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Dictionnaire de théologie catholique/UBERTIN DE CASALE

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Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Émile AmannLetouzey et Ané (Tome 15.2 : TRINITÉ - ZWINGLIANISMEp. 246-252).

UBERTIN DE CASALE, d’abord frère mineur (1273-1317), puis bénédictin (1317-132 ?), l’un des chefs du mouvement des « spirituels ». — I. Vie. II. Œuvres et doctrine.

I. Vie.

Comme il a déjà été fréquemment question ici du chef des spirituels de Toscane, cf. t. xiv, col. 2523, 2527, 2530, nous nous contenterons de compléter sa biographie et de renvoyer aux articles déjà parus.

N…Ilia naquit, de famille noble, en 1259, au diocèse de Vercell, à Casale, en Piémont. En 1273, il reçut l’habit franciscain, sous le nom de frère Ubertin, bien probablement en quelque couvent de la province de Gênes. À partir de 1274, date de sa profession, deux chronologies, la traditionnelle et la moderne, se disputent sa biographie. Pour les raisons alléguées par M. Bihl, Arch. franc, hist., t. iv, 1911, p. 597 ; t. vi, 1913, p. 207, et par A. Martini, La Verna, 1913, p. 329-332, nous adoptons, comme plus probable, la chronologie traditionnelle.

Son noviciat terminé, Ubertin partit pour le Studium générale de Paris où il devint maître en théologie et resta neuf ans. Il y suivit l’observance mitigée. De retour en Italie, vers 1283, il séjourna pendant quelques mois vraisemblablement dans un couvent de la province de Gênes. Vers 1284-1285, à l’occasion d’un voyage en Toscane, ayant fait rencontre d’Angèle de Foligno, toute dévouée aux franciscains rigoristes, Ubertin s’orienta dès lors vers les spirituels. Le 25 juillet 1285, il est à Grerclo. Il s’y confesse au bienheureux Jean de Parme qui le met en garde contre la « communauté et l’initie au joarhimisme.

La même année, après avoir visité les sanctuaires de Rome et d’Assise, il passe à Cortone pour y voir sainte Marguerite. Peut-être est-ce lors de ce passage que le spirituel fit connaissance en cette ville d’une pieuse fille qu’il appelle « la très dévote vierge Cécile de Florence » et qui l’initia « à la contemplation de la vie du Christ ». Arb. vitæ, prol., f° Il v° ; A. Martini, p. 336-337. Nommé lecteur en théologie, en 1285, au Studium franciscain de Santa-Croce à Florence, U y fait connaissance, en 1287, de Pierre de Jean Olieu qui achève de le gagner au rigorisme et au joachimisme. Ici t. xi, col. 984 ; t. xiv, col. 2538.

En 1289 Ubertin quitta le lectorat pour la prédication. Pendant dix ans le spirituel répandit, sans être inquiété, ses idées rigoristes et joachimites dans la Toscane, la Vallée de Spolète, la Marche d’Ancône. C’est probablement au cours de ces randonnées apostoliques que le missionnaire entra en relations avec le bienheureux Pierre de Sienne, du tiers-ordre franciscain, lequel lui donna d’utiles avis spirituels. Quant à un autre de ses amis et guides, le bienheureux Conrad d’Offida, frère mineur, on ignore où et dans quelles circonstances il le rencontra. Arb. vitx, prol., f°ll v° ; t. V, c. iii, ꝟ. 215 r°.

Dès cette époque les spirituels de Toscane qu’il visite et réconforte saluent en lui leur chef incontesté. Une action qu’il entreprit en faveur des fratricelles, disciples persécutés d’Ange de Clareno, échoua totalement. Plus heureux dans sa lutte contre « l’hérésie de la liberté de l’esprit », cf. ici, t. xi, col. 804, il n’en eut pas moins, de ce chef, à supporter de nombreux déboires. Arch. für Litt. und Kirch. Gesch. des M.-A., que nous citerons désormais A. L. K. G., t. iii, p. 163.

Pris en affection, bien probablement vers la seconde moitié de l’an 1300, par le cardinal Napoléon Orsini, légat pontifical dans le duché de Spolète et protecteur des franciscains rigoristes, Ubertin est, cependant, cité à Rome, au début de 1304, pour avoir tonné à Pérouse contre l’Église charnelle et contre le pape Benoît XI. Une délégation de Pérugins, venue tout exprès à Rome, obtint la libération de l’imprudent orateur. Mais ses supérieurs le suspendirent de la prédication et, en mars 1304, le reléguèrent sur le mont Alverne. Après un an de silence, Ubertin mit, le 9 mars 1305, la première main à un grand ouvrage qu’il intitula : VArbor vilse cruciflxæ Jesu et qu’il termina le 28 septembre 1305. Sur ces entrefaites le cardinal Napoléon Orsini, nommé en 1306 légat en Italie centrale, réussit à s’attacher Ubertin en qualité « de chapelain et familier ». Toutefois, en 1308, Orsini, envoyé auprès de l’empereur Henri VII, partit pour l’Allemagne sans emmener son chapelain.

A la fin de cette même année 1308, on retrouve Ubertin à Rome avec les cardinaux Napoléon Orsini et Jacques Colonna. Il fait avec eux la reconnaissance des instruments de la Passion trouvés dans le creur de Claire de Montefalco et il est guéri par celle-ci d’une hernie inguinale droite. Le miraculé frère Ubertin de Casale, frère-mineur » est qualifié à cette occasion de « fameux prédicateur, lecteur en théologie, chapelain et familier du cardinal Napoléon Orsini », preuve évidente que le spirituel était de nouveau au service d’Orsini. Toutefois le cardinal rentre en Avignon, le 12 juin 1309, sans son protégé. Vraisemblablement il le laissa sous la protection du cardinal Jacques Colonna, ami Adèle des spirituels. Il est probable qu’Ubertin arriva avec ce prince de l’Église en cour d’Avignon le 8 septembre 1310. Rev. hist. francise, t. ii, 1925, p. 33.

Vers cette époque les spirituels, surtout ceux de Provence, sont cruellement persécutés. Pour faire cesser les sévices, les protecteurs des rigoristes s’adressent à Clément V et obtiennent du pape, à l’aurore du concile de Vienne, que la cause des spirituels soit évoquée devant une commission pontificale. En octobre 1309, libertin devient l’avocat autorisé des rigoristes contre les mitigés. Ici, t. vi, col. 775 et 814 ; t. xiv, col. 2533. Exempté avec les autres défenseurs de son parti de la juridiction de la communauté, bulle Dudum ad apostolatus, dans Bullarium franc, t. v, p. 65 ; cf. ici, t. vi, col. 2534, Ubertin soutint, en de nombreux factums, l’assaut de ses adversaires jusqu’à ce que, le 6 mai 1312, Clément V mit fin au débat en publiant la décrétale : Exivi de paradiso ; cf. t. vi, col. 814 ; t. xiv, col. 2536, 2537. Quelques mois plus tard, pendant l’hiver, le pape après avoir révoqué la bulle d’exemption concédée aux rigoristes, leur ordonna de rentrer sous l’obédience de la communauté. Ubertin s’y refusa, mais ne quitta pas l’ordre. Tous les avatars qu’on lui a prêtés à cette époque sont fantaisistes. Il resta franciscain. Cf. M. Bihl, Arch. franc, hisl., t. iv, p. 598.

