Dictionnaire des expressions vicieuses/A
A, préposition pour de. C’est une faute de dire, L’épouse à Monsieur. Le domestique à Monsieur. La cuisinière à Madame. — L’épouse de Monsieur. Le domestique de Monsieur. La cuisinière de Madame.[1]
Ne dites pas, Venez à bonne heure. Il est arrivé à bonne heure, à meilleure heure. — Venez de bonne heure. Il est arrivé de bonne heure, de meilleure heure.
Ne dites pas, Il est mécontent à tout le monde. Il est content à lui. Je suis content à vous. — Il est mécontent de tout le monde. Il est content de lui. Je suis content de vous.
A, préposition pour Contre. On ne dit pas, Être fâché à quelqu’un. Je suis fâché à vous. — Être fâché contre quelqu’un. Je suis fâché contre vous.
A, préposition qu’il faut supprimer. Ne dites pas, Aller à quelque part. Vous le trouverez à quelque part. — Aller quelque part. Vous le trouverez quelque part.
A, préposition que l’on ne doit pas supprimer. On fait des fautes grossières en disant, Avoir mal la tête. J’ai mal la gorge. J’ai chaud les mains. J’ai froid les pieds. J’ai froid le visage. — Avoir mal à la tête. J’ai mal à la gorge. J’ai chaud aux mains. J’ ai froid aux pieds. J’ai froid au visage, ou J’ai le visage froid.
A, préposition dans à qui pour que. Ne dites pas, C’est à vous à qui je parle. C’est à ces libertins à qui j’en veux. Fautes très-communes. — C’est à vous que je parle. C’est à ces libertins que j’en veux.
A, verbe doit se prononcer bref. — Il a dit. Il a fait, et non pas, il â dit il â fait, comme cela arrive dans plusieurs villes de la ci-devant Lorraine.
ABATTE n’est pas français. — Able, ou Ablette, petit poisson.
ABUTER, vieux mot rejeté par l’Académie, mais maintenu par Richelet. Quand il s’agit du jeu de quilles, on dit Quiller, c’est-à-dire, Tirer entre plusieurs joueurs, à qui sera le plus près de la boule, pour savoir ceux qui seront ensemble, ou celui qui jouera le premier. — Il faut quiller, les plus près seront ensemble. Mais dans tout autre jeu, où il s’agira de la même action, comment dira-t-on, si l’on ne dit pas abuter ?
ACAGNARDIR, S’ACAGNARDIR. — Acagnarder, s’acagnarder.
ACTE est un substantif masculin. Ne dites pas, La seconde acte est jouée. La seconde acte est la plus intéressante. — Le second acte est joué. Le second acte est le plus intéressant.
AFFAIRE. Ne dites pas, En voilà une bonne affaire. Vous n’avez pas eu de fruits dans votre jardin, moi, j’en ai eu une bonne affaire. — En voilà une bonne quantité. En voilà suffisamment. Vous n’avez pas eu de fruits dans votre jardin, moi, j’en ai eu abondamment, j’en ai eu une grande quantité.
AFFAUTRIR pour Rendre maigre, n’est pas français. — Amaigrir. Le jeûne amaigrit. Le travail l’a amaigri.
AFFRANCHISSAGE n’est pas français. — Affranchissement. L’affranchissement d’une terre, d’une ville.
AGE, substantif masculin. Un grand âge, et non pas, Une grande âge.
AGE (Il y a bel), pour Il y a long temps, n’est pas français. — Il y a beau temps. Il y a beau jour, il y a beaux jours que je ne l’ai vu.
AGETER, J’AGETE, mauvaise prononciation. Écrivez et prononcez acheter, j’achète.
AGIOS (Faire des) n’est pas français. On l’emploie pour signifier, Faire des révérences, des façons, des cérémonies, des minauderies.
