Dictionnaire de théologie catholique/IRÉNÉE (Saint), évêque de Lyon II. Oeuvres

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Dictionnaire de théologie catholique
Letouzey et Ané (Tome 7.2 : IMPANATION - IRVINGIENSp. 575-580).

II. Œuvres.

Œuvres authentiques. —

1. Le traité contre les Hérésies. —

a) Titre.

Le titre inscrit par Irénée, cꝟ. t. I, c. xxii, n. 2 ; I. II, præf., n. 1 ; t. IV, prœL, n. 1 ; t. V, pr ; çf., col. 670, 709, 973, 1119, nous a été conserve en grec par Eusèbe, H. E., t. V, c. vii, n. 1, P. G., t. XX, col. 445 : "EXeyxoç xcd àvaxpoTTT) TTjç ïJ ; suScov’J ! i.ou yvcÔCTSwç. Le vieux traducteur arménien de la Démonstration de la prédication apostolique, c. xcix, P. 0., t. XII, p. 730, et quelques modernes, par exemple, Feuardent, dans la Cummonilio préliminaire de son édition d' Irénée, Cologne, 1625, p. (14), ont traduit "Kkey/oc, par Critique ou Rcprebensio. L’ancienne trad.clion latine du trait é porte à meilleur droit, col. 709, 973 : « Manifestation, » De detectionc et eversionc falsie cognilionis ; c’est le sens qui résulte du but de l’auteur et de la division de l’ouvrage. Ce titre est parfois cité sous des formes abrégées ou équivalentes : IIpoç Tàç alpsastç, dans Eusèbe, II. E., l. II, c. xiii, P. G., t. XX, col. 168, et saint Basile, Liber de Spiritu Sanclo, c. xxix, n. 72, P. G., t. xxxii, col. 201 ; Ka6' aîpsCTSMV, dans saint Maxime le Confesseur, Scliolia in lit. B. Dionysii De eccles. filer., c. vu ; in lib. De div. nomin., c. ix, P. G., t. iv, col. 170, 377 ; Adi’crsus Iiœreses, dans saint Jérôme, De viris illuslribus, c. xxi v, P. L., t. xxiii, col. 649 ; Contra liœreticos, dans l’auteur d’un prologue du traite (Florus de Lyon ?) public par J.-B. Pitra, Spicilegiiim Sole.smense, Paris, 1852, t. i, p. 8 ; sv Totç xa-à OùaXsvTivou, dans la Doctrina Palrum de incarnatione Verbi, publiée par F. Diekamp, Munster, 1907, p. 265, etc. Pholius, Bibliotlieca, cod. cxx, P. G., t. ciii, col. 401, juxtapose le titre complet et le titre abrégé : Contre les Iiérésies. Les éditeurs ont employé, les uns le titre Aduersus liœrcses, les autres Contra fiœreses. Nous nous en tenons à ce dernier titre adopté par Massuet. —

b) Authenticité.

L’authenticité est certaine, et il a fallu un véritable prurit de négation pour amener J. S. Semler, Disserl. I, dans son édition de Tertullien, Halle, 1776, t. v, à s’inscrire en faux contre l’attribution de cet ouvrage ; i Irénée. G. F. Walcli, Commentatio de aùôsvTÎa librorum Irenœi Adversiis fiœreses, P. G., t. vii, col. 381-404, n’a pas eu de peine à démontrercontre lui que l’authenticité s’appuie sur des arguments tels que, si on ne les tenait pas pour probants, vereorsane ne nulla sit vcleris historiæ omnis fuies, niillnm pretium, col. 398. Cf. plus brièvement, Freppel, Saint Irénée, 2'^ édit., Paris, 1870, p. 196-198. —

c) Objet. —

Le titre indique l’objet du livre. Le gnosticisme était venu d’C^rient en Italie et en Gaule. Le giiosticisme de Valentin, modifié par Ptolémée et ses disciples, « la fleur de l'éc^ble valentinienne, « t. I, prref., n. 2 ; cf. c. xii, n. 1, col. 441, 569, et par le magicien Marc, t. I, c. xiii, n. 1, 7, col. 577, 592, ravageait la vallée du Rhône. Cf. A. Steyert, Nouvelle liistoire de Lyon, Lyon, 1895, 1. 1, p. 418, sur des amulettes gnostiques trouvées à Lyon. Or, « les gnostiques ne montraient pas leur erreur pour ne pas se découvrir et ne pas être pris. » Irénée résolut de les faire connaître, persuadé que « c'était déjà les vaincre que de révéler leurs doctrines. » L. I, c. xxxi, n. 3 (tenir compte de la conjecture de Feuardent, édit. de 1625, Cologne, p. 140, qu’il faut lire : deteclio autem eorum, au lieu de delcclatio) ; cf. c. xv, n. 6, col. 705, 627. Mais, en même temps, il ne laissa pas de prouver que ces doctrines étaient contraires à la vérité, utsimiis non tantuni ostendentes sed et vulnerantes undique bestiam. L. I, c. XXXI, n. 4, col. 706. — d) Division. — Des cinq livres le 1="^ est consacré à l’exposition du smosticisme. Irénée s’occupe de Valentin et de ses disciples, surtout de Ptolémée et de Marc ; puis il remonte à Simon le magicien, « de qui dérivent toutes les hérésies, »

