Dictionnaire de théologie catholique/PORTUGAL

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Dictionnaire de théologie catholique
Letouzey et Ané (Tome 12.2 : PHILOSOPHIE - PREDESTINATIONp. 590-603).
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PORTUGAL.
I. Le catholicisme au Portugal.
II. Les sciences sacrées au Portugal.

I. Le catholicisme au Portugal.

La naissance catholique du Portugal.

Le Portugal est un pays de 92 763 km² et d’environ 7 millions d’habitants. Ses colonies ont une superficie de 2 080 000 km² avec Il millions d’habitants. La langue portugaise est très répandue ; elle est actuellement parlée (1933) par 60 millions d’hommes y compris le Brésil (44 millions). Comme nation, le Portugal remonte au xie siècle. On trouve déjà son nom en des documents antérieurs, mais il ne s’est érigé en royaume indépendant qu’en 1128, quand Alphonse I er, fils du comte Henri de Bourgogne et de la princesse Thérèse, fille d’Alphonse VI de Léon, prit le pouvoir, malgré sa mère.

Or, le roi de Léon prétendait avoir des droits au trône de Portugal. Le roi de Portugal, Alphonse I er, réclama la protection et la suzeraineté de Rome, la papauté étant alors dans toute sa splendeur. Le roi du Portugal s’engagea à payer chaque année 4 onces d’or, et le Saint-Siège agréa l’offre. Il est probable que le premier roi du Portugal n’a pas pris de tels engagements par esprit de piété car, en se mettant sous la suzeraineté du Saint-Siège, il déclarait qu’il ne reconnaissait sur terre aucun seigneur, ecclésiastique ou temporel, autre que le pape. De ce fait, le roi de Léon se trouvait écarté. Ce fut donc un acte politique.

En tout cas, la création du royaume de Portugal s’établît en étroite union avec Rome. Et disons tout de suite qu’il n’a jamais oublié cette origine. Il est vrai que les onces d’or n’ont pas été payées bien longtemps ; a maintes reprises, des influences étrangères au sentiment national ont voulu arracher le Portugal à la religion catholique, mais, en dépit de tant d’agitations, et en dépit même des persécutions, il a gardé" toujours plus ou moins vivante la foi catholique.

Le Portugal, né catholique, a grandi catholique. S’il s’est fait un nom dans l’histoire, le catholicisme y est pour beaucoup. Mais n’allons pas croire que la religion ait joui au Portugal de jours invariablement prospères. Au cours des temps, bien des conflits sont venus s’y mêler. Son histoire en est pleine. Le Portugal a abhorré l’hérésie, mais il a toujours aimé faire de la politique. Pourtant, s’il est vrai, par exemple, que le droit du Beneplacitum dont jouirent parfois les rois du Portugal a été une cause de troubles pour la religion, néanmoins les services rendus par le Portugal à l’Église lui ont valu d’être appelé par l’Église, même au commencement du xviir 3 siècle, la nation « très fidèle ». On pourrait parler de choses intéressant l’histoire catholique du Portugal : les rites (il y en a un propre, à Braga, le ritus Braccarensis), l’inquisition, la bulle de la croisade, le culte de l’Immaculée et du très saint sacrement, les juifs, les conciles, les ordres militaires, les saints portugais, etc. Impossible de nous y arrêter. Passons à l’époque contemporaine, à la révolu ! ion libérale, qui ne trouva pas dans les masses la résistance catholique voulue. Le libéralisme contamina bien « les croyants et presque tous les dirigeants politiques des xixe et xxe siècles. L’influence directe du gouvemement dans la nomination des évêques introduisait la politique dans la hiérarchie. En plus, l’expulsion des ordres religieux fui une cause de faiblesse pour la cul Une catholique. Vers cette époque, beaucoup de membres du clergé furent malheureusement au-dessous de leur tâche. Pour avoir une opinion exacte de la situation du catholicisme au Portugal et des rapports de l’Étal avec le Saint-Siège, il faut reculer d’un siècle Et ce fut un mauvais siècle.

L’infiltration libérale.

L’année de Napoléon fut l’un des véhicules des idées libérales au Portugal. Un autre fut les sociétés secrètes. A l’approche des troupes napoléoniennes, le roi Jean VI s’embarqua ppur le Brésil, alors colonie portugaise. Faute d’un gouvernement personnel, les affaires publiques étaient extrêmement troublées. Après la troisième et dernière invasion française, celle de Masséna, l’Anglais Beresford devint le régent du royaume. Le mécontentement était général et la révolution de 1820 se fit plutôt contre cette régence. Lorsque le roi Jean VI revint du Brésil, Beresford rentra dans son pays. Les Cortès réunies votèrent une charte qui établit une constitution libérale.

Le clergé des campagnes se montrait plutôt favorable aux idées nouvelles, car, sous l’ancien régime, les rentes ecclésiastiques appartenaient presque entièrement aux prélats et aux hautes dignités. Le clergé mettait donc son espoir dans la constitution ; mais celle-ci n’établit rien à ce sujet. Le clergé non seulement n’en retira aucun profit, mais, au contraire, il a vu se multiplier le manque d’égards envers la religion.

Malgré la constitution, libéraux et partisans de l’ancien régime restaient en présence. Des deux fils du roi Jean VI, l’un, don Pedro, vivait au Brésil dont il fut proclamé empereur : l’autre, don Miguel, était demeuré en Europe. Les absolutistes soutenaient celui-ci ; les libéraux don Pedro. Le clergé, déçu dans ses espoirs, suivit en masse don Miguel qui, par un coup d’État, se fit proclamer roi (1828). La réaction libérale ne tarda pas à se produire et la guerre civile éclata. Don Pedro, ayant renoncé à la couronne du Brésil, s’empara du gouvernement de Lisbonne au nom de sa fille, Maria II.

Ce fut alors une époque de représailles et de persécutions contre le clergé. Les relations diplomatiques avec le Saint-Siège furent rompues. Quelques ecclésiastiques acceptèrent des charges du gouvernement en dépit des canons et même contre les droits du Saint-Siège. Avec de semblables complicités, la persécution des ordres religieux (1834) ne pouvait que se produire. Leurs maisons furent confisquées. Les biens des religieux, disait-on, serviraient à payer les dépenses de la guerre civile. En fait, ils furent vendus à vil prix à des amis politiques et les dettes restèrent à la charge du trésor public.

Les persécutions, ici comme ailleurs, amènent toujours un besoin de paix. En 1842, le nonce rentra à Lisbonne, et peu à peu les affaires catholiques reprirent leur physionomie habituelle. Par malheur, depuis la Révolution, aucun gouvernement ne fut nettement favorable à la religion. De l’indifférence, parfois de la tolérance, de faveur jamais. Les lois contraires aux congrégations resteront en vigueur sous le nouveau régime monarchique. Cette demi-tolérance suffit néanmoins à la reconstitution de quelques ordres religieux et à l’épanouissement d’une vie catholique assez intense surtout dans les provinces du Nord. Celles du Sud n’en ont pas suflisamment profité. On parvint à fonder une dizaine de bons collèges catholiques, l’Apostolat de la prière obtint des succès, la bonne presse s’affermit. On assista à une expansion missionnaire remarquable qui reçut des subventions officielles. Mais l’atmosphère resta toujours chargée de menaces. Au premier prétexte, on persécutait les catholiques les plus en vue, c’est-à-dire, précisément ceux qui, par leur culture, leur influence ou leur esprit d’initiative, pouvaient gêner les menées des rationalistes ou des sociétés secrètes, et arriver à refaire un Portugal catholique. La politique s’en mêla. Les hommes au pouvoir parlaient de « notre cher clergé paroissial ». On l’adulait dans des buts politiques, pour en obtenir les voix et toujours avec l’arrière-pensée de boycotter les instructions de Rome, les ordonnances des évêques et l’influence des ordres religieux.

Une jeune fille majeure, dont le père contrariait la vocation religieuse tenta de réaliser son désir (affaire Calmon, 1901). Ce fut le prétexte d’une campagne de presse contre les congrégations, et même de persécutions officielles. Beaucoup de maisons religieuses furent fermées. La monarchie se montrait chaque fois plus faible ou complice des loges. De concession en concession, de persécution en persécution, elle préparait ainsi l’abîme où elle-même allait tomber.

La république et le catholicisme.

Le roi Carlos et le prince héritier furent assassinés le 1er  février 1908. Le 5 octobre 1910, la république fut proclamée. Trois jours après, le 8, furent remises en vigueur les lois périmées de Pombal contre les jésuites (1759) et celles de 1834 contre tous les ordres religieux. La Compagnie de Jésus eut à subir une persécution plus intense. Tandis que la résidence au Portugal était permise aux autres religieux, comme individus, elle était défendue aux jésuites. On les déclara déchus de leur nationalité. Ce fut le plus monstrueux acte juridique que la passion sectaire ait jamais engendré. Tous les rapports avec le Saint-Siège furent rompus, les biens de l’Église confisqués. D’autres graves injustices furent commises. Il suffisait de critiquer les mesures sectaires du gouvernement pour en encourir la colère. Presque tous les évêques furent ainsi chassés de leurs évêchés. Le 3 novembre 1910, fut décrétée la loi de divorce et, le 20 avril 191 1.1a loi de séparation de l’Église et de l’État. Le 19 août 1911, la constitution républicaine fut proclamée.

La Constitution de la république portugaise débute par la promesse d’un régime de « liberté et de justice ». Dans le titre II (des droits et garanties individuelles),
art. 3, la Constitution « garantit aux Portugais et aux étrangers résidant dans le pays, l’inviolabilité des droits concernant la liberté, la sécurité individuelle et la propriété » ;
art. 4, la liberté de conscience et de croyance est inviolable ;
art. 5, l’État reconnaît l’égalité politique et civile de tous les cultes ; il en garantit l’exercice dans les limites compatibles avec l’ordre public, les lois et les bonnes mœurs, pourvu qu’ils n’offensent pas les principes du droit public portugais ;
art. 6, personne ne peut être poursuivi par motif de religion ni interrogé par aucune autorité au sujet de la religion qu’il professe ;
art. 7, personne ne peut être privé d’un droit ni être exempté de l’accomplissement d’un devoir civique pour motif d’opinion religieuse ;
art. 8, le culte public d’une religion quelconque dans les maisons choisies ou destinées à cet effet par les croyants respectifs est libre. Ces maisons peuvent toujours prendre la forme extérieure d’une église. Dans l’intérêt de l’ordre public et de la liberté et sécurité des citoyens, une loi spéciale fixera les conditions de son exercice ;
art. 9, les cimetières publics auront un caractère séculier, il appartient à la liberté de chaque culte religieux d’y pratiquer les rites, pourvu qu’ils n’offensent ni la morale publique, ni les principes du droit public portugais, ni la loi ;
art. 10, l’enseignement donné dans les établissements publics et particuliers contrôlés par l’État sera neutre en matière religieuse :
art. 11, on maintient l’enseignement primaire élémentaire obligatoire et gratuit :
art. 12. on maintient la législation en vigueur qui a supprimé et dissous, au Portugal, la Compagnie de Jésus, les sociétés affiliées à celle-ci, quelle que soit leur dénomination, et toutes les congrégations religieuses et ordres monastiques, qui ne pourront jamais être admis en territoire portugais ;
art. 13, l’expression de la pensée, quelle que soit

Divisions ecclésiastiques du Portugal
sa forme, est entièrement libre, et ne dépend d’aucune

caution, censure ou permission antérieure, niais l’abus de ce droit est punissable dans les cas et dans la tonne déterminés par la Loi ;
l’art, 14 dit que « le droit de réunion est libre », et
l’art. 23 ne permet en aucun cas la confiscation de biens.