C’est dans le même sens et aussi improprement que l’on dit, Faire des ATIS, des GYRIES.AGONISER est un verbe neutre qui signifie, Être à l’agonie. On dit, Il agonise. On l’a laissé qui agonisait. mais ne dites pas, Il l’agonise du matin au soir. Elle l’a agonisé de sottises. — Il le tourmente, il le vexe du matin au soir. Elle lui a dit cent sottises. Voyez ASSAUTER.
AGRÉMENTS. C’est, à la boucherie, Certaine portion de basse viande qu’on oblige l’acheteur de prendre avec la bonne, et au même prix. On dit ailleurs, Réjouissances.
AGRIPPEUR n’est pas français. — Trompeur, filou. On dit cependant Agripper. Elle agrippe tout ce qu’elle voit.
A-IANT. Ce mot se prononce très-mal. Il faut prononcer ai-iant, et écrire ayant.
AIDE signifiant Secours, assistance, est féminin. Une aide prompte. Vous êtes toute son aide, tout son secours ; autrement il est masculin. Aide-major. Aide de cérémonies. Aide à maçon.
AIGLEDON. (Un couvre-pied d’) — Un couvrepied d’édredon.
AIL au lieu de al. Dites cristal, métal, et non pas, Cristail, métail.
AIL, espèce d’ognons, fait Aulx au pluriel. Planter des aulx, mais on dit, Un gigot de mouton à l’ail, frotter son pain d’ail, et non pas d’aulx.
AIR est un substantif masculin. Ne dites pas, l’Air est chaude. Je prends la grande air. — L’air est chaud. Je prends le grand air. Ne dites pas, L’Air de cette chanson est belle. — L’air de cette chanson est beau.
AIRÉ pour aéré. Une maison bien aérée.
AISÉ. Ne dites pas, Vous avez bien aisé de dire. Ils ont bien aisé de s’enrichir. — Il vous est bien aisé de dire. Il leur a été bien aisé, bien facile de s’enrichir.
AISE substantif féminin. Ne dites pas, Ils sont à leurs aises. — Ils sont à leur aise. Ils sont à l’aise. On dit bien, Aimer ses aises. On n’a pas toutes ses aises en ce monde.
ALBÂTRE est un substantif masculin. Le plus bel albâtre.
ALCOVE substantif féminin. Ne dites pas, Un grand, un bel alcôve. — Une grande, une belle alcôve.
ALCOFRE est un barbarisme.
ALEMBI pour Alembic ou alambic, subst. masculin.
ALLER. On dit, Il a été à la messe, pour signifier qu’Il en est revenu.
Il est allé à la messe, pour marquer qu’Il n’est pas encore de retour.
On dit dans la conversation, J’aurais été ou je serais allé vous voir. Je fus ou j’allai hier à l’opéra.
Mais dans le discours soutenu, on ne doit pas employer le parfait défini, je fus, tu fus… ils furent, pour J’allai, tu allas… ils allèrent. C’est une incorrection que l’on reproche à quelques bons auteurs. Pascal a dit : Bien glorieux de savoir le nœud de l’affaire, je fus trouver M. N… pour j’allai.
Corneille,« Je fus, jusques à Rome implorer le Sénat,
Dans les Études de la Nature : Quand les Prince de l’Europe furent, l’évangile à la main, ravager l’Asie… pour allèrent. (Extrait du Journal de l’Empire.)
ALMANACH est un substantif masculin. Le nouvel almanach. Prononcez almana.
ALOSE, ALOSIER, HALOSSE, HALOSSIER, ne sont pas français. — Alize, Alizier, arbre qui croît dans les bois.
ALPHABET substantif masc., l’Alphabet français. Ne prononcez pas le t.
AMADOUE. Cette amadoue est bonne. Faute. Ce substantif est masculin. — Cet amadou est bon.
AME pour asme. C’est une faute de dire, Cataplâme. — Cataplasme ; faites sentir l’s.
AME (Regarder jusque dans l’) ne se dit pas. — Regarder de très-près, fort attentivement. Regarder sous le nez.
AMELETTE. Barbarisme. — Omelette.
AMIDON, substantif masculin. Ne dites pas, l’Amidon la plus fine. — L’amidon le plus fin.