c. xxiii, II. 2, col. 671, et lui rattache les diverses sectes giiostiqucs. Dans les livres suivants il réfute le gnosticisme, d’abord, t. ii, par la raison, ex ratione, t. V, pr ; cf., col. 1119, ensuite par l'Écriture, ex Scripturis, ex Scripluris dominicis, divinis, t. IV, prref. ; t. iii, c. XXXV, n. 4, col. 843, 842 ; en premier lieu, I. iii, par la doctrine des apôtres, apostolorum docirina, t. V, pr ; ef., col. 1119 ; en second lieu, t. IV, par les paroles du Seigneur, per Domini scrinones, t. III, c. xxv, n. 7, col. 972, par quoi il entend l’Ancien et le Nouveau Testament, « car les écrits de Moïse et des autres prophètes sont les paroles ùu Christ, » t. IV, c. ii, n. 3, col. 977 ; enfin, I. V, par d’autres paroles du Christ et des apôtres, ex reliquis doclrinæ Domini nostri et ex apostoUcis epistolis, t. V, prîcf., col. 1119, surtout de saint Paul ; cꝟ. t. IV, c. xii, n. 4, col. 1117. — e) Date. — L’ouvrage fut publié en quatre fois : d’abord les 1. I-II, puis successivement les t. III, IV, V. Il s’est allongé au delà des prévisions de l’auteur. Irénée croit, quand il va entreprendre le t. II, qu’il ne sera pas besoin de longs discours pour réfuter la doctrine exposée, t. I, c. XXXI, n. 4, col. 706 ; mais il constate déjà que enarratio in longum pergit, et, à mesure qu’il avancera, les développements prendront une ampleur imprévue. Vers la fin du t. II, c. xxxi, n. 1, col. 824, il annonce « les livres suivants, » et, malgré le souci de ne pas faire trop long, t. III, c. iii, n. 2, col. 848, " pour n’avoir pas l’air de fuir la preuve scripturaire annoncée, n t. II, c. xxxv, n. 4, col. 842, « pour que rien ne manque de ce qu’on attend de lui, » t. III, præf., col. 843, il publie un IIP livre, puis un IV « , t. IV, prsef., n. 1, col. 973, puis un V « , t. V, pra ; f., col. 1119, tous de vaste dimension. Le 1. III fut écrit du vivant du pape Éleuthère (175-189). Cf. c. iii, n. 3, col. 851. Irénée y cite la version de Théodotion, c. xxi, n. 1, col. 946. Si Théodotion avait publié sa traduction de l'Écriture en 184^ comme l’ont cru Massuet, Dissert., II, a. 2, n. 47, P. G., t. vii, col. 222-223, et d’autres savants, nous aurions là le terminus a qiio de la composition du t. III, le terminus ad qnem étant fourni par l’année de la mort d'Éleuthère. Mais, en réalité, la date de Théodotion est inconnue. Reste donc qu' Irénée a écrit le 1. III du temps du pape Éleuthère. Contrairement à ce que dit T. Za]m, I{calencykloi)àdic, t.ix, p. 404, le Contra hæreses fait allusion à un état de persécution de l'Église : tota die (Rom., viii, 30) pro omni hoc tempore diclum est in quo persecutionem patimur et ut oves occidimnr, lisons-nous, t. II, c. xxii, n. 2, col. 782. Ce langage est impressionné par la persécution de Marcvurèle et ne convient pas au temps de Commode. Au contraire, un passage du t. IV, c. xxx, n. 1, col. 1065, cadre avec ce que nous savons de l’influence que Marcia exerça sur Commode, à partir de 181, en faveur des chrétiens : hi qui in regali aula sunt fidèles nonne ex eis qux Csssaris sunt habent iitensilia ? Le 11"= livre semble donc antérieur, le I « paraît postérieur à 181, et l'œuvre totale gravite autour de 180. — f) Destinataire. — Irénée envoie son écrit à un personnage qui lui est « très cher, » t. I, prref., n. 2 ; c. ix, n. 1, col. 441, 537, etc. ; qui depuis longtemps cherche à étudier la doctrine valentinienne ; qui a demandé, « commandé » (ce second mot est synonyme du premier) à Irénée de la lui faire connaître, 1. 111, præf. : t. IV, praîL, n. 1 ; t. V, prsef., col. 843, 973, 1119, et qui, dit Irénée, t. I, prsef., n. 3, col. 444-445, « plus habile que lui, montrera avec force à ceux qui l’entourent ce qui lui aura été indiqué faiblement, rivalisant avec Irénée au service des frères, selon la grâce qui lui a été donnée par le Seigneur. » Cf. encore, t. I, c. XXXI, n. 4 ; t. III, prsef. ; t. IV, præf., n. 1 ; t. V, præf., col. 706, 843, 973, 1119-1120. Irénée écrit en grec. " Tu n’attendras pas, dit-il, t. I, præf., n. 3, col. 444, l’art du style de nous qui vivons parmi les Celtes et qui,

DICT.. DE THÉOL. CATHOL.

la plupart du temps, employons un langage barbare, » (sans doute le latin, plutôt que le celtique). Le destinataire du traité n’habite donc pas vraisemblablement dans la Gaule, mais dans un pays où le grec est en usage, où sévit le valentinianisme, probablement en Egypte ou dans l’Asie Mineure. A-t-il été évoque ? L’auteur du prologue publié, sous le nom de Florus de Lyon, par.I.-B. Pitra, Spicilegium Solesmense, Paris, 1852, t. i, p. 8, lui en donne le titre. Toutefois, le Quemadmodum postulasti a nobis obedientibus præcepio tuo, quoniam et in administratione sermonis positi sumus, t. V, praîf., col. 1119, n’indiquerait-il pas une différence de fonction entre Irénée chargé du ministère de la parole et celui qui lui a demandé d'écrire, et n’inviterait-il pas à voir dans ce dernier un prêtre de marque ou même un laïque influent ? A mentionner, pour mémoire, le pseudo-Flavius Dexter imaginant, Chronic, an. 185, P. L., t. xxxi, col. 531-532, que le destinataire de l’ouvrage d' Irénée fut Turibius, évêque de Tolède. — g) Traduction latine. — Qu’en est-il du texte grec de l’ouvrage, qui aurait été vu à la bibliothèque de Venise, ou à la Vaticane ? La question a été agitée. Si ce n’est à Venise et à la Vaticane, le texte grec exista au xvie siècle, dans un monastère de Pathmos et, au xvii", dans un monastère de l’Athos. Cf. A. Harnack, Geschichte der altcliristliehen Litteratur bis Eusebius, Leipzig, 1893, 1. 1, p. 264-265. et voir, à la bibliographie, les travaux de T. Zahn et de P. Meyer. D’aucun de ces manuscrits, on n’a retrouvé les traces, et le texte grec est perdu, sauf ce qui en a été conservé par les citations, dont quelques-unes sont importantes, qu’en a faites l’antiquité chrétienne. Mais nous en possédons une traduction latine, très complète, très littérale (à signaler pourtant quelques brèves gloses du traducteur, par exemple, t. II, c. xxi, n. 2, col. 780 ; cf. la note 62), d’une latinité fruste, et certainement antérieure à saint Augustin, qui la cite fort exactement. Contra Julianum, t. I, c. ii, n. 5, P. L., t. xLiv, col. 644. Cf. Cont. hær., t. IV, c. ii, n. 7 ; t. V, c. xix, n. 1, col. 979, 1175-1176. Elle n’est pas d' Irénée lui-même, comme l’a supposé, avec plusieurs autres, Feuardent, dans la Commonitio qui est en tête de son édition d' Irénée, Cologne, 1625, p. (14), car elle contient des contresens qu' Irénée ne pouvait commettre. Elle ne saurait être non plus de Tertullien dont elle ne reproduit ni le vocabulaire, ni la syntaxe. Cf. Massuet, Dissert., II, a. 2, n. 53, P. G., t. I, col. '.'33-234. Elle est, d’autre part, en relation évidente avec VAdversus valentinianos de Tertullien. Cf. A. d’Alès, La date de la version latine de saint Innée, dans les Recherches de science religieuse, Paris, 1916, t. VI, p. 133-135. Pour expliquer ces rapports, deux hypothèses ont été émises. La première, proposée par Dodwell, Dissertaliones in Irenœum, V, § 6, et reprise par H. Jordan, Das Aller und die Herkunft der lateinischen Uebersetzung des Hauptwerkes des Irenàus, dans les Theologische Studien dédiées à T. Zahn, Leipzig, 1908, p. 133-192, veut que le traducteur d' Irénée ait reproduit la traduction faite par Tertullien de plusieurs passages d' Irénée ; sa traduction serait du iv siècle. La deuxième, défendue par Grabe, Prolegomena, I, § 2, n. 3 = P. G., t. vri, col. 1356, Massuet, loc. cit., et, de nos jours, par F. R. Montgomerv Hitchcock, Irenæus of Lugdunum, Cambridge, 1914, p. 44, 344-347, et A. d’Alès, loc. cit., p. 136, estime que Tertullien a utilisé la version latine, laquelle se trouve reportée par là vers l’an 200. L’invfaisemblance qu’un traducteur du ive siècle soit allé emprunter à Tertullien des bribes de traduction et des archaïsmes d’expression, l’abondance de ces archaïsmes dans tout le cours de l’ouvrage, expUcable seulement par l’enfance du latin ecclésiastique, font que la seconde hypothèse couiile à la certitude. Sur quelVil. — 76