La protection des cardinaux, N. Orsini et J. Colonna n’empêcha pas le chef rigoriste d’être accusé vers, la fin de 1316, d’adhérer aux spirituels de Provence et de propager les doctrines d’Olieu. Ubertin évita une condamnation, mais Jean XXII lui ordonna de rentrer sous l’obédience de la communauté. Le spirituel s’y étant de nouveau refusé, le pape le transféra, le 20 octobre 1317, par la bulle Verbumaltendentes(Bull. franc, t. v, p. 127), à l’ordre de Saint-Benoît et le rattacha à l’abbaye de Gembloux, au diocèse de Liège. Devenu profès bénédictin, l’ex-franciscain n’en demeura pas moins à la curie d’Avignon, au service de son protecteur, le cardinal Orsini. Cf. t. vi, col. 778 ; t. xiv, col. 2540. Le cardinal l’employa en nombre d’affaires, mais Ubertin sur les controverses en cours gardait le silence. Il le rompit, tout d’abord, le 26 ou 28 mars 1322, pour fournir une solution ingénieuse et mixte au débat sur la pauvreté du Christ et de ses apôtres, puis, ensuite, en 1323, pour publier une amplification de cette sentence sous le titre de Tractatus. .. de allissima paupertate Christi et apostolorum cjus et verorum apostolicorum (voir ci-dessous). Peutêtre quelques allusions qu’il fit en ce traité aux doctrines d’Olieu furent-elles jugées inopportunes. Quoi qu’il en soit, au cours de l’année 1325, Bonagrazia de Bergame, procureur de l’ordre séraphique, profitant d’un renouveau d’opposition aux doctrines d’Olieu, accusa Ubertin d’hérésie en se fondant sur les écrits et les propos de I’ex-frère-mineur. Jean XXII chargea Guillaume, évêque de Sainte-Sabine, d’ouvrir une enquête. Ubertin n’en attendit pas la conclusion ; vers la fin de l’été, en 1325, il s’enfuit d’Avignon. Reprit-il alors l’habit étriqué des spirituels et se cacha-t-il dans les régions où dominaient les rigoristes ? C’est possible et ce fait expliquerait que Jean XXII ait fulminé, le 16 septembre 1325, un mandat d’arrêt contre le fugitif, qu’il représente vagabundus per mundum, et qu’il ait chargé de l’exécution de cette sentence non pas les abbés bénédictins, mais les ministres franciscains. Bull, franc, t. v, p. 292.

Quoi qu’il en soit, à dater de ce moment l’ex-spirituel disparaît dans l’ombre. À la vérité l’un de ses contemporains, Mussatus, assure que, le 18 avril 1328, Ubertin de Casale aurait, avec Marsile de Padoue, prononcé à Rome un réquisitoire violent contre Jean XXII, en présence de Louis de Bavière, mais il semble bien qu’il y ait là confusion de personnes. D’ailleurs d’autres contemporains comptent l’ancien spirituel parmi les adversaires des frères mineurs ralliés à Louis de Bavière. Quant aux diverses versions imaginées sur la fin du spirituel, elles relèvent de l’imagination, non de l’histoire. Peut-être la solution de cette énigme nous est-elle fournie par un texte fralricelle hérétique, postérieur à ces événements : De’suoi discipoli (à Olieu) fu quel santo d’altoe di levalissimo spirito fraie Ubertino da Chasale, il quai fu gran chonforto de’frati spirituali, che rimusono dopo lui, del quai si dice per alchono che per esse verità (la, doctrine d’Olieu) fu amm]azato. F. Tocco, Studi franc Naples, 1909, p. 516. D’après ce document, Ubertin, en raison de son attachement aux doctrines des spirituels et d’Olieu, aurait été mis à mort par quelque obscur comparse de ce bras séculier auquel le pape l’avait dévoué. Rien jusqu’à présent n’est venu contredire cette version, qui a le mérite d’expliquer et la brusque disparition d’Ubertin et le silence qui entoure sa fin.

II. Œuvres. — 1° Écrits authentiques. — 1. L’Arbor vitse. — La première en date des œuvres authentiques d’Ubertin est un ouvrage mystique : l’Arbor vitse crucifvx. ee. Jesu, dont le titre est bien probablement emprunté au Lignum vitse de saint Bonaventure.

Ubertin cite, à travers tout son livre, des textes de la Genèse, des Proverbes, de Job, des prophètes, des évangiles, des Actes et des épîtres des Apôtres, de l’Apocalypse. Il use et abuse, en son exégèse, du sens accommodatice. Il met très fréquemment à contribution les Pères, les docteurs grecs et latins qu’il cite d’après les traductions latines et des auteurs plus récents. L’un de ses auteurs préférés est saint Bernard ; cꝟ. t. II, c. v, fol. 52 r° ; t. III, c. iii, fol. 72 v°, c. xiii, fol. 92 r°, 110 v°, 1Il r°, 116 v° ; t. IV, c. xxxiii, fol. 182 r°, etc. Mais son grand inspirateur est Joachim de Flore. Les œuvres authentiques du prophète calabrais : Concordia Novi et Veteris Testamenti, Expositio super Apocalypsim, Psalterium decem chordarum, cf. ici t. viii, col. 1429, 1451, 1452, et aussi ses œuvres apocryphes, entre autres l’Epislola ad Cijrillum, ibid., col. 1431, ont inspiré à Ubertin son ascétisme rigide et son mysticisme exalté, cf. Arbor, t. V, passim. En outre il a exploité les sources franciscaines : La Lettre eucharistique et certains cantiques spirituels de saint François, l’intentio regulse, les Verba sancti Francisci de frère Léon, le De finibus pauperlalis d’Hugues de Digne, le Sacrum commercium sancti Francisci cum domina Paupertate (du bienheureux Jean de Parme ?), le Lignum vitse, le Vitis mystica, le De quinque festivitatibus pueri Jesu, Y Apologia pauperum, les Sermones de B. V. Maria et d’autres encore, l’Officium de Passione Domini et en général les œuvres mystiques de saint Bonaventure ; l’Inlroductio ad evangelium œternum de fr. Gérard de Borgo San-Donnino, ici t. viii, col. 1433, et la Poslilla super Apocalypsim, ici t. xi, col. 987 d’Olieu, enfin certains opuscules d’Angèle de Foligno.

L’ouvrage comprend cent onze chapitres, totalisant, dans le foliotage moderne de notre exemplaire, deux cent quarante-sept folios, suivis d’une « Table des chapitres » et d’un « Registre », fol. 248 r° et v°. Un Prologus primus, fol. 1 à 3, et un Prologus secundus, fol. 3-1, fournissent une autobiographie de l’auteur. L’Arbor est divisé en cinq livres qui tous, sauf le t. V, sont précédés d’un prologue. Le t. I, racine de 02 G

l’arbre, Il chapitres, dépeint, fol. 4 r°-39 r°, la préexistence du Fils au sein du Père, sa collaboration à la création du monde, son incarnation ; le t. II, la tige de l’arbre, 8 ch., traite, fol. 39 v°-67 r°, depuis l’enfance jusqu’au baptême du Christ ; le t. III, rameaux de l’arbre, 23 ch., narre, fol. 67 r°-137 r°, les miracles du Christ ; le t. IV, le faîte de l’arbre, 41 ch., est consacré, fol. 137 r°-202 r°, à la passion, la mort, la résurrection, l’ascension du Sauveur. Il se termine sur l’assomption de la Vierge. Ubertin nous avertit, Prol. sec., fol. 4 r°, que ce chapitre a été rédigé le premier ; le t. V, les fruits de l’arbre, 18 ch., déroule, fol. 204 r°-247 v°, les rêves joachimites de l’auteur.

Ennemi déclaré de la philosophie, t. V, c. i, fol. 209 v°-210 r°, 212 v°, 219 r°, Ubertin attaque Aristote, Averroès et plusieurs païens » et leur « vaine science ». Il reproche « à certains maîtres parisiens, disciples d’Averroès », de n’avoir plus qu’une « notion fausse, incomplète et chimérique du libre arbitre » lequel, ajoute-t-il, n’a rien à voir avec les révolutions astrales. L. V, c. viii, fol. 228 r°.

a) Il traite De Deo urto et trino dans son Expositio… symboli, t. III, c. xiii, fol. 242 r°-243 r° et, dans son opuscule De articulis fidei, t. III, c. xiv, il réfute les objections sur la création ex nihilo ; quant à la création ab œterno il la déclare « impossible ». L. I, c. iv, fol. 5 v°-6 v°. Dans l’exposé de la doctrine trinitaire, t. I, c. i, fol. 4 r° et 4 v° ; c. iv, fol. 5 r° et c. vi, fol. 6 r°, il suit à la lettre le Breuiloquium de saint Bonaventure. Rien d’original non plus quand il parle de Verbo incarnato, sauf sur un point alors peu abordé : la dévotion au Sacré-Cœur. Le spirituel, sans nommer ni saint Antoine de Padoue, ni saint Bonaventure, précurseurs de cette dévotion dans l’ordre séraphique, fait gloire à Olieu de l’avoir instruit « sur les douleurs intérieures du Cœur de Jésus ». Prol. princ., fol. 2 r°. L’étude du Sacré-Cœur et de la vie intérieure de Jésus, professe-t-il, est beaucoup plus profitable à l’âme que celle de la vie extérieure du Christ. L. III, c. xviii, fol. 123 r°. Pendant trente-trois ans, Jésus a consommé la passion en son divin Cœur. Il l’a soufferte en son Cœur avant de la subir extérieurement. L. IV, c. vi, fol. 151 r°. Ce Cœur adorable a été transpersé spirituellement lors du massacre des Innocents. L. II, c. vu fol. 60 r°. Une profonde tristesse a toujours affecté ce Cœur divin qui s’offrait au Père céleste pour la satisfaction de tous nos crimes. Le Sacré-Cœur, principal agent de notre rédemption, source de toute grâce et de tout mérite, est un abîme d’amour, de douleur et de force ; l’âme dévote au Sacré-Cœur reçoit une pleine illumination sur elle-même, sur le prochain et sur Dieu ; elle puise dans ce Cœur très saint une divine douceur, mélange ineffable de pureté et de miséricorde. Les perfections du Sacré-Cœur sont, comme les dons du Saint-Esprit, au nombre de sept, à savoir : la miséricorde, la justice, la sagesse, la science, la patience, la force et l’ardeur d’un amour ineffable pour Dieu et pour l’homme. Jésus invite ses amis à pénétrer dans la plaie de son côté pour trouver dans son Cœur le zèle, le sacrifice, la ferveur qui changent en joie les plus grandes peines. Quand le Cœur de Marie intercède pour nous auprès du Cœur de Jésus, le Christ, découvrant la plaie de son côté, dit à sa mère : Ma Mère, cachez-y tous vos enfants. » La dévotion au Sacré-Cœur, prédit Ubertin, sera celle de la fin des temps. L’Église, alors, s’abîmera dans la contemplation du Sacré-Cœur et se reposera sur la poitrine de son époux divin. Et le spirituel de conclure : « O mon âme, pénètre dans cette terre promise qu’est le divin Cœur de Jésus. Non seulement lu y trouverai lait et miel en abondance, mais, par surcroît, la douceur, la pureté, l’amour de Dieu même. Kt maintenant, mon âme, ne sors plus jamais de ce Cœur sacré, ni sous prétexte de vaines curiosités, ni poussée par l’ambition ou par l’avarice, mais demeures-y éternellement. » Prol., fol. 3 V ; t. I, c. ix, fol. 21 v » ; t. III, c. i, fol. 136 v° ; t. IV, c. viii, fol. 152 v° ; c. xi, fol. 156 v°, 157 r ».

Ubertin, en raison de cet enseignement neuf pour l’époque, a reçu le titre sans doute un peu ambitieux de Docteur du Sacré-Cœur. Il s’est montré également novateur sur le chapitre de la dévotion au Saint Nom de Jésus. « Ce Nom qui est au-dessus de tout nom, développe-t-il, est un refuge pour les pénitents, pour les malades un remède, pour les combattants une forteresse, pour les souffrants un soulagement, une aide pour les déficients », puis il décrit les merveilleux effets produits par cette dévotion dans l’âme chrétienne affermie dans la confiance en Dieu et dans la pratique de la pénitence. L. II, c. ii, fol. 71 v°-72 r°.

b) Il ressort de la Vie de la sainte Vierge, racontée par Ubertin dans ses quatre premiers livres, que Marie est vraiment Mère de Dieu et notre Mère. Elle est également notre médiatrice auprès du Sacré-Cœur. Ubertin fait allusion aux douleurs du Cœur de Marie. L. I, c. ix, fol. 16 r°, fol. 156 v°, 157 r°. La « bienheureuse Vierge est pleine de grâce comme il convient à la très excellente mère de Dieu » et cependant elle est remplie d’humilité, d’esprit de pauvreté et de charité. Ubertin fait un très beau commentaire du Magnificat, t. I, c. ix, fol. 29 r° ; dans sa prière au bon larron il nous montre la Vierge condolente, pleurant au pied de la croix sur les souffrances de son fils. L. IV, c. xiv, fol. 160 r°. Il reprend le même thème en l’élargissant dans le Dialogue de Marie avec la Croix. La Vierge consent à céder Jésus à la croix pour le salut du monde. L. IV, c. xxv, fol. 147 v°. La vie de Marie n’a été qu’une longue croix. L. IV, c. xxxvii, fol. 190 r°. Il considère également la mère de Jésus comme la Vierge-prêtre et lui prête ce langage : « II (l’Agneau de Dieu) n’a pu être offert que par moi seule… pour la libération des pauvres et malheureux fils adoptifs du Père céleste… » L. II, c. v, fol. 51 r° et v°. Gerson désapprouvera ce passage.