AMIDONNER n’est pas français. — Empeser. Empeser de la dentelle. Cela est empesé trop ferme.
AMIGNOTER n’est pas français. — Mignoter, dorloter, caresser, mignarder. Vous gâtez cet enfant de le mignoter comme vous faites. Une femme qui se mignarde trop.
AMUSEUR n’est pas français. — Musard, arde, Qui perd son temps à s’amuser de petites choses. C’est un vrai musard, il est familier.
ANCHE. On dit bien, Anche de haut-bois, anche d’orgue, anche de moulin ; mais on ne trouve pas Anche de tonneau. C’est un petit tuyau de bois par lequel on fait couler le vin. Il n’a d’autre synonyme que Robinet. Le robinet d’un tonneau. Cependant ces deux instrumens ne se ressemblent pas.
ANE est un substantif masculin qui fait ânesse au féminin. Ainsi ne dites pas, C’est une grande âne. — C’est un grand âne.
ANE. Mettre ou laisser quelqu’un sur l’âne : proverbe qui n’est pas admis en français. On l’emploie pour signifier, Mettre ou laisser quelqu’un dans l’embarras, ne pas le tirer de l’incertitude où il est. Ce proverbe n’a pas d’équivalent.
ANICHON n’est pas français. Il se dit d’Un enfant qui ne veut rien apprendre. C’est un ânichon. — C’est un petit âne.
ANGLAISE. Mot très-usité en Lorraine pour signifier Une pinte de Paris.
ANGOISE pour Angoisse, substantif féminin. Être dans d’extrêmes angoisses.
ANGOLA chat étranger. — Angora substantif masc.
ANTICHAMBRE. Quelques personnes font mal-à-propos ce substantif masculin ; dites, La première antichambre, la seconde antichambre.
AOUT. Ne faites pas ce mot de deux syllabes. Prononcez oût.
APPAIRER pour Apparier, n’est pas français. Voyez ci-après.
APPAREILLER et APPARIER. Les exemples suivans feront connaître la différence de signification de ces deux mots. Voila un beau cheval de carrosse, je voudrais bien trouver à l’appareiller.
Apparier des chevaux. On a brouillé tous ces gants, démêlez-les et les appariez.
Appareiller est aussi un terme de bâtiment et de marine.
APPELLER DES NOMS. Il m’appelle des noms. Expression vicieuse dont les enfans se servent souvent. — Il me dit des injures.
APPOINTER un clou, une cheville. Faute de français. — Refaire, rajuster la pointe d’un clou, d’une cheville.
APPRENTIER, ÈRE. — Apprenti, apprentie. Un apprenti menuisier. L’apprentie d’une coëffeuse : on ne dit plus, Apprentif, ive.
APPRENTISSAGE. Ne dites pas, Faire ses apprentissages. — Faire son apprentissage. Faire l’apprentissage de quelque chose.APPRÊT pour apprête, substantif féminin. Petite tranche de pain étroite et longue avec laquelle on mange des œufs à la coque. Faire des apprêtes. On dit plus communément Mouillette.
APRÈS, préposition. On fait des fautes en disant, Demander après quelqu’un. On demande après vous. Je cherche après vous. Parler après quelqu’un. Rire après quelqu’un. Mettez les chevaux après la voiture. — Demander quelqu’un. On vous demande, ou quelqu’un vous demande. Je vous cherche. Parler contre quelqu’un. Rire de quelqu’un. Attelez les chevaux à la voiture, ou simplement, Attelez.
Mais on dit, Crier après quelqu’un. Courir après quelqu’un.
On court après les honneurs. On soupire après une succession.
Être après quelque chose signifie, Qu’on y travaille actuellement. J’ai trouvé que mon procureur était après mes papiers. Il est après à bâtir sa maison.
Être après un emploi, après un bénéfice, c’est-à-dire, Travailler à l’obtenir.
Être après quelqu’un, signifie, Qu’on s’en occupe beaucoup, ou qu’on le fatigue. — Cette mère est toujours après ses enfans. Cet homme est toujours après ses valets.
