Dictionnaire de théologie catholique/Macaire d’Alexandrie

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Dictionnaire de théologie catholique
Letouzey et Ané (Tome 9.2 : MABILLON - MARLETTAp. 15-16).

1. MACAIRE D’ALEXANDRIE, moine égyptien (ive siècle). — Parmi les nombreux Macaire dont le nom figure dans les diverses histoires des moines d’Égypte, les deux plus célèbres au ive siècle furent Macaire dit d’Égypte, ou Macaire le Grand, voir ci-dessous, et Macaire d’Alexandrie. Les récits de seconde main ne permettent pas toujours de les distinguer, mais la séparation est nettement faite dans les deux sources de l’histoire monastique, à savoir l’Histoire Lausiaque de Palladius et l’Historia monachorum attribuée, à tort, à Rufin. Il est question de Macaire d’Égypte, Hist. Laus., c. xvii, Hist. mon., c. xxviii, et de Macaire d’Alexandrie, Hist. Laus., c. xviii, Hist. mon., c. xxx. En cette dernière l’Alexandrin est appelé ὁ πολιτικός, le citadin. Les deux notices en question ont le même caractère, et sont plus préoccupées d’étonner le lecteur par des anecdotes, dont quelques-unes fort invraisemblables, que de renseigner l’historien sur le curriculum vitæ de leur héros. De quelques indications l’on tirera que Macaire est né tout au début du ive siècle, qu’il s’est donné à la vie monastique, vers la quarantaine, qu’il est mort presque centenaire. Ami de Macaire le Grand, prêtre comme lui, il semble avoir eu comme lui une grande influence sur les colonies monastiques de Nitrie.

Aucun auteur ancien n’attribue à notre Macaire d’œuvre littéraire. Pourtant G. Cave a publié dans son Historia litteraria scriptorum ecclesiasticorum, t. i, Londres, 1688, un Λόγος τοῦ ἁγίου Μακαρίου περὶ ἐξόδου ψυχῆς δικαίων καὶ ἁμαρτωλῶν, que J. Tollius, le croyant inédit, a publié de nouveau dans les Insignia itinerarii italici, Utrecht, 1696, p. 192-199 ; il a été réimprimé dans Gallandi, Bibl. veter. Patrum, t. vii, p. 237 sq., et dans P. G., t. xxxiv, col. 385-392. C’est une fort médiocre composition, qui décrit avec les images de l’eschatologie populaire le sort divers après la mort de l’âme du juste et de celle du pécheur ; certains détails seraient précieux à relever, si l’on pouvait dater cette pièce avec quelque certitude. Mais il n’y a aucune raison de l’attribuer à Macaire. On en dira autant de deux Regulæ ad monachos, l’une mise sous le nom de Macarii abbatis Nitriensis, l’autre où figurent les noms de Sérapion, Macaire, Paphnuce, et d’un autre Macaire ; publiées par L. Holstenius dans le Codex regularum, elles ont été réimprimées dans Gallandi et dans P. G. ; mais elles n’ont aucun droit à figurer sous le nom de notre Macaire. Règles de la vie cénobitique, elles sont de nulle application aux anachorètes que dirigeait le saint de Nitrie.

Pour la bibliographie, voir ci-dessous : [(Dictionnaire de théologie catholique/Macaire d’Égypte|Macaire d’Égypte]] ; les auteurs en effet qui parlent de celui-ci font tous une place plus ou moins considérable à Macaire d’Alexandrie. Les éditions ont été signalées au cours de l’article,

Floss, qui donne p. 242 sq. quelques renseignements sur les mss. du Λόγος, se trompe en faisant de Tollius le premier éditeur.

É. Amann.