Dictionnaire de théologie catholique/WIRCEBURGENSES

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Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Émile AmannLetouzey et Ané (Tome 15.2 : TRINITÉ - ZWINGLIANISMEp. 1013-1016).

WIRCEBURGENSES. — On désigne sous ce nom un groupe de jésuites, à savoir les PP. Henri Kilber, Thomas Holtzclau, Ulrich Munier et Ignace Neubauer, professeurs de théologie à l’université de Wurzbourg, qui publièrent, à partir de 1766, un cours de théologie connu comme Theologia Wirceburgensis ou Herbipolensis. L’ouvrage fut entrepris à l’instigation du prince-évêque Philippe von Greiffenklau. Ce prélat, qui possédait sur ses terres une université florissante (érigée en 1582), trouvait peu pratique la méthode alors en usage de la « dictée » (sur cette méthode, cf. R. de Scorraille, François Suarez, 1912, t. i, p. 89-94). À la rentrée de 1747, il publia une ordonnance interdisant la dictée pour le cours de théologie, puis pour le cours de philosophie, invitant les professeurs, pour la commodité de leurs élèves, à choisir un livre de texte. Néanmoins le corps professoral résista, alléguant que l’usage de la dictée, supprimé dans d’autres universités, avait dû y être rétabli, et qu’il avait l’avantage d’obliger les élèves à plus d’attention, et les professeurs à soigner leurs cours, les « dictées » passant de main en main. Mais le prince-évêque maintint ses ordonnances et l’on fit choix, pour la théologie, de la dogmatique de Platel, de la théologie morale de Busembaum et des Controverses de Pichler. Mais la Synopsis de Platel paraissant trop brève, les professeurs de dogme se résolurent à imprimer leurs propres traités. Il semble cependant que ces projets n’aient pas été immédiatement mis à exécution, car, en 1749, le prince-évêque proteste encore contre le système de la dictée. On imprima cependant divers cours, mais ce ne fut que longtemps après que la Theologia Herbipolensis vit le jour. Dans l’intervalle, certains professeurs avaient été remplacés, tels Franz Schwarz et Théodore Weber, dont les dictées, au dire de l’historien de l’université de Wurzbourg, avaient servi à beaucoup d’autres. Voir B. Duhr, Geschichte der Jesuilen in den Làndern deutscher Zunge, t. iv b, 1928, p. 64-70.

La Theologia dogmatico-polemico-scolastica prælectionibus academicis accommodata parut de 1766 à 1771, en 14 vol. in-8°, chez J. Stahel, sous le nom des auteurs de chaque traité. Elle avait été précédée par des traités publiés séparément chez d’autres éditeurs, et qui ont été vraisemblablement repris pour être insérés dans l’œuvre collective. Nous en dirons quelques mots plus loin à propos des différents auteurs.

La théologie de Wurzbourg est donc moins une œuvre originale qu’un manuel abondant, reflet d’un enseignement nouveau par la méthode plus encore que par les doctrines. Elle suit en gros le plan des traités scolastiques, mais elle fait une place considérable aux questions positives. Le cours de controverses semble se fondre avec le cours de dogme. Les questions sont présentées sobrement ; on les fait suivre de longues séries d’objections. Les difficultés tirées de l’Écriture et de l’histoire du dogme sont résolues avec sérénité ; on évite d’ordinaire de nommer les adversaires, se contentant de formules générales : scriptores heterodoxi recenter insimulant. Cependant, plus d’une fois on rencontre les noms de Daillé, de Launoy ou de Dupin. De Bellarmin aux Wircebur

genses, l’axe des controverses s’est déplacé. Les auteurs de la théologie de Wurzbourg font preuve d’une science avertie, encore qu’assez impersonnelle. Leurs positions scolastiques ont peu de relief, et l’on se trouve dans une autre ambiance que chez leur contemporain Billuart, que l’on trouve ici ou là critiqué pour des assertions historiques peu défendables.