Telles sont les dispositions de la Constitution de 1911, concernant la religion et l’exercice du culte. L’art. 12 est un démenti formel à tous les autres. Il est en particulier en contradiction avec les art. 6, 7 et 14. Si la liberté de conscience et de croyance est inviolable, si le droit d’association est libre, si personne ne peut être poursuivi pour motif de religion, ni interrogé, par aucune autorité, sur la religion qu’il professe, de quel droit persécute-t-on ceux qui veulent jouir de la liberté de s’associer dans un but religieux ?

Le même esprit sectaire animait déjà la loi de séparation (du 20 avril 1911). Le contre-coup heureux de cette loi fut la liberté des nominations épiscopales. L’État ne reconnaissant plus le catholicisme comme sa religion, ni la hiérarchie ecclésiastique, la nomination des évêques passait directement au Saint-Siège. Mais le Beneplacitum du gouvernement pour les instructions du Saint-Siège restait en vigueur, l’apostasie officielle était consacrée, et on lisait dans la loi des dispositions outrageantes pour la discipline ecclésiastique, comme le fameux article 125, qui transmet la dotation des prêtres pensionnaires à leurs veuves et à leurs fils !

La loi était mauvaise. Son interprétation sectaire fut encore pire. Elle provoqua de la part des évêques des représentations aux pouvoirs publics. On leur répondit par des insultes et des bannissements. Les séminaires furent confisqués, la faculté de théologie supprimée à l’université, et le premier ministre des Cultes de la nouvelle république — l’inspirateur de toutes ces lois — déclarait qu’après deux générations la religion catholique n’existerait plus au Portugal.

La rénovation catholique : rapports actuels entre l’Église et l’État.

La persécution épura l’esprit catholique au Portugal. Peu à peu se dessina un mouvement favorable. Mais ce ne fut qu’en 1918, après l’avènement de Sidônio Pais, à la suite d’un coup d’État conservateur, que commença une politique de réparation. Quelques évêques qui étaient encore bannis de leurs diocèses furent rappelés. Ensuite, un décret (22 février 1918) abolit certaines dispositions de la loi de séparation : l’obligation de demander à l’autorité une permission préalable pour exercer le culte au de la d’une heure fixée ; le contrôle de l’État sur les séminaires et la défense d’y enseigner les disciplines préparatoires ; le Beneplacitum ; la pension aux veuves et fils de prêtres ; la défense de porter publiquement des habits ecclésiastiques. Aussi, malgré la loi de séparation, on organisa officiellement l’assistance religieuse des soldats portugais de la Grande Guerre. Enfin, le 10 juillet 1918, les relations avec le Saint-Siège furent rétablies, par la nomination simultanée d’un nonce à Lisbonne et d’un ministre portugais au Vatican.

Sur ces entrefaites, se groupait autour du catholicisme toute une élite intellectuelle, issue du Centro académico de democracia cristâ et d’ailleurs. Nombre d’écrivains se déclaraient franchement catholiques. Depuis 1918, aucun gouvernement n’a ouvertement persécuté la religion. Pour la défendre sur le terrain politique, fut créé, sous l’égide des évêques, le Centro catolico qui, faisant abstraction de la question de régime (monarchie OU république), acceptait sans arrière-pensée les pouvoirs publics. Il parvint même a occuper quelques sièges au Parlement. On a pu réunir a Lisbonne un concile national (1926), le premier des temps modernes. L’avènement au pouvoir d’une dictature militaire (28 mai 1926) a beaucoup facilité ce résultat. Celle-ci a donné satisfaction aux catholiques sur beaucoup de leurs réclamations ; cependant l’État n’est pas arrivé à reconnaître d’une manière satisfaisante la personnalité juridique de l’Église, malgré un décret dans ce sens. Mais il a reconnu la hiérarchie ecclésiastique et il apporte une aide efficace aux missions catholiques dans les colonies. De plus, il a réglé par deux accords avec le Saint-Siège la question du Padroado et celle de la double juridiction aux Indes. Au sujet de renseignement confessionnel, disons qu’il a été autorisé en 1926, dans les établissements privés, sans contrôle de l’État (déc. 1930). Il continue cependant à être défendu dans les établissements officiels, de même que le culte public, auquel il est assimilé par la loi de séparation encore en vigueur. Une nouvelle constitution de la République, dont le projet a déjà été publié, promet de donner une entière liberté aux catholiques.

Le clergé portugais.

Le Portugal est divisé en trois provinces ecclésiastiques : Braga (primat), Lisbonne, Evora. Le métropolitain de Lisbonne porte le titre de patriarche, auquel est attaché, par tradition, la dignité cardinalice. En plus, il y a la province ecclésiastique de Goa (ville portugaise dans les Indes) dont le métropolitain porte aussi le titre de patriarche des Indes et primat d’Orient. Les divisions ecclésiastiques ne concordent pas avec les divisions civiles. Il n’y a que trois exceptions dans le Portugal continental, Villa Real et Bragance, à l’extrême-Nord et Faro, au Sud. (L’Atlas hierarchicus de Streit, Ratisbonne, 1929, est fautif en les faisant coïncider toutes avec les divisions civiles.)

Lisbonne. — Guarda, Leiria, Portalègre, Funchal (Madère), Angra (Açores), Angola, Cap-Vert, Sâo-Tomé et Principe (actuellement sede vacante, administré par Angola).

Braga. — Villa Real, Bragance, Porto, Lamego, Vizeu, Coïmbre.

Evora. — Beja, Faro.

Goa. — Cochin, Méliapour, Macao (Chine), Mozambique (Afrique).

Pour une vue d’ensemble, nous avons groupé dans un seul tableau tout le clergé portugais de la métropole, des colonies et des missions. Nous y avons ajouté le nombre de paroisses et de séminaristes fréquentant les séminaires en 1933.

TABLEAU GÉNÉRAL DU CLERGÉ PORTUGAIS
Diocèses
Archidiocèses
Paroisses
ou
stations
missions
Prêtres Séminaires Séminaristes
Portugal continental
1. 
Beja 
114 145 iii 172
2. 
Braga 
837 820 iii 478
3. 
Bragance 
315 191 iii 217
4. 
Coïmbre 
307 349 iii 163
5. 
Evora 
176 180 iii 115
6. 
Faro 
167 151 iii 140
7. 
Guarda 
357 338 iii 183
8. 
Lamego 
216 156 iii 175
9. 
Leiria 
155 177 iii 175
10. 
Lisbonne 
317 336 iii 233
11. 
Portalègre 
153 203 iii 201
12. 
Porto 
478 650 iii 346
13. 
Villa Real 
256 203 iii 106
14. 
Vizen 
209 266 iii 147

3 857&ensp ;

3 765&ensp ;

xxiii&emsp ;

2 551&ensp ;
Portugal insulaire
15. 
Funchal (Madère) 
150 180 iii 116
16. 
Angra (Açores) 
179 274 iii 156

229

354

iii

272

2617

    1. PORTUGAL##


PORTUGAL. EXPANSION CATHOLIQUE

2618

Diocèses Archidiocèscs

stations missions

Prêtres

Séminaristes

Portugal en Afrique

17. Gap Vert

et Guinée

18. Angola

et Sâo-Tomé el Princ

19. Mozambique

30

22

5

2

65

94

7

7

41

56

148

181

Portugal dans l’Orient

Plein-padroado

20. Goa

21. Cochin

22. Méliapour

23. Macao et Timor.

Demi-pddrtHido

24. Trichinipoli

25. Mangalor

26. Quilon

27. Bombay

135

710

il

52

71

i

49

80

i

122

358

63

i

924

V

175

110

98

75

1

458

651 44

38

90

823

Total (excepté le demi-padroado) : 5 224 prêtres. Remarquons que parmi les 710 prêtres de Goa, il y en a 180 dont l’activité s’exerce hors de leur diocèse. Aussi, pour les diocèses d’Afrique, on a mis ensemble tous les missionnaires prêtres qui y travaillent, séculiers et réguliers. Par contre, on n’a fait mention que des séminaristes appartenant au clergé diocésain.

Ordres religieux et congrégations.

Le Portugal,

est aujourd’hui nettement déficitaire sur ce point, les conditions du recrutement étant assez difficiles ; le manque de culture générale du pays, la défaveur des pouvoirs publics, et même quelque incompréhension de la part de certains catholiques, ont fait qu’un peuple, aux traditions religieuses si fortes, n’arrive à avoir qu’environ 370 religieux prêtres. L’ordre le mieux partagé est la Compagnie de Jésus. Elle y compte aujourd’hui 181 religieux. Les autres sont des franciscains, des pères du Saint-Esprit, bénédictins, lazaristes, salésiens, dominicains, prêtres du Sacré-Cœur de Marie, etc. Les frères de Saint-Jean de Dieu y constituent aussi une province (110 frères, dont 4 prêtres). Tous ces religieux, malgré leur petit nombre, accomplissent au Portugal un travail de charité et de culture catholique vraiment remarquable, d’autant plus efficace qu’il est fait sans bruit.

Les ordres et congrégations de femmes sont plus nombreux. Celles-ci s’adonnent plutôt au ministère de l’enseignement et de l’assistance hospitalière : sœurs de Sainte-Dorothée, de la Visitation, thérésiennes, franciscaines (trois branches : Trines, de Calais, de Marie), hospitalières du Sacré-Cœur, dominicaines, du Bon-Pasteur, de SaintJoseph, du Cœur de Marie, oblates, carmélites, etc.

Depuis le gouvernement de Sidônio Pais (1918), les pouvoirs publics ont fermé les yeux, ils ont laissé rentrer en Portugal quelques religieux et religieuses et ouvrir quelques maisons. Mais les lois contre les congrégations subsistent toujours. C’est une menace permanente.

L’expansion catholique du Portugal.

Au

moment où l’Europe, travaillée par les idées de la renaissance païenne et par les nationalismes germanique et saxon, préparait la réforme protestante, le Portugal entrait au Maroc (1415) avec la pensée du » service de Dieu » (mot du roi Jean I er). Ce fut le premier pas, celui qui ouvrit l’ère des grands voyages et découvertes maritimes des temps modernes, lui outre, le Portugal allait attaquer les musulmans non seulement en Afrique, sur ses deux côtes, mais aussi dans les Indes, détournant ainsi leurs forces de la Méditerranée. Alors qu’une grande partie de l’Europe se séparait violemment de l’Église, le Portugal (et à sa suite l’Espagne) ouvrait à celle-ci les immenses contrées de l’Afrique, de l’Asie, de l’Océanie et de l’Amérique. A lui aussi revient l’honneur d’avoir pris l’initiative du grand mouvement missionnaire des temps modernes dès le commencement du xve siècle. C’est son plus beau titre de gloire comme nation catholique.

1. Missions dans le passé : padroado. — Le « service de Dieu » dont parlait le roi Jean I er, se transforma dans la bouche de son fils, le prince Henri, l’initiateur des découvertes maritimes, en cette phrase plus explicite : « attirer les nations barbares au joug du Christ ». On trouve ce mot dans l’historien Barros et le même, ou son équivalent, dans toutes les chroniques des navigations portugaises et jusque dans le poème national Les Lusiades, où le poète chante non seulement l’expansion de l’empire, mais aussi celle de la foi, la foi avant l’empire (…dilalando a fé, o império, i, 2).

Le Portugal a demandé de bonne heure au Saint-Siège les faveurs nécessaires pour encourager les nouveaux missionnaires. Le pape Eugène IV les lui accorda. De nombreux documents pontificaux donnent au Portugal le patronat des Églises qui viendraient à être fondées dans « les terres d’outre-mer ». La bulle de Calixte III, au même prince Henri le Navigateur, lui accorde le patronage, c’est-à-dire le droit de présenter à tous les bénéfices ecclésiastiques, dans toutes les terres « découvertes ou à découvrir au delà du cap Bojador jusqu’aux Indes » (13 mars 1455). Léon X concède expressément ce droit de patronage aux rois de Portugal (1514).