Se Mettre après quelqu’un, c’est-à-dire, Le chagriner, le maltraiter.
On dit Attendre quelqu’un, mais si l’on veut marquer le besoin qu’on a de la personne ou de la chose qu’on attend, l’impatience avec laquelle on attend, on joint à ce verbe la préposition après. Il y a long-temps qu’on attend après vous. C’est un argent après lequel il attend pour partir.APRÈS pour A ou au. Ne dites pas, La clef est après la porte. L’habit est après le porte-manteau. Ce fruit tient après l’arbre. — La clef est à la porte. L’habit est au porte-manteau. Ce fruit tient à l’arbre.
APRÈS DEMAIN. Ne dites pas, Je reviendrai l’autre après demain. — Je reviendrai dans trois jours.
APRÈS-DINÉE, APRÈS MIDI, APRÈS-SOUPÉE. Tous ces noms composés sont féminins. Il passe toutes les après-dînées en tel endroit. Je vous ai attendu toute l’après-midi. Une belle après-soupée. Cependant plusieurs font Après-midi masculin.
On dit encore, après dîner, après le dîner ; après souper, après le souper, masculins.
ARABESQUES, sorte d’ornemens, est un substantif féminin. Le Sallon du Gouvernement, à Nancy, est orné de belles arabesques.
ARAGNÉE pour Araignée, insecte, du genre féminin.
On appelle improprement ARAIGNÉE, des Barreaux que l’on met aux fenêtres. — Grille sub. fém. Il faut mettre des grilles à ces fenêtres qui sont sur la rue.
Dans plusieurs endroits, ou distingue la Grille de l’Araignée. La grille ne sert qu’à la sûreté des caves, des greniers, des magasins, des prisons ; l'araignée, outre la sûreté, fait encore l’ornement des maisons, et ne se place guères qu’aux fenêtres sur la rue et au rez-de-chaussée.
ARBORISER pour Herboriser. Rechercher des herbes et des plantes. Arborisé , ée, est un adjectif qui se dit de certaines pierres sur lesquelles on voit des représentations d’arbres. Pierres arborisées. Agate arborisée.
ARDOISERIE n’est pas français. — Ardoisière.
AREINTER. Barbarisme. — Éreinter.
ARGUMENTEUR pour Argumentateur. — C’est un argumentateur perpétuel.
ARRIÉRAGES pour Arrérages. — Il lui doit tant d’années d’arrérages.
ARROSOIR est masculin. — Un grand arrosoir, et non pas, Une grande arrosoire.
ARTISON. Petit vers qui s’engendre dans le bois. On le confond souvent avec Teigne, espèce d’insecte qui ronge les étoffes, les livres etc. Ne dites donc pas, Ces pelleteries, ces habits, ces livres sont rongés des artisons, sont artisonnés. — Ces pelleteries, ces habits, ces livres sont gâtés de la teigne.
AS. L’s se prononce. Ce mot est masculin. Ne dites pas, Voilà une bonne as que je vous donne. Les as sont égales. — Voilà un bon as que je vous donne. Les as sont égaux.
ASSASSIN pour Assassinat. Il s’est commis un assassin. — Il s’est commis un assassinat.
ASSASSINEUR pour Assassin. Dites, Cet homme est un assassin.
ASSAUTER n’est pas français. Ne dites pas, J’ai été assauté par cette femme. Elle l’a assauté d’injures. On m’a assauté pour m’obliger à cela. — J’ai soutenu
plusieurs assauts de la part de cette femme. Elle lui a dit mille injures. Elle l’a invectivé, ou elle s’est répandue en invectives contre lui. On m’a donné plusieurs assauts pour m’obliger à cela.
ASSEOIR. Donnez-vous la peine de vous asseoir est une phrase ridicule ; car s’asseoir n’est pas une peine. On dirait tout au plus, Donnez-vous la peine de prendre une chaise, un fauteuil, et plutôt Asseyez-vous. Je vous prie de vous asