Dictionnaire de théologie catholique/UTRECHT (ÉGLISE D') V. Pierre Codde

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Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Émile AmannLetouzey et Ané (Tome 15.2 : TRINITÉ - ZWINGLIANISMEp. 433-436).

V. Pierre Codde.

Plusieurs fois, durant sa vie, Neercassel avait demandé comme coadjuteur son ami et futur biographe, Llugues van Heussen ; les jansénistes appuyaient cette demande ; mais la doctrine de ce dernier était suspecte à Rome. Après la mort de Neercassel, les démarches se poursuivirent pendant deux ans. Ce fut Pierre Codde qui fut désigné par Innocent XI, le 9 octobre 1688. Codde fut sacré archevêque de Sébaste le 6 février 1689. Il était prêtre de l’Oratoire, comme son prédécesseur, et il avait suivi les leçons de Quesnel. Mais il n’avait pas manifesté ses sentiments. Aussitôt après son sacre, il refusa de signer le Formulaire d’Alexandre VII ; puis il favorisa et laissa se développer les pratiques jansénistes en liturgie, dans les prières du rituel et à la messe, dans les règles de l’administration des sacrements, en particulier de la pénitence. Les livres jansénistes circulèrent parmi les fidèles. Des plaintes nombreuses furent envoyées à Rome. Malgré les démarches de du Vaucel à Rome, le pape Innocent XII ordonna de faire une enquête, après la publication d’un ouvrage qui parut, imprimé en hollandais, en latin et en français, sous le titre de Mémorial abrégé, extrait d’un autre plus ample louchant 2397 UTRECHT (EGLISE D'). PREMIERS DEMELES AVEC ROME 2398

l'état et le progrès du jansénisme en Hollande, in-8°, La Haye, 1697. C'était l'œuvre du P. Doucin, S. J., qui était venu à La Haye, à l’occasion de la signature du traité de Ryswjck. Codde dénonça cet écrit comme un libelle infâme, « rempli de mensonges et de calomnies », et ses amis répondirent au jésuite par un écrit intitulé Refutatio prodroma libelli jamosi cui titulus Brève Memoriale… adornata a Vincentio Paleophilo, 1698. Mais on faisait remarquer que les auteurs de la Refutatio ne niaient aucun des faits reprochés aux jansénistes et avouaient indirectement les dogmes dénoncés.

Le pape nomma une commission de huit cardinaux pour les affaires de Hollande. Du Vaucel s’agita pour faire ajourner les réunions de cette commission. De Louvain, on envoya Hennebel, connu sous le nom de M. du Tel, pour combattre le Mémorial abrégé, mais du Vaucel, se plaint plusieurs fois de l’inaction d’Hennebel. Du Vaucel tenait l’archevêque de Sébaste (M. Gotefroi) au courant des nouvelles, tandis que le P. Quesnel, sous le pseudonyme de Dubois, publiait l'écrit intitulé La foi et l’innocence du clergé de Hollande défendues contre un libelle diffamatoire intitulé « Mémoire louchant le progrès du jansénisme en Hollande", in-8°, Delft, 1700. Cependant, la commission nommée par le pape décida, le 25 septembre 1699, de mander Codde à Rome et de lui substituer Théodore de Cock pour gouverner le diocèse. L’archevêque de Sébaste était invité à venir se justifier des attaques lancées contre lui. Après de longues hésitations, Codde partit à la fin de septembre 1700, au moment où Innocent XII mourait (27 septembre). Il arriva à Rome le Il décembre. Le cardinal Albani. rapporteur de la cause de l’archevêque de Sébaste et que du Vaucel regardait comme favorable à Codde, fut élu et prit le nom de Clément XI et il lui accorda une première audience le 20 décembre 1700. La congrégation des cardinaux se réunit le 17 mars 1701 ; les trois cardinaux désignés par Clément XI tinrent des réunions les 18 et 28 mars, 17 avril, 6 et 17 mai. Fabroni, le secrétaire, posa des questions précises qui embarrassèrent fort l’archevêque de Sébaste ; celui-ci, pour prévenir le mauvais elîel de ses réponses, fil imprimer une Déclaration au sujet de plusieurs questions qui intéressent soit lui-même, soit la mission de Hollande, 1701. l.e 2 juin, Fabroni remit à Codde les chefs d’accusation portes contre lui : Depuis de nombreuses années, il laissait enseigner publiquement les thèses suivantes : aucune ignorance, même invincible, n’excuse du péché ; Dieu n’avait pas la volonté réelle et sincère de sauver tous les hommes ; Jésus n’avait pas prié pour le salut de tous, mais seulement pour les prédestinés ; on ne pouvait pas résister à la grâce intérieure ; les pécheurs manquaient de la grâce suffisante pour se convertir ; les justes eux-mêmes n’avaient pas toujours la grâce nécessaire pour observer les préceptes. On proposait la lecture de l'Écriture sainte comme une pratique obligatoire pour tous ; on parlait avec dérision du culte de la sainte Vierge et îles saints ; on introduisait, dans l’administration des sacrements, des usages nouveaux contraires à la tradition, avec une rigueur excessive, qui provoquait les plaintes des fidèles. On imprimait et on vendait les Livres saints en langue vulgaire, des catéchismes et des livres de piété et de controverse, remplis de doctrines condamnées par l'Église. Et tout cela était connu du vicaire apostolique, qui, loin de s’y opposer et d’y porter remède, tolérait et encourageait même ceux qui répandaient ces doctrines. On demandait