ques particularités littéraires et grammaticales de ce latin, cf. Hitchcock, op. cit., p. 349-353. Cette traduction a été conservée dans de nombreux manuscrits ; dix-neuf sont connus, la plupart incomplets des derniers chapitres, t. V, c. xxxii-xxx , où Irénée patronne le millénarisme. Grabe, Prolegomena, I, § 2, n. 6 = P. G., t. vii, col. 1358, a prétendu à tort que nous n’avons pas la finale du traité. Cf. Massuet, Dissert., II, a. 2, n. 54, P. G., t. xii, col. 235. De ce que nous lisons dans Agobard, De judaicis superslitionibus, c. IX, P. L., t. av, col. 85, une citation du Contra hasreses différente du texte de l’antique traduction latine, G. Mcrcati, D’alcuni niiovi sussidi per la critica del testa di san Cipriano, Rome, 1899, p. 100-108, avait d’abord cru pouvoir conclure à l’existence d’une seconde version latine ; mais, plus tard, Note di lelteratura biblicae cristiana antica, Rome, 1901, p. 241-243, il reconnut que la citation d' Agobard provient non d’une traduction intégrale du traité contre les hérésies, mais, de la traduction, par Rufin, d’un des fragments d’Irénée insérés par Eusèbe dans son Histoire ecclésiastique. Le grand ouvrage d’Irénée fut également traduit en arménien. Nous possédons les 1. IV-V de cette version. Nous avons aussi des fragments syriaques ; probablement ce ne sont pas des restes d’une traduction complète.

2. La Démonstration de la prédication apostolique, dont l’existence était connue par Eusèbe, H. E., t. V, c. xxvi, P. G., t. XX, col. 509, était, jusqu'à ces derniers temps, considérée comme perdue. Une traduction arménienne en a été découverte en décembre 1904, dans un manuscrit de l'église de la Mère de Dieu, à Érivan (Arménie russe), par Karapet TerMekerttschian, alors vicaire du catholicos, et publiée, à Leipzig, en 1907, avec une traduction allemande de K. Ter-Mekerttschian et d’Erwand Ter-Minassiantz et des notes d’A. Harnack, Des heil. Irenàus Schrift zum’Erweise der apostolischen Verlmndigung. L2 manuscrit est de la seconde moitié du xme siècle. La traduction est antérieure et, sinon du v, du moins du vn" ou du ATH » siècle. Elle est très littérale. On ne sait si elle a été faite directement sur l’original grec ou sur un intermédiaire syriaque. La Démonstration est postérieure au livre III du Contra hæreses, qu’elle cite. Cf. c. xax, P. 0., t. xii, p. 730. Il n’est pas impossible que le passage sur les rois qui « haïssent maintenant (le Christ) et persécutent son nom, » c. xlviii, p. 696, fasse allusion à la persécution de Sévère, commencée en fait vers 198 et officiellement en 202. La Démonstration de la prédication apostolique était-elle intitulée : El ; èreîSeiÇiv toù àTroaxoXixoG y<.-f]oj-{[ioi’coQ. comme semble le dire Eusèbe, ou 'EtoSsiÇiç toû àTcoaToXi.xoû xir)p JY(J.aToç, comme l’indiquerait la traduction arménienne, ou Aoyoç sic, stc-SsiÇiv toû àTroaToXixoû XYjp’JYixaToç, comme le suggère Harnack ? Rien de sûr - !)ri là-dessus. Le destinataire est un Marcien, qu’on a d’autant moins de raisons valables d’identifier avec l’auteur des Actes de Polycarpe, c. xx, dans H. Hemmer et P. Lejay, Les Pères apostoliques, Paris, 1910, t. iii, p. 155j que ce dernier s’appelait très probablement Marcion, non Marcien. Le but d’Irénée est d’exposer « en abrégé la prédication de la vérité » et de fournir « les preuves des dogmes divins, » afin que Marcien s’affermisse lui-même dans ses convictions et puisse instruire les autres et « confondre tous ceux qui sont dans l’erreur. » C. i, p. 659. A la dilîcrence du traité contre les hérésies, la Démonstration n’est donc pas directement un livre de polémique. A. Harnack, Des heil. Irenaus Schrift zum Erweise der apostolischen "^-Verkûndigung, p. 65, y a vu une œuvre de catéchèse ; P. Drews, Der lilerarische Character der neuentdeckten Schri/t des Irenâus zum Erweise…, dans la Zeitschrift, fur die neutestamentliche Wissenschaft, Giessen, 1907,

t. xui, p. 220-233, a repris et développé cette idée, signalant dans cet écrit un ancêtre du De catechizandis rudibus de saint Augustin. Pour U.. Mannucci, La didascalia delta Chiesa primitiva, dans la Riuista storico-critica délie scienze teologiche, Rome, 1907, t.ra, p. 134-140, c’est une sorte de catéchèse supérieure, le schéma d’une didascalie transmise fidèlement à travers les générations chrétiennes et fixée partiellement dans les écrits des Pères. O. Bard.nhewer, Gesch.der altkirchlichen Lit, t.i, p. 410-411, se refuse à y voir une simple catéchèse ; ce serait plutôt une apologie. Cf. S. Weber, Sancti Irenœi cpiscopi Lugdanensis Demonstratio apostolicæ prædicationis, Fribourg-enBrisgau, 1917, p. 13-22. La qualification la meilleure a été donnée par J. Lebreton, Le nouveau traité de saint Irénée, dans la Revue de l’Institut catholique de Paris, Paris, 1907, t. xii, p. 131 : « Ce n’est point une discussion savante, comme VAdversus heereses ; c’est un exposé populaire de la foi chrétienne et de ses preuves. » Sans apporter des révélations sensationnelles sur la théologie d’Irénée, la Démonstration est un témoin précieux de la doctrine et de la théologie du iie siècle, remarquable par un sens du christianisme simple, sûr et profond, d’un accent très pur. Quelques traits complètent ou corrigent le Contra hæreses.