Ce manuel répondait cependant aux besoins d’une époque, aussi fut-il très bien accueilli. En 1841, Migne regrettait qu’il fût tombé dans l’oubli, et pensait qu’il n’avait pas son égal. Il réimprima pour son compte le De fide de Kilber, dans le Theologise cursus completus, t. vi, 1841, col. 433 sq. Scheeben considère la Théologie de Wurzbourg comme l’ouvrage le plus important publié par les jésuites à l’époque des « épigones « (c’est-à-dire de 1660 à 1770). Il unit heureusement, nous dit-il, la spéculation et l’histoire et clôt dignement une période de l’histoire de la théologie allemande. Handbuch der kalholischen Dogmatik, t. i, 1873, p. 455. Le P. Chr. Pesch parle dans le même sens, Prselectiones theologise dogmaticæ, 2e éd., t. i, 1898, p. 27, et les historiens de la théologie lui font une place digne de son mérite, ainsi K. Werner, Hurter, M. Grabmann (voir la bibliographie).

La théologie de Wurzbourg a été rééditée en 1852 chez Julien et Lanier à Paris, 5 tomes en 10 volumes. L’éditeur avoue avoir fait quelques modifications dans la présentation, surtout dans l’ordre des traités. Cependant le texte est respecté et il est remarquable que, sur un seul point ou à peu près, les positions adoptées aient été rejetées ensuite par l’Église (voir infra à propos de Holtzclau). Une autre édition a été publiée en 1879-1880 chez Berche et’Tralin, en 10 volumes. Elle reproduit celle de 1852, se contentant de compléter la série des papes ou des conciles (t. i, p. 229, 390), d’ajouter le Syllabus aux documents du magistère (t. i, p. 522), et d’insérer le texte du concile du Vatican dans la démonstration de l’infaillibilité du pape (t. I, p. 345). Nous citerons cette dernière édition, en indiquant le tome et la page.

Avant d’examiner la contribution particulière de chaque auteur, donnons le plan de l’ouvrage tel qu’il est dans les éditions du xix c siècle. Il s’ouvre par une espèce de théologie fondamentale, dont la première partie reproduit les Principia theologise ad usum candidatorum theologise publiés par Kilber en 1762 et qui, dans l’édition primitive, formaient une introduction séparée à la Theoiogia dogmatico-polemico-scolastica. Ces Principia comportent un De Scriptura et Traditione, auquel sont annexés les traités de l’Église, des conciles et du souverain pontife. On y ajoute un certain nombre de thèses sur l’autorité des Pères, des théologiens, et sur l’usage de la raison et de l’histoire en théologie. La seconde partie de cette introduction méthodologique est un traité De religione composé par Neubauer et sur lequel nous reviendrons. La dogmatique spéciale enchaîne de façon classique les traités De Deo uno et trino, De angelis, De Dco creatore (Kilber), De incarnations Yerbi divini (Holtzclau), De beaittudine, De actibus humanis, De legibus (Neubauer). Le De jure et justilia (Holtzclau) est suivi d’un De religione que les éditeurs de 1852 ont tiré des nii res de l.essius. Puis vien n ci il les traités De percuta. Dr gratta, De fuslifteatione, De merlto (Kilber), De viriutibw theologieit (Kilber) avec an appendice sur les vertus cardinale ! tiré encore « les œuvres de Lessius.

Enfin viennent les traités sur les sacrements : De

§acramenti » in génère, Dr baptismo et conflrmattone, De eucharlttla (Holtzclau), De ptenttentta (Munier), Dr oriimr et malrimonio (Holtzclau). La répartition’les matières entre les ailleurs est. on le voit, assez inégale. Il n’y a pas de traite des fins dernières, mais il est un peu question du ciel, de I enfer et du purga toire à propos de la béatitude ou du péché. La mariologie est également absente. Kilber traite de la justice originelle dans son De gratia, et non dans son traité du péché originel. Les généralités sur le surnaturel sont mises en tête du De virtutibus. Dans l’ensemble, cette disposition est celle de nombreux manuels publiés au cours du xixe siècle.