à Codde d’expliquer sa coupable indulgence pour

l’erreur et la prédilection qu’il manifestait pour les chefs de la nouvelle secte et notamment pour Arnauld, dont il avait osé, dans sa Réponse au Mémorial abrégé,

faire un éloge, aussi outré que peu mérité. Avec l’aide de du Vaucel et les conseils du P. Quesnel, Codde travailla aussitôt à rédiger sa réponse qui fut imprimée en novembre 1701, sous le titre Responsiones archiep. Sebasl. in Jielgio fœderato vicarii apostolici ad scriptum varia accusationum capita conlinens jussu eminenlissimorum deputatorum ei tradilum, Rome 1701, et il remit son écrit au pape le 14 novembre 1701.

A cette époque arriva à Rome une nouvelle qui hâta la condamnation de Codde. Une vingtaine d’ecclésiastiques, émus de ce qui se passait en Hollande, avaient demandé qu’on exigeât, comme dans les pays catholiques, la signature du Formulaire d’Alexandre VII. Plus de trois cents ecclésiastiques protestèrent contre cette demande et firent, en même temps, un éloge pompeux de l’administration de l’archevêque de Sébaste. Celui-ci, d’ailleurs, protesta également et déclara que la signature du Formulaire en Hollande était inutile, dangereuse et même impossible. Ces faits mettaient en relief la mentalité du clergé. Rome décida d’exiger la signature du Formulaire. L’archevêque de Sébaste, sur les conseils de Quesnel, refusa de signer ; ce refus montra les sentiments de l’archevêque. Clément XI le déclara « suspens de tout exercice et administration du vicariat apostolique et de tous les privilèges, facultés et induits qui lui avaient été accordés en cette qualité ». En même temps, le 13 mai 1702, il nommait Théodore de Cock provicaire apostolique.

A la même date, le pape abolit les derniers vestiges des chapitres de Haarlem et d’Utrecht. Le premier se soumit et, en fait, ne parut plus dans les élections. Mais le chapitre d’Utrecht refusa de se séparer et c’est lui qui désormais va sans cesse intervenir pour élire des vicaires généraux et des archevêques, (/est une organisation toute démocratique, mais dépourvue de toute vitalité ; elle n’a pas d'évêque pour ordonner les prêtres, et les prêtres, pour administrer les sacrements, sont de moins en moins nombreux. Dès 1716. le chapitre fait appel à fies évêques étrangers pour ordonner des prêtres, jusqu’au moment où un évêque missionnaire, Varlet, résidant en Hollande, se chargea de sacrer les évêques élus et d’ordonner les prêtres désignés par le chapitre.

En partant pour Rome, Codde avait désigné quatre provicaires, parmi lesquels son ami, van Heussen. C’est à lui que se présenta Théodore de Cock, nommé par Rome. Aussitôt le clergé d’Utrecht se réunit pour aviser aux moyens de défendre la cause de l’archevêque de Sébaste. Malgré les démarches de l’internonce de Bruxelles, Bussi, les chefs principaux du clergé refusèrent de reconnaître le provicaire désigné par Home ; ils agirent auprès des magistrats et des États de Hollande, qui, par un décret du 17 août 1702. interdirent à de Cock tout exercice de juridiction, annulèrent tous les actes déjà poses par lui et défendirent de le reconnaître comme provicaire apostolique ; l’entrée des Provinces était interdite à tous les réguliers sans distinction. Aussitôt, les correspondants jansénistes exultent de joie et expriment l’espoir que Home effrayée reviendra sur ses déciSfens. Mais la lettre du cardinal Pauluccl a Martin de Swacn et à ses confrères, 2 décembre 1702, les détrompa au sujet des intentions bien arrêtées de Clément XI.

