Dictionnaire de théologie catholique/NUMAR Christophe

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NUMAR Christophe, frère mineur de l’observance († 1528). — Originaire de Forli, il fit ses études à Bologne. Après s’être enrôlé dans l’ordre des frères mineurs de l’observance, il continua et compléta ses études à Paris, où il devint docteur en théologie. Chargé d’abord de l’enseignement auprès de ses jeunes confrères, il fut élu, en 1507, vicaire-général des provinces cisalpines de l’ordre et, en 1517, il devint le premier ministre général de la branche franciscaine réformée des frères mineurs de l’observance. Un mois plus tard, il fut créé cardinal de Sainte-Marie in Aracœli, par Léon X. En 1520, il fut élevé au siège épiscopal de Isernia, en Italie, et, en 1526, à celui de Riez, en Provence. Christophe doit avoir été chargé également du diocèse d’Alatri, puisque nous lisons, dans les actes consistoriaux, que Philippe de Herculanis devint évêque d’Alatri, le 20 avril 1528, après la mort de Christophe Numar. D’importantes missions lui furent successivement confiées : délégué apostolique, d’abord, auprès du roi de France, il devint ensuite nonce apostolique et exerça les fonctions de commissaire pour la construction de la basilique vaticane. Pendant le siège de Rome, en 1527, par les soldats du duc de Bourbon, Christophe fut insulté, maltraité et fait prisonnier. Son héroïque conduite lui valut des lettres de condoléance, en même temps que de félicitation, de la part de Clément VII, de François Ier, et de Henri VIII. Il mourut à Ancône, le 23 mars 1528 et fut enterré dans l’église du couvent d’Aracoeli.

A côté d’une exhortation, adressée à François Ier pour l’engager à prendre les armes contre les Turcs : Exhortatio ad Galliarum regem Franciscum I. in Turcos, Christophe a laissé plusieurs lettres, dans lesquelles il prie François Ier et d’autres princes de libérer le pape Clément VII. On peut les trouver dans Historia Foroliviensis, l. II, ad ann. 1517, de Paulus Bonolus et dans Vitæ virorum illustrium Foroliviensium, lib. I, c. v, de Georgius V Marchesius. Il était aussi l’auteur de nombreux écrits théologiques et ascétiques qui, malheureusement, ont péri pendant le siège de Rome.

L. Wadding, Annales minorum, t. xvi, Rome, 1736, p. 48, 60, 140, 236 et 255 ; J. H. Sbaralea, Supplementum ad scriptores trium ordinum S. Francisci, t. i, Rome, 1908, p. 207 ; Picconi, Cenni biografici sugli uomini illustri della francescana provincia di Bologna, t. i, 1894, p. 380 ; Christophor von Forli, dans Kirchliches Handlexikon, t. i, 1907, col. 926 ; P. Robinson, Christopher Numar of Forli, dans The catholic encyclopedia, t. xvi, New-York, 1914, p. 25.

A. Teetært.