L’époux de la T.-S. Vierge, saint Joseph, laissé dans l’ombre à l’époque, inspire au spirituel de très belles pages. Il célèbre son rôle auprès de Marie et il met en lumière ce qu’il estime avoir été les sentiments du fiancé de la Vierge lorsque celle-ci revint de chez Elisabeth. Si Joseph voulut se séparer de Marie, affirme Ubertin citant saint Bernard, ce fut par humilité, car il s’estimait indigne de devenir l’époux de la Mère de Dieu et le père adoptif du Sauveur. L. II, c. ix, fol. 25 r°, 25 v°. En d’autres endroits il fait l’éloge du sage et pieux vieillard » à qui Dieu remet le soin de gouverner son Fils unique. L. I. c. vi, fol. 9 V-10 r° ; t. II, c. ix, fol. 65 r°.

c) De sacramentis. — L’auteur de YArbor traite de la grâce de façon traditionnelle : la grâce d’union, grâce habituelle, se confère par les sacrements. L. I, c. ix, fol. 16 r° et v°, 18 r°. Ubertin développe cette pensée dans un petit traité De seplem Ecclesiæ sacramentis, fondu dans son ouvrage, t. IV, c. xxxvi, fol. 187 v°190 r°, et aussi passim, sans beaucoup d’originalité d’ailleurs. Relevons seulement quelques particularités. Ubertin expose toute la doctrine catholique sur le baptême au t. III, c. ii, Jésus vir baptizatus. fol. 68 v°-71 r°. Contre certains hérétiques de son temps, il fait remarquer que, pour que le baptême soit valide, il n’est pas nécessaire que le baptiseur soit en état de grâce. Notre franciscain rigoriste enseigne que les enfants morts sans baptême supporteront éternellement la peine du dam et aussi celle du sens parce que, éternellement, ils seront souillés de la tâche originelle. Ubertin attribue cette opinion à saint Augustin. L. III, c. ii, fol. 69 r° et

T. — XV. — 64.

69 v°. Pour ce qui est de la pénitence, l’auteur de VArbor réfute les hérétiques de son temps qui déclaraient nulle et invalide l’absolution donnée par un prêtre en état de péché mortel et les patarins qui prétendaient que tout laïc pouvait validement absoudre. L. IX, c. xxxvi, fol. 188 v°, 189 v°. Administrée, avec, pour matière, de l’huile, du baume et de l’eau et, pour forme, des paroles hébraïques prononcées sur la tête du patient, l’extrême-onction, telle que la donnent les hérétiques, n’est pas un sacrement, mais un simulacre sacrilège et inutile, fol. 188 v°. Malgré ses doctrines erronées sur la constitution de l’Église, Ubertin reconnaît la légitimité du sacrement de l’ordre et de la hiérarchie. Il insiste sur la nécessité de la vocation sacerdotale et sur la dignité de vie pour quiconque veut recevoir avec fruit ce sacrement. L. IV, c. xxvi, fol. 188 v° ; t. V, c. viii, fol. 234 r°. L’auteur a inséré dans son Arbor un traité complet concernant l’eucharistie, t. IV, c. v, Jésus partis sacratus, fol. 141 r°-151 r°, auquel il renvoie lui-même, t. IV, c. xxxvi, fol. 188 r°. À signaler par ailleurs une méthode d’assistance à la messe qui consiste essentiellement à se servir des gestes rituels du prêtre pour méditer sur la passion, la mort, l’ensevelissement du Sauveur. L. V, c. vii, fol. 149 r°150 r ».

d) Sur le chapitre De novissimis, l’auteur est tributaire de la théorie des trois époques et des sept états, t. V, c. i, fol. 204 r° sq., qu’il a apprise d’Olieu. Cf. ici t. viii, col. 1450, 1452 ; t. xi, col. 987. Comme pour son maître, le règne du Saint-Esprit, à son avis tout proche, doit se terminer par le suprême avènement du Christ et par le jugement général. Ubertin établit contre certains hérétiques l’existence du jugement dernier et il termine Y Arbor en nous montrant le Christ régnant dans la gloire avec ses élus pendant que les damnés brûlent en enfer pour l’éternité. L. V, c. xiv, fol. 244 r°-245 r° ; c. xv, fol. 245 v°.

e) Théologie fondamentale. De Ecclesia. — Dès le début de 1 Arbor vilas, Ubertin professe pleno corde et aperto ore la soumission la plus complète envers la « sainte Église romaine », au jugement de laquelle il entend soumettre pleinement et sa personne et son ouvrage ». Prologus sec, fol. 4 r°. Dans un autre passage, l’auteur traite de la puissance suprême dont jouit le vicaire du Christ et de la plénitude de la juridiction qu’il possède. L. IV, c. xxxvi, fol. 189 v°. Étant donné les attaques qui abondent dans VArbor contre l’Église et les papes Boniface VIII, Benoît XI et même Clément V, on pourrait taxer Ubertin d’hypocrisie. Ce serait une erreur. La notion d’Église est obscurcie chez lui par le joachimisme et ses invectives contre les papes lui ont été suggérées par l’interprétation qu’il donne aux événements, mais in abstracto le spirituel admet la potestas regendi de l’Église et du pape. Pour Ubertin la véritable Église ce n’est pas cette Église charnelle, adonnée aux trois concupiscences, telle que l’a décrite son maître Olieu, cf. ici t. xi, col. 987, mais l’Église renouvelée que saint François et saint Dominique ressuscites, aidés des vrais pauvres évangéliques, t. V, c. viii, fol. 230 r°234 v°, allaient bientôt faire revivre lors de l’avènement du règne du Saint-Esprit. Quant à lui, Ubertin, en bon catholique qu’il s’estimait, son devoir était de frayer les voies à cette Église spirituelle en dénonçant les crimes de l’Église charnelle, la t grande prostituée de Babylone ». L. V, c. i, fol. 208 r°.

Quant aux papes Boniface VIII, la mala bestia, Benoît XI, l’altéra bestia de l’Apocalypse, Clément V, « troisième successeur de la mala bestia et oppresseur du Siège apostolique », t. V, c. viii, fol. 228 v°, 229 r°, 230 r°, 232 r » et v°, 233 r°, 234 r°, si le spirituel les tient pour hérétiques, intrus et même Boniface VIII pour

1’ « Antéchrist mystique », t. V, c. viii, fol. 230 v°, c’est qu’il estime, se séparant sur ce point d’Olieu, que depuis l’abdication de Célestin V, invalide parce qu’elle était illicite et de droit divin et de droit naturel, t. IV, c. xxvi, fol. 188 v », 189 r » ; t. V, c. viii, fol, 231 v », 234 v°, il n’y a plus de pape légitime dans l’Église. L. V, c. viii, fol. 229 r°. Pour lui, il attend « que siège ce pape qui doit tout réformer » et c’est à ce chef futur de l’Église régénérée qu’il soumet, par avance, sa personne et sa doctrine. L. V, c. vii, fol. 234 r°. Plus tard, il obéira à Clément V et à Jean XXII, mais ce ne sera pas parce qu’il les tiendra pour légitimes, mais pour ne point s’exposer à ce châtiment qu’il entrevoyait déjà avec terreur dans son Arbor si son ouvrage et sa personne venaient à tomber entre les mains de ceux qui regunt populum. L. V, c. iv, fol. 218 r°.