Quesnel, l’oracle du parti, fut consulté sur les difficultés du moment, 8 janvier 1703. Il rédigea alors un écrit qui ne parut qu’après sa mort, pour montrer les droits du chapitre d’Utrecht : Justification du droit des chapitre » dis Provinces Unies dans le gouvernement de celle Eglise, arec une addition sur l' injustice de la déposition de feu M. l’ardu péi/iie de Si’basle, s. I., 1720. Le pape. disait il. n’est point l'évêque universel et il ne sain. ni exercer, (huis les autres diocèses. 2399 UTRECHT (EGLISE 1)'). PREMIERS DÉMÊLÉS AVEC ROME 2400

les pouvoirs qu’il exerce dans le sien. Sa puissance est limitée. Sans le consentement du chapitre, tout ce qu’un autre évêque, soit celui de Home, soit celui d’un autre diocèse entreprendrait, pendant la vacance du siège, serait illégitime et contraire à toute discipline ancienne et moderne. Interrogé. Quesnel répondit que le chapitre d’Utrecht pouvait faire appel aux magistrats protestants pour éluder les décrets de Rome et que l’archevêque de Sébaste pouvait nommer lui-même un provicaire pour le remplacer (Causa Quesnelliana, p. 139-143). Mais le canoniste Van Espen fut moins catégorique.

Les provicaires, nommés par Codde, commencèrent néanmoins à exercer leurs fonctions ; mais l’internonce de Bruxelles, sur les ordres du pape, déclara nuls tous leurs actes de juridiction et défendit, sous peine d’excommunication, tant à ces ecclésiastiques qu’aux membres des prétendus chapitres de s’ingérer dans le gouvernement de la mission. Les membres du clergé de Haarlem s’inclinèrent et, un peu plus tard, en 1705, ils protestèrent de leur soumission aux décrets du Saint-Siège, mais ceux d’Utrecht résistèrent et, le 6 mars 1703, firent appel du pape mal informé au pape mieux instruit. Van Catz, Heussen et Erckel se distinguèrent par leurs violences et déclarèrent inopérantes toutes les censures portées par Rome.

Cependant Codde obtint la permission de retourner en Hollande, mais, plusieurs fois, il différa son départ sous divers prétextes ; enfin il quitta Rome en avril 1703 et il arriva à Utrecht le 26 juin. Le bref du 7 avril 1703, qui annonçait le retour de Codde, recommandait d'éviter les erreurs et la malignité des jansénistes ; il préconisait la soumission et la reconnaissance de la primauté qui appartient à l'Église romaine. Ce fut aussitôt un déchaînement contre ce bref et le clergé chercha à obtenir des Etats un décret de proscription. Revenu en Hollande, Codde vit se grouper autour de lui des amis qui lui conseillaient de résister aux ordres de Rome ; les lettres de la Propagande du 25 août 1703 et celles du cardinal Paulucci restèrent sans effet. Rome alors décida de se montrer plus ferme. Par la lettre du 12 octobre 1703, le cardinal Paulucci avertit Codde que le chapitre d’Utrecht ne saurait lui accorder la moindre juridiction et les moindres pouvoirs. Mais les mesures de clémence étaient inutiles. Le 17 janvier 1704, Paulucci envoya une lettre sévère dans laquelle il déclarait que les mesures dictées par les motifs les plus graves étaient définitivement arrêtées. C'était la suspense de toute fonction épiscopale. Beaucoup des amis de Codde lui conseillaient de reprendre toutes ses fonctions, mais la plupart étaient convaincus que la masse des fidèles l’abandonnerait, intimidée par l’autorité du pape, la crainte des excommunications et le crédit des jésuites. Codde n’osa pas se révolter ouvertement ; il écrivit, le 5 mars 1704, une lettre à tous les catholiques des Provinces-Unies pour justifier sa conduite. Les jansénistes prétendent que c’est pour se venger de cette lettre que le Saint-Office condamna, par un décret du 3 aVril 1704, la Déclaration et les Réponses de l’archevêque de Sébaste, « comme renfermant des doctrines et-des assertions pour le moins suspectes, singulières, contraires aux lois et à la discipline de l’Eglise, capables de tromper les simples fidèles et de leur inculquer des erreurs déjà condamnées ». Ce fut alors une véritable explosion de libelles, sous des titres divers : les censures portées contre les écrits de l’archevêque de Sébaste, y lisait-on, étaiciit nulles et de nulle valeur comme l'œuvre de l’ignorance et de l’injustice, uniquement appuyées sur la calomnie et énoncées d’ailleurs en termes vagues et obscurs. Parmi ces libelles, il faut citer l'écrit de Quesnel,