3. Les autres écrits d’Irénée sont perdus. Il r^&te des m fragments de plusieurs, dont a) trois contre Florinus. m C'était un prêtre de Rome qui, avec Iréncc enfant, avait été l’un des auditeurs de saint Polycarpe. Florinus enseigna que Dieu est l’auteur du mal ; Irén e le combattit dans une lettre IIspl [iovapytaç ou Ilepl Toû [17] elvai tov fisov 7roiy)TT)v xaxtôv. Sur la monarchie ou Que Dieu n’est pas l’auteur du mal. Puis, Florinus étant tombé dans le valentinianisme, Irénée étrivit le Hepl oySoàSoç, Sur l’ogdoade, Eusèbe, H. E., t. V, c. XX, P. G., t. XX, col. 484. Irénée demanda, par lettre, la déposition de Florinus au pape "Victor. On a dépensé beaucoup d’encre en pure perte pour identifier Florinus avec Tertullien. Voir la bibliographie. — b) Florinus fut le chef d’une petite Église schismatique de Rome, en compagnie d’un certain Blastus. Irénée adressa à Blastus une lettre Sur le schisme, Ilepl a^î-'^y-'^'^oç, , cf. Eusèbe, H. E., t. V, c. xv, XX, P. G., t. XX, col. 464, 484, dont nous avons un fragment dans une traduction syriaque. — c) Dans la question de la Pâque, Irénée écrivit une lettre au pape Victor, une autre aux fidèles, d’autres à plusieurs évêques. Cf. Eusèbe, H. E., t. V, c. xxiii, xxiv, P. G., t. XX, col. 493, 500, 508. Le pseudoJustin, lîesponsiones ad orthodoxes, cxv, P. G., t. i, col. 1364, cite un traité d’Irénée sur la Pâque, JQepl toû Ilâaxa yoç, qui pourrait bien être une de ces lettres. — d) Eusèbe a connu de lui un « court mais nécessaire » traité Ilepl èmaT : rj[iy]ç, De la science, adressé aux Grecs, H. E., t. V, c. xxvi, P. G., t. xx, col. 509, dont la perte est bien regrettable. Il semble que saint Jérôme, De viris illustribus, c. xxxv, P. L., t. xxui, col. 649, l’ait dédoublé de la sorte : Scripsit…. contra gentes volumen brève, et de disciplina aliud. — e) Eusèbe mentionne aussi, toc. cit., un livre de Discours ou Traités variés, PifîXîov n SiaXé^sov Siacpôpcov, qui paraît avoir été un recueil d’homélies, et dont nous possédons des fragments. — fj Irénée avait annoncé, Cont. hær., t. I, c. xxvii, n. 4 ; t. III, c. xii, n. 12, col. 689, 906, un traité contre Marcion. A lire Eusèbe, H. E., 1, IV, c. XXV, P. G., t. XX, col. 389, on croirait d’abord que ce dessein fut exécuté. Mais, dans ce passage, Eusèbe fait ou une confusion ou une allusion aux chapitres du Contra hæreses contre cet hérétique ; on s’en rend compte quand on le voit, plus loin, t. V, c. xxii, col. 452, s’expliquer sur le projet d’Irénée.

2° Œuvres douteuses et apocryphes. — 1. Maxime le Confesseur, Ex quæstionibus a Thcodoro monacho 2'iU5

IRENEE (SAINT :

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17/( propositis, P. G., t. xci, col. 270, cite un fragment (l’un traité d’Irénée Sur la foi, Depl TTta-eoç, adressé à Démétrius, diacre de Vienne, dont il indique Vincipit : Toi qui cherches Dieu, écoute David qui dit. n D’autres fragments de ce traité ont été publiés. L’attribution à Irénéc peut être légitime, et il n’y a pas lieu, en particulier, de lui enlever ce traité pour le donner à Méliton. Cf. T. Zahn, Realencyklopàdie, t. ix, p. 405. Mais, en l’absence d’une attestation plus ancienne, la paternité d’Irénée reste douteuse — 2. Œcuménius, Comment, in Epist. I S. Pctri, c. iii, P. G., t. cxix, col..536-537, donne un fragment d’un é'crit où Irénée parlait des martyrs de Lyon Sanctus et Blandine. Ce fragment appartenait sans doute à la parti ; ' de la lettre lyonnaise sur les martyrs de 177 qui n’a pas été reproduite par Eusèbe. Que saint Irénée ait été l’auteur de cette lettre, c’est ce que beaucoup ont admis au moins comme probable. Les preuves positives manquent ; à l’appui de cette hypothèse il y a non seulement ceci « qu’on ne connaît personne qui fût plus digne que lui et plus en état » d'écrire cette admirable lettre, ainsi que l’a remarqué Tillemont, Mémoires, t. III, p. 2, mais encore une ressemblance d’osprit et d’idées entre l’auteur de la lettre et Irénée. Cf. E. Renan, Marc-Aurèle, p. 339-340, note. Sur les futiles attaques de l’américain J. W. Thompson contre la valeur de la lettre, voir à la bibliographie. — 3. Théodoret, Hæretic. (abiil. compendium, t. I, c. xxiii, /'. G., t. Lxxxiii, col. 372, dit que, les prêtres romains Florinus et Blastus ayant passé au valentinianisme, Irénée, qui déplorait cette perte, écrivit contre Valentin. S’agit-il là d’un écrit spécial contre Valentin, ou d’un des écrits adressés à Florinus et à Blastus ? Cette dcriiière hypothèse est plus vraisemblable. — 4. Quand saint Jérôme, De uiris illusiribus, c. ix, P. L., t. xxiii, col. 625, dit que saint Irénée, comme saint Justin, a « interprété » l’Apocalypse, entend-il par là un commentaire spécial de l’Apocalypse ? Ce n’est pas probable, car, plus loin, c. xxiii, xxxv, col. G41, 649, dans s s notices sur Justin et sur Irénée, où il donne la liste de leurs œuvres, il n’est pas question de ce commentaire. Sans doute il fait allusion aux explications de l’Apocalypse qui se trouvent au 1. V du Contra hasreses, à moins qu’il n’ait voulu dire tout simplement, ainsi que l’a supposé l'éditeur de saint Jérôme, P. L., t. xxiii, col. 625, que Justin et Irénée ont appelé « Apocalypse » la vision de saint Jean. Sûrement Irénée n’est pas l’auteur du commentaire sur l’Apocalypse qui lui est attribué dans le Voyage littéraire de deux religieux bénédictins (E. Martène et U. Durand), Paris, I717, t.ii, p. 260. — 5. Le IleplT^ç àytaçTpîaSoç, mentionné comme l'œuvre d’Irénée p5r un manuscrit des Sacra parallcla attribués à saint Jean Damascène, cf. A. Harnack, Geschichte der altchristlichen Litteraiur bis Euscbius, 1. 1, p. 264, n’a pas été composé par lui. — 6. Les scholics d’Irénée, qui se trouvent dans un manuscrit de Moscou, du xie siècle, cf. A. Harnack, op. cit., t. i, p. 264, ne sont vraisemblablement pas authentiqu s. — 7. Le Ilepl toù Travxdç, que quelquesuns, au rapport de Photius, Bibliotheca, cod. xlviii, P. G., t. ciii, col. 85, attribuaient à Irénée, n’est pas de lui, mais de saint Hippolyte. Cf. A. d’Alès, La théologie de saint Hippolyte, Paris, 1906, p. iv, xxix, xxxiii, L. — 8. Sous le nom d’Irénée ont été publiés en grec, en syriaque, en arménien, un certain nombre de fragments d’un Ilepl tou [itj eïvai àyévvTjTOv T, v ûXyjv, de commentaiics sur l'Écriture, de traités théologiques. L’authenticité de la plupart de ces morceaux n’est rien moins que sûre. Cf. A. Harnack, Geschichte der altchristlichen Litteraiur bis Eusebius, t. i, p. 264, 281-288, t. iio, p. 518-522. Leur importance, en général, n’est pas grande. Parmi les plus importants seraient les trois textes christologiques (le 1°