g) Théologie mystique. — Ubertin traite dans son livre avant tout de la vie spirituelle, t. III, c. xiii, fol. 108 r°-117 r°, et particulièrement des moyens d’arriver à la contemplation. Trois choses, enseignet-il, sont essentielles à la contemplation : la pureté intérieure…, la garde exacte des sens, l’obéissance aux inspirations intérieures. La pureté intérieure est un fruit du don de sagesse, qui engendre dans l’âme une double humilité, l’une qui est fille de la vérité (on est humble lorsqu’on se connaît), l’autre qui est un effet de la charité (on s’humilie par amour pour Jésus souffrant et abaissé). L. II, c. viii, fol. 66 v°. Pour parvenir à cette forme d’humilité il faut, dans la méditation, s’assimiler la passion du Christ avec tant d’ardeur qu’on en arrive non seulement à y assister en esprit, mais bel et bien à la revivre en toute vérité. Sans doute les sujets d’oraison peuvent et doivent varier ; aussi Ubertin dresse-t-il un calendrier mystique de la semaine dans lequel chaque jour est consacré à la méditation d’un mystère de l’Ancien ou du Nouveau Testament. Prol. prim., fol. 2 r° et v ». Enfin il conseille de méditer sur les exemples d’humilité et de détachement donnés par saint François, minimus minorum, l’ennemi de la vaine science. L. V, c. iii, fol. 209 r°, 2Il r°, 212 r° et v°. La garde des sens exige l’abstinence, le jeûne, la pénitence, la vie solitaire, t. III, c. iii, fol. 71 v°, 72 v°, 74 r", mais surtout l’amour surhumain et surnaturel de la sainte pauvreté, t. III, c. xiii, fol. 108 r°-117 v°, amour qu’Ubertin a exprimé dans la plus belle page mystique de l’Arbor : La prière à Madame ta Pauvreté. L. V, c. iii, fol. 2Il v°. La pratique de la pauvreté universelle se confond avec le renoncement à tout le créé, sans lequel il n’y a pas de perfection possible. Or, renoncer de la sorte aux réalités extérieures, c’est couvrir la première étape qui mène à la contemplation ; reste à parcourir la seconde : le renoncement à soi-même. On y arrive par l’obéissance, t. III, c. iii, fol. 75 r°, et particulièrement par l’obéissance aux inspirations intérieures, à l’exemple du Christ qui obéit à l’Esprit le poussant au désert. L. II, c. viii, fol. 66 v°. Parvenue à ce stade, l’âme entrera alors dans le domaine de la contemplation active ou passive, selon qu’il plaira à l’Esprit d’en disposer. Se dépouillant d’eux-mêmes, sous l’influence de la pauvreté et de la charité, grâce à 1’» amour de transformation », Prol. sec., fol. 3 r°, les vrais contemplatifs se transformeront en Jesunculi, en petits Jésus. L. V, c. viii, fol. 234 r°. Transportés alors d’ « amour extatique », Prol. sec, fol. 3 r°, état qui suppose la défaite totale de la nature et l’abstraction des sens, plus la mort du moi et la vue de Dieu en toutes choses, les hommes spirituels jouiront alors de la contemplatio exstalica, t. I, c. ix, fol. 26 r°, 30 r° ; t. III, c. iii, fol. 74 r°, qui apparaît à Ubertin comme le terme ultime de la connaissance.

L’analogie de cette doctrine avec celle de saint Bonaventure est évidente. Toutefois Ubertin préconise, surtout sur le chapitre de la pauvreté, une ascèse plus rigide. En outre, sa conception de l’obéissance intérieure, que ne contrôle pas suffisamment l’obéissance extérieure, t. III, c. iii, fol. 75 r° ; t. V, c. viii, fol. 225 r° peut favoriser l’illuminisme.

h) Influence de l’Arbor vitæ. — L’ouvrage circula d’abord sous le manteau parmi les spirituels. Les mitigés l’ignorèrent, tout au moins sous sa forme complète ; autrement ils s’en seraient servis contre Ubertin au concile de Vienne. On en fit de bonne heure des copies expurgées. Dante, tertiaire franciscain, a dû le connaître pourtant dans son intégrité, car dans la Divine Comédie, il a adopté les vues d’Ubertin sur Célestin V, Boniface VIII, Benoît XI. Le Decalogus evangelicæ paupertatis (1340-1342), cf. Arch. franc, hisl., 1939, t. xxii, p. 307, d’auteur inconnu, s’est inspiré également de l’Arbor sur la pauvreté évangélique et sur les luttes à soutenir contre l’Antéchrist mystique. Saint Bernardin de Sienne a puisé à pleines mains dans l’Arbor les thèmes de nombreux sermons, ainsi que les éléments de la dévotion au Saint Nom et au Sacré-Cœur de Jésus. Saint Pierre d’Alcantara s’est intéressé aux considérations d’Ubertin sur saint Joseph. Le P. Matthias Bellintani, second commissaire en France des capucins, adapta dans son Historia capuccina aux événements du xvie siècle les vues joachimites d’Ubertin. Saint Léonard de Port-Maurice s’est peut-être inspiré de l’Arbor pour rédiger sa méthode d’assistance à la messe. En dehors de l’ordre séraphique le livre du spirituel, sans doute en raison de ses extravagances joachimites et apocalyptiques, n’a pas exercé une influence ascétique et mystique appréciable, sauf en Espagne et aux Pays-Bas.

En plus de YArbor vitæ, Ubertin aurait composé un autre ouvrage mystique intitulé : Traclatus de nomine Jésus et resté jusqu’ici inédit. J.-H. Sbaralea, Supplementum, Rome, 1806, p. 684.

2. Œuvres polémiques. — a) Responsio sanctissimo patri domino noslro démenti, divina providenlia papæ V°, tradenda ; incipit : sanctilas vestra. A. L. K. G. t. iii, p. 51-89. Cette réponse aux quatre questions de Clément V parut au début de 1310 ; cf. ici t. xiv, col. 2536. Passant rapidement sur tout autre point, Ubertin énumère longuement les qualités que doit posséder la pauvreté franciscaine, puis, il stigmatise les manquements de la communauté sur ce chapitre. Sur la doctrine d’Olieu, il évite de s’attarder : sans embrasser toutes les opinions de son maître, dit-il, il ne croit pas cependant qu’il y en ait d’essentiellement erronées, au reste si la communauté les attaque, c’est avant tout parce qu’Olieu défendit Yusus pauper.

b) Rolulus. — Ce document, publié fin 1310 ou début 1311, dénonce vingt-cinq violations de la règle commises par la communauté. Ubertin soutient que l’observance de la règle franciscaine entraîne celle des conseils évangéliques dans leur ensemble. S’en prenant ensuite à la décrétale Exiil qui seminat, le polémiste s’efforce de prouver, en dix articles, qu’elle est violée, comme la règle, par la communauté ; cf. ici t. xi, col. 2536 ; A. L. K. G., t. iii, p. 93-137.

c) Super tribus sceleribus Damasci. Arch. franc, htst., t. x, 1917, p. 123-174. Ce factum, composé en juillet et produit en août 1311, est une réponse au traité : Circa malcriam de usa pauperr, exposant le point de vue des mitigés sur l’usage pauvre. Ubertin cherche à établir que tout frère mineur est essentiellement tenu à l’usage pauvre en raison de son vœu de pauvreté ; c’est-à-dire à n’avoir, à l’exemple du Christ, de Marie, des apôtres, de saint François, qu’un simple usage de fait et étroit dos choses nécessaires à la subsistance et à l’entretien.