Ce padroado portugais devait rendre de grands services à l’Église. Ce ne fut point une concession purement gracieuse. Comme contre-partie, le Portugal dépensait de grosses sommes pour entretenir le culte et les missionnaires, qui ne firent pas défaut. De nouveaux diocèses portugais furent fondés : en Afrique, Ceuta, Çafim, CapVert, Congo et Angola, Ethiopie, Mozambique ; en Amérique, Bahia, Para, Guiabâ, Goiâs, Olinda, Maragnon, Rio-de-Janeiro, Mariana, Sâo-Paulo, etc. ; en Asie, Goa, Cochin, Cranganore, Méliapour, Malacca, Damao (Indes) ; Macao, Pékin, Nankin ((mine) ; Funaï (Japon), ainsi qu’à Angra (Açores) et Funchal (Madère). Ce dernier siège a eu même, pendant quelque temps, juridiction sur toutes les terres découvertes par les Portugais depuis l’Afrique jusqu’au Brésil et au Japon. Bien des prêtres séculiers demandèrent ces missions. Religieux de tous ordres, franciscains, carmes, augustins, dominicains, oratoriens, capucins, jésuites, avec saint François-Xavier et le bienheureux Jean de Brito. Le plus gros contingent des missionnaires venait tout naturellement du Portugal, mais bien d’autres sont accourus de toutes les contrées de l’Europe pour s’embarquer à Lisbonne sur les bateaux portugais et avec l’aide de l’État. Nommons seulement, parmi les étrangers, Nobili, Ricci, Shall, Verbiest. Toute une série de missionnaires portugais furent à la tête du célèbre tribunal astronomique de Pékin (Rocha, Rodrigues, Espinha, Almeida). Le mouvement missionnaire fut grandiose. Partout on fonda des églises, des hôpitaux, des collèges, dans un admirable élan de foi. Pénétrant en Perse, arrivant à Agra, capitale du Grand-Mogol, on ne craignit même pas les mystères, encore redoutables aujourd’hui, du Thihet.

Le grand collège de Sâo-Paulo, à Goa, le premier

séminaire dans tout l’Orient pour le clergé Indigène,

comptait au xvi 1’siècle plus de 700 élèves, qui s’y rendaient de toutes les contrées maritimes des Indes, de l’Abyssinic, de Ceylan, de.lava, du Pérou et de la Chine.

Cette floraison magnifique de l’esprit apostolique portugais étonne d’autant plus qu’il est parti et qu’il fut assuré financièrement pendant deux siècles par une si petite nation. Pouvait-elle maintenir toutes ces missions dans le même degré de splendeur ? Assurément non. Son ampleur 1 même déliassait les possibilités du Portugal. Le déclin commença avec la malheureuse union du Portugal à l’Espagne (1580-1640). Le Portugal vit subitement tous les ennemis de l’Espagne devenir les siens. Cette concurrence, commencée par les Hollandais protestants, ruina l’empire politique du Portugal en Orient. Puis, la persécution des jésuites au x in 1’siècle vint briser son élan apostolique. Ce fut là le coup le plus rude qu’on eût jamais porté à la religion, aussi bien dans les missions qu’au Portugal même. Car les calomnies que l’on fit courir sur les jésuites ont laissé dans le peuple une empreinte qui n’est pas encore tout à fait effacée de nos jours et qui atteint même des personnes que leur culture devrait en exempter. Au moment de cette persécution, il y avait, dans les missions. 893 missionnaires de l’assistance portugaise de la Compagnie de Jésus.

Ce funeste coup de Pombal fut suivi de bien d’autres. Car, après lui, aucun gouvernement n’a satisfait pleinement aux engagements du patronage. Or, il était impossible de jouir de tous ses avantages, si l’on ne faisait les dépenses correspondantes d’hommes et d’argent. Les luttes où l’on s’engagea ne furent pas toujours brillantes ni du côté du Portugal, ni du côté des concurrents missionnaires (les « propagandistes », comme on les appelait). Il y eut des frictions douloureuses et même un commencement de schisme à Goa, mais tous les torts ne sont pas du côté portugais, quoi qu’en dise certaine école, trop influencée par les documents provenant d’une seule des parties. Disons plutôt avec Mgr Rossillon, évêque de Yizigapatam, un Français connaissant personnellement les lieux : « Ici ne soyons pas injustes, confessons hautement que l’Église catholique doit en grande partie ce qu’elle est dans l’Inde à cette petite nation, qui fut très grande. Sans son aide dans les siècles passés, en quel état serait-elle aujourd’hui ? » (Les Missions catholiques, 1 er juillet 1929, p. 291.)

2. Missions actuelles : padroado et colonies portugaises. — a) Missions du padroado. — Le concordat de 23 juin 188(3 vint mettre fin aux conflits qui se prolongeaient indéfiniment au sujet du padroado. Il est aujourd’hui remplacé par l’accord du 15 avril 1928, entre le Saint-Siège et le Portugal. Ce dernier y a perdu. On parle dans cet accord de deux espèces de diocèses. Les uns que nous appellerons, en gardant le nom traditionnel, de plcin-padroado, les autres de demipadroado.

a. Le plein-padroado comprend les diocèses de Goa (archevêché avec la dignité patriarcale), Cochin, Méliapour et Macao (en Chine). Goa et Macao sont des ilks portugaises. Les autres sont des villes soumises à la Grande-Bretagne. Mais tous les diocèses, même Goa et Macao. s’étendent sur des territoires qui ne dépendent pas politiquement du Portugal.

Pour la nomination des évèqucs. le Saint-Siège choisit le candidat et le propose au président de la République portugaise. Celui-ci le présente ensuite officiellement au Saint-Siège a moins qu’il n’y trouve des difficultés d’ordre politique. Cette présentation doit avoir lieu dans les deux mois qui suivent la proposition du Saint-Siège.

b. Le demi-padroado comprend les diocèses de Bom bay, Mangalor, Quilon et Trichinipoli. Le procédé pour la nomination de leurs évèqucs est semblable. Mais l’accord ne parle pas de difficultés politiques possibles, et la présentation par le chef de l’État portugais doit avoir lieu un mois après la proposition du Saint-Siège. Une innovation de l’accord de 1928 c’est que l’archevêque de Bombay doit être, à tour de rôle, de nationalité britannique et portugaise.

Dans le diocèse de Méliapour subsistait encore le problème assez épineux de la « double juridiction ». Un autre accord, daté du 29 juin 1929, prévu par celui de 1928, a réglé définitivement le différend. Les paroisses enclavées dans d’autres diocèses ont été soustraites à la juridiction de l’évêque de Méliapour. Celui-ci a. reçu d’autres paroisses, situées tout à côté du territoire diocésain, sans solution de continuité. Ce fut un avantage pour tout le monde.

Les missions du padroado sont très florissantes. On peut s’en convaincre en consultant les tableaux de la col. 2617 ; les comparer à ceux de l’art. Missions, t. x, col. 1975 sq.

c. Le cierge indigène du padroado est le plus nombreux de l’Inde. Toute l’Inde (Ceylan excepté) compte 2 077 prêtres indigènes répandus en 37 circonscriptions ecclésiastiques. Sept d’entre elles constituent le padroado portugais ainsi qu’il a été dit. Or, celles-ci ont à elles seules, 963 prêtres indigènes, tandis que toutes les autres ensemble (30) n’en ont que 1 114 (Streit, Atlas hierarchicus, Ratisbonne, 1919). Goa possède aujourd’hui (1933) 710 prêtres, dont 180 travaillent en dehors de leur diocèse. Cela prouve la force de la tradition sacerdotale indigène, créée et maintenue par le Portugal aux Indes.

b) Missions aux colonies portugaises. — Les missions. aux colonies portugaises d’Afrique, par suite de circonstances diverses (persécution des ordres religieux, décadence de l’esprit missionnaire et colonial au xviiie siècle) avaient presque disparu. On trouve encore, dans les peuplades du centre de l’Angola, les notions d’écriture laissées par les anciens missionnaires jésuites.

Pu mouvement de presse et d’opinion a fait renaître au Portugal l’ancien esprit missionnaire, pour contrecarrer, surtout dans les colonies portugaises, l’invasion protestante, qui, dans ces dernières années, est devenue une menace et pour la religion et pour le prestige national. Cette dernière considération a ému les pouvoirs publics. Déjà quelques décrets du Parlement, surtout ceux du 24 décembre 1919 et du 26 août 1921, sous un gouvernement démocratique, reconnaissaient la hiérarchie ecclésiastique aux colonies portugaises, jetaient les bases d’une organisation missionnaire, y pourvoyant avec les fonds nécessaires.

Un autre décret, rendu, celui-ci, sous la dictature militaire et daté du 13 octobre 1926, complétait les mesures antérieures. Ces documents constituent l’ensemble juridique le plus remarquable de toutes les législations du monde au sujet de missions catholiques. Les supérieurs hiérarchiques y sont reconnus. On leur confie le choix des missionnaires et on y pourvoit suffisamment à leur subsistance.

Actuellement (1933) sont reconnus officiellement les missionnaires de la congrégation du Saint-Espril (66 prêtres) pour le Congo portugais et l’Angola, les franciscains (17 prêtres) pour le Mozambique, et les prêtres missionnaires séculiers (qui viennent d’être organisés en société missionnaire) pour toutes les colonies portugaises y compris Timor dans l’Océanie. Ce même décret prévoyait : i l’avenir l’addition d’autres instituts missionnaires, ce qui vient d’être fait pour deux d’entre eux, les marianos et les bénédictins.

Un bon nombre de religieuses (410) de diverses congrégations, et presque toutes étrangères, rendent

aussi dans toutes les missions portugaises (padroado et colonies) de très bons services.

Nous n’avons pas parlé des jésuites, car ils ne sont pas subventionnés par I’Iitat. Cependant, les jésuites portugais ont deux missions inter infidèles : une se trouve dans l’Inde (mission de (ion, mais dont le champ d’action reste en dehors du territoire portugais) ; l’autre en Chine (mission de Slûu-Hing, près de Canton). Lès jésuites portugais ont aussi fondé, après 1910, plusieurs collèges d’enseignement secondaire et quelques résidences au Brésil. On ne peut pas regarder le Brésil comme mission proprement dite. Mais, certes, il s’agit ici encore d’une des formes de l’expansion catholique du Portugal.

Il faudraitajouter un certain nombre de prêtres portugais qui vivent aux États-Unis d’Amérique où ils prêtent assistance aux nombreux émigrés portugais.

c) Œuvres. — Les statistiques suivantes donnent une idée des œuvres exclusivement missionnaires du Portugal :

Œuvres d’enseignement : 7 séminaires, 1 école de catéchistes, 13 lycées, 8 collèges d’enseignement^econdaire, 4 collèges d’enseignement primaire supérieur (middle-schools), 10 écoles industrielles, 8 écoles agricoles, 40 écoles d’arts et métiers, 886 écoles élémentaires.

Œuvres d’assistance : 2 mutualités du clergé, 16 orphelinats, 4 maisons de charité pour les vieillards, 2 léproseries, 108 hôpitaux ou dispensaires.

Œuvres spirituelles (celles-ci pour un seul diocèse, Macao) : 487 baptêmes d’adultes en danger de mort, 746 baptêmes d’adultes (conversions de païens), 1 796 baptêmes d’enfants en danger de mort, 839 baptêmes d’enfants de chrétiens, 312 extrêmes-onctions, 244 mariages catholiques, 21 mariages mixtes, 46 confirmations, 15 142 confessions d’obligation, 174 254 confessions de dévotion, 14 888 communions pascales, 1 103 971 communions de dévotion. Cf. Bolelim eclesiâsiico de Macao, 30e année, n. 342, sept. 1932, p. 168.

Qu’on multiplie cela pour toutes les missions portugaises (Padroado, Afrique, Brésil) et on verra que l’expansion catholique du Portugal n’est point tarie et que les missionnaires d’aujourd’hui sont dignes de leurs devanciers.