avec une traduction latine d’E. Renan) publiés par J.-B. Pitra, Spicilegium Solesmense, Paris, 1852, t. i, p. 3-7, et les sept fragments également christologiques récemment publics par Karapet Ter-Mekerttschian, évoque d’Azerbijan, d’après un manuscrit du monastère de Saint-Étienne à Darashambi (Arménie russe), P. 0., t. xii, p. 732-744. Le 1° reproduit tel quel le 1° fragment édité par Pitra. Le 2°=, très court, est tiré, avec des différences verbales, de Dem., c. xxxi, p. 683-684. Le 5^^ se présente comme extrait " du discours sur l’incarnation du rédempteur, » p. 735 ; le 6° comme tiré « du discours : Ceux qui…, » p. 736 ; le 7° comme venant du « discours contre Colarbus et ses adliérents, qui déclarent que le Christ, par l’imperfection et les défauts assumés par lui, a subi la tristesse et la crainte, » p. 741-744. Il y a là des réminiscences du Contra hæreses ; mais la rédaction est postérieure au concile de Nicée et, sans doute, du temps des grands débats sur le monophysismc. Les expressions suivantes sont significatives : « Dieu de Dieu, Fils du Père, » Pitra, p. 4, et P. O., p. 733 ; « le Verbe de Dieu toujours consubstantiel a été fait chair, i P. 0., p. 744. L’utilisation d’un passagede la Démonstration montre comment on s’y est pris. Là où saint Irénée disait, P. 0., p. 683 : 1 II (le Verbe incarné) a uni l’homme à Dieu et opéré la communauté de société entre Dieu et l’homme, car il nous serait impossible autrement de participer à l’immortalité si…, » le nouveau texte porte, p. 733 :

« Il unit la nature divine et la nature humaine, car U

nous serait impossible autrement de participer à l’immortalité si… D’autre part, les 1<" et 3' textes du Spicilegium Solesmense, p. 3-4, 6-7, se lisent dans Timotheus JElurus des Patriarchen von Alexandricn Widerlegung der auf der Synode zu Chalcedon jestgesetzen Lehre, texte arménien publié par Karapet TerMekerttschian et Erwand Ter-Minassiantz, Leipzig, 1908, p. 256-258. Cf. F. Cavallera, Le doss/er patristique de Timolliée jElure, dans le Bulletin de littérature ecclésiastique, Paris, 1909, p. 355. Il est probable que tous ces textes se rattachent à l’entreprise monophysite de falsification patristique sur laquelle Anastase le Sinaïte, Viie dux, c. x, P. G., t. lxxxix, col. 184-185, ouvre un jour éclatant. — 9. En 1715, après les avoir communiqués à S. Maflci, qui les avait publiés, dès 1713, dans le Giornalede' letterati d' Italia, nn professeur protestant de Tubingue, C. M. Pfaff, édita, sous le nom de saint Irénée, d’après, disait-il, des manuscrits des Chaînes des Pères de la bibliothèque de Turin, quatre fragments assez courts, mais non sans importance, surtout Je 2° qui concerne l'épiclèse eucharistique, et le 4 « qui se rapporte au salut universel, P. G., t. vii, col. 1255, 1256-1257. L’authenticité de ces fragments fut combattue par Maflei et le conventuel Maria Lconi ; Pfaff la défendit énergiquement. L’opinion leur fut plutôt favorable. Cf., par exemple, dom R. Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiasliques, Paris, 1730, t. ii, p. 178. Quelques-uns hésitèrent ; ce qui les décida à se tenir sur la réserve, c’est que les manuscrits allégués par Pfafï restèrent introuvables. Puis, d’autres, tel A. Harnack, Geschichte der altchristlichen Litteraiur bis Eusebius, t. i, p. 760 ; cf. P. Batilïol, La littérature grecque, 2e édit., Paris, 1898, p. 105, jugèrent que ces fragments ne semblent pas d’Irénée, dont ils portent le nom, mais peuvent être du iie siècle et sont dans la même nuance doctrinale qu' Irénée. F. X. Funk, Kirchengeschicldliche Abhandlungen und Untersuchungen, Padcrborn, 1897, t. ii, p. 198-208, approfondit la question et crut pouvoir conclure que l’authenticité du 1° fragment est probable, celle du 3 « douteuse, que le 4 « ne soulève aucune objection et que le 2^ fragment est du ve siècle. Enfin, une étude retentissante d’A. Harnack, Die P/affschen Irenàusfragmente als Falschungen P}affs

nachgewiescn, Leipzig, 1900, a démontré que les fragments sont d’un faussaire, que ce faussaire est Pfaff lui-même, et que la tendance théologique des quatre fragments en question est piétiste et antiorthodoxe, c’est-à-dire conforme à la position religieuse de Pfaff.