d) Sanclitati apostoliese notum fiai quod. — Ce traité, produit au début de l'été de 1311, est connu sous le nom d’Apologie d’Olieu, ici t. xi, col. 2536. Après ses habituelles violences contre le relâchement des mitigés, Ubertin réfute les dix chefs d’accusation dressés par la communauté contre la doctrine d’Olieu. Il démontre qu’Olieu est orthodoxe sur la question du baptême et du mariage, A. L. K. G., t. ii, p. 389396 ; à propos de l’union de l'âme et du corps, il se borne à représenter cette théorie comme une simple opinion philosophique ne tirant pas à conséquence pour quiconque est, par ailleurs, attaché aux enseignements de l'Église, ibid., p. 391 ; il rétablit la doctrine d’Olieu sur les bénéfices et la sépulture des ecclésiastiques, p. 391, 398, 399. Quant à l’enseignement du Docteur spéculatif sur l’essence divine, ibid., p. 260, Ubertin s’efforce de le montrer conforme à celui des Pères ; au surplus, ajoute-t-il, Olieu s’en est toujours remis au pape, mais si on le condamne il faudra anathématiser également le ministre général, Gonzalve de Valbos qui, lecteur à Paris, enseignait les mêmes doctrines. Ibid., p. 383, 392, 393. D’après le polémiste, les adversaires d’Olieu et des spirituels sont tombés dans l’hérésie pour avoir nié au pape et aux cardinaux le pouvoir d’exempter les avocats des rigoristes de la juridiction de la communauté et pour en avoir appelé du pape au pape. Ibid., t. iii, p. 383. Puis Ubertin établit qu’Olieu n’avait jamais avancé qu’il fallait équiparer le caractère conféré à l'âme par les sacrements à l’effet produit par la dédicace sur un édifice cultuel. Enfin, affirme-t-il, la vraie raison de l’animosité déployée par la communauté contre les doctrines d’Olieu provient de ce que le maître a enseigné que Yusus pauper est obligatoire pour tout frère mineur et fait partie essentielle du vœu de pauvreté. Sur ce terrain Ubertin prend l’offensive et démontre la légitimité de son point de vue. Le défenseur d’Olieu nie que son maître ait affirmé que le Christ a reçu, vivant, le coup de lance ; il a seulement avancé que le fait était possible. Jamais Olieu n’a dit que l'Église romaine est la grande prostituée de Babylone. Ubertin établit que son maître a soumis tous ses enseignements à l'Église romaine et s’en est remis sur son lit de mort au pape Boniface VIII. Une pareille conduite peut bien faire excuser quelques opinions moins sûres ; quant aux disciples d’Olieu, ils ont toujours reconnu que l’exercice et les effets de la puissance sacerdotale ne dépendent pas de l'état d'âme bon ou mauvais du ministre du Christ. De plus, jamais ils n’ont tenu certains papes pour des intrus. P. 397-414. Il eût suffi à la communauté pour anéantir cette partie de l’Apologie de produire le livre V » de YArbor vitæ. Elle ne le fit pas, preuve évidente qu’en 13Il le texte intégral d’Ubertin n'était connu que des initiés. Pour finir, Ubertin en appelle au pape pour sa protection personnelle et pour la réforme de l’ordre. P. 414-416.

e) Declaralio fr. Ubertini de Casali et sociorum eius contra falsitales datas per fr. Raymundum, procuratorem, et Bonagratiam de Pergamo et sociorum. A. L. K. G., t. iii, p. 162-195. Ce factum est une réponse au procureur et à l’avocat de la communauté qui, en juin 1311, avaient accusé Ubertin de calomnies contre les institutions et les personnes. Le polémiste les accuse, à son tour, d'être des faussaires et des menteurs. Il se pose, sur la question de l’hérésie de la liberté de l’esprit, comme le champion, persécuté, de l’orthodoxie ; il aggrave ses accusations relatives à l’observance, puis il en arrive aux doctrines d’Olieu. II est probable que Y Apologie qu’il avait rédigée entre mars et juillet 1311, cf. A. L. K. G., t. ii, p. 375, n'était pas encore entre les mains de ses adversaires car alors qu’il fait allusion pour défendre Yusus pauper à

son traité antécédent : Super tribus sceleribus Damasci, t. iii, p. 189, il reste muet sur une production qui aurait dû émouvoir les milieux mitigés et même conciliaires. Quoi qu’il en soit, sa défense d’Olieu est brève. Il ne s’y engage pas à fond. « Seul, dit-il, le pape a le droit de décider si le frère Pierre a professé des doctrines répréhensibles. » P. 190. Il ne faut pourtant pas perdre de vue, remarque-t-il, que les avocats de l’accusation ont falsifié la réponse de la défense. Puis Ubertin passe en revue les certificats d’orthodoxie obtenus par son maître. Les théologiens de la commission conciliaire sur dix points en ont retenu seulement trois, ceux concernant l’essence divine, l'âme raisonnable, le coup de lance, et ils se montrent plutôt favorables à Olieu. Au reste, réaffirme-t-il, ni mes confrères, ni moi, ne nous portons garants de toutes les opinions de frère Pierre, notre seul but c’est de montrer veraciter et abunde, ce qu’ont d’excusables celles que l’on incrimine. P. 191. La déclaration prend fin par un hymne à la Pauvreté. P. 194-195.

f) Ostendam vos fabricatores mendacii et cultores perversorum dogmatum. A. L. K. G., t. iii, p. 23, xxvii. Jusqu'à présent ce document n’a pu être identifié. Au factum Ostendam, la communauté répondit par d’autres libelles auxquels Ubertin donna la réplique, mais ces réponses n’ont pas encore été jusqu’ici retrouvées. Voici Vincipit de deux d’entre elles : Contra quosdam, A. L. K. G., t. ii, p. 356 ; t. iii, p. 42 ; Nova bella, défense étendue des doctrines d’Olieu sur la pauvreté. Bull, franc, t. i p. 163 ; A. L. K. G., t. ii, p. 357.

3. Écrits polémiques postérieurs au concile.

Après la clôture du concile de Vienne, Ubertin de Casale écrivit un traité intitulé Ne in posterum dans lequel il défendait la doctrine d’Olieu sur la génération et la distinction de l’essence divine. É. Baluze, Miscellanea, Paris, 1668, t. i, p. 300.

4. Écrits d' Ubertin postérieurs à sa sortie de l’ordre de Saint-François. — a) Sentence sur la pauvreté du Christ et des Apôtres (1322). — En voici le résumé : « Si l’on considère en Jésus et en ses apôtres les prélats universels de l'Église et du Nouveau Testament, à ce titre ils possédèrent des biens afin de pouvoir les distribuer aux pauvres et aux ministres de l'Évangile. Les envisage-t-on, en tant qu’individus, fondateurs et docteurs de la perfection évangélique, alors il faut reconnaître qu’ils ne furent pas propriétaires dans le sens légal du mot, sans avoir perdu pour cela le droit naturel qu’ils avaient sur les choses nécessaires à leur entretien et à leur subsistance. Contester l’une ou l’autre de ces vérités serait également hérétique. »

b) Tractatus Ubertini de altissima paupertate Christi et apostolorum ejus et verorum apostolicorum (Vienne, Hofbibliotek, ms. 809). — Ce tractalus, amplification de la sentence précédente, et paru en 1323, est encore inédit. Certains de ses chapitres s’inspirent de YArbor vitæ et de la constitution Exivi de paradiso. Avec ce traité se termine la liste des œuvres authentiques aujourd’hui connues d’Ubertin de Casale.

Écrits douteux ou disparus.

1. Fasciculus

myrrhæ, et 2. Liber Ihymeus. — Ces deux traités mystiques, d’après dom Le Coulteux, chartreux, et Mgr Puyol, seraient des œuvres de jeunesse d’Ubertin. Ils auraient composé le fonds de YArbor vitæ, dont le 1. V seul aurait été dicté en trois mois et sept jours. Quoi qu’il soit certain aujourd’hui, en dépit des affirmations d’Ubertin, qu’il a employé pour la rédaction de son Arbor des documents préexistants, cf. A. Martini, p. 292-306, cependant jusqu'à présent aucune découverte ne permet d’affirmer que figurent, parmi ceux-ci, des manuscrits portant les titres précités.