II. Les sciences sacrées au Portugal.

1° Théologie dogmatique ; 2° exégèse ; 3° théologie ascétique et mystique ; 4° théologie morale et droit canonique ; 5° conclusion.

La théologie dogmatique.

Dans l’ancien Portugal,

le clergé était la partie la plus instruite du pays. Comme partout ailleurs, dans les nations néo-latines, les écoles se confondaient avec les églises et les monastères. Ceux d’Alcobaça et Santa-Cruz (Coïmbre) jouirent même d’une 1res grande renommée. Saint Antoine de Lisbonne (ou de Padoue) fut élève du monastère de Santa-Cruz.

Il y avait aussi l’étranger. Le mouvement d’élèves portugais dans les universités de Paris, Montpellier. Bologne, etc., fut assez important. Mais cela ne se faisait pas sans dangers et sans dépenses considérables. Le clergé prit l’initiative de demander au roi l’établissement au Portugal d’une « école générale ou universelle ». Le roi Denis, agréa cette demande et le pape Nicolas IV la confirma le 9 août 1290. Telle fut l’origine de la célèbre université, qui, après avoir hésité entre Lisbonne et Coïmbre, se fixa finalement à Coïmbre.

De leur côté, quelques couvents, surtout de dominicains et de franciscains, instituèrent des cours de grammaire, de philosophie et de théologie. Ceux des franciscains de Santarem (xve siècle) étaient particulièrement fréquentés. On sait qu’on enseignait aussi la théologie à l’école de la cathédrale de Braga.

Ceux qui allaient à l’étranger en rapportaient des livres, ’traduits, ils faisaient quelquefois le tour des couvents. L’Imitation de Notre-Seigneur Jésus-Christ se trouvait partout. De même, la Vita Christi de Ludolphe le Chartreux.

Enfin, au xive siècle, on commença à éditer des livres au Portugal. On débuta humblement par des Vies de saints. Ensuite, on s’attaqua à des travaux plus scientifiques en latin et même, déjà, en portugais, comme le fameux Livre de la cour impériale. Celui-ci est le premier grand ouvrage de théologie édité au Portugal. Il nous introduit tout naturellement dans notre sujet.

O livro da corle impérial, resté plusieurs siècles inédit, a été publié récemment (1910). Il date du commencement du xve siècle ou de la fin du xive. L’auteur, anonyme, connaissait parfaitement, entre autres, saint Augustin, saint Anselme, saint Thomas, Platon et Aristote ; ces derniers étaient étudiés au Portugal depuis longtemps dans des traductions arabes du sud de la péninsule ibérique. Il renferme des traités sur Dieu, la Trinité, l’incarnation, la virginité de Marie, le péché originel. L’écrivain s’attache ensuite à la seconde moitié du Credo, en développant chacune de ses parties. A la fin se trouve le traité sur l’eucharistie. Comme on le voit, le Livre de la cour impériale renferme le cycle complet des disciplines théologiques. Dans un but évident d’apologétique, après la preuve de la divinité du Christ, il y a un traité contre les juifs et, après les sacrements, on réfute les musulmans. Nécessités de temps et de lieu.

Avec la venue des jésuites et l’encouragement du concile de Trente, s’ouvre pour la théologie, au Portugal, une période très florissante. Coïmbre devient l’égale des plus grandes universités étrangères. L’âge d’or de la théologie portugaise a suivi le développement politique et maritime du Portugal qui venait de fonder ses colonies d’Afrique, un empire aux Indes et en Amérique. Sa langue prenait un essor merveilleux et s’élevait à l’épopée. Coïmbre et Evora étaient des villes universitaires d’où rayonnait une lumière intense. En philosophie, régnait Aristote. en théologie, saint Thomas, mais non d’une manière absolue. Naturellement, les dominicains s’attachaient davantage à lui, mais les franciscains suivaient plutôt Duns Scot, et les augustins, de leur côté, s’attachaient au docteur d’Hippone. Occam et Biel n’étaient pas non plus des inconnus. Les jésuites, sans passé et n’ayant formé encore aucune école, épris de l’esprit de progrès, cherchaient leur voie. Un peu éclectiques, peut-être, ils ne laissaient pas de regarder saint Thomas comme un maître. De là l’immense travail personnel qu’ils ont réalisé et qui peut se synthétiser dans les doctrines en rapport plus ou moins direct avec la « science moyenne ». On vit bientôt ces scolastiques de Coïmbre, tout disciples qu’ils étaient, devenir à leur tour des maîtres. Les Commentarii Conimbricences sont universellement connus. Nous n’avons pas à en parler ici, car le mouvement philosophique n’est pas’de notre sujet. Mais il faut faire une exception pour Pedro da Fonseca. Son système de la « science moyenne » a eu une répercussion considérable sur toute la théologie soit à la renaissance scolastique du xvie siècle, soit aux siècles suivants.

Fonseca, premier inventeur de la « science moyenne », est, par le fait même, le vrai fondateur du système développé ensuite par Molina. D’ailleurs, il est avéré aujourd’hui qu’il existe une identité essentielle entre le molinisme et la doctrine enseignée par Fonseca, à Coïmbre, vingt-quatre ans avant que Molina eût publié sa Concordia. On peut retrouver dans les Commentarii in melaphysicam Aristotelis Stagiritee de Fonseca les assises même du molinisme. Voir art. Molinisme.

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    1. PORTUGAL##


PORTUGAL. SCIENCES SACRÉES. LE DOGME

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Il y a certaines divergences entre les deux auteurs, par exemple, sur les propositions de futuro contingenli (si elles contiennent ou non une vérité déterminée), sur l’intelligence divine (si elle prévoit ou non in signo anteriori les actes de la volonté divine), sur la connaissance de Dieu (dans le mode suivant lequel elle voit les futuribles, etc.). Tout cela n’atteint pas l’essence du système. Aussi bien, nous remarquons que les grands maîtres de la Compagnie, Suarez, Vazqucz, Montoya, s’écartent, sur ce point, de Molina pour rejoindre le maître premier de la science moyenne.

On s’ingénie parfois à chercher des devanciers à Fonseca. Il y en a peut-être : aucun n’a vu clair. Il faut dire plutôt que Fonseca, tout imprégné de l’esprit de son ordre, cherchait une issue raisonnable pour l’angoissant problème de la liberté et de la grâce. Il avoue lui-même qu’il n’a pas créé de toutes pièces une doctrine nouvelle. Il l’a trouvée dans les Pères, dit-il : Nec solurn utraque præscienlia plane adstruitur a Patribus, sed eam præcedere omne divinæ voluntatis decretam perspieue traditur. Commentarii in melaphysicam Aristotelis Stagirilæ, t. iii, Cologne, 1604, c. ii, q. iv, sect. ix, p. 125, col. 1 D. Mais il ajoute aussi : Nequc enim quisque erat qui hoc pacto libertatem arbitrii nostri cum divina præscientia aut providentiel aperte et (ut dicitur) in terminis conciliasse !, lbid., sect. x, p. 125, col. 2 B.

Ainsi le P. de Régnon, un des plus profonds connaisseurs de la métaphysique de Fonseca, a pu écrire parlant du molinisme (Banes et Molina, Paris, 1883, p. 29) : « Le maître de cette brillante école avait été le jésuite portugais, Pierre Fonseca, le plus grand métaphysicien qu’ait enfanté la Compagnie de Jésus… A ce grand homme, revient en propre la gloire d’avoir réuni dans une même synthèse les principes admis de tous, touchant la prédestination et la liberté humaine. Ce fut là, pour la science théologique, un grand progrès, un légitime progrès, conformément à la règle non nova sed nove ; et ces deux mots unis ensemble protègent Fonseca contre l’épithète de novateur et attestent son droit au titre de réformateur. Quant à Molina, son nom est resté attaché à cette belle théorie, parce que son livre a servi de bouclier pour la défendre. » Cf. José de Oliveira Dias, Um centenario. O P. Pedro da Fonseca, ou Pero de Affonseca, da Companhia de Jésus : a con-Iroversa paternidade da theoria da sciencia média, dans Broléria, t. vii, 1928, p. 347.

C’est donc au Portugal qu’a pris naissance un grand système théologique. La question De auxiliis en fournit la preuve. D’ailleurs, Molina était tout jeune lors de son arrivée au Portugal (17 ans) ; il a fait son noviciat à Coïmbre, où enseignait alors Fonseca : il y a fait sa philosophie, sa théologie, et y a enseigné, écrit et publié sa Concordia.

A quoi l’on ajoutera que Suarez passa au Portugal les vingt dernières années de sa vie. Comme professeur de théologie à l’université de Coïmbre, il y a composé les [dus notables de ses ouvrages. Nous avons insisté un peu plus sur Fonseca, parce qu’il représente ce qu’il y a de plus spécifiquement original au Portugal.

Pour ce qui regarde la fameuse question De auxiliis, si elle fut provoquée par l’apparition de la Concordia, elle a eu cependant, comme champ de bataille, l’Espagne, où se trouvait le principal animateur, Banes, O. P. Au Portugal, ni dominicains, ni jésuites n’ont voulu rompre la bonne entente qui régnait entre les deux ordres. On sait même que c’est un des plus illustres religieux portugais de l’ordre de Saint-Dominique qui a donné l’approbation de l’Inquisition au livre de -Molina. Un peu plus tard, cependant, le P. Jean de Portugal, O. P., ne put éditer son ue volume sur la grâce à cause de la « loi du silence ». Ce fut presque le seul cas au Portugal d’une opposition écrite. Remar quons, en passant, que la faculté de théologie de Coïmbre fut la première, après Rome, à créer une chaire de controverse (1664).

Parmi les théologiens portugais, il faut faire une place d’honneur à Jean de Saint-Thomas et au P. Magalhâes. Diogo de Paiva de Andrade a étonné les Pères du concile de Trente par son érudition et sa clarté. Foreiro, théologien du même concile, fut chargé de reviser le missel, d’organiser l’Index librorum prohibitorum et aussi de composer, avec trois autres théologiens, le catéchisme romain.

Le traité sur l’eucharistie du P. Veiga, professeur à l’université de Vilna, est un des plus beaux qu’on ait écrit sur ce sujet. De même pour Gil (Gillius), le traité sur l’essence de Dieu. Casai, célèbre théologien du concile de Trente, auquel appartient la théorie de sacrifice qui a le nom de Lugo ; Osorio, iEgidius Lusitanus, Macedo, Marques, méritent encore d’être relevés. Nous n’avons pas à nous occuper ici de la chaire. Toutefois, quelques sermons (Vieira, p. ex.) sont de vraies pièces théologiques ou exégétiques.