I. Éditions.

1° J^c Contra ha’reses. — 1. Texte grec. — L’original est perdu. Nous en possédons des fragments. Une partie considérable du 1. I (prœf., c. i-xxi, et quelques autres passages) a été conservée dans le Panarium de saint Épiphane. D’autres fragn^.ents des cinq livres nous sont connus par saint Hippolyte, Eusèbe (et Nicéphore Calliste), saint Atlianase, saint Basile, Théodoret, saint Anastase le Sinaïte, André de Césarée, Procope de Gaza, saint Maxime le Confesseur, saint Jean Damascène et les Sacra paralleta qui lui sont attribués, Nicétas Serronius, Arétas, Œcuménius et les Chaînes des Pérès. Presque tous ces textes grecs sont reproduits dans l'édition de Massuet, sauf, bien entendu, ceux qui ont été fournis par les Philosophoumena de saint Hippolyte publiés longtemps après Massuet (1851) ; ils sont donnés dans les éditions Harvey et Mannucci. De nouveaux fragments ont été publiés par A. Papadopoulos-Kerameus, ' Avy.izx’a lîporj-ci’Ajjj.ir'.xviî <TTa/J'// : o-, : aç, Saint-Pétersbourg, 1891, t. i, p. 387-389 ; J.Hausleiter, dans la Zei(sc/ir17//iirit ! rc/iengresc/iic/i(e, Gotha, 1894, t. XIV, p. 69-73 ; C. Diobouniotis et A. Harnacli, Die SchoUenkommentar des Origenes ziir Apokatijpse Johannis nebst einem Stùck aus Irenàus (Texte iind Untersuchungen, t. xxxvHi, 3), Leipzig, 1911, p. 41-44. — 2. Tradaction latine. — L'édition princeps a été publiée à Bâle, chez Froben, par Érasme, 1526 ; nouvelles éditions, 1528, 1534, et, après la mort d'Érasme (1536), 1545, 1548, 1554, 1560, 1563, 1567, Autres éditions par le protestant N.Desgallards( Gai ; a.5Hjs), Genève, 1570 ; le pasteur J. J. Grynée.Bâle, 1571 ; le cordelier F. Feuardent, 1575-1576, 1596 (édition améliorée), 1625, 1639, 1675, 1677, Cologne et Paris ; le protestant.J. E. Grabe, Oxford, 1702 ; le bénédictin R. Massuet (très belle édition), Paris, 1710 ; Venise, 1734 ; Paris, 1857, P. G., t. vu ; D. A. B. Caillau, Tatiani assyrii et sancti Hippolyti episcopi et marttjris opéra, Paris, 1842, t. i, p. 217-552 ; t. ii, p. 1-58 (édition partielle) ; A. Stieren. Leipzig, 1853 ; W. Harvey, Cambridge, 1857 ; U. Mannucci, dans la Bibliotheca sanctorum Patrnin et scriptoruni ecclesiasticorum. Séries 11. Scriptores græci aiitenicœni, t. iii, Rome, 1907 ; cl. ]L. B(uonaiuti), dans la Riuista stoi ico-critica délie scienze « eo/offic/ie, Rome, 1907-1908, t. iii, p. 482-483 ; t. iv, p. 65-66. Feuardent, le premier, publia les cinq derniers chapitres, absents de la plupart des manuscrits à cause de leur millénarisme ; il montra aisément leur authenticité. Cf. son édition de Cologne, 1625, p. 494-495. Les chapitres conservés par saint Épiphane avaient paru dans la traduction du Panarium par J. Hagenbut (Cornarius), Bâle, 1543, et cette traduction passa dans l'édition de Grynée. J. de Billy (B17(ii(s), abbé de Saint-Michel en l’Herm (Vendée), publia une nouvelle traduction, Interpretatio latina XVIII (XXI) priorum libri I S. Jrenœi adversus hæreses capitum, Paris, 1575, qui fut reproduite par Feuardent et par Massuet. Enfin, dans son édition d'Épiphane, Paris, 1622, P. G., t. XLi, D. Petau donna une quatrième traduction de ces chapitres. — 3. Traductions syriaque et arménienne. — Nous avons des fragments syriaques et arméniens du Contra hæreses, dans l'édition Harvey, t. ii, p. 431-453, et dans J.-B. Eitra, Spicilegium Solesmense, Paris, 1852, 1. 1, p. 1-2 ; Analecla sacra, Paris, 1882, t. ii, p. 18-26 ; 1884, t. iv (édité par P. Martin), p. 17-25, 33, 292-299, 304 ; H. Jordan, Armenische I rendusTragmenle, dans Texte und Untersuchungen, 1913, t. xxxvi, fasc. 3. Nous possédons depuis peu les 1. IV-Ven entier dans une traduction arménienne, du vu' on du viiie siècle, publiée, d’après le même manuscrit qui a livré la Démonstration de la prédication apostolique, par Erwand Ter-Minassiantz, Jrenàus gegen die Hàretikcr, Buch IV und V in armenischer Version (Texte und Unlersuchungen, t. xxxv, 2), Leipzig, 1910. — 4. Traductions modernes. — Il existe une traduction française médiocre par l’abbé de Genoude (A. E. Genou), dans Les Pères de l'Église, Paris, 1837, et une bonne traduction partielle par A. Dufourcq. Saint Jrénée (collection La pensée chrétienne), Paris, 1905 ; unc traduction allemande d’E. Klebba, dans la Diblio ck der Kirchenvàter, Kcmpten, 1912. Cf. P. de L(abriolle), dans le Bulletin d’ancienne littérature et d’archéologie chrétiennes, Paris, 1912, t. ii, p. 315-316. — 2° La Démonstration de lu prédication apostolique. — Elle a été publiée, pour