3. Super tribus sceleribus.

Sbaralea, p. 684, c. 2,

cite deux traités polémiques de cet incipit. Le premier est celui analysé ci-dessus. Le second, qui aurait été une défense d’Olieu, est aujourd’hui disparu, à moins que ce ne soit celui de même incipit qui est conservé en Angleterre (ms. Philipps, 311'J, fol. 71, Thirlestame House, Cheltenham) et que l’on attribue plutôt à Jean Peckham.

4. Circa materiam de usu paupere… — 5. Vidi de ore drachonis. — Ces deux traités sur l’usage pauvre, attribués à Ubertin par Sbaralea et les auteurs qui l’ont suivi, semblent bien plutôt sortir de la communauté, ainsi que : 6. le factum : Quicumque hanc regulam (Knoth, p. 163), traitant pro parte ordinis de formali ratione voli ( paupertatis) fralrum. Quant à un autre opuscule : 7. Decrelalis etiam, que l’on veut indépendant (F. Callæy, p. 271), il semble bien ne faire qu’un avec YAccusalio… contra ordinis communitatem ftcta ex X articulis ex Declaratione (Exiit qui seminat) sumplis, jointe par Ubertin à son Rotulus (A. L. K. G., t. iii, p. 19 ; t. vii, p. 23, xxv, xxxii, p. 21, xvii).

8. Pentiloquium, seu de potentia papæ. — Ce traité n’est peut-être qu’un extrait du 1. V de YArbor et un compendium des erreurs d’Ubertin sur la puissance pontificale ; peut-être aussi est-ce une œuvre de Guillaume Occam. Le Pentiloquium est aujourd’hui perdu (F. Callæy, p. 271).

9. Sermones, Epistolee et quædam alia. — L’existence de ces sermons, lettres et opuscules divers signalés par Trithème est mise en doute par la plupart des auteurs modernes, à tort, semble-t-il, car Ubertin prédicateur de 1289 à 1305, avait composé de nombreux sermons, à l’occasion des principales fêtes de N.-S., de la Vierge, de saint François, des saints, qu’il a intercalés çà et là dans son Arbor, sans même les retoucher. On sait qu’il fut, par ailleurs, l’un des principaux correspondants d’Angèle de Foligno. Par malheur, les lettres d’Ubertin, qui ont pu être connues d’auteurs anciens, ont aujourd’hui disparu. Quant à ses opuscules divers ce sont sans doute différents traités qu’il rédigea à Paris durant ses études et à Florence pendant son lectorat, tels que les traités sur le Symbole, sur les articles de foi, sur la perfection, sur les sacrements, sur l’eucharistie, sur la grâce, etc., qui forment chacun un tout et qu’il a intercalés également sans retouches dans YArbor (voir plus haut). Peut-être a-t-il, jadis, existé de ces traités des rédactions séparées.

10. Tractatus contra errores Almerici, signalé par Sbaralea (p. 684, c. 2) et par Sigismond de Venise (t. i, p. 129). — Ce traité aurait été écrit pour « réfuter les erreurs d’Amaury de Bène, disséminées à travers la France », ce qui laisserait supposer si cet ouvrage, d’ailleurs non identifié, est d’Ubertin que celui-ci l’aurait peut-être composé pendant son séjour à Paris.

11. Refutatio eorum quæ in Postilla fratris Pétri Johannis Olivi super Apocalupsim videntur esse hæretica vel periculosa aut erronea, secundum quod sunt ab eo intellecla et declarata prout eliam verbum sonant. — Cette « Refutatio » que Sbaralea distingue de YApologie expresse d’Olieu et de toutes autres, aurait été rédigée sous Jean XXII. C’est tout ce que nous en savons.

Les bibliographes citent encore sous des intitulés divers des ouvrages attribués à Ubertin, mais, lorsque l’on examine de près ces titres fantaisistes, on s’aperçoit qu’ils désignent des œuvres analysées ci-dessus sous leur titre véritable.

Quant à l’attribution à Ubertin de la totalité de quatre ou de l’un des livres de Y Imitation de JésusClirist, elle ne trouve plus aujourd’hui aucun partisan. Il est possible cependant que l’auteur de l’Imitation ait connu et utilisé YArbor vitæ.

Presque toute la bibliographie sur lejsujet ayantjété | fournie par F. Callæy, dans son ouvrage : L’idéalisme franciscain spirituel au XIV siècle ; Étude sur Ubertin de Casai, Louvain, Paris, Bruxelles, 1911, et dans les articles précédents du Dictionnaire, t. vi, Fratricelles ; Frères du libre esprit, Frères mineurs ; t. viii, Joachim de Flore ; t. xi, Olieu ; t. xiv, Spirituels, nous nous bornerons à l’essentiel et aux références postérieures à ces travaux.

I. Publication de sources.

Ubcrlini de Casali, arbor uitee crucifixee Jesu, éd. André de Bonettis, Venise, 1485 (Paris, Bibl. franc, prou, des capucins. Réserve : Incunables. Le foliotage moderne étant fautif, il faut prévoir un léger décalage) ; De septem stalibus Ecclesiee (extrait du 1. V de l’Arbor, c. i-vm), l re éd., Lazare de Soardis, Venise, 1516, 2° éd., Bernardin Bernalius, Venise, 1525 ; Lorenzo da Foiano, Il quarto libro d’Ubertino, délia Passione, Resurrectione et Ascensione di Christo (trad. ital. du 1. IV de l’Arfror), Foligno, 1564 ; Arbor vitse crucifixee Jesu, trad. ital. par Fausta Casolini, du prologue et de quelques chapitres du t. V, Lanciano, 1937 ; Œuvres polémiques d’Ubertin publiées par F. Ehrle, dans Archiv fur Literatur und Kirchengeschichte des M.-A., t. il et m (voir ci-dessus références dans le texte) ; Super tribus sceleribus Damasci, éd. A. Heysse, dans Arch. franc, hist., t. x, 1917, p. 123-174 ; Responsio f. Ubertini… circa quæstionem de paupertate Christi…, dans É. Baluze, Miscellanea sacra t. vi, éd. Mansi, Lucques, 1671, p. 274-280 ; Communitatis, responsio « Religiosi viri » ad rotulum fr. Ubertini de Casali, éd. A. Chiapini, dans Arch. franc, hist., 1914, t. vii, p. 654675 ; t. viii, 1915, p. 56-80 ; Abbreuiatio communitatis de paupertate evangelica, éd. A. Heysse, ibid., t. xxiii, 1930, p. 66-69 ; F. Tocco, La quistione délia Poverta nel sec. XIV, Naples, 1910, p. 276-306 ; Fratris Joannis a Seravallc, translatio et commentatus tolius libri Danlis Alligheri, trad. lat. de la Divine Comédie, Prato, 1891 (Ub. i magister in theologia). P- 696-697 ; Acta aragoniensia…, éd. H. Finke, Berlin-Leipzig, t. ii, 1908, p. 616-618, 672, 674, 675 ; A. Mussati, Ludovicus Bavarus, éd. J.-G. Grcevius et P. Burmann, dans Thés, anliquit. et hislor. ltaliee, Leyde, t. vi, 1722, p. 362 ; De inleritu Ubertini, Exlr. dal cod. Magliabechiano. .. che contiene polemiche fraticellesche, éd. F. Tocco, dans Studi francescani, Naples, 1909, p. 287 ; B. Francisci opuscula, éd. L. Wadding, Anvers, 1 623 ; Scripta fr. Leonis, éd. L. Lemmens, Docum. antiq. francise, Quaracchi, 1901 ; Sacrum Commercium B. Francisci cum Domina Paupertate, éd. Edouard d’Alençon, Rome, 1900, et éd. Quaracchi, 1929 ; Saint Bonaventurc, Opuscula varia ad theologiam mysticam…, Sermones…, dans Op. omnia, t. viii, t. ix, Quaracchi, 1898, 1901 ; Hugues de Digne, De finibus paupertatis, éd. Claudia Florovsky, dans Arch. franc, hist., t. v, 1912, p. 279-290 ; D. Laberge, Fr. P. J. Olivi… tria scripta sui ipsius apologetica an. 1283 et 1285, ibid., t. xxix, 1936, p. 99, 115, 124, 131, 369, 386 ; Decalogus evangelicæ paupertalis… (1340-1342), ibid., t. xxxiii, 1939, p. 307308 ; D. Pacetti, I Codici autografi di S. Bernardino di Siena délia Valic. et délia Comm. di Siena, ibid., t. xxix, 1936, p. 216, 217, 225, 240, 518, 530, 532 ; Bullarium (rancis. , éd. J.-H. Sbaralea, t. i et iv ; éd. Eubel, t. v ; Bullar. ordin. Rigestum, dans Annal, ord. min. cap., Rome, t. viii, 1892, p. 365.