Voici les plus grands théologiens nés au Portugal. Plusieurs de leurs ouvrages furent réimprimés. En cas de réédition, nous mettons un etc. Dans les bibliothèques on trouve des manuscrits qui mériteraient aussi d’être étudiés.

vEgidius Lusitanus (Appresentacâo), O. S. Aug., De immaculata beatie Virginis conceptione, Coïmbre, 1607, in-fol. ; Disputationes de animæ et corporis beatitudine, 3 vol. in-fol., Coïmbre, 1609-1617. Il a écrit aussi De incarnalione divini Verbi, De eucharistia, De sacrificio missæ. Ses Disputationes physicæ et metaphysiese, in-4°, Urgel, 1604, ont été attribuées à tort à Gilles de Rome. — José de Araujo, S. J., Cursus iheologicus, Lisbonne, 1734-1737, 2 vol. in-fol. — Gaspar do Casai, O. S. Aug., Axioma christianorum adversus hæreticos antiquos et modernos, Coïmbre, 1550, in-4°, etc. ; De sacrificio missæ et sacrosancta eucharislise celebralione, Venise, 1563, in-4°, etc. ; De csena et calice Domini, Venise, 1563, in-4°, etc. ; De quadripartita juslitia, Venise, 1565, in-fol., etc. — Antonio Cordeiro, S. J., In præcipua partium D. Thomæ theologiascholastica, Lisbonne, 1716, in-fol. — Francisco de Cristo, O. S. Aug., Prælecliones sive ennarrationes de Verbo incarnaio, Coïmbre, 1564, in-fol. ; In collectanea I libri Magistri Sententiarum, Coïmbre, 1579, in-fol. ; De fide, spe et charitate, Coïmbre, 1586. — Francisco Foreiro, O. P. (en collaboration), Caiechismus ex decreto concilii Tridentini ad parochos, Rome, 1566, in-4°, etc. ; Index librorum prohibitorum. Rome, 1564, etc. — Cristovâo Gil, S. J., De sacra doctrina et essentia alque unitale Dei, 2 vol. Lyon, 1610, in-fol., etc. — Francisco Leitâo, S. J., De hebrœo convicto, Rome, 1693, in-4° ; lmpenetrabilis pontificiæ dignitatis clypœus, Rome, 1695, in-fol. ; Synopsis de Ecclesia militante, Rome, . 1699, in-fol. — Agostinho Lourenço, S. J., Syntagmata theologica, Liège, 1680-1682, 2 vol. in-fol. — Isidoro da Luz, O. SS. Trin., De sacris traditionibus, Paris, 1666, in-4° ; De Ecclesia Dei, Lisbonne, 1667, in-4°. — Francisco de Santo Agostinho de Macédo, d’abord jésuite, puis franciscain, voir son article, t. ix, col. 1461. — Cosme Magalhâes, S. J., Operis hierarchici seu de ecclesiastico principatu libri III, Lyon, 1609, 2 vol. in-4°, etc. — Pedro Magalhâes, O. P., De scientia Dei, Lisbonne, 1661, in-4°, etc. ; De prædestinatione, Lisbonne, 1667. in-4°, etc. ; De voluntate, de prædestinatione, de Trinitate, Lisbonne, 1669, in-4°. — Fernando Mascarenhas, De auxilio divinæ gratiæ ad actus supernaturales, Lisbonne, 1604, in-fol., etc. ; Pro defensione immaculatæ conceplionis, Séville, 1616. — Manuel Marques, S. J.. Dejensio cullus SS. cordis Jesu spectali ut est in se, Venise, 1781, etc. — Diogo Mcnescs, O. S. F., Instilutiones doctrinachristianæ, Manloue, 1546. — Agos

tinho Osôrio, O. S. Aug., De conceptione Virginis immàculatæ, Barcelone, 1618, in-4°, etc. — Jerônimo Osôrio (xvi c siècle), voir son article, t. xi, col. 1655. -Diogo Paiva de Andrade, Orthodoxarwti explicationum libri X : de origine Societatis Jesu, de Suent scriptura, de peccato, de libero arbilrio, de lege et evangelio, de justifleatione et de fl.de, de csena Domini, de confessione, confirmatione et extrema unctione, de veneratione sanctoru’m et imaginibus, de cœlibatu, Venise, 156 1, in-8°, etc. ; Defensio Tridentinee fidei catholicæ et integerrima V libris comprehensa, de generalis concitii auctoritate, de auctoritate sacræ Scripluræ et traditionum, de libris canonieis, de auctoritate vulgatse latines editionis, de peccato originali, de V. Deiparæ conceptione, Lisbonne, 1578, in-8°, etc. — Joâo de Portugal, O. P., De gratia increata et creata, Coïmbre, 1(117, in-fol. — André Ramires, S., 1., Deipara ab originis peccato preservata, Lyon, 1042, in-fol. — Francisco de Sande, S. J., Candidates eborensis ad lauream theol., Evora, 1726. -Joâo de Santo Tomâs, voir son art., t. viii, col. 803 sq.

— Antonio de Sena, O. P., In theologise Summum D. Thomæ, Anvers, 1569, etc. ; 7/î Queestiones disputatas note, Anvers, 1571, in-fol. ; Catena. indicationibus marginalibus, Anvers, 1575, in-fol., etc. — Antonio de Serpa, O. S. F., Eucharistica chronàlogica ab ipso mundo per figuras legis natures depicta et enarrata, Paris, 1648, in-fol. — Manuel da Veiga, s. J., De vero et unico primatu Divi Pétri, Vilna, 1580, in-8°, etc. ; De simplicissima Dei natura et ejus perfectionibus, Vilna, 1581, in-4° ; De pio et in sancta Ecclesia jam inde ab apostolis receptissimum sacrarum imaginum usu ; itemque de sanctorum veneratione et invocatione, s. 1., 1584, in-4°, etc. ; Assertiones theologicse de augustissimo eucharistiæ sacramento, s. 1., 1585, in-4°, etc. ; De distributione eucharistiæ sub altéra tantum vel utraque specie, Vilna, 1586, in-4° ; Evangelica et aposlolica doctrina de divinissimo et tremendo missæ sacrifîcio, Vilna, 1586 ; De vita et miraculis Luthcri, Calvini et Bezæ, Vilna, 1586, in-4° ; Pauli Samosateniani oppugnatio ; ac œternæ Christi generationis vcrœque deitatis defensio, Vienne, 1590, in-fol. ; Quæslioncs selectæ de libertatc Dei et hominis ; de prædestinatione ; de concordia summorum nostri temporis theologorum, Rome, 1639.

Exégèse.

Les travaux bibliques au Portugal ont

commencé, comme partout, par de simples traductions des Livres saints. Parmi ces traducteurs, on compte, au commencement du xv c siècle, le roi Jean I er qui a fait traduire, y travaillant lui-même, les Heures de Notre-Dame, qui comprennent les psaumes. Auparavant on cultivait déjà les études bibliques comme on le voit par la culture biblique de saint Antoine de Lisbonne (Padoue), auquel on attribue la célèbre Interpretatio mijstica in sacram Scripturam, Lyon, 1653. Cependant, c’est aux xvie et xviie siècles que ces études atteignirent à une perfection bien relative encore, étant donné le faible secours qu’on pouvait tirer alors des sciences auxiliaires. Néanmoins, on travaillait assez souvent sur le latin, le grec, l’hébreu, le chaldéen. Si l’on rencontre encore bien des interprétations naïves propres au temps, on y trouve aussi de vraie science. Sont particulièrement estimés Manuel de Sa, Osôrio, Figueirô et Barradas.

Parmi ceux qui cultivèrent l’Écriture sainte on compte quelques rabbins. Isaac Abarbanel, par exemple, né à Lisbonne en 1437, est un des plus remarquables exégètes portugais. Tout en étant ennemi des chrétiens, il a donné à l’exégèse de son temps une impulsion nouvelle par la part qu’il y a faite aux questions d’histoire et de grammaire. Il a écrit en latin et en hébreu de beaux commentaires sur le Pentateuque et sur les Prophètes, qui ont été édités à plusieurs reprises. On le met de pair avec Maimonide et quelquefois au-dessus (Bayle).

Un étranger spécialisé dans les études bibliques, Fernandez de Castro, directeur de la Revista espanola île rstudios biblicos, étudiant de plus près les exégètes portugais, dit qu’on peut « voir avec clarté comment beaucoup de < nouveautés » actuelles qui passent pour des credos de l’exégèse ou pour des théories originales, m’t rouvent exposées avec une anticipation de plusieurs siècles par les exégètes du Portugal » (Biblos, t. iv, 192.S, j). 027).

Pedro do Amaral, S. J., Canlicum Marianum, h. e. Magnificat litteralibus pariter ac mysticis illustrutionibus investigation, Fvora, 1709, in-4°. — Oleaster Jerônimo Azambuja, O. P., Commentaria in Genesim, Lisbonne, 1556, in-fol., etc. ; In Exodum, ibid., 1557, in-fol., etc. ; In Leviticum, ibid., 1557, in-fol., etc. : Hebraismi et canones pro intellectu sacrée ScripturaL Lyon, 1566, etc. — Gregôrio Baptista, O. S. F., Annotationes in cap. xii evangelii Joannis, Coïmbre, 1621, in-fol. — Sebastiâo Barradas, S. J., Commentaria in concordiam et historiam evangelicam, 4 vol. in-fol., Coïmbre, 1599, 1604, 1611, etc. ; Itinerarium filiorum Israël ex JEggpto in terram repromissionis, Lyon. 1620, in-fol., etc. — Diogo Carlos, O. S. F., In psalmum L commentarii, Mantoue, 1603, in-fol. — Luis da Cruz, S. J.. In Davidis psalmum cl. Ingolstadt, 1697, in-12, etc. — Diogo Estella, O. S. F., In evangelium Lucie, 2 vol. in-fol., Alcalâ, 1578, éd. condamnée ; éd. corrigées et estimées : Venise, 1582, etc. — Antonio Fernandes, S. J., Comment, in visiones Vet. Testamenti, Lyon, 1627, in-fol. — Bento Fernandes, S. J., Commentariorum atque observationum moralium in Genesim, 3 vol., in-fol., Lyon, 1018, 1621, 1627, etc. — Pedro de Figueirô, Comm. in lamenlationes Jeremiæ prophétie et in Malachiam prophetam, Lyon, 1598, in-8°, etc. ; Comm. in xv priores psalmos, Lyon, 1616, in-fol. : Comm. in XII prophetas minores, Lyon, 1616, in-fol. — Antonio Fonseca, O. P., Introduclio et annotationes marginales in comm. Thomas deVio Cajelani in Pentateuchum, Paris, 1539, in-fol. — Francisco Foreiro, O. P., Isaiæ prophétie vêtus et nova ex hebraico versio cum commentario, in quo utriusque ratio redditur, Venise, 1563, in-fol.-, etc. — Joâo Freire, S. J., Comm. in librum Judicum, Lisbonne, 1604, in-4°, etc. — Diogo Lopes, S. J., Harmonia Scripluræ divinæ, Lisbonne, 1640, in-fol., etc.

— Gregôrio Lopes, Expticaciôn dei Apocalipsis, Madrid, 1678. — Francisco da Piedade Maciel, O. P., Expositiones selectœ… in totum historialem utriusque sacræ Paginæ textum, Naples, 1636, in-fol. — Antonio da Madré de Deus, O. S. Paul., Apis Libani seu com. mentaria litleralia et moralia in Proverbia, 3 vol. Lyon, 1686, 1695, 1698, etc. — Cosme de Magalhâes, S. J., Comm. in canlicum primum Mosis, Lyon, 1609, in-4° ; Epistolæ très beati Pauli aposloli quæ pontificiæ vocari soient commentariis illuslrantur ; elles se trouvent dans l’ouvrage de théologie Operis hierarchici ; In sacrant Josue historiam, 2 vol. in-fol., Tournon, 1612 ; In Mosis cantica et benedictiones patriarcharum, Lyon, 1619, in-fol. ; In sacrani Judicum historiam expla nationes et annotationes morales, Lyon, 1626, in-fol. - Bartolomeu dos Màrtires, O. P., Annotationes in Davidicos psalmos, publiées à Rome avec d’autres ouvrages du même auteur, 2 vol. in-fol., 1734-1735. — Francisco de Mendonça, S. J., Commentariorum ac discursuum moralium in regum libros, 3 vol. in-fol., Coïmbre, 1621 ; Lisbonne, 1627 ; Lyon, 1622-1631, etc.

