques de cette époque, surtout depuis la fin du xvie siècle, furent habituellement modelés sur le plan de la Somme théologique de saint Thomas, sous la forme de simples commentaires comme ceux de Cajetan, ou sous la forme plus personnelle de questions ou de disputations arrangées suivant le choix de l’auteur, mais prenant comme base le texte de saint Thomas, ainsi que cela se rencontre chez la plupart des grands théologiens de cette époque.

Assez souvent de grands ouvrages théologiques, comme ceux de Suarez et de Sylvius, traitent encore conjointement les matières théologiques et morales, sans négliger même les questions casuistiques ; mais la séparation de la théologie morale commence à s’ellectuer chez beaucoup d’auteurs, et devient définitive vers la fin de cette période.

4. Parmi les ouvrages exclusivement ou partiellement dogmatiques appartenant à cette période, nous citerons particulièrement les suivants, en faisant observer que plusieurs d’entre eux relèvent en partie de la morale et de l’apologétique. Cajetan, 0. P. (fl534), Commentaria in Summam Iheologiæ S. Thomas, publiés intégralement dans l° édition complète des Œuvres de saint Thomas, dite édition de saint Pie V, Rome, 1588, et dans l° édition léonine de 1888 ; et plusieurs opuscules dogmatiques dirigés contre les luthériens ; Sylvestre de Ferrare, 0. P. († 1528), Commentaria in Summam S. Thomse contra gentiles, souvent réédités et publiés avec le texte du saint docteur dans l° édition officielle de Léon XIII ; Javelli, 0. P. († 1538), Expositio præclarissima in 7 am partent Summse S. Thomse, q. i-xliii, Lyon, 1580 ; Driedo (Jean Neys), docteur de Louvain († 1535), De gratia et libero arbilrio libri duo, Louvain, 1537 ; De concordia liberi arbitrii et prædestinationis, Louvain, 1537 ; De captivitale et redemptione generis Itumani, Louvain, 1548 ; De libertate christiana, Louvain, 1546 ; De locis theo

logicis, 1543 ; Faberou l’abri de Leutkirch, <). 1’. (y 1541), I Ivemus nova quædam doqmala Martini Lutheri, Rome 1522 ; Maliens in hicrcsim lulheranam, Cologne, 1524 ; Antilogiarum Martini Lutheri liber unus, 1530 ; De fide et bonis operibus libri III, Cologne, 1539 ; Jean Eck (Maier) (y L543) publia surtout des ouvrages de controverse contre Luther parmi lesquels nous mentionnerons : De primalu Pétri, Ingolstadt, 1520 ; De ptvnitentia et confessione sécréta semper in Ecclesia Dei obserrata libri 11, Rome, 1524 ; De purgatorio libri III, Home, 1523 ; De satisfactione et aliis pœnitentiis, Rome, 1523 ; De initio psenitertlise scii contritione, Rome, 1523, et surtout Enchiridion locorum comniunium, Landsbut, 1525, dirigé contre le traité de Mélancbtbon et très souvent réédité ; Clichtove ( y 1543), docteur de Sorbonne, dont nous citerons surtout les œuvres de polémique dirigées contre Luther : Determinalio facullatis theologicse l’arisiensis super doctrina Lutlieri haclentts per eam visa, Paris, 1521 ; De veneratione sanctorum, Paris, 1523 ; Anlilulherus, Paris, 1521 ; Propugnaculum Erclesiæ, 1526 ; De savramento eucharisties contra Œcolampadhtm, Paris, 1527 ; Compendium veritalum ad /idem pertinentium, ex dictis et aclis in concilieSenonensi, Paris, 1528 ; Improbalio quorumdam arliculorum Martini Lutheri a verilale catholica dissidentium et in quodam libro calholioo non satis exacte et recte impugnatorum, 1533 ; Jacques Latomus († 1544), docteur de Louvain, dont les principaux ouvrages de controverse sont : De primalu romani ponli/icis ; De confessione sécréta, Anvers, 1523 ; De fuie et operibus, Anvers, 1519 ; François de Victoria, U. P. († 1546), Relectiones XII theologicse, Ingolstadt, 1580 ; Lyon, 1586, 1587 ; Summa sacramentoruni Ecclesise, opus reportatum et ab auctore approbalum, Rome, 1567 ; HoflYneister († 1547), (). S. A., l’un des principaux controversisles de cette époque en Allemagne, Dialogorum libri duo, Fribourgen-Rrisgau, 1538 ; Judicium de arliculis confessionis fidei lulheranorum, NayeTice, 1559 ; Arliculi conciliali, Ingolstadt, 1546 ; Loci communes rerum theologicarum, Ingolstadt, 1546 ; Van den Bundere († 1557), O. P., Compendium dissidii quorumdam hærelicorum atque theologorum, Paris, 1540, ouvrage réédité ensuite sous des titres un peu différents ; Detcctio nugarum Lutlieri cum declaralione veritalis catliolicse et confutatione dogmatum lulheranoriim, Louvain, 1551 ; De vero Christi baptismo contra Mennonem anabaplistarum principem, succincla quoque errorum ejusdem elisio, Louvain, 1553 ; Scutum fidei orthodo.cse adversus venenosa tela Joannis Anastasii Velvani /idem, sacramenia ritumque ccclesiasticum explodere contendentis, Gand, 1556 ; Reginald Pôle († 1558), Pro ecclesiasticae unitalis defensione libri IV, Rome, 1538 ; De summo pontifice Christi in terris vicario e/usque officii et potestate, Louvain, 1569 ; Pro primalu romanæ Ecclesise, Strasbourg, 1555 : A treatise af justification, Louvain, 1569 ; Melchior Cano, O. P. (y 1560), De locis theologicis libri XII, souvent réédité avec une Rcleclio de sacramentis in génère et de pœnileu lia ; Dominique Soto, O. P. († 1560), De natura et gratia, Paris et Salamanque, 1561 ; In IV"’" librum Sentent iamm commentarii, Douai, 1613 ; Ruard Tapper († 1559), docteur de Louvain, E.cplicat unies in arliculos circa ecclesiastica dogmala hoc smeulo controversa, Louvain, 1555 ; Jean Slotanus, O. P. (y 1560), Disputalionum adversus hæreticos liber unus, Cologne, 1558 ; De retinenda fuie orthoiln. i a et catholica adversus hærescs et sectas et prsecipue lulheranam libri IX ; De verbi Dei virtute et Ecclesise insuperabili potentia libri IV ; toutes ses œuvres ont été° éditées à Cologne en 1555 ; Pierre Solo, <>. P. (y 1563), Institutiones christianee, Augsbourg, 1548 ; Assertio catliolicse fidei circa arliculos confessio nis nomine ducis Wurtemberg ensis per legalos concilia Tridentino oblatos, Anvers, 1552 ; Tilmann Smeling, O. P. († 1561), De septem sacramentis, Cologne, 1538 ; Henri Helm, O. M. († 1560), De verbo Dei libri III, Cologne, 1560 ; Adversus captivitatem babylonicam Lutheri, Paris, 1553 ; Enchiridion de vera et pcrfecla impii justificatione, Cologne, 1554 ; Richard Smith (y 1563), docteur d’Oxford, De hominis justificatione, Oxford, 1550 ; Refulatio locorum communium Melanchthonis, Douai, 1563 ; Delibero hominis arbilrio, contre Calvin, Louvain, 1563 ; Jacques Laine/,