II. Travaux.

P. R. Tossinianensis, Hist. seraph. relig. libri très, Venise, 1586, fol. 181, 334, 335 ; J. Gerson, Opéra, t. i, Paris, 1606, p. 573 ; L. Wadding, Scrip. ord. min., Rome, 1650, rééd. par J.-H. Sbaralea, avec un Supplementum, Rome, 1806, p. 684, c. 2 ; p. 685, c. 1 ; L. Ellics du Pin, Bibliothèque des auteurs ecclés., t. xiv, p. 231, 232 ; D. Cornejo, Chronica seraftea…, t. iii, Madrid, 1734, p. 292-297 ; G. de Grégory, Istoria delta vercellesa litteratura ed arti, Turin, 1819, parte prima, sect. xiv, p. 401 ; F. Ehrle, Die Spiritualen…, dans A. L. K. G„ t. ii, p. 108-336, Berlin, 1886 ; t. iii, p. 553-623, Berlin, 1887 ; t. iv, p. 1-90, Fribourg-en-Brisgau, 1888 ; du même, Vorgeschichte des Concils von Vienne, t. ii, p. 353-416 ; t. iii, p. 1-195 ; du même, P. J. Olivi, sein Leben und seine Schrilten, t. iii, p. 409-552 ; Le Couteulx, Ann. ord. Carthusientis, Montreuil, 1889, t. v, p. 53 ; Henri de Grèzes, ïje Sacré-Cœur de Jésus, Paris, 1890, p. 102-110 ; E. Knoth, Uberlinn von Casale. Fin licitrag zur Geschichte der Franzlskaner an der Wende des II. und 14. Jahrhunderts, Murbourg, 1903 ; Cli. Huck, Ubertin von Casale und dessen Ideenkreis. Ein Beitrag zum Zeitalter Dantes, Fribourgen-Brisgau, 1903 ; P. Glaser, Die Franziskanische Bewegung. Ein Beitrag zur Geschichte sozialer Reformtdeen im Mitlel alter, Stuttgart et Berlin, 1903, p. 136, 137, 152, 153, 157 ; Hilarin de Lucerne, Hist. des études dans l’ordre de S. François, trad. Eusèbe de Bar-le-Duc, Paris, 1908, passim ; N. Valois, J. Duèse, pape sous le nom de Jean XXII, dans Hist. litt. de la France, t. xxxiii, Paris, 1906, p. 444, 445 ; René de Nantes, Hist. des spirituels, Paris, Couvin, 1909 ; F. Callæy, L’infiltration des idées franciscaines spirituelles chez les frères mineurs capucins au XVI’siècle (Extrait des Miscellan. Fr. Ehrle), Rome, 1924 ; P. Gratien, Hist. de l’évolution de l’ordre des frères mineurs au XIIIe siècle, Paris, 1928 ; M.-T. d’Alverny, Les écrits historiques concernant la pauvreté évangélique depuis P. J. Olieu jusqu’à la bulle « Cum inter nonnullos » (12 novembre 1323), dans Position de thèses, École des Chartes, Paris, 1928, p. 7 ; L. Wadding, Annales minorum, 3° éd., Quaracchi, 1931, t. i-vi ; E. Benz, Ecclesia spiritualis, Kirchenidee und Geschichtstheologie der franziskanischen Reformation, Stuttgart, 1934, p. 332 ; E. Millier, Das Konzil von Vienne, Munster-en-W., 1934, p. 236, 386 ; A. Gemelli, Le message de S. François au monde moderne, Paris, 1935, passim ; F. de Sessevalle, Hist. génér. de l’ord. de S. François, Paris, 1935, t. i, p. 378 ; G. Schnurer, Église et civilisation au Moyen Age, Paris, 1938.

Sur les rapports d’Ubertin et d’Angèle de Foligno : Acta sanct., Il janv., Venise, 1734, p. 234 ; Faloci Pulignani, Angela di Folig., dans Miscel. franc, 1909, t. xi, fasc. i, p. 32 ; J. Pacheu. Rencontre de sainte Angèle de Foligne et d’Ubertin de Casai, append. au Livre des visions et instructions de la B. Angèle de Foligno, éd. E. Hello, 6e éd., Paris, 1914, p. 341-346 ; Le livre de la B. Angèle de Foligno, éd. P. Doncœur, dans Bibl. asc. et mystiq., Paris, 1925, fasc. iv, fol. xxxix ; M.-J. Ferré, Les principales dates de la vie d’Angèle de Foligno ; Une lettre importante d’Angèle de Foligno, dans Rev. hist. francise, t. ii, 1925, p. 21, 33, 361, 369 ; Le livre de la B. Angèle de Foligno, éd. P. Doncœur, Paris, 1926, p. 17-20 ; M.-J. Ferré, Le livre de l’expérience des vrais fidèles, Paris, 1927, p. 363, 369 ; La spiritualité de S. Angèle de Foligno, Paris, 1927, p. 153, 178.

Sur Ubertin et Marguerite de Cortone : Giunta Bevegnati, Légende de la vie et des miracles de S. Marguerite de Cortone, trad. franc, de Mgr Luguet, Paris, 1859, p. 332, 333, 464 ; Antiq. leggenda délia vita et dei miracoli di S. Margherita de Cortone…, éd. E. Crivelli, Sienne, 1897, p. 348 ; Léopold de Chérancé, Sainte Marguerite de Cortone, Paris, 1910 ; R. Pierazzi, Sainte Marguerite de Cortone, trad. B. Dayen, Paris (1939), introduction et p. 130.

Sur Ubertin et Claire de Montefalco : Processo antico délia Beata Chiara di Montefalco, Rome, Arch. de la Postulation des PP. auguslins, ms. fol. 214, n. 211 ; Berengario di San Africano, Vita délia B. Chiara di Montefalco, éd. Faloci-Pulignani, Foligno, 1885, p. 131, n. 136 ; N. de Toeth, Storia di S. Chiara di Montefalco, Sienne, 1908, p. 74.

P. Godefroy.