la première lois, par Karapet Ter-Mekerttschian et Erwand Ter-Minassiantz, Des heiligen Irendus Schrift zum Erweise der apostolischen Verkiindigung ( Texte und Untersuchungen. t. XXXI, 1), Leipzig, 1907 ; 2e édit. améliorée, 1908 ; nouvelle édit., par K. Ter-Mekerttschian et Wilson, dans la Patrologia orientalis, (P. O.), Paris, 1919, t. xii, fasc. 5, p. 659-731. Traductions allemandes par les éditeurs des deux premières éditions, à la suite du texte arménien, et par S. Weber, à la suite de la traduction par E. Klebba du Contra hæreses, dans la Bibliotek der Kirchenvater, Kempten, 1912, t. ii. Traduction latine par S. Weber, S. Irenœi episcopi Lugdunensis Demonstratio apostolicæ prædicationis, Fribourgen-Brisgau, 1917. Traduction française par J. Barthoulot, avec une introduction par J. Tixeront, dans les Recherches de science religieuse, Paris, 1916, t. vi, p. 361-432, reproduite dans la Patrologia orientalis, t. xii, p. 747-802. Traduction anglaise par Wilson, avec la collaboration du prince Max de Saxe, P. 0., t. xii, p. 659-731. Sur une traduction russe, cf. P. O., t. xii, p. 655. — 3° Œuvres dont nous n’avoni que des fragments. — Eusébe noas a conservé des fragjnents de deux écrits adressés à Florinus, H. E., t. V, c. xx, et de la lettre au pape Victor sur la Pàque, c. xxiv, P. G., t. xx, col. 484-485, 501-508. Voir les autres fragments grecs, authentiques ou douteux, dans P. G., t. vii, col. 1231-1248, 1257-1204, 2017-2018 ; les fragments syriaques et arméniens, dans l'édition Harvey, t. ii, p. 454-469 ; J.-B. Pitra, Analecta sacra, t. ii, p. 200-201 ; t. iv, p. 26-35, 299-305 ; P. O., t. xii, p. 732-744 (avec la traduction française de Bayan pour les trois premiers fragments et de Maxudian pour les autres) ; K. Ter-Mekerttschian et E. Ter-Minassiantz, Timotheus jElurus des Patriarchen von Alexandrien Widerlegung der auf Synode zu Chalcedon festgesetzten Lehre, Leipzig, 1908, p. 250-258. Un fragment copte dans P. de Lagarde, Catenæ in Evangelia œgyptiacæ quæ supersunt, Goettingue, 1886, p. 220. La lettre sur les martyrs de Lyon, qu’Eusèbe avait insérée intégralement dans son Recueil d’anciens Actes des martyrs perdu, figure, par très larges extraits, dans H. E., t. V, c. i-iv, col. 408-440. — 4° Les fragments de Pfaff. — Publiés, d’abord, par S. Malïei, Giornale de’lelterati d' Italia, Venise, 1713, t. xvi, p. 226-228 ; puis, par C. M. Pfaff, S. Irenœi fragmenta anecdota, La Haye, 1715 ; reproduits dans les éditions d’irénée, notamment P. G., col. 1248-1257.

11. Travaux. — 1° Le Contra hæreses. — 1. Questions générales. H. Dodwell, Dissertationes in Irenœum, p. 286389 ; C. G. Walch, De aJO£vtia librorum Irenœi adversus hæreses commentatio, dans les JVoui commentarii societatis regiæ scientiarum Gottingensis, Goettingue, 1775, t. v 6, p. 3-36 = P. G., t. VII, col. 381-404 ; A. Stieren, De Irenœi adversus hæreses operis fontibus, indole, doctrina et dignitate commentatio historico-critica, Gœttingue, 1836. — 2. Texte grec. — H. O. Duysing, Disputatio de textu Irenœi græco, Marbourg, 1747 ; T. Zahn, Der griechische Irenàus und der ganze Hegesippus im XVI Jahrhundert, dans la Zeitschriftjiir Kirchengeschichle, Gotha, 1878, t. ii, p. 288-291 ; Der griechische Irenàus und der ganze Hegesippus im XVI und XV 1 1. Jahrhundert, dans Theologisches Literatnrblatt, Bonn, , 1893, n. 43, col. 495-497 ; P. Meyer, Der griechische Irenàus und der ganze Hegesippus im XVI l. Jalirhundert. dans la Zeitschrift fiir Kirchengeschichte, GoUa, 1890, t. XI, p. 155-158 ; H. Lietzmann, Der lenær Irenauspapyrus, dans les Nachrichlen von der k. Gessellschaft der Wissenschaften za Gôttingen, Pliilol.-hist. Klasse, Gœttingue, 1912, p. 291-320. — 3. Traduction latine. — H. Dodwell, Dissertationes in Irenœum, V, De latino interprète, ejus œtate capitumque partitione, Oxford, 1689, p. 390-412 ; H. O. Duysing, Disputatio de versione Irenœi latina, Marbourg, 1745 ; A. Stieren, De codice Vossiano seu Burelliano quo continentur Irenœi libri V adversus hæreses, Leipzig, 1847 ; les Prolegomena de son édition d’irénée = P. G., t. vii, col. 405-414 ; J.-B. Pitra, Analecta sacra, i’aris, 1882, t. ii, p. 188-1 : 13, 211-217 ; F. Lools, Die Handschriflen der lateinisc’icn Uebersetzung des Irenàus und ihre Kapitclteilung, dans les Kirchengeschichtliche Sludien, offertes à H. Reuter, Leipzig, 1888, p. 1-93, tirage à part, Leipzig, 1890 ; W. Sanday, The mss. of Irenæus, dans The journal of philolngy, Londres, 1888, t. XVII, p. 81-94 ; H. Jordan, Dos Aller und die llcrkunft der lateinischen Uebersetzung des Hauplwerkes des Irenàus, dans les Theologische Studien offertes à T. Zahn, Leipzig, 1908, p. 133-192 ; G. Mercati, D’alcuni nuwi sussidii per la critica del testo di S. Cipriano, Rome, 1899, p. 100-108 ; Note di lelleratura biblicae cristiana antica, Rome, 1901, p. 241-243 ; L. H. Turner, Mercati on Cyprian and Irenæiis, dans The journal of theological studies, Cambridge, 1901, t. ii, p. 143-148 ; A. d' Aies, La date de la version latine de S. IH-née, dans les Recherches de science religieuse, Paris, 1916, t. vi, p. 133-137. — 4. Traduction arménienne. — F. C. Conybeare, The âge of the old armenian version of Irenæus, dans le Festschrift pour le centenaire des Mékhitaristes. Vienne, 1911, p. 193-202 ; K. Kastner, Das IV und T Buch des lieil. Irenàus Adversus hæreses, dans Théologie und Glaube, Paderborn, 1911, t. iii, p. 758-759. — 2° La Démonstration de la prédication apostolique.