Des quatre auteurs de la Theoiogia Wirceburgensis, le plus important est sans contredit Kilber (17101783). Henri Kilber enseigna la théologie à Wurzbourg à partir de 1751, après avoir été professeur de philosophie à Heidelberg. En 1764, le prince-évêque créa pour lui une chaire d’Écriture sainte. Duhr. op. cit., p. 65. Mais sept ans après, Kilber quittait l’enseignement pour devenir socius du provincial des jésuites à Heidelberg. La Compagnie ayant été supprimée en 1773, il devint régent du séminaire Saint-Charles dans la même ville. Un contemporain, parlant des professeurs de Wurzbourg, le présente comme un homme de grande culture, ayant l’esprit de synthèse, et habile dialecticien. Duhr, op. cit., p. 67. Ces qualités philosophiques apparaissent dans son traité De Deo uno, qui reprend un cours édité en 1752. On les retrouve dans les discussions sur la grâce. Cependant, comme ses collègues. Kilber semble porter plus d’intérêt encore aux questions positives. Professeur d’Écriture sainte, il a laissé une Analysis Biblica, Heidelberg, 1773, qui a été plusieurs fois rééditée, et un ouvrage sur la vie du Christ : Novi Testamenti pars prima seu historien complectens historiam dominicain concordia evangeliorum concinnatam…, Wurzbourg, 1765. Cet intérêt porté à l’Écriture sainte apparaît dans la première partie de ses Principia theologise. Son De Scriptura porte la marque des préoccupations de l’Église après la grande crise du xvr 3 siècle ; on y prouve, à grands renforts de textes scripturaires et patristiques, que la lecture de l’Écriture sainte n’est pas indispensable au salut et qu’elle ne doit pas être permise sans discernement. T. i, p. 54. Ailleurs, Kilber démontre que le fameux verset des trois témoins célestes, I Joa., v, 7, est certainement authentique. T. iii, p. 374. Cette introduction méthodologique avait cependant de grandes qualités ; elle incorporait à la théologie les travaux des grands controversistes et continuait des devanciers comme Pichlcr. La dogmatique de Kilber est inégale. Le De Trinitate semble plus faible que les traités sur le péché, la grâce et les vertus qui avaient fait l’objet de publications antérieures (voir Sommervogel, t. iv, col. 1040, et Rivière, n. 15 18). Le De gratia comporte une longue introduction sur le pélagianisme et le semi-pélagianisme, le protestantisme, le baianisme et le jansénisme. T. iii, p. 168 257. Rien de tel au traité de la Trinité, où l’on se contente de répondre à des difficultés comme celle de la « chute » du pape Libère. T. in. p. 311-321. En général, la science de Kilber est grande, mais ne semble pas très personnelle. II accepte la thèse aventureuse de Sirmond sur l’existence d’une secte prédestina tienne à la fin de l’âge patristique, t. iii, p. 270, invoque le patronage de saint Augustin, avec discré lion, il est vrai, en faveur de la prédestination />o.s7 prœvisa mérita. T. ni, p. 249. Mais il a le mérite de défendre la croyance à l’immaculée conception, I. vil, p. III, d’insister contre le jansénisme sur la volonté salvi tique universelle, tant à propos du salut des infidèles, t. vu. p. 364, qu’à propos des enfants morts sans baptême, t. III, p. 199. H est moins heureux en

acceptant les thèses de Salmeron sur la nature du péché originel. T. iii, p. 100. Dans les querelles de

aUXllii », il est évidemment rallié à la théorie de la science moyenne, t. iii, p. 159, et défend une espèce

de congrulsme qui est plus apparenté aux thèses de

l.essius qu’à celles de l’.ellarmin ou île Suarei. I-vu.

p. 398. Ses exposés sur la grâce habituelle portent la marque d’une époque scolastique qui se soucie médiocrement de la divinisation du chrétien. À la filiation adoptive, il ne consacre que quelques lignes, t. vii, p. 436, et l’on cherche vainement dans son traité de la Trinité des développements sur l’inhabitation du Saint-Esprit. Ni Petau ni Thomas sin n’ont encore trouvé d’écho dans l’enseignement de la théologie. Le traité de la foi est plus personnel et’a valu à son auteur, outre la réimpression dans Migne, telle ou telle mention dans les manuels postérieurs, comme celui de Pesch, mais on n’y trouve pas davantage une théorie neuve. Kilber semble avoir été surtout un excellent professeur.

