Dictionnaire de théologie catholique/SCHOTT Pierre

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2. SCHOTT Pierre (1458-1490), chanoine à Strasbourg. — Originaire d’une des familles les plus considérées de Strasbourg, Pierre Schott apprit les rudiments de la grammaire latine et de la dialectique à l’école de Sélestat, où régnait encore l’esprit et la méthode scolastiques. Il passa trois ans à Paris (1473-1476), mais ce fut son séjour en Italie, à Pologne surtout (1476-1481), qui lui révéla sa vocation. Il y découvrit le latin classique, Cicéron et Virgile ; il y apprit un peu de grec et beaucoup de mythologie ; en un mot, il fut gagné par l’ivresse de la Renaissance, de cette Renaissance encore inconnue dans sa lointaine et barbare patrie. Il était venu a Bologne pour étudier, sans grande conviction d’ailleurs, le droit : il s’en retourna pour apporter à ses concitoyens ce qu’il y avait surtout trouvé : l’enthousiasme pour les études classiques dans le goût de la Renaissance. De retour à Strasbourg en 1481, Schott étudia quelque peu la théologie, surtout celle de Duns Scot, dont il s’était déjà occupé à Paris, et fut ordonné prêtre en 1482. La même année le vit devenir chanoine à la collégiale de Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg. Désormais il va mener une vie retirée. Geiler de Kaysersberg obtint son concours pour l’œuvre de réforme religieuse qu’il avait entreprise à Strasbourg. Mais ce qui occupera surtout le chanoine de Saint-Pierre, ce sont les lettres officielles et les harangues qu’on le charge de rédiger aux grandes occasions, les pièces devers latins destinées à être chantées par des élèves, tout cela en beau latin tout farci de mythologie païenne. Il travaille aussi à châtier le latin de ses compatriotes et de ses correspondants. A tout prendre, Pierre Schott fut en Alsace le précurseur des grands humanistes du xvie siècle. Ses œuvres, éditées en 1498, comprennent des lettres, des harangues, des poésies latines, deux petits traités, l’un de morale religieuse, l’autre de prosodie latine.

Charles Schmidt, Histoire littéraire de l’Alsace aux XVe et XVIe siècles, Paris, 1876, 2 vol.

A. Raugel.