S..1.

1565), Dispulaliones Tridenlinse, Inspruck,

1886 ; Jacques Bologni de Palerme († 1564), De seterna Dei prsedestinatione et roprobatione, Pavie, 1554 ; Jean Hessel († 1566), docteur de Louvain, Probatio corporalis prsesentise corporis et sanguinis clominici in cucharistia, Cologne, 1563 ; Confutatio novitise fidei et tractatus de calhedrse Pétri perpétua protectione et firmitate, Louvain, 1562 ; Declaratio quod eucharislia sub unica paytis specie neque prsecepto Christi adversetur neque minus fructuosa sit quant sub panis et vini specie, Louvain, 1566 ; Barthélémy Camerari de Bénévent († 1561), De priedestinatione, libero arbitrio et gratia, contre Calvin, Paris, 1556 ; Michel de.Médina, O. M. († 1571), Christiana parsenesis sive de recta in Deum fide libri VII, Venise, 1564 ; Disputationes de indulgentiis adversus nostri lemporis hæreticos, Venise, 1564 ; Martin de Ledesma.O. P. (y 1574), Commentaria in IV" m librum Sententiarum, Coimbre, 1555 ; Antoine de Cordoue, O. M. (y 1578), Commentaria in IV libros Sententiarum, Alcala, 1569 ; Arma fidei sive loca communia et fundamenla generalia ad omnes hæreticos convincendos de suis erroribus, Alcala, 1562 ; Joseph Angles, de Valence en Espagne, O. M. (1587), Flores Ihiologicarum quæstionum in I nm et ll am librum Sententiarum, Lyon, 1584 ; Madrid, 1586 ; Opinio nés super lV" m librum Sententiarum, Rurgos, 1585 ; Michel de Palacios, docteur de Salamanque († 1593), Disputationes theologicse in IV libros Sententiarum, Salamanque, 1574 ; Barthélémy de Médina, 0. P. († 1581), Commentaria in i ara II X, Salamanque, 1577 ; Commentaria in IIl" m partent, q. i-i.x, Salamanque, 1578 ; Observationes novse et additiones ad /// am parlent S. Thomas, Salamanque, 1597 ; Nicolas Saunders (y vers 1583), De visibili monarchia Ecclesise libri VIII, Louvain, 1571 ; De clave David seu regno Christi libri sex contra calumnias Acleri pro visibili Ecclesise monarchia, Rome, 1588 ; De explicatione missie ac parlibus ejus, Louvain, 1569 ; Sedes apostolica seu de mililantis Ecclesise romanse potestate romanorumque pontificum primatu et auctorilate, Venise, 1603 ; Tractatus quod Dominus in sexto capile S. Joannis de sacrantento eucharisties proprie sit loculus, Anvers, 1570 ; De typica et honoraria sacrarum imaginum adoratione libri 11, Louvain, 1569 ; De justificatione libri VI, Trêves, 1585 ; Antoine Pelten, S. J. (y 1584), Doctrina catholica de purgatorio, Ingolstadt, 1568 ; De lïbrul tint canonicorum numéro, auctorilate et légitima interprétai iene, Ingolstadt, 1572 ; De nostra satisfactione et purgatorio libri II, Cologne, 1576 ; De originis peccato disceptalio in tractatus XVIII dis tribu ta, item de Christi satisfactione et majestate, Ingolstadt, 1576 ; De tribus bonorum operum generibus, eleemosyna. jejunio et oratione libri III, 1580 ; François Orantes, O. M. († 1581), Locorum catholicot uni /n-oromana fide adversus Calvini institutiones, Venise, 1564 ; Gaspar Casai, O. S. A., évéque de Coïmbre († 1585), Dr qttadripartila justifia libri XI, Venise, 1563 ; De sacri/icio misssc et de sarrosanctse eucharistise celebratione per Christum in cena novissima libri III, Venise, 1563 ; De cena et calice Domiui quoad laicos et clericos non célébrantes libri III, 1563 ; Axiomatum rhristiannritm libri III ex diversis Scripturis et sanctis