intitulé Avis sincères aux catholiques des ProvincesUnies sur le décret de /' Inquisition de Rome contre l’archevêque de Sébaste, vicaire apostolique, avec [jIusieurs pièces qui ont rapport à cette affaire, in-12, 1704, particulièrement violent contre les jésuites.

Codde publia le 20 août 1704 une Seconde lettre pastorale pour défendre la pureté de sa foi et celle de son clergé ; il y déclarait condamner et avoir toujours condamné les cinq propositions attribuées à Jansénius, dans quelque livre qu’elles se trouvent. Il écrivit aussi trois lettres à Clément XI, les 29 décembre 1704, 15 mai et 5 août 1705, une lettre au cardinal Paulucci, le 2 août 1705, et une à l’internonce de Bruxelles le 8 août 1705, pour demander qu’on lui indiquât les erreurs et les pratiques condamnables qu’on lui imputait. Mais il ne reçut aucune réponse, ce qui, dit-il dans une déclaration, « passera pour une preuve convaincante de l’innocence de sa conduite et de la pureté de sa foi ». Déclaration apologétique de Messire Pierre Codde, archevêque de Sébaste, où il fait une déduction simple et fidèle des principaux faits de son affaire, avec des preuves authentiques et des pièces justificatives, Utrecht, in-12, 1707.

Codde s’abstint des fonctions de son ministère et les quatre provicaires, nommés par lui et qui exerçaient la juridiction en vertu des pouvoirs reçus de lui, se bornèrent aux seuls cas de nécessité. Le chapitre ne cessa de demander la révocation de l’interdit lancé contre Codde, tandis que les États de Hollande, par un décret du 10 mai 1704, bannirent du pays Théodore de Cock. C’est pourquoi l’internonce de Bruxelles désigna Gérard Potkamp pour remplacer ce dernier comme provicaire. Potkamp fut agréé par Codde et publia, le 14 décembre 1705, une lettre pastorale qui ne respirait que « l’union et la paix », mais il mourut le 16 décembre. Pour le remplacer, le chapitre proposa plusieurs candidats, qui ne furent pas agréés par le nonce Bussi ; après des discussions avec le chapitre d’Utrecht et les vicaires généraux nommés par le chapitre, le nonce finit par désigner, le 8 janvier 1707, Adam Dæmen, qui fut sacré, sous le titre d’archevêque d’Andrinople, le 25 décembre 1707. Cependant les libelles se multipliaient pour défendre la cause de Codde. Le 4 octobre 1707, un décret de Clément XI condamnait trente et un de ces écrits comme contenant respectivement « plusieurs choses fausses, calomnieuses pour le Siège apostolique, injurieuses à ses ministres, offensives des oreilles pies, scandaleuses, téméraires, erronées et tendant à un schisme manifeste ». Le décret condamnait aussi divers ouvrages qui, directement ou indirectement, attaquaient le décret de suspense porté contre l’archevêque de Sébaste.

Lors du jubilé universel accordé à l'Église, le nonce de Cologne excepta formellement de cette faveur les réfractaires de Hollande, qui accusèrent les jésuites d’exciter Rome contre eux. Les États, par un décret du 8 février 1708, menacèrent d’expulser ces derniers et, par un décret du 19 juillet, portèrent défense d’introduire dans les Provinces « aucune bulle, bref ou décret quelconque de la cour de Rome ». En présence de ces mesures, Bussi écrivit, le 20 décembre, aux catholiques pour leur interdire toute communication avec les réfractaires dans les choses saintes et, le 22 janvier 1709, il excommunia quelques uns des chefs du parti. Cependant, les provicaires, van Heussen et Erckel, continuaient à exercer leurs fonctions et soulevaient les fidèles contre Rome ; Codde inspirait les révoltés ; Bussi lui écrivit le 28 novembre 1710 pour lui rappeler ses promesses. L’archevêque de Sébaste renouvela ses protestations contre la sentence de déposition prononcée contre lui et contre la condamnation de ses écrits ; il rejetait 2401 UTRECIIT (ÉGLISE D') ACTION SC H IS M ATI QUE DE V A R LET 2402