A. Harnatk, Nacliwort und Anmerkiingen, à la suite de l'édition

princeps de la Démonstration, Leipzig, 1907, p. 53-66 ; A. Degert. Une œuvre inédite de S. Irénée, dans le Bulletin de littérature ecclésiastique, Paris, 1907, p. 57-76 ; J. Lebreton, Le nouveau traité de S. Irénée sur la Démonstration de la prédication apostolique, dans la Revue de l’Jnstitut catholique de Paris, Paris, 1907, t. xii, p. 127-142 ; M. Jacquin, dans la Revue des sciences philosophiques et théologiques, Kain, 1907, t. i, p. 373-375 ; H. Koch, Zur neuentdeckten Schrift des Irenàus, dans la Zeitschrift fiir die neutestamentliche Wissenschaft und die Kunde des Urchristentums, Giessen, 1907, t. vui, p. 68-69 ; P. Drews, Der literarische Charakter der neuentdecklen Schrift des Irenàus, ibid. p. 226-233 ; (E. van Laak), Inliirno ail' opéra di S. Ireneo testé scoperta, dans la Civiltà catlolica, Rome, 1907, t. iii, p. 580-589 ; J. Rendel Harris, Irenæus on the apostolical Preaching, dans The Expositor, mars 1907, p. 246-258 ; F. Conybeare, The newlij recovered traîtrise of Irenæus, dans The Expositor, Londres, juillet 19(17, p. 35-44 ; N. Sagarda, N ovo-otkrytoe proizvedenie Sv. Irineia Liouskago (Un traité de S. Irénée de Lyon récemment découvert), dans la Khristianskoe Tchténie (Lecture chriliennej, Saint-Pétersbourg, 1907, t. i, p. 476-491, 664691, 853-881 ; F. U. Montgomery Hitchcock, The apostolic Preaching of Irenæus, dans The journal of theological studies, Cambridge, 1908, t. ix, p. 284-289 ; S. Weber, Zum armenischen Text der 'Eth’Ss'.^'C des heil. Irenàus, dans la Theologische Quartalschrifl, Tubingue, 1909, t. xci, p. 559573 ; L. T. Wieten, Irenàus geschrift Ten bewifze der apostolische prediking, Utrecht, 1909 ; P. N. Akinian, La Z>oc(rina pncdicationis apostolicæ de S. Irénée est-elle traduite du latin en a'-ménien ? dans VHandes Amsorya, Monatschrift fiir armenische Philologie, Vienne, 1911, t. xxv, p. 305-310 ; E. Ter-Minassiant ? ;, Zu des Irenàus Erwcis der apostolischen Verkiindigung, dans la Zeitschrift fiir die neutestamentliche Wissenschaft und die Kunde des Urchristentums, Giessen, 1913, t. XIV, p. 258-262 ; J. Tixeront, Introduction à la traduction française, dans les Recherches de science religieuse, Paris, 1916, t. vi.p. 361-367 = P. O., t. xii, p. 749-755. — 3° Œuvres dont nous n’avons que des fragments. — Sur Florinus, voir t. vi, col. 52-53, et, en plus des travaux qui y sont indiqués : K. Kastner, Irenàus von Lyon und der romische Presbyterflorinus, dans Der Katholik, Mayence, 1910, t. il, p. 40-54, 88-105 ; -P. de L(abriolle), dans le Bulletin d’ancienne littérature et d’archéologie chrétiennes, Paris, 1913, t. iii, p. 157-158, 169. Sur la lettre du pape Victor relative à la Pâque, cf. T. Zahn, Sendschreiben des Irenàus an Viklor von Rom, dans ses Forschungen zur Geschichte des neutestamentliches Kanons und altkirchlichen Literatur, Tfriangen, 1900 t. vi, p. 31-35. Sur l’Archseus sous le nom de qui parut un Iragment de la lettre à Victor dans une traduction arabe et dans une autre éthiopienne, cf. H. Jordan, Wer war Archàus ? dans la Zeitschrift fiir die neutestamentliche Wissenschaft und die Kunde des Urchristentums, Giessen, 1912, t. xiii, p. 157-160. Sur l’authenticité., de la lettre des martyrs de Lyon : J. W. Thompson, The alleged persécution of the christians at Lyon in 177, dans The american journal of theology, 1912, t. xvi, p. 359-384 ; The alleged persécution of the christians at Lyon in 177. A repbj to certain crilicism, ibid., 1913, t. xvii, p. 249-258 ; P. Allard, Une nouvelle théorie sur le martyre des chrétiens de Lyon en 177, dans la Revue des questions historiques, Paris, 1913, t. xciii, p. 53-67 ; £ncore Ja lettre sur les narlyrs lyonnais de 177, ibid., 1914, t. xcv, p. 83-89 ; A. Harnack, dans la Theologische Litcraturzeitung, Leipzig, 1913, col. 74-79 ; P. de Labriolle, A propos de la lettre des chrétiens de Lyon en 177. Une difficulté résolue, dans le Bulletin d’ancienne littérature et d’archéologie chrétiennes, Paris, 1914, t. iv, p. 140-141. Ont été attribués faussement à Irénée des fragments de saint Hippolytc, voir t. vi, col. 2498 ; cf. Bonwetsch, Drei georgisch erlialtene Schriften von Hippolytus, Leipzig, 1904, p..xiiiXIV, 49-50, 94-95 ; de S. Grégoire de Nazianze, cf. J. Viteau, Note surunfragment grec attribué à S. Irénée, dansla.Revue de philologie, Paris, 1 910, t. xxxiv, p. 146-148 ; de S. Grégoire de Nysse, cf. H. Jordan, 371po ; ogisc/icsLi<<'ra(ur/)(a/(, Borm, 191l, p. 288. — 4° Les fragments de Pfaff. — S. Mafïei, dans le Giornale de' letterati d’Italia, Venise, 1713-1716, t. xvi, p. 229, t. XXVI, p. 51 ; C. M. Pfafï, S. Irenœi fragmenta anecdota quæ… duabus dissertationibus de oblatione et consecratione eucharistie illustravit, La Haye, 1715 ; nouvelles éditions à Tubingue, 1718, Leyde, 1743 ; F. X. Funk, Die Pfaffschen Irenàusfragmente, dans ses Kirchengeschichtliche Abhandlungen und Untersuchungen, Paderborn, 1897, t. ii, p. 198-208 ; cf. D. Lenain, dans la Revue d’histoire et de littérature religieuses, Paris, 1900, t. v, p. 560-561 ; A. Harnack, Die Pfaffschen Irenàusfragmente als Fàlschungen Pfaffs nachgewiesen, Leipzig, 1900 ; H. Achelis, dans le Theologische Literaturzeitun g, L, eipzig, 1901, col. 267 sq. ; P.Batifïol. Le cas de Pfaff d’après des pièces nouvelles, dans le Bulletin de littérature ecclésiastique, Paris, 1901, p. 189-200, cf. Akten des 5. internationalen Kongresses katholischer Gelehrten zu Munchen (1900), Munich, 1901, p. 265 ; E. Preuschen, dans la Realencyklopàdie, 3e édit., Leipzig, 1904, t. xv ; p. 234-235.