— Jerônimo Osôrio, In epistolam Pauli ad Romanos, Paraphrasis in Job, Paraphrasis in psalmos, Comm. in parabolas Salomonis, Anvers, 1596 ; Paraphrasis in Isaiam, Cologne, 1578, etc. ; In Oseam, in Zachariam, Cologne, 1584 ; In Joannis evangelium orationes XXI, Cologne, 1584. Tous ces ouvrages ont été réunis dans un seul vol. (le ive) de l’édition de 1692, à Rome, en 4 vol. in-fol. — Raltazar Pais, O. SS. Trin., Comm. in

epistolam beati Jacobi apostoli, Lyon, ltilT. iu-fol., etc. ; Comm. in cantieum Moysis, Lisbonne, L618, in-fol., etc. :

//i cantieum « Audite, cœli. qute loquor », 2 vol. in-fol., Lisbonne, 1620 ; In cantieum Ezechise, ibid., 1622, in-fol. — Pantaleâo de Aveiro, O. S. F., Itinerario da Terra santa c suas particularidades, Lisbonne, 1593, in-l°. etc. — Joâo de Paiva, Doctrinale sacra’Seriptune, omnes iltius sensus tum lilerales tum myslicos, necnon eanoncs h. e. régulas inlerpretandi ac intelligendi ss. literas, phrases pnvterea modosque ac versiones II. 23 complectens, Coïmbre, 1631, in-fol. — Heitor l’inlo, O. S. Ilieron., // ! Isaiam prophelam comm., Lyon, 1561, in-fol., etc. ; In Ezechielan, Salamanque, in-fol., etc. ; In dii’iim l’atem Danielem. Coïmbre, 1582, in-fol., etc. ; In Danielem, lamentationes Jeremiæ et Nahum, Cologne, 15, s : 2. in-fol. — André Pinto Ramires, S. J., Cantieum canticorum Salomonis, Lyon, 1642, in-fol. : Vtriusque principum politices parallela justæ et iniquee ad c. xvi Isaise, ibicl., 1648, in-fol. ; Sacræ Scripturæ selecta, ibicl., 1048, in-fol. ; In epistolas Christi Domini ad seplem episcopos Asiæ, qux in Apocalypsi continentur. 1652, in-fol. — Manuel de Sa, S. J., Scholia in quatuor evangelia, Anvers, 1596, in-4°, etc. ; Notationes in totam Scripturam sacrum, quibus omnia fere loca difficilia breinssime explicantur ; tum varia 1 ex hebrœo, chaldœo et græco Iccliones indicantur, ibid., 1598, in-fol., etc. ; ces Xolaliones sont insérées dans la Hiblia Magna de La Haye, Paris, 1643 : celles sur l’Ecclésiastique sont dans le Cursus Scripturæ sacræ de Migne t. xvii, col. 677-972. — Francisco Sanches, O. S. B., In Ecclesiaslen commentarium cum concordia vulgatæ edilionis et hebraici textus, Barcelone, 1619, in-4°. — Luis de Sâo Francisco, O. S. B., Globus canonum et arcanorum linguæ sanctæ et div. Scripturæ, Rome, 1586, in-4°. — Francisco de Jésus Maria Sarmento, O. S., Historia evangelica, 8 vol. in-4°, Lisbonne, 17771778 ; Historia bibliect em latime português, com notas comentâriose reflexôes illuslrativas, 44 vol. in-4°, ibid., 1778 sq. : Tesouro biblico ou Dicionârio histôrico etimolôgico e biogrâfico da sagrada Escrilura, ibid., 1785, in-4°. — Antonio Silveira, O. SS. Trin., Discordia concors sacræ Scripturæ (Pent. Jos. Judic. Euth), Lisbonne, 1738, in-4°. — Joâo da Silveira, O. Carm., Comm. in lexlum evangelicum, 6 vol. in-fol., Lisbonne-Lyon, 1640-1672, etc. : Comm. in Apocahjpsim, t. i, Lyon, 1603 : t. ii, Angers, 1668, etc. ; In Acta apostolorum, Lyon, 1681, in-fol., etc. — Diogo Soares, O. S. F., Cosmop. in Genesim, Nantes, 1585, in-4°, etc. —.Joâo Soares, O. S. Aug., In Matthœum, Coïmbre, 1502. in-fol., etc. ; In evang. Muni, ibid., 1566, in-fol. ; 7/î evang. Lucæ, ibid., 1574, in-fol. — Luis de Sotomaior, O. P., Cantici canticorum Salomonis interpretatio, Lisbonne, 1599, in-fol., etc. ; Ad Cantic. canticorum notæ posteriores et breviores, Paris, 1611, in-4° ; Ccmm. ad priorem et posleriorem Pauli apostoli epistolam ad Timotheum et in epistolam ad Titum, ibid., 1611. — Sebastiâo Toscano, O. S. Aug., In Jonam, Venise, 1573. — Pedro da Yeiga, O. S. Aug., Declaraciôn de los siele psalmos penitenciates, Alcala, 1599, etc. — Tomâs da Yeiga (non pas da Beira), O. S. F., Considérâmes literaise marais sobre Jeremias, Lisbonne, 1636, in- 1°. - Tiras Viegas, S..1., Comm. in Apocahjpsim, Evora, 1601, in-fol., el onze édit. en seize ans. — Crisôstomo Visitaçâo, O. Cist., De verbis Dominœ… ad Angelum et Elisabeth ; …ail l’ilium in lemplo, in nuptiis, et ministros in nuptiis, 2 vol. in-fol., Venise, 1600.

Théologie ascétique et mystique.

Aux siècles

classiques des sciences sacrées, au Portugal, on a constaté aussi un mouvement ascétique et mystique qui ne manque point d’originalité. Dés les xiv* et XVe siècles, on lisait les auteurs étrangers ; et au xiv « (et même an xv pour quelques ouvrages), on traduisit tes grands mystiques du Me. en Age : Tailler, saint Bonavenlure,

a Kenipis, Gerson, etc. Quand ou a commencé à publier

ce lurent les ordres religieux qui fournirent les principaux ailleurs, inutile de le dire, avec les tendances de leur ordre. De là une certaine variété d’allure.

In des caractères de la théologie mystique portugaise est l’absence de l’esprit didactique, que l’on remarque ailleurs, par exemple chez sainte Thérèse et dans saint Jean de la Croix. La mystique portugaise est plutôt expérimentale ; du moins c’est la tendance la plus marquée. Cette expérience mystique trouva sa plus haute expression dans l’ermite de Saint-Augustin, Thomas (Tome) de.lésus.

Tome de Paiva de Andrade, frère de Diogo de Paiva de Andrade, le théologien du concile de Trente, est plus connu sous son nom religieux : Thomas de Jésus. Il a publié plusieurs ouvrages. Le principal, Trabalhos de Jésus, est aussi le chef-d’œuvre de toute la théologie mystique portugaise. Il l’a composé dans les cachots du Maroc. Traduit dans les principales langues, cet ouvrage est le plus beau livre qu’on ait jamais écrit sur les souffrances du Christ. On y lit des passages où les accents d’amour pour le Christ humilié et souffrant prennent des envols tellement lyriques et même tragiques, qu’on ne peut les lire sans en être ému jusqu’aux larmes.

Antonio das Chagas est aussi un grand mystique. Son amour passionné pour Dieu lui arrache parfois des paroles d’une sublime beauté. Manuel Bernardes se distingue par la suavité de son amour qui nous fait aimer et l’auteur et Dieu. Heitor Pinto et Diogo Monteiro méritent encore d’être signalés. Le premier décrit la vie chrétienne avec une bonne grâce qui la rend aimable ; le second met dans ses écrits les principes solides qui découlent de l’ascétique des Exercices de saint Ignace et de la spiritualité de la Compagnie de Jésus.

Tous les grands auteurs mystiques ou ascétiques du Portugal marquent aussi parmi les grands classiques de la langue portugaise. De là vient que leur influence n’est pas totalement périmée aujourd’hui.

Antonio Alvare’s, O. S. F., Silva espirilual, 3 vol. in-4°, Salamanque, 1590-1594, etc. — Francisco Anunciaçâo, O. S. Aug., Vindicias da virtudee escarmenlo de viciosos, 3 vol. in-8°, Lisbonne, 1725, 1725, 1727. Amador Arrais, O. Carm., Diulogos, Coïmbre, 1589, in-4°, etc. — Manuel Bernardes, Orat., Exercicios espiriluais, 2 vol. in-4°, Lisbonne, 1686, etc. ; Luze Calor, ibid., 1696, in-4°, etc. ; Os ûltimos fins do homem, ibid., 1728, in-4°, etc. ; Estimulos do amor divino, ibid. ; Estimulos prâticos para seguir o beme fugir o mal, ibid.. 1730, etc. ; Tratados vârios, 2 vol. in-4°, ibid., 1737, etc. L’auteur a laissé aussi quelques volumes de sermons et d’agrément spirituels (Nova floresta). — LuisBrandâo S. J. Meditaçôes sobre a historia do sagrado evangelho para todos os (lias do ano, 4 vol. in-4°, Lisbonne, 16791685. — Fernando Caldeira. O. S. F. Paul., Mislica teologia y discriciôn de espiritus, in-16, Yalencia, 1665. - Joâo Baptista de Castro. Epistola ascetica, Lisbonne, 1735, in-8° ; Afliçào confortada dirigida à virtude da paciência, ibid., 1738, in-8°. — Antonio das Chagas, O. S. F., Obras espirituais, 1 vol. in-8°, Lisbonne, 168 I : 2 vol. in-4°, 1701, etc. : Cartas espirituais, ibid.. 16841687, etc. En outre, il a écrit quelques volumes <c sermons, de poésies et même un roman. — Crislôvào da Costa, Tratadoen loorde las mujeres y de la castidad, etc, Venise, 1592, in-4° ; Tratado en contra y pro de /" vida solitaria, ibid., 1592, in- 1°. — Francisco de Cristo, O. S. Aug., Incitamentum amoris erga Deiim, Coïmbre, 1551). in-fol. — Afonso da CruL. O. Cist.. Espelho de perfeiçào, Lisbonne. 1010. in-<S" ; Espelho de religiosos, ibid., 1022, in- 1°. Antonio, O. Carm.. Directorium mysticum seu Cursus théologies mystico scholasticæ, 2 vol. in-fol., Séville, 1724, etc. La l"éd. a Lyon, L697.

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    1. PORTUGAL##


PORTUGAL. SCIENCES SACREES, LA MORALE

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— Diogo de Estela, O. S. F., De la vanidad de ! mundb, Salamanque, 1574, in-8°, etc. ; Meditaciones deootisi mas del amor de Dios, ibid., 1578, in-8° ; Desprecio del mundo, 3 vol. in-8°, Lisbonne, 1584, etc. — Manuel Fernandes, S. J., Aima instrulda na doutrinae vida

cristà, 3 vol. in-fol., Lisbonne, 1687, 1690, 1699. -Joào Fonseca, S. J., Norle espiritual da vida cristà, Coïmbre, 1687, in-8°, etc. ; Espelho de pénitentes, Evora, 1687, in-8° ; Escola da doutrina cristà, ibid., 1688, in-4°, etc. ; Instruçào espiritual, Lisbonne, 1689, in-8° ; Alivio de queixosos, ibid., 1689, in-8° ; Antidoto da aima, ibid., 1690, in-8° ; Silva moral, ibid., 1696, in-4° ; Satisfacçào de agravos, Evora, 170(1, in 1°. Alexandre de Gusmâo, S. J., Medilaçôes para todos os dias da Semana pelos exercicios das polências da aima, Lisbonne, 16^9, in-8° ; Eleiçào entre o beme o mal, ibid., 1720, in-8° ; Escola de Belém, Jésus nascido no presépio, Evora, 1678, in-4°, etc. Gusmâo est l’auteur de la fameuse Histôria do predestinado peregrinoe seu irmào precito, et d’autres ouvrages ascétiques de moindre importance. — Tome de Jésus, O. S. Aug., Trabalhos de Jésus, 2 vol. in-8°, Lisbonne, 16021609, etc. ; Oratorio sacro de soliloquios de amor divino, Madrid, 1628, in-8° ; Fiel despertador de exercicios quotidianos, Lisbonne, 1636 ; De oratione dominica, Anvers, 1623, in-4° ; Praxis veree. fldei qua justus vivit, Cologne, 1629, in-12. — Gaspar de Leào, Tratado espiritual para o sacerdote quando diz missae para os ouvintes, Lisbonne, 1558, in-18 ; Compèndio espiritual da vida cristà, Goa, 1561, in-12 ; Desengano de perdidos, ibid., 1573, in-4°. — Bartolomeu dos Mârtires, O. P., Compendium spiritualis doctrime, Lisbonne, 1582, in-8°, etc. ; Stimulus pastorum… de vita et moribus episcoporum aliorumque prælatorum, Rome, 1556, publié par saint Charles Borromée, plusieurs éd. — Diogo Monteiro, S. J.. Arle de orar, Coïmbre, 1630, in-4°, etc. ; Devoto cxercicio da paixào de Cristo, ibid., 1638, in-8° ; Aleditaçôes dos atributos divinos, Rome, 1671, in-8°, etc.

— Antonio Pereira, S. J., O estudante de Jésus cruciflcado, Bombaim, 1860, in-12 ; O sacerdote santificado pelos exercicios espiriluais… dislribuidos para oito dias de retiro, Goa, 1861, in-8° ; O ano litùrgico das feslas, histôrica, dogmalicae asceticamente exposlo, 5 vol. in-8°, Goa ; Pius sacerdos a sacrosancto missæ sacriflcio, ibid., 1865, in-16. Il a écrit d’autres ouvrages de moindre importance. — Heitor Pinto, O. S. Hier., Imagem da vida cristà, 2 vol. in-8°, Coïmbre, 1563 ; Lisbonne, 1572, etc. — Lourenço Portel, O. S. F., Exhortalioncs monasticœ… accesserunt tractatus de scrupulis, Lisbonne, 1617, etc. — Afonso dos Prazeres, O. S. B., Maximas espirituaise direclivas para instruçào mistica dos virtuosos, 2 vol. in-8°, 1737, etc. — Bartolomeu do Quental, Orat., Medilaçôes da infancia. .. da paixào… da ressureiçào de Cristo, 3 vol. in-8°, Lisbonne, 1666, 1675, 1683, etc. ; Meditaçôes das domingas do ano, 3 vol. in-8°, ibid., 1696, 1696, 1699, etc. Il a laissé aussi deux volumes de sermons. — Agostinho de Santa Maria, O. S. Aug., Adeodato contemplative), Lisbonne, 1713, in-4° ; Célestee devota Filoteia, ibid., 1727. in-4°. — Inàcio Santa Maria, O. S. Aug., Turris salutis… in qua traduntur industriæ spiritualis militi ; r contra animas hosles, Venise, 1630, in-4° ; Propugnaculum contra vitia, sive Turris altéra pars, Rome, 1638, in-4° ; Preparazione al ben morire, Fermo, 1646, in-16 ; Compunzione del cuore, Milan, 1654, in-4°.

— Antonio Sào Bernardino, O. S. F., Caminho do céu descoberto aos viadores da terra, Londres, 1665, in-12.

— Sebastiào Toscano, O. S. Aug., Mistica leologia, na quai se mostra o verdadeiro caminho para subir ao céu conforme a todos os estados da vida humana, Lisbonne, 1568, in-8°. — Antonio de Vasconcelos, S. J., Tratado do Anjo da guarda, 2 vol. in-4°, Evora, 1621 ; Lisbonne 1622 ; on y trouve les trois Soliloquios duma aima com

Deus. — Alvaro Torrcs, O. S. Hier., Dialogo espiritual ; Coloquio deum peregrino, onde the ensina comoe onde se ha-de achar a Deus, Lisbonne, 1578, in-8°. On l’a attribué à Gaspar de Leào.

Théologie morale et droit canon.

Le premier

ouvrage portugais de morale fut le Leal conselheiro (le « Conseiller loyal » ) par le roi Duarte (t en 1439). Saint Martin de Braga avait écrit au VIe’siècle la Formula vitse honestæ et d’autres ouvrages sur la colère, la jactance, l’orgueil et l’humilité, mais c’était avant la création du Portugal actuel (voir son article). Le Leal conselheiro est en apparence un traité de philosophie morale ; pourtant, on y voit tant de citations de l’Écriture sainte, des Collationes de Cassicn et aussi d’autres théologiens tels que Hugues de SaintVictor, qu’au fond il s’agit bien d’un livre de théologie morale. Il y a même un passage sur la liberté de l’Église qui ne manque pas d’originalité.

Le frère du roi Duarte, l’infant don Pedro, a laissé aussi un traité de morale, le Livro da virtuosa benfeiloria. Ce « livre du bien-faire vertueux » fut écrit d’après les œuvres de Sénèque. On y trouve de nombreuses citations d’Aristote, répandu au Portugal par les juifs qui utilisaient les traductions arabes d’Avicenne et d’Averroès. Mais il y a aussi d’autres citations de saint Thomas et ce sont même les plus nombreuses. Ainsi, quand le roi Jean II prit la résolution de confier à Cataldo, de Sicile, l’éducation de son fils Jorge, il lui recommanda de ne pas expliquer l’Éthique d’Aristote sans la faire accompagner des commentaires de saint Thomas. Voici la réponse de Cataldo : Nunc autem inter quædam alia scribis : ut in exponendo illo divuni Thomam omnino sequamur quod nos et studio fecimus semper a primis lectionibus et accurate. Cenâculo-Cuidados litterarios, Lisbonne, 1791, p. 220.

Cependant, cette influence n’était pas exclusive. A la fin du traité sur la Pénitence de Lopes Rebelo (xve siècle) on peut lire ces mots : Explicit tractatus inlilulalus : « Fructus pœnitentiæ » editus et compilatus per doctissimum virum magistrum Jacobum Lupi Rebello, in artibus magislrum, et sacras theologiæ buchalaurium benemeritum in quo conlinentur propositiones perutiles ad menlem Scoti, et aliorum sacrorum doctorum de isla materia loquentium (Paris, 1495).

Quels étaient ces docteurs ? Le même Cataldo écrivait à son cousin, François Parisius, que, dans l’enseignement de la morale à son royal élève, il n’oubliait ni saint Augustin, ni saint Jérôme : Quædam Augustini et Hieronimi moralia interponendo. On voit par les écrits de l’époque que les plus notables Pères et docteurs de l’Église étaient cités suivant les préférences des divers auteurs.

Pour ce qui est de la querelle du probabilisme, aussi bien que pour celle De auxiliis, le Portugal ne fut pas un terrain très propice. Chacun mettait dans ses livres l’opinion qu’il regardait comme la meilleure, sans trop se mêler des opinions des autres ou au moins sans prétendre infliger à qui ne pensait pas comme lui une censure théologique. En général, les auteurs portugais étaient probabilistes, même Jean de Saint-Thomas, celui-ci avec beaucoup de modération. Quelquefois, on met Fernâo Rebelo parmi les antiprobabilistes. De fait, il fut équiprobabiliste, même avant la querelle du probabilisme. Antonio do Espirito Santo est peut-être un peu trop large dans les questions morales. Il faut aussi mettre en relief Pegas, Portel, Fagundes et Rodrigues, un des plus grands moralistes et canonistes de son temps. On envoya d’Espagne à Rome une dénonciation de Baiïes contre les Aphorismes du P. Sa, qui comptèrent en peu de temps 15 éditions. Ils furent très estimés surtout dans les éditions données par l’auteur lui-même (1600 sq.).

On pourrait insérer le De justifia et de jure, de Molina

parmi les traités de théologie morale venus du Portugal, pour les mêmes raisons que nous avons eues de cataloguer la Concordia parmi les ouvrages portugais. C’est peut-être le cas inverse en ce qui touche le P. Henriques, qui, étant né au Portugal, a enseigné en Espagne (Cordoue et Salamanque). Il y a subi une double influence : une aversion assez prononcée contre la théologie des jésuites et particulièrement celle de Suarez et un certain césarisine philippîen. De son livre, Clans Ecclesiæ (Salamanque, 1593), brûlé par ordre du nonce à Madrid, n’échappèrent que quelques exemplaires. Sa Summa théologien, par ailleurs très estimée, a dû aussi être condamnée donec emendetur. Ce fut plutôt parce que l’auteur admettait la confession par lettre (la confession, et non l’absolution).

En ce qui concerne les canonistes, il y en a eu quelques-uns imbus d’un régalisme farouche, comme Pereira de Castro, au temps des Philippes, et Pereira de Figueiredo un oratorien épris de jansénisme au temps de Pombal. Le premier a écrit De manu regia et le second Analyse de profissào da fé do sanlo Padre Pio IV, la Tentativa theologica et la Demonstraçào theologica. Tous ces ouvrages ont été condamnés par Rome. Olivae Sousa a vu aussi son traité De foro Ecclesise condamné donec corrigatur. Malgré ces défaillances, les canonistes portugais se sont tenus en général dans de justes limites. Et ils sont nombreux. Le Portugal a eu même la gloire d’avoir produit Agostinho Barbosa, un des plus importants canonistes de l’Église et le plus grand de la chrétienté à son époque (xviie siècle). Il était probabiliste.

Voici les ouvrages les plus remarquables des moralistes et canonistes du Portugal, exception faite pour ceux de Molina dont nous avons suffisamment parlé :

Sebastiào Abreu, S. J., Institutio parochi seu spéculum parochorum in quo tum parochi tum omnes animanun curam exereentes videbunt obligaliones muneris sui, et methodum ad eas rite adimplendas, Evora, 1659, in-fol., etc. — Afonso-Alvares Guerreiro, Thésaurus christianæ religionis, Venise, 1 559, in-fol., etc. ; De administration justifiée, Naples, 1593 ; De modo et online generalis concilii celebrandi, ibid., 1545, in-4° ; De bello justoel injuslo, ibid., 1543, in-4°. — Agostinho Barbosa, Remissiones doctorum in varia loca concilii Tridentini, Lisbonne, 1618, in-4°, etc. ; Remissiones doctorum de dictionibus et clausulis, Rome, 1621, in-4° ; De offtcio et potestate episcopi, ibid., 1623, in-fol., etc. ; Formularium episcopale, Cologne, 1631, in-4°, etc. ; Variæ juris tractationes, Lyon, 1631, in-fol., etc. ; De ofjïcio et potestate parochi, Rome, 1632, in-fol., etc. ; De canonicis et dignilalibus aliis, ibid., 1632, in-4° ; De jure ecclesiastico universo, Lyon, 1634, in-fol., etc. ; Praxis exigendi pensiones contra calumniantes, Barcelone, 1635, in-fol., etc. ; Collertanea bullarii aliarumi’e summorum ponli/icum constitutionum nec non præcipuarum decisionum, quæ ab Aposlolica Sede ac S. Congreg., usque adannum 1633 emanarunt, Lyon, 1634, in-4° ; le même ouvrage a eu plusieurs éditions avec le titre : Summa aposlolicarum decisionum, Lyon, 1645, in-fol., etc. ; Collectanea doctorum qui in suis operibus varia loca conc. Tridenlini incidenter tractarunt, Lyon, 1 634, in-fol., etc. ; Collectanea doctorum lam veterum quam recenliorum in jus pontificium universum, 6 vol. in-fol. : 4 à Rome, 1626 ; 1 à Lyon, 1650 ; 1 à Venise, 1726, etc. ; Selectæ juris universi interpretatione.s addendæ colleclaneis doctorum super quinque priores Decretalium libros, Rome, 1626, in-fol., etc. Il a laissé d’autres ouvrages sur le droit civil. — Luis de Beja, O. S. Aug., Drrisiones casuum conscieniise, Bologne, 1582, in-4°. — Luis Cerqueira, S. J., Monnaie ad sacramenta mi/iistranda. Xangasaky (Japon), 1605, in-4°. — Antonio Cordeiro, S. J., Resoluçôes leojusristicas, Lisbonne, 1718, in-fol. — Manuel Cordeiro, S. J., De obligationi bus clericorum sœculurium et regularium, Lisbonne. L646, in-fol. - Luis da Cruz, O. S. F., Disputât, morales in bullas apostolicas crucialas, Lyon, 1634, in-4°. Rodrigo da Cunha, De confessariis sollicitan tibus mulieres in confessionc, Benavente, 1611, in- 1° ; Explicaçào dos jubileus, 1620, in-4°. — Antonio do Espirito Santo, O. Carm., Dircctorium regularium, Lyon, 1661, in-fol. ; Dircctorium confessariorum, 2 vol. in-fol., Lyon, 1668-1671 ; Consulta varia theologica juridica, Lyon, 1671, in-fol. — Estèvâo Fagundes, S. J., Traclalus in quinque Ecclesiæ præcepta, Lyon, 1625. in-fol., etc. ; In præcepta Decalogi, 2 vol. in-fol., Lyon, 1640, etc. ; De justitia et contractibus, ibid., 1641, in-fol.