Patribus adi’ersus hærelicos antiquos et modernos, Coïmbre, 1550 ; Van der Linden, Lindanus († 1585), Panoplia evangelica sive de verbo Dei evangelico libri V, Cologne, 1559 ; Thomas Stapleton († 1598), Principiorum fidei doctrinalium démons tratio meihodica per con travers tas VII, XII libris trad.ila, Paris, 1582 ; Principiorum fidei doctrinalium releclio scholastica et compendiaria, Anvers, 1596 ; Vniversa jusiijicationis doctrina hodie controversa libris Xll tradila, Paris, 1582 ; De magnitudine Ecclesiæ romanes, Anvers, 1599 ; De atuirrilale Ecclesiæ circa sacrant Scripturam, 1591 ; Claude de Sainctes, O.S. A., évêque d’Évreux († 1591), Examen doctrines calvinianæ et bezanæ de cena Domini, 1566 ; De rébus eucharisticis controversis repelitiones seu libri X, Paris, 1575 ; Faunt de Leicester († 1591), De Christi in terris Ecclesia, quænam et pênes quos existât libri II ! , Posen, 1583 ; Censé lulheranorum et calvinistarum oppugnatio, 1586 ; Apologia de invocatione ac veneratione sanctorum, Cologne, 1589 ; Guillaume Allen de Lancastre († 1594), qui publia, outre plusieurs ouvrages anglais de controverse : De sacramentis in génère, Anvers, 1576 ; leB. Pierre Canisius, S..T. (j 1597), Commentariorum de Verbi Dei corruptelis liber i" s, Dillingen, 1571 ; De Maria virgine incomparabili et Dei génitrice sacrosancta libri V, Ingolstadt, 1577 ; ouvrages réunis ensuite en un seul volume, Ingolstadt, 1583 ; Paris et Lyon, 1581 ; Louis Molina, S. J. († 1600), Commentaria in P m partem S. Thomas, Venise, 1594 ; Concordia liberi arbitrii cum gratiæ donis, divina prseseientia, providentiel, prasdestinalione et reprobatione, Lisbonne, 1588 ; Grégoire de Valence, S., T.(y 1603), Commentariorum theologicorum tomi iv, Ingolstadt, 1591 ; Analysis fidei catholicæ, 1585 ; De sanctissima Trinitate libri V, 1586 ; De vera Christi majestateel prsesentia contra lu theranos ubiquistas libri IV, 1582 ; De numéro sacrant entorum novae legis, de reali Christi prsesentia in eucharistia et de prsedestinalione libri III, 1587 ; De sacrosanctsc misvæ sacrificio libri duo, 1580 ; De idololatria libri V, 1580 ; De prædestinatione et réprobations, 1574 ; Examen et refulatio prsecipui mysterii doclrinse calvinistarum dere eucharistica, 1589 ; Dominique Bannez, O. P. († 1604), Cummentaria in P<" partem S. T ho mie et in lP m ll x, q. i-xi.vi, Salamanque, 1584 ; Relectio de meritoet augntento caritatis, Salamanque, 1590 ; Jean d’Avila, 0. P. († 1604), De gratia et libero arbitrio sive de auociliis divinse gratiæ, Rome, 1599 ; De confessione périmeras sive per internuncium, 1599 ; .lean Dominique Montagniuoli, O.P. (fl610), Defensiones theologicæ ac Ihomïstices, Naples, 1610 ; Jean de Rada, O. M. († 1608), ControversiiB theologicæ inter S. Thomam et Scotum super IV libros Sententiarum, Venise, 1599, 1618 ; Pierre de Lorca, cistercien (fl606), Commentaria et disputationes in universam P m II e et in lP m 11*, Alcala, 1609 ; Madrid, 1614 ; François Zumel, de l’ordre de la Merci, Commentaria in P 1 " S. Thomæ et in / aiu //*, Venise, 1597 ; Salamanque, 1594 ; Variarum disputationum tomi 1res, 1608 ; Pierre Arrubal, S. J. († 1608), Commentaria ac disputationes in /am partem S. Thomas, Madrid, 1619 ; Gabriel Vasquez, S. J. († 1604), Commentaria et disputationes in 1-"" partem S. Thomas, in P m II » et in IIP™ partent, Lyon, 1631 ; François Feuardent, O. M. († 1612), Theomachia calvinislica sexdecim libris prufiigata, Paris, 1604 ; Pierre deLedesma, O. P. († 1616). Tractatusde divitta perfectione, infinitate et magnitudine, auquel est ajouté le traité De perfectione actus essendi créait, Salamanque, 1596 ; De divines graties auxiliis, 1611 ; Demagnomalrimoniisacramento, 1592 ; Diego Nunno Cabezudo, O. P. († 1614j, Commentaria et disputationes in III 1 "" partem S. Thomas, Venise, 1612 ; Séraphin Razzi († 1613), De locis theologicis praslectiones,

Pérouse, 1603 ; François Suarez, S. J. (-J- 1617), qui traite, dans ses commentaires sur la Somme de saint Thomas, toutes les matières dogmatiques aussi bien que les questions morales, sans parler d’opuscules théologiques spéciaux comme la Defensio fidei catholicw et apostolicæ contre les erreurs anglicanes ; Jean de Carthagène, O. M. († 1617), De sacramentis in génère, Rome, 1609 ; De prsedestinatione et reprobatione angelorum et hominum, 1581 ; Disputationes in universa religionis christiamv arcana, 1609 ; Jacques Davy du Perron, cardinal († 1618), Traité du sacrement de l’eucharistie, Paris, 1620 ; Réplique au roi de la Grande-Bretagne, 1620 ; François Coster, S. J. (-j- 1619), Enchiridiôn controversiarum præcipuarum nostri temporis, Cologne, 1585 ; De Ecclesia, Cologne, 1604 ; Grégoire Nuùe’z Coronel, (). S. A. († 1620), De vera Christi Ecclesia libri decem, Rome, 1594 ; De sacris apostolicis traditionibus, 1597 ; Jacques Gordon, S. J. († 1620), Controvcrsiarum christianas fidei adversus hujus temporis hærelicos epitome, Cologne, 1620 ; Robert François Bellarmin, S. J. (-j- 1621), cardinal, Disputationes de conto’oversiis fidei, Paris, 1608 ; Nicolas Coelletau, O. P. (1623), Les merveilles de la sainte eucharistie, Paris, 1605 ; La défense de la sainte eucharistie et présence réelle du corps’de Jésus-Christ, Paris, 1607 ; Traité des noms de l’eucharistie, 1622 ; Pro sacra monarchia Ecclesiæ catholicæ, apostolicæ et romanæ, Paris, 1623 ; Jérôme Medic.es, O. P. (y 1622), Summæ theologiæ S. Thomas formalis explicatio, Paris, 1657 ; Jean Gonzales de Albelda, O. P. († 1625-, Commentariæt disputationes in / am partem Stintmæ S. Thomæ, Alcala. 1621 ; Léonard Lessius, S. J. († 1623), De perfectionibus moribusque divinis, Anvers, 1620 ; De gratia efficaci, decretis divinis, libertatc arbitrii et præscieutia Dei conditionata ; de prædestinatione et reprobatione angelorum et hominum, Paris, 1878 ; Depnvdestinatione Christi, Anvers, 1610 : De summo bono et œterna beatitudine hominis, Anvers, 1616 ; Defensio potestatis summi pontificis, Saragosse, 1611 ; Martin Becanus, S. J.(† 1624), M annale controversiarum hujus temporis, Mayence, 1623 ; Summa theologiæ scholasticse, Mayence, 1623, et plusieurs opuscules théologiques dirigés surtout contre les calvinistes ; Thomas de Le mos, O.P. († 1629), Panoplia gratiee, Liège, 1676 ; Gilles de la Présentation, O.S. A. († 1626), Disputationes de animas et corporis beatitudine, Coïmbre, 1609 ; De immaculata bealæ Virginie conceptione, 1617 ; Adam Tanner. S. J. († 1632), Universa theologia scholastica, spectdativa, praclica ad methodum S. Thomæ, Ingolstadt, 1626 ; Disputationum theologicarum in omnes partes Summæ theologicæ S. Thomæ, 1618 ; De verbo Dei scripto et non scripto et de judice controversiarum, Munich, 1599 ; Defensionis Ecclesiæ liberlalis libri II, Ingolstadt, 1604 ; Wiggers († 1639), docteur de Louvain, Commentaria in / ai " partent S. Thomas, de Deo uno et trino, de angelis et operihtts sex dierum ; in IT"" Il x, q. I-XLVI, de virtutibus theologicis, fide, spie et caritate ; in 1ID<" partem de Verbo incarnato, de sacramentis, Louvain, 1651-1657 ; Diego Alvarez, O. P. († 1635), Disputationes theologicæ in 7 am 11’S. Thomas, Cologne, 1621 ; De incarnatione divini Verbi disputationes octoginta in quibus explicantur et defenduntur quæ in IIP parte Summæ theologicæ docet S. Thomas, i-xi.v, Lyon, 1614 ; De auxiliis divines gratiæ et humani arbitrii viribuset liberlate, Rome, 1610 ; André Duval († 1638), docteur de Sorbonne, Elenchus libelli de ecclesiaslica et politica potestate pro suprema romanorum pontificum in Ecclesiam auctoritate, Paris, 1612 ; Con imenlarium in Sumntam S. Thomæ, 1636 ; De suprema romani pontificis in Ecclesiam potestate, 1614 ; De summi pontificis auctoritate, 1622 ; Thomas Bamon, O. P. († 1631), De primatu S. Pétri aposloli et sum