A certains égards, plus original fut Thomas Holtzclau (1716-1783), voir son art. ici, t. vii, col. 33. Moins spéculatif que Kilber, il semble avoir eu davantage de curiosité scientifique. Dans les traités qu’il a donnés à l’œuvre commune, il montre sa science de l’Écriture et de l’histoire du dogme, prouve longuement contre les Juifs la messianité du Christ et sa divinité, t. iv, répond aux accusations d’apollinarisme ou de monophysisme formulées contre Cyrille d’Alexandrie, t. iv, p. 149, 166, consacre vingt pages à défendre la mémoire du pape Honorius, t. iv, p. 180, prenant le contrepied des conclusions du P. Romanus Fisher, O. S. A. ; cf. ici, t. vii, col. 130. Déjà en 1762, il avait fait soutenir une thèse sur la question par l’un de ses élèves ; cf. Sommervogel, t. iv, col. 438. Elle était à l’ordre du jour en histoire ecclésiastique. Non moins passionnés étaient les débats autour de l’authenticité des écrits de Denys l’Aréopagite. Holtzclau se déclare pour l’authenticité dans une dissertation annexée à ses traités sur les sacrements. T. ix, p. 407. Il est plus heureux lorsqu’il rejette celle des Canons apostoliques, se ralliant aux conclusions de Noël Alexandre. T. vi, p. 29. Impressionné par ces faits historiques, il accepte la thèse de Morin sur l’institution des sacrements. T. ix, p. 91. Dans son traité du mariage, il affirme, contre Billuart, que les Pères grecs ont déclaré illicites les unions en troisièmes noces. T. x, p. 512. Tous ces détails et d’autres qu’on pourrait relever encore montrent que Thomas Holtzclau était au courant des recherches historiques en théologie ; on ne peut cependant dire qu’il ait été lui-même un grand théologien positif. Peut-être était-il trop prisonnier d’une méthode d’enseignement pour pouvoir donner sa mesure. Du point de vue spéculatif, ses opinions sont modérées, il les affirme sans batailler, comme on peut le voir à propos de la causalité des sacrements. T. ix, p. 42. On doit regretter que, dans son traité du mariage, il ait retenu encore la thèse de Vazquez sur la séparabilité du contrat et du sacrement, t. x, p. 471, thèse que l’Église devait bientôt rejeter. C’était d’autant plus illogique qu’il maintenait fermement, contre les juristes gallicans, le droit exclusif de l’Église sur les empêchements dirimants, t. x, p. 546, et qu’il condamnait la thèse de Melchior Cano sur le ministre du sacrement de mariage. T. x, p. 474. Ces critiques ne diminuent en rien le mérite de Holtzclau. Rappelons qu’outre un certain nombre de dissertations patronnées par lui, Holtzclau a laissé deux dissertations sur les livres de Judith et d’Esther et le t. I er d’Institutiones scripturisticas, Wurzbourg, 1775. Cet ouvrage, ayant été critiqué vivement par la Bibliotheca ecclesiastica Friburgensis, ne fut pas continué.

Le P. Ulrich Munier (1698-1759) enseigna d’abord les humanités à Erfurt, Worms et Baden. Il fut vingt-quatre ans professeur de théologie ; entre temps, il enseigna les langues orientales à Heidelberg. Sa connaissance approfondie de cinq langues le faisait spécialement remarquer. Il a cependant peu écrit. Ses traités De incarnatione et De jure et juslitia, publiés

à Wurzbourg en 1749, n’ont pas été insérés dans la théologie de Wurzbourg. On n’a retenu que son traité De sacramentis pœnitentiee et extremæ unctionis. On y retrouve les caractères généraux de l’œuvre collective. L’auteur prend parti sans passion dans la fameuse querelle entre attritionistes et contritionistes, t. x, p. 39, 141 ; il se range aux côtés de ceux qui exigent dans la réception valide du sacrement un commencement de charité, qu’il identifie avec l’espérance, elle-même conçue comme amour de concupiscence. T. x, p. 155 sq. C’est la position de Tournély, mais Munier se réclame aussi du jésuite Lainez. T. x, p. 157. Un traité de la pénitence est alors nécessairement dirigé par endroits contre certaines assertions jansénistes. Munier montre que nul précepte du Christ n’oblige à accomplir la satisfaction avant l’absolution. T. x, p. 205. Il est au courant des recherches historiques de Morin, traite de la pénitence publique, mais se refuse à croire qu’elle ait été sacramentelle. T. x, p. 229. Moins hardi peut-être que Holtzclau sur la thèse générale de l’institution des sacrements, il n’admet pas que l’absolution ait jamais pu être déprécative, et pense que les textes grecs publiés par Goar ou d’autres érudits ne donnent pas la formule d’absolution proprement dite. T. x, p. 130. Il défend l’extension universelle de la loi du secret de la confession, rejette la thèse des juristes qui prétendent encore qu’on doit en exempter le crime de lèse-majesté, t. x, p. 261, et discute les objections de Daillé ou d’autres protestants. La théologie dogmatique fait ici assez large la part à la controverse. Comme chez ses collègues, la discussion est menée de façon sereine.

Ignace Neubauer (1726-1795), après avoir aussi enseigné au collège de Wurzbourg et fait du ministère apostolique, devint professeur de philosophie à Heidelberg et à Wurzbourg. On lui confia ensuite une chaire de langues orientales à Heidelberg, puis il revint à Wurzbourg, où il enseigna dix ans la théologie dogmatique et la théologie morale. La Compagnie de Jésus ayant été supprimée, il fut jusqu’à sa mort curé d’Œllingen en Franconie. Outre un petit traité sur les Psaumes, il a laissé un Tractatus de beatiludine, de actibus humanis et legibus, inséré dans la Theologia Wirceburgensis, t. v. On y retrouve les méthodes habituelles à ses collègues, encore que la matière se prête moins à un déploiement d’érudition scripturaire ou patristique. Mais Neubauer nous intéresse surtout à cause de son apologétique. Son traité Vera religio vindicata contra omnis generis incredulos, inséré lui aussi dans l’œuvre collective, t. ii, est un travail assez original, dirigé contre les erreurs d’une époque fertile en adversaires du christianisme. Il commence par une dissertation sur l’existence de Dieu et sur la providence, suivie d’autres dissertations sur la religion naturelle et la religion révélée. "Viennent ensuite des études sur le paganisme, la religion de l’islam, le judaïsme et enfin le christianisme. Les dernières dissertations s’en prennent aux transfuges du christianisme, libertins, athées, indifférentistes, et très spécialement aux déistes anglais et français. Bayle, Voltaire, Rousseau sont fréquemment nommés. Neubauer, dans cet ouvrage, adopte la méthode déjà signalée de brève exposition suivie de réponse aux objections. Il est difficile de démêler ce qu’il apporte de neuf. Son travail, bien que méritant de figurer dans l’histoire de l’apologétique (voir ici art. Apologétique, 1. 1, col. 1545), semble un ouvrage de seconde main ; il cite fréquemment d’autres travaux catholiques contemporains, en particulier ]’I ntroductio in sacram Scripturam de H. Goldhagen. La question du salut des infidèles est effleurée au passage. Neubauer renvoie à ce propos à une dissertation d’un de ses

prédécesseurs à l’université de Wurzbourg, le P. Gottfried Hermann. T. ii, p. 58.

En résumé, la théologie de Wurzbourg, qui marque certainement une date dans l’histoire de l’enseignement des sciences théologiques, n’offre plus guère aujourd’hui, comme, hélas, bien d’autres travaux plus célèbres, qu’un intérêt historique.

Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. iv, col. 437441 (Holtzclau), 1038-1041 (Kilber) ; t. v, col. 1435-1437 (Munier), 1638-1641 (Neubauer) ; E.-M. Rivière, Corrections et additions à la Bibl. de la Comp. de Jésus, n. 1548 et 1791 ; Hurter, Nomenelator, 3e éd., t. v, col. 262-264 ; B. Duhr, op. cit., p. 64-71 ; K. Werner, Geschichle der katholiscben Théologie, 1866, p. 242 ; Grabmann, Geschichte der katholischen Théologie, 1933, p. 196 ; Wetzer und Welte, Kirchenlexikon, 2’éd., t. xii, 1901, col. 1706-1708.

H. RONDET.