comme un parjure la souscription du Formulaire et des diverses bulles contre le jansénisme. Le 13 décembre, il publiait une nouvelle Déclaration et il mourait le 18 décembre 1710, « après avoir reçu les derniers sacrements des mains d’un prêtre déclaré suspens et excommunié ». Le nonce de Cologne déclara Codde indigne de la sépulture ecclésiastique (30 décembre 1710) ; mais ses amis firent son apothéose. De nombreux écrits parurent en sa faveur : Justification de la mémoire de M. P. Codde, par Petitpied, 1719 ; Defensio piæ mémorise III. ac Rev. D. P. Codde : Causa Coddœana seu Collectio scriplionum quibus Pétri Coddei arch. Seb. vie. apost. in fœderato Belgio fides orlhodoxa, vivendi disciplina, regendi ralio, jurisdiclio et potestas ordinarin in Ecclesia Batavia Romano-catholica, contra oblreclalorum calumnias adseruntur, Anvers, in-12, 1703 (onze écrits en latin).

Cependant les condamnations amenaient le retour de nombreux fidèles et les défections se multipliaient parmi les réfractaires. Pour arrêter ce mouvement, les amis de Codde envoyèrent au nonce de Cologne deux députés, Steenoven et Dalennoort, pour obtenir un accommodement et ils prétendirent avoir réussi ; mais, dans une lettre du 8 décembre 1711, Bussi démentit leurs affirmations. D’autre part, depuis quinze ans, il n’y avait eu aucune ordination et les provicaires désignés par Codde n’avaient pas osé donner de lettres dimissoires. Des théologiens et des canonistes, comme Witasse, Van Espen, E. du Pin, Noël Alexandre, l’abbé d’Asfeld, Boursier, affirmaient que le provicaire van Heussen et le chapitre pouvaient donner des dimissoires pour des ordinations même extra temporel. On trouva aussi des évêques pour faire ces ordinations : un vieil évêque irlandais, devenu archevêque de Dublin, Luc Fagan, ordonna douze prêtres. Le nonce de Cologne les cita à comparaître devant lui ; sur leur refus, il les déclara suspens de toutes les fonctions de leur ordre. Puis sur le rapport de van Erckel, on s’adressa à Pierre de Langle, évêque de Boulogne, et au cardinal de Noailles, archevêque de Paris, mais ceux-ci refusèrent. Pourlanl d’autres évêques français, gagnés à la cause de l'Église d’Utrecht, ordonnèrent des prêtres pour cette Église : en 1718, Soanen, évêque de Senez, en ordonna quatre ; en 1721, M. de Lorraine, évêque de Bayeux, trois et, un peu plus tard, M. de Cautnartin. évêque de Blois, plusieurs. Durant ce temps, fies jansénistes notoires, réfugiés en Hollande, Petitpied, Fouilloux, rédigeaient des consultations pour maintenir le zèle de leurs fidèles ; le P. Quesnel jouait un rôle de premier plan et demandait au chapitre et au clergé d’Utrecht (l’adhérer a l’appel fie Noailles et à l’appel des facultés de Paris et de Nantes contre la bulle Unigenitus.

Sur l’entrefaite le provicaire, nommé par Home.

Adam Dæmen, nu m rut à Cologne, le 3 décembre 1717. deux mois après avoir renoncé à son mandat. 1 'n bref du 2 octobre lui avait substitué Jean Bylevelt, curé à La Haye. Clément XI avail désigné celui-ci parce qu’il le croyait agréable aux États, mais Bylevelt fut

expulsé par un décret de février 1720 et il mourut à

Iles, le 20 janvier 1727. détesté des réfractaires.

parce qu’il BVaIl essayé de S’opposer à leurs menées.

En fait, les divisions se multipliaient dans l'Église

d’Utrecht et l'étal de cette Église était très précaire.

lUrtout de la diminution du nombre ries

prêtres. Dominique Varlet, évêque de Babylone, va lui donner un éplscopat, en consacrant les archevêques élus par le chapitre et c’est lui qui a vraiment établi

l'Église d’I trecht contre Home. BU même temps le

canoniste Van Espen sera le véritable Inspirateur

des solutions apportée* aux problèmes juridiques

qui m poi aient. On ne aurait on nom de

celui de arlet.