— Temudo Fonseca, Decisiones senatus archiepiscopalis Ulyssiponensis, 4 vol. in-fol., Lisbonne, 1643, 1644, 1650, 1729, etc. — Joâo-Baptista Fragoso, S..1., Regimen reipublicæ christianæ, ex sacra theologia et ex ulroque jure, 3 vol., Lyon, 1641, 1648, 1652, etc. — Henrique Henriques, S. J., Summa theologiæ moralis, 2 vol. in-fol., Salamanque, 1591-1593, etc. — Mateus Leitâo, De conscientia vera, Paris, 1652, in-12. — Gomes de Lisboa, O. S. F., Annolaliones sex mille et oclingenta in Sunuham Moralem Astesani, Venise, 1519. — Diogo Lopes Rebelo, Tractatus qui dicitur Fructus sacramenti pœnitenliæ, Paris, 1495, in-8°, etc.

— Isidoro da Luz, O. SS. Trin., Disputaliones de actibus humanis, Paris, 1659, in-fol. — Manuel Mascarenhas, S. J., De sacramentis in génère, baptismo, confirmatione, eucharistia, nec non et sacrificio missæ, Lyon, 1656, etc. — Manuel Monteiro, Orat., Jerarchia episcopal, Lisbonne, 1746, in-fol. — Antonio Fernandes de Moura, Examen theologiæ moralis, Braga, 1613, in-4°, etc. ; Compendio morale resoluçôes de casos de consciencia, Porto, 1625, in-8°. — Luis Nogueira, S. J., Exposilio bullas cruciatæ, Cologne, 1691, in-fol., etc. ; Quæstiones singulares, expérimentales et praclicæ, Coïmbre, 1698, in-fol., etc. — Joào Nunes Varela. Opusculo curial (De matrimonio], Lisbonne, 1751, in-4°.

— Feliciano Olivae Sousa, Tractatus de foro Ecclesiæ materiam utriusque potestatis spiritualis scilicet et temporalis principaliter respiciens, 2 vol., Coïmbre, 16481650, etc. — Afonso-Peres Pacheco, Orat., Apolecla utriusque juris, Roncioloni, 1657, in-4°, etc. — Manuel-Alvares Pêgas, Tractatus de competentiis inter archiepiscopos, episcopos et nuntium… de foro etiam exemptorum et ubi convenire debeant, Lyon, 1675, in-fol., etc. ; Resolutiones foreuses practicabiles in quibus multa quæ in ulroque foro quotidie versantur, Lisbonne, 1668, infol. , etc. ; Opusculum de alternativa beneficiorum provisione sede papali plena, ibid., 1697, in-fol., etc. Il a laissé d’autres ouvrages de jurisprudence civile. -Bento Pereira, S. J., Promptuarium juridicum… cirai universum jus pontificium, impériale ac regium, Lisbonne, 1664, in-fol., etc. ; Elucidarium sacræ théologies moralis et juris utriusque, ibid., 1668, in-fol., etc. ; Promptuarium theologicum morale secundum jus commune et Lusilanum, 2 vol. in-fol., ibid., 1671-1676. — Manuel Pereira, S. J., De restitutione, 2 vol. in-fol., Lisbonne, 1724, etc. — Lourenço Portel, O. S. F., Dubia regularia, Lisbonne, 1618, in-4°, etc. ; Responsiones, casuum moralium, 2 vol. in-4°, Lisbonne. 16181629 ; De triplici volo solemni, ibid., 1624, in- 1° : Explicaçào dos casos reservados, ibid., 1618, in-4°, etc. -Bodrigo do Porto, O. S. F., Manua ! de confessorese pénitentes, Coïmbre, 1549, etc. Après celui-ci, Martin de Azpilcueta Navarro, en a composé un autre plus développé, mais avec le même titre, Coïmbre, 1560. -Afonso de Portugal, Tractatus pcrutilis de indulgentiis, sans date d’impression, mais avant 1522, l’année de la mort de l’auteur. — Fernâo Rebelo, S. J., De obliga tionibus justiliæ, religionis et caritatis, Lyon, 1608, in-fol., etc. — Manuel Rodrigues, <>. s. F., Quæstiones regularium et canonicorum, 3 vol. in fol., Salamanque, 2 : i : i

PORTUGAL — POSIUS (ANTOINE)

litiiiî

1598, 1000, 1602, etc. ; Explication de la bula de la cruzada y de la clausula de los jubileos, Alcala, 1589, in-4°, etc. ; Suma dos casos de consciência, Barcelone, 1596, in-4°, etc.— Manuel de Sa, S. J., Aphorismi confessariorum ex dodorum sententiis collecti, Venise, 1596, in-12, etc. — Angelo Santa Maria, (). Cann., Brcviarii moralis carmelitani tomi v, Lisbonne, 1734-1738.

— Inâcio Santa Maria, O. S. Aug., Resolutiones morales pro’statu religiosi, Coïmbre, 1728, in-4°. — Inâcio de Sâo Cælano, O. Carm., Compendio de theologia moral evangélica, 6 vol. in-8°, Lisbonne, 1772, etc. — Francisco Soares Lusilanus, S. J., De virtute et sacramento pœnitentiæ, Evora, 1671, in-fol. — Manuel Lourenço Soares, Compendium de sacramento matrimonii, Lisbonne, 1621, in-8°, etc. ; Brève recopilaçâo de casos reservados, ibid., 1638, etc. ; Principiose definiçôes de toda a teologia moral, ibid., 1642, in-8°, etc. — Joâo Sobrinho, O. Carm., ’De justifia commiilativa et arte eampsoria et alearum ludo, Paris, 1496, in-8°. — Francisco Valente, S. J., Concordia juris pontifiai cum cœsareo, Paris, 1654, in-fol.

Conclusion.

Le Portugal s’est fait, dans le

passé, une place assez enviable dans les sciences sacrées. Il fut même plein de gloire à certains moments. Certes, on pouvait remarquer déjà, au commencement du xviiie siècle, l’affaiblissement théologique qui suivit partout la décadence de la scolastique. Toutefois, les sciences sacrées se maintinrent relativement vivantes.

Mais, après la réforme imposée à l’université de Coïmbre par Pombal, ce fut presque un effondrement total. La Compagnie de Jésus dut partir et ce fut bientôt le tour des autres ordres. Or, quand les ordres religieux sont chassés ou persécutés, les études théologiques ne sont pas en progression. On a recommencé à vivre de l’étranger, comme avant le xve siècle. Quelques traités plutôt scolaires ou de vulgarisation attirent seuls, de temps à autre, l’attention.

En exégèse, on ne trouve à peu près que des traductions bibliques plus ou moins bonnes. Les calvinistes hollandais ont propagé aux Indes, là où l’on parlait encore le portugais, la traduction de Joâo Ferreira de Almeida, imprimée aux Pays-Bas en 1681. Plus remarquable est la Biblia sagrada (Lisbonne, 1772-1782), rééditée par Santos Farinha (Lisbonne, 1902). On trouve encore les ouvrages de Sarmento, que nous avons jugé cligne d’être placé parmi les bons écrivains bibliques portugais. Quelques noms plus récents : Santana, Lourenço, Matos Soares, Fonseca, celui-ci directeur à Rome de la revue biblique Verbum Domini.

En théologie morale et droit canonique, on peut citer parmi les modernes : Abûndio, Cameiro, Pinto, Sousa Monteiro, Lima Vidal, Coelho da Silva, Matoso. Les Acla et décréta du concile plénier du Portugal, tenu à Lisbonne en 1920, sont une heureuse codification des principaux éléments du droit ecclésiastique portugais.

En théologie dogmatique, en dehors de quelques noms de valeur : Nunes (Institutiones theologise fundamentalis, 3e éd., Coïmbre, 1897) et Madureira (Institutiones theologise dogmatiese specialis, 3 vol., ibid., 1885), il n’y a pas grand’chose. Lé P. Santana s’est fait un nom dans la théologie polémique. Une Revisla de theologia a réussi à grand’peine à sortir douze numéros. La même aventure est arrivée à la Revisla de sciencias ecclesiaslicas, organe du canoniste Sousa Monteiro. En 1910, la faculté de théologie de l’université de Coïmbre fut supprimée. Et le marasme est devenu encore plus profond. Les conditions assez précaires, au point de vue financier, ou sous le rapport de la tranquillité, où vivent la plupart des séminaires ne sont point propices aux fortes études théologiques. Le renouveau catholique actuel n’est pas encore arrivé à se faire sentir vraiment sur le terrain des sciences sacrées. On ne voit guère que quelques articles et conférences ou encore certaines thèses de doctorat parfois remarquables (Castro, Salgueiro, Pereira, etc.)

soutenues aux facultés étrangères. Pour le moment, on fonde de grands espoirs sur la création d’une faculté catholique dont on annonce la création à Lisbonne ou ailleurs.

I. Fortunato de Almeida, Historia du Igreja em Portugal, 4 vol., Coïmbre, 1910-192 : 5 ;.1. Augusto Ferreira, Memârias

para a historia dum scisma (1832-1842), Braga, 1916 ; (lama Barros, Historia da administraçâo pûblica em Portugal nos séculos XII a XV, Lisbonne, 1885-1914 ; Cunhae Costa, A Igreja catôlicae Sidônio Pais, Coïmbre, 1921 ; Joâo Baptista (le Castro, Mapa de Portugal antîgoe moderno, 3 a éd. por Manoel Bernardes Branco, 2 vol., Lisbonne, 1870 ; Paiva Manso (Levy}}e (en continuation) Graça Barreto (Joâo), Bullarium patronatus Portugalise in Ecclesiis Afri(. ! —, Asiiv et Oceaniæ, 7 vol., Lisbonne, 1868 sq. ; Ernist-B. Hull, Bombay mission-historg and Ole padroadn question, Bombaꝟ. 1927 ; Portugal missionârio, Cujujàes, 1929 ; Anuârio catôlico de Portugal, 1933.

IL Barbosa Machado, Bibliothecca Lusitana, 4 vol., Lisbonne, 1741-1749 ; Innocencio, Diccionarlo bibliographies Portuguez (continué par Brito Aranha), 21 vol., Lisbonne, 1858 sq. ; Mota Veiga, Esboço histôrico-literario da faculdade de theologia de universidade de Coimbra, Coïmbre, 1872 ; Téofilo Braga, Historia da universidade de Coimbra, Lisbonne, 1892 sq. ; Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, Paris, 1890-1909 ; Lopes Praça, Historia da philosophia em Portugal nas suas relaçôes com o movimento gênerai da philosophia, Coïmbre, 1808 ; I Iurter, Nomenclator litterarius (Hurter a attribué la nationalité espagnole à pas mal d’écrivains portugais) ; Ferreira-Deusdado, La philosophie thomiste en Portugal, extrait de la Revue néoscolaslique, Louvain, 1898.

Serafim Leite.