morum pontifient » ejus successorum, Toulouse, ÎHIT ; Claude Tiphaine, S..I. (y 1641), De hyposlasielperaona ad augustissimæ sanctissimse Trinitatis et stupendes incarnationis mysteria illusiranda, Pont-à-Mousson, [634 ; Paris, 1881 ; Nicolas Ysambert (y 1612). docteur deSorbonne, Commet* tari uni in S. Thonier. Summam, Paris. 1639 ; Dominique Gravina, 0. P. (y 1653), Calholicse prœscriptiones adversus onines veleres et. nostri temporis hesrelicos, Naples, 1619 ; Pro sacro fidei catholiese et apostoliese deposilo fideliler a romanis ponlificibus custodito apnlogeticus, Naples, 1629 ; Pro sacrosancto ordinis sacramento vindiciæ orthodoxie, Naples, 1634 ; llurtado, S..1. († 1647), De Deo, Madrid, 1643 ; De fi de, spe et charitate, 1632 ; De incarnatione Verbi, Alcala, 1628 ; De sacramentis in génère et in specie, 1628 ; De eucharislia, sacrificio misses et ordine, 1620 ; De matrimonio, 1627 ; Jean-Baptiste de LeLana, 0. C. (y 1659), Summa théologies sacres, Rome. 1651 ; Liber apologeticus pro imntaculata Deiparse Virginis Maries conceptione, Madrid, 1616 ; Jean de Saint-Thomas, 0. P. († 1644), Cursus theologicus, embrassant à peu près toute la Somme théologique de saint Thomas, Lyon, 1643 ; Jean de Lugo, S. J. († 1660), cardinal, dont les principaux ouvrages dogmatiques sont : De virtute fidei divines ; De incarnatione ; De sacramentis in génère ; De vencrabili eucharisties sacramento et de sacrosanctiv misses sacrificio ; De sacramento pwnilenliss, dans ses (Euvres complètes, Lyon, 1652 ; Venise, 1717, 1751 ; Martinez de Ripalda, S. J. (y 1648), De ente supernaturali disputaliones in theologiam universam, Paris, 1870 ; De virtutibus fidei, spei et carilalis, 1632 ; François Sylvius (y 1649), Commentarii in Summam S. Thomas, sur toute la Somme, Anvers, 1684, édition comprenant aussi divers opuscules théologiques ; Denys Petau, S.J. († 1652), Theologicorum dogmalum tomi VI, comprenant aussi plusieurs opuscules théologiques, Venise, 1721, 1745 ; Mariales, 0. P. († 1660), Controvcrsies ad universam Summam théologies S. Thomes, neenon ad IV libros magistri Sententiarum, Venise, 1624.

2° Deuxième époque, depuis le milieu du xviie siècle jusqu’au concile du Vatican, caractérisée par un appauvrissement considérable de la théologie scolastique et par un affaiblissement assez marqué de la théologie positive elle-même. — 1. Cet appauvrissement de la théologie scolastique fut particulièrement occasionné par la funeste invasion des nouveaux systèmes philosophiques, depuis le cartésianisme jusqu’au kantisme, invasion contre laquelle bien des catholiques ne surent point se défendre suffisamment, comme Léon XIII le constate avecdouleur dans son encyclique /Eterni Patris du 4 août 1879. Après avoir montré comment, sous l’influence de la réforme protestante du xvie siècle, on se plut à philosopher citra quempiam ad fidem respectum, il constate que cette passion de la nouveauté parut avoir envahi l’esprit de beaucoup de philosophes catholiques qui, délaissant le patrimoine de la sagesse antique, aimèrent mieux rechercher des choses nouvelles qu’augmenter et perfectionner les anciennes à l’aide d’un travail nouveau. Attitude qui ne fut point exempte d’imprudence ni de grave détriment pour les sciences : cerle minus sapienli consilio et non sine scienliarum delrimento. Par suite de l’intime union entre la philosophie et la théologie scolastique, l’abandon ou l’appauvrissement de la première chez un grand nombre de catholiques, occasionna aussi chez beaucoup une grave diminution de la seconde ; d’où résulta souvent l’impuissance de répondre, avec assez de solidité, aux attaques des ennemis de la foi, comme le constate encore Léon XIII dans le même document.

2. La théologie positive elle-même subit une diminution assez marquée, soit parce que les solides principes de philosophie nécessaires pour soutenir et diriger

sûrement la méthode positive, firent souvent défaut ; soit parce qu’un assez grand nombre d’auteurs subirent quelque influence des erreurs jansénistes, gallicanes, joséphistes, parfois même rationalistes.il est, d’aillleurs, à noter que beaucoup des meilleurs esprits de cette époque délaissèrent la théologie pour s’adonner exclusivement aux travaux d’érudition historique ; ce qui ne fut point sans occasionner indirectement quelque appauvrissement de la théologie positive. Aussi l’on ne doit point s’étonner de constater que, dans l’ensemble de cette période, la théologie positive fut souvent inférieure à la lourde tâche qui lui incombait alors de réfuter efficacement les objections multipliées des critiques protestants ou rationalistes.

3. Parmi les ouvrages exclusivement ou partiellement dogmatiques, nous mentionnerons particulièrement les suivants, en faisant observer que quelques-uns relèvent également de l’apologétique et que désormais très peu d’écrits traitent conjointement la morale et 1° dogmatique.

Pierre Jammy, 0. P. († 1665), Veritates de auxilio gratise ab erroribus et falsis opinionibus vindicalæ, Grenoble, 1658 ; François de Arauxo, 0. P. († 1664), Conimentaria in Summam S. Thomas, Salamanque, 1635, 1636, 1638 ; Dominique de Marinis.O. P. († 1669), E.cposilio commentaria, sur toute la Somme théologique de saint Thomas, Lyon, 1663, 1666, 1668 ; Rodrigue de Arriaga, S..1. (-|-1667), Disputaliones theologicas in Summam S. Thomas, Anvers, 1643-1655 ; Lyon, 16441669 ; Isaac llabert, évêque de Vabres († 1668), De la chaire et île. la primauté unique de saint Pierre, Paris. 1645 ; Théologies grescorum Palrum vindicatee circa universam materiam gratiiv, Paris, 1647 ; Wurzbourg, 1863 ; François Annat, S. J. († 1670), Opuscula theologica ad gratiam speclantia, Paris, 1666 ; Bonaventure de Sainte-Anne, carme (y 1667), Propugnala auctoritas smnmi ponli/icis, Metz, 1658 ; Dominique de Saint-Thomas, U. P. (y 1671), Summa théologies seu tirocinium théologies, comprenant toute la théologie spéculative et la théologie morale, Lisbonne, 1670 ; Maurice de LeLana, O.P. (y 1668), Commentaria in D’n partent S. Thomas, Madrid, 1668 ; Pierre de Godoy, 0. P. (y 1677), Disputationes Iheologicx, sur toute la Somme théologique de saint Thomas, Venise, 1686 ; Jean Ferrier, S. J. († 1671), publia en français plusieurs ouvrages de polémique contre les jansénistes ; Christophe Vega, S. J. († 1672), Theologia mariana, Lyon, 1653 ; Naples, 1866 ; Gabriel de Saint-Vincent, 0. C. (fl671) r Commentaria in universam Summam S. Thomas, Rome, 1656-1666 ; Mastrio de Meldola, 0. M. († 1573), Disputationes Iheologicae in IV libros Sententiarum ad mentent Duns Scoti, Venise, 1655-1644 ; Hippolyte Maracci (y 1675), de la congrégation des clercs réguliers de la Mère de Dieu, Bibliolheca mariana alphabetieo ordinc digesta, Rome, 1648 ; Augustin Gibbon, 0. S. A. (y 1676), Spéculum theologicum seu theologia scholastica ad mentent S. Thomas, avec plusieurs opuscules contre Luther, Coïmbre, 1740-1745 ; Vincent Contenson, 0. P. (y 1 07 4), Theologia mentis et cordis, Lyon, 1673-1676 ; Paris, 1875 ; Pierre Labat, 0. P. (y 1670), Theologia scholastica secundum illibatam S.Thomas doclrinam, Toulouse, 1658-1661 ; Léon Allatius (y 1669), De Ecclesias occidentalis atque orientalis perpétua coiiseusione libri 111, Cologne, 1648 ; De utriusque Ecr.lesise occidentalis atque orientalis perpetua in dogmate île purgatorio consensione, Rome, 1655, et plusieurs autres opuscules de polémique avec les Grecs schismatiques ; Philippe de la Sainte-Trinité, <>. C. (y 1671), Summa theologite thomisticas seu disputationesin onines parles Summas S. Thomas, Lyon, 1653 ; Jean Nicolai, 0. P. († 1673), Judicium seu censorium suffragium de proposilione Antonii Arnaldiavec’Thèses theologicee de gratia, Paris, 1656 ; Apolo

gia natures et gratise seu de concordia utviusque ju.cla mentem Auguslini et Thomas, Bordeaux, 1065 ; Bernard Guyard, 0. P. († 1674), Discrimina inter doclrinam Ikomisticam et jansenianam, Paris, 1655 ; François de Bonne-Espérance, 0. C. († 1677), Commentant très in universam Iheologiam scholasticam, Anvers, 1662 ; Guillaume Herinckx, 0. M. († 1678), Universa theologia ad mentem sanctorum Auguslini et Thomas, Lille, 1678 ; Adrien (-J- 1699) et Pierre († 1675) van Walenburch, Tractalus générales de contrnversiis fidei, Cologne, 1670 ; Vincent Ferre, 0. P. (j 1682), Tractalus llieologici, sur la Ia-IIæ de la Somme de saint Thomas ; Jacques Platel, S. J. († 1681), Synopsis cursus theologici, Douai, 1661 ; Jean-Baptiste Gonet, O. P. († 1681), Clypeus théologies thomisticas, Anvers, 1744 ; Manuale thomistarum, Anvers, 1736 ; Antoine Goudin, 0. P. († 1695), Tractalus theologici juxla inconcussa tutissimaque dogmata divi T/iomæ, Cologne, 1723 ; Louvain, 1874 ; Nicolas Arnu, 0. P. († 1692), Divi Thomse Aquinalis divines voluntatis et sui ipsius in Summa theologiese fidissimus interpres, Pavie, 1691 ; Dominique de la Sainte-Trinité, 0. C. († 1687), Bibliotheca theologica, Rome, 1665-1676 ; Célestin Sfondrati, 0. S. B. († 1696), cardinal, Regale sacerdoiium romano pontifici asserlum, contre les quatre articles de la déclaration du clergé gallican en 1682, Salzbourg, 1684 ; Nodus prsedestinationis ex sacris lilteris doctrinaque sanctorum Augustini et Thomas, quantum hominilicel, dissolutus, Borne, 1697 ; Boniface Marie Grandi, 0. P. († 1692), Cursus théologiens, comprenantes principaux traités théologiques dans l’ordre de la Somme de saint Thomas, Ferrare, 1692 ; Venise, 1697 ; Sylvestre Mauri, S. J. († 1687), publia, outre ses ouvrages philosophiques, Opus llieologicum, traitant des principales questions de la théologie, Borna, 1687 ; Qusestionum theologicarum libri VI, Borne, 1676-1679 ; Martin de Esparsa, S. J. († 1689), Cursus tlœologicus, selon l’ordre de la Somme de saint Thomas, Lyon, 1666 ; De virtutibus theologicis, Rome, 1673.

Nous mentionnerons ici le Cursus t/ieologicus, publié pardes carmesde Salamanque de 1630 à 1701, réédité à Paris, 18701883. Antoine de la Mère de Dieu († 1641) composa les traités De Deo ; De Trinitate ; De angelis ; Dominique de Sainte-Thérèse († 1654), De ullimo fine ; De virtutibus et peccalis ; Jean de l’Annonciation († 1701), De gratta ; De virtutibus theologicis ; De incarnaliune ; De sacramentis ; De eucliaristia ; le De peenilenlia fut successivement l’œuvre d’Antoine de Saint-Jean-Baptiste († 1699), d’Alphonse des Anges († 1724) et de François de Sainte-Anne († 1707). Jean Thomas de Bocaberti (y 1699), O. P., 75e romani pontifias auctoritate, Valence, 1691 ; Augustin Reding, O. S. B. († 1692), Theologia sckolaslica universa, Einsiedeln, 1687, et plusieurs dissertations polémiques dirigées contre les gallicans ou contre les jansénistes ; Laurent Brancati de Lauria, O. M. († 1693), cardinal, Commentaria in 777""’et l V" m librum Sententiarum docluris subtilis, Rome, 1653 ; Opuscida tria de Deoquoad opéra prmdestinationis, reprobationis et gratise aclualis, Rome, 1687 ; Louis Thomassin, de l’Oratoire (-f 1695), Dogmata theologica, Paris, 1680 ; Jean-Baptiste Duhamel (fl706), Theologia speculatrix et praclica juxta sanctorum Patrum dogmata pertractata, Paris, 1609 ; Antonin Massoulié, O. P. († 1706), Divus Thomas sui interpres dedivina motione et libertale creata, de divina molione in ordine supernaturali seu dedivinis auxiliis, Rome, 1692 ; Juénin, de l’Oratoire († 1707), Commeniarius historicus et dogmalicus de sacramentis in génère et in specie, Lyon, 1696 ; lnslilutiones theologiese ad usum seminariorum, Lyon, 1694 ; notons que ce dernier ouvrage fut mis à l’index donec corrigatur par décret du Saint-Oflice du 22 mai et du 17 juillet 1708 ; Claude Frassen, O. M. († 1711 ; ,

DICT. DE TIIIÏOL. CAT1IOL.

Scotus academicus seu universa doctoris subtilis dogmata, Paris, 1672 ; Rome, 1721 ; François Henno, O. M. († 1713), Theologia dogmatica, moralis et scholaslica, Venise, 1719 ; Gaétan Félix Verano, de l’ordre des théatinsff [IVi), Theologia polemica seu vindiciee Ecclesise va l holico-romanm, cujus prærogalivæ, munia, leges, dogmata, ritus asseruntur et propugnantur contra judasos, schismalicos, hærelicos, atheos, Augsbourg, 1719 ; Charles Witasse, docteur de Sorbonne († 1716), De Deo uno et trino ; De incarnatione, Paris, 1722 ; De auguslissimo allaris sacramento, 1720 ; De sacramento pœnitentiæ, 1717 ; De sacramento ordinis, 1717. L’on doit observer que Witasse est un adversaire de la bulle Unigenitus et que ses ouvrages publiés après sa mort durent pour cette raison subir des modifications ; Antoine Boucat, de l’ordre des minimes († 1718), Theologia Patrum dogmatico-scholastico-positiva ; Libère de Jésus, O. C. († 1719), Controversiæ dogmaticas adversus hæreses utriusque orbis occidentalis et orientalis, ouvrage complété après la mort de Libère par son confrère Jean-François de Sainte-Marie-Madeleine, 8 in-fol., Milan, 1743-1754 ; François Palanco, minime († 1720), Opéra theologica ad mentem S. Thomse, Madrid, 1706-1731 ; Pierre Annat, de la congrégation des clercs de la doctrine chrétienne († 1715), A/>paratus ad positivant theologiam methodicus, Wurzbourg, 1726, édition corrigée ; cet ouvrage fut mis à l’index par décret du 12 septembre 1724, donec corriijatur ; Noël Alexandre, O. P. († 1724), Theologia dogmatica et moralis secundum ordinem Catechismi concilii tridentini, Paris, 1703, édition revue et complétée ; Jérôme de Montefortino, O. M. († 1728), publia sur le plan de la Somme théologique de saint Thomas, une Somme où il condensa toute la doctrine de son mailre Duns Scot, Borne, 17281738 ; Jean Jacques Schell’macher († 1733), Lettres d’un docteur allemand de l’université catholique de Strasbourg ù un gentilhomme et à un magistrat protestants, Strasbourg, 1733 ; le cardinal Cienfuegos († 1739), .Enigma llieologicum sub potius senigmatum et obscurissimarum quæslionum compendium, Vienne, 1717 ; Vita abscondila sub speciebus eucharisticis relata, Rome, 1728 ; Charles du Plessis d’Argenlré, évêque de Tulle († 1740), Elementa theologica in quibus de auctoritate et pondère cujuslibet argumenti theologici disputatur, Paris, 110-2 ; Appendice posterior ad elementa in quæstionem de auctoritate Ecclesiee, Paris, 1705 ; Colleclio judiciprum de novis erroribus, Paris, 1733-1736 ; Analyse île la foi, et Traité de l’Église, contre.lurieu, Lyon, 1699 ; Louis Marie Lucini, O. P. († 1745), Romani ponti/icis privilégia, adversus novissimos errores vindicata, Venise, 1734 ; Henri de Thyard de Bissy, évêque de Meaux et cardinal († 1737), Traité théologique sur la bulle Unigenitus, Paris, 178.2 ; Matthieu Petitdidier, O. S. B. († 1727), Traité de l’infaillibilité du pape, Luxembourg, 1724 ; Dissertation historique et théologique dans laquelle on examine quel a été le sentiment du concile de Constance et des principaux théologiens qui y ont assisté, sur l’autorité du pape et sur son infaillibilité, Luxembourg, 1724 ; Honoré Tournelv, docteur de Sorbonne († 1729), adversaire déclaré du jansénisme, Preelecliones theologiese, Paris, 1725 ; Paul Gabriel Antoine, S. J. [f 1733), Theologia universa speculativa et dogmatica, Ponl-à-Mousson, 1723 ; Paris, 1742 ; Mayence, 1705-1769 ; Jean Preigné, 0. I". († 1752), Theologia speculativa et moralis, Gand, 17451747 ; Charles Bené Billuart, O. P. († 1757), Summa S. Thomas hodiernis academiarum moribus aeeommodala sire cursus theologise universalis, Liège, 17461751, souvent réédité ; Vincent Gotti, O. P. († 1750), cardinal, Theologia scholaslico-dogmatica juxta mentem D. Thomas, comprenant toute la Somme de saint Thomas, Bologne, 1727-1735 ; Venise, 1750 ; Charles

IV. - 50

Merlin, S. J. (y 1747), Traité historique et dogmatique sur les paroles ou tes formes des sacrements de l’Église, Paris, 1745 ; René Hyacinthe Drouin, docteur de Sorbonne (y 1742), De re sacramentaria contra perduelles hsereticos, Venise, 1737 ; Paris, 1778 ; Thomas de Charmes, capucin (-j- 1765), Theologia universa, souvent rééditée ; Jean Laurent Berti, 0. S. A. (y 1766), De theologicis disciplinis, Rome, 1739-1745 ; Venise, 1750, et plusieurs dissertations théologiques ; Charles Chardon, <*. S. B. (y 1771), Histoire des sacrement*, ou de la manière dont ils ont été célébrés et administrés dans l’Eglise et. de l’usage qu’on en a fait depuis le temps des apôtres jusqu’à présent, Paris. 1745 ; Bernard Marie de Rubeis, 0. P. (y 1775), De peccalo originali, Venise, 1757 ; Wurzbourg, 1857 ; De caritale virtute theologica, Venise, 1757 ; les trois jésuites Henri kilber (y 1783), Thomas Holtzclau († 1783) et Ignace Neubauer (y 1795), composèrent l’ouvrage théologique intitulé : Theologia dogmatica, polemica, sclwlastiea et moralis, Wurzbourg, 4766-1771 ; Paris, 1852-1854 ; Jean Chrysostome TrombelIi(† 1784,) De cultu sanctoru m disserlaliones X, Bologne, 1751 ; Tractalus de sacramentis per polemicas et liturgicas dissertations distributi, Bologne, 1768-1783 ; Herman Scholliner, O.S. B. (y 1795), Ecclesise orientaliset occidentalis concordia in transubslanliatione, Ratisbonne, 1756 ; Prselectiones t/teologicæ, Augsbourg. 1769 ; De hierarchia Ecclesise catholiese disserlaliones II, Ratisbonne, 1757 ; Joseph Kleiner, S. J. (y 1786), Opuscula critica contra Febronii librum singularem, Heidelberg, 1765 ; Orthodoxade necessilate baptismi parvulorum doctrina, Heidelberg, 1765 ; Sylvestre Bergier († 1790), Dictio)inaire théologique, Paris, 1788, souvent réédité ; Jean-Baptiste Molinelli, de la congrégation des écoles pies (y 1799), Del primato del Apustolo S. I’ietroe del romani ponti/ici suoi successori, Rome, 1784 ; Pierre Marie Gazzaniga, 0. P. (y 1799), Prælecliones theologicse, Vienne, 1775-1779 ; Sigismond Gerdil, barnabite (y 1802), cardinal, De ponli/icii primatus auctorilale in Pétri cathedra, Rome, 1803 ; De sacri regiminis ac preeserlim pontificii primatus proprio ac singulari jure, Rome, 1808 ; De Ecclesia cjusque notis, et plusieurs opuscules sur le bref apostolique condamnant Febronius et sur la bulle Auctorem fidei réprouvant les jansénistes de Pistoie ; Jean Vincent Bolgeni, S. J. (y 1811j, Esame délia Vera idea délia sanla sede, Macerata, 1785, ouvrage suivi de quelques réponses complémentaires ; Délia carilà o amor di Dio, Rome, 1788, et deux opuscules destinés à expliquer son opinion particulière sur le motif de la charité ; Alphonse Muzzarelli, S. J. († 1813), Infaillibilité du pape prouvée par les principes mêmes et le sentiment universel de l’Eglise gallicane, Avignon, 1826 ; De auctorilale romani pontificis in conciliis generalibus, Gand, 1815 ; Miizzani, S.J. (y 1813), /( domma catliolico délia spi)’ituale autorità délia Chiesa, Venise, 1800 ; Délia assoluzione sacr amentale, 1801 ; Del niotivo formate e adeguato del clolor di allrizione, 1802 ; Disserlazion. i teologiche sopra le pin gravie important ! controversie a giorni nos tri suscitate, 1803, et quelques autres opuscules théologiques ; Jean Adam Mœhler (y 1838), Die Einheit der Kirche oder das Princip de* Kalholicismus, Tubingue, 1825 ; Symbolik oder Darstellung der dogmatischen Gegensàtze der Katolischen und Protestanten nach ihren ôffentlichen Eekenntnissc /iriften, 1832, successivement perfectionné dans les éditions suivantes, traduit en plusieurs langues et complété par Xeue Untersuchungen der Lehrgegensàt : e zwischen den Kalholiken und Protestanten, Mayence, 1834, et plusieurs dissertations théologiques ; Henri Klee (y 1840), Lehrbuch der Dogmengeschichte, Mayence, 1832 ; System der kalholischen Dogmatik, Bonn, 1837 ; Encyclopédie der Théologie, Mayence,

! 1832 ; Katholische Dogmatik, 1834, 1861 ; Bruno François

Léopold Liebermann, Insliluliones Iheologicse, Mayence, 1819-1827, souvent réédité ; François Patrice Kenrik, archevêque de Baltimore († 1863), Theologia dogma i tica, Malines, 1858 ; Primacy of the aposlolic Sec vindicaleil, Philadelphie, 1845 ; Albert de Bulsano (Knoll), capucin (y 1863), Tnstitutiones théologies theoretiese seu dogmatico-polemicse, Turin, 1853 ; Inspruck, 1893 ; Nicolas Wiseman, archevêque de Westminster et cardinal (y 1865), Twelve lectures on the connection between science and religion, Londres, 1861 ; Lectures on the catholic doctrine, 1836 ; Strictures on the Iligh Church movement in Oxford, 1838 ; Lectures on the real présence of Jésus Christ in the Blessed Eucharisl, 1842 ; Lectures on the catholic Church, 1844 ; Clément Schrader, S. J. (y 1875), outre plusieurs opuscules théologiques, publia De unitate romana, Fribourg, 1862 ; Vienne, 1866 ; Jean-Baptiste Malou, archevêque de Malines (y 1864), L’immaculée conception de la bienheureuse vierge Marie considérée comme dogme de foi, Bruxelles, 1857 ; Marie Achille Ginoulhiac, archevêque de Lyon (y 1875), Histoire du dogme catholique pendant les trois premiers siècles de l’Eglise et jusqu’au concile de Nicée, Paris, 1852 ; Jean Perrone, S..1. (y 1876), Prselectiones theologicse, Rome, 18351842, souvent réédité ; Devirtutibus fidei, speiet carilatis, Ratisbonne, 1865, et plusieurs opuscules ou dissertations théologiques notamment suri immaculée conception et sur l’infaillibilité du pape ; De malrimonio christiano, Rome, 1858 ; Edgard Edmond Estcourt (y 1848), The question of anglican Ordinations discussed, Londres, 1873 ; Raphaël Cercia, S. J.(† 1886), De Ecclesia, Xaples, 1849 ; De romano pontifice, 1850 ; De gratiaChristi, Naples, 1853 ; De sanctissimo Trinitatis mysterio, Xaples, l&Su ; Charles Passaglia († 1887), De prserogativis H. Pelri, Ratisbonne, 1850 ; Commentariorum theologicorum parles très, Rome, 1850 ; De Ecclesia Christi, Ratisbonne, 1853 ; De œternitate pœnarum deque igné inferno, 1854 ; De immaculato Deiparse semper uirginis conceptu, Rome, 1854 ; Mathias Joseph Scheeben (y 1888), Handbuch der katholischen Dogmatik, Fribourgen - Brisgau, 1*73-1887, ouvrage qu’il laissa inachevé ; Joseph Antoine Schwane (+1891), outre plusieurs opuscules de polémique théologique, publia Dogmengeschichte, Munster, 1862-1869 ; Fribourg, 1880-1891 ; la 2e édition a été traduite en français par l’abbé Dégert ; Jean-Baptiste Vincent Heinrich (y 1891), Dogmatische Théologie, Mayence, 1873 ; ouvrage continué, après la mort de l’auteur, par Gulberlet ; Joseph Kleutgen, S.J. (y ! 883). Die Théologie derVorzeit verlheidigt, Munster, 1853 ; De romani pontificis supremapotestate docendi disputalio theologica, Xaples, 1870 ; Théodore de Régnon, S. J. (+1893), Études de théologie positive sur la sainte Trinité, Paris, 1892 ; Jean Fran/elin. S.J. (y 1886), cardinal, De divina traditione et Scriptiira, Rome, 1870, plusieurs fois réédité ; De Deo uuo secundum naturam, 1870 ; De Verbo incarnalo, 1870, 1881 ; De sacramentis in génère, 1868, 1878 ; De sanctissimse eucharistiie sacramento et sacri/icio, 18liS, 1878 ; De Ecclesia Christi, œuvre posthume, 1887.

Xotons, en terminant cette liste nécessairement sommaire, que tous les détails concernant les œuvres des théologiens que nous avons mentionnés, ont été ou seront exposés à chacun des articles spéciaux sur ces divers auteurs. Nous n’avons voulu donner ici qu’un coup d’oeil d’ensemble permettant au lecteur de faire lui-même, à l’aide des monographies particulières, une intéressante et utile synthèse. Xous désirons aussi faire observer que beaucoup d’auteurs ou d’écrivains. qui ne peuvent prendre rang dans une classification nécessairement restreinte aux auteurs exclusivement ou principalement dogmatiques, ne doivent cependant point être négligés, si l’on veut avoir une idée bien exacte du mouvement théologique à une époque donnée ; tels furent, par exemple, Bossuet et Fénelon au xviie siècle particulièrement au point de vue de la théologie polémique, et le cardinal Pie au xixe, pour l’exposé du dogme catholique en face des grandes erreurs contemporaines.

Période postérieure au concile du Vatican.

Nous n’essayerons point de donner ici une esquisse, encore trop prématurée, de cette période qui s’annonce comme une époque de sage et féconde rénovation scolastique, en même temps que d’intense développement de la théologie positive. Ce mouvement, fortement encouragé et sagement dirigé par l’Eglise, promet de très heureux résultats pour la défense de la vérité catholique et pour le véritable progrès de la science théologique. En même temps que l’on perfectionne les instruments de travail par des éditions plus critiques d’ouvrages anciens et par de astes et complets répertoires des sciences théologiques, on se montre plus attentif à résoudre les difficultés bibliques, historiques ou philosophiques, soulevées contre les dogmes catholiques. De notables résultats ont déjà été obtenus par ce travail constamment soutenu dans beaucoup d’ouvrages ou de brochures théologiques et dans de nombreuses revues théologiques récemment créées à peu près dans tous les pays. Les articles spéciaux sur l’Allemagne catholique et sur la Belgique ont déjà fait connaître les principaux travaux dogmatiques récemment accomplis dans ces pays. Des renseignements complémentaires seront fournis par des articles similaires sur les autres pays. D’ailleurs, l’ensemble des monographies dogmatiques déjà publiées dans ce dictionnaire a rendu bien familiers à tous les lecteurs les noms des principaux représentants de la théologie dogmatique d.ui^ la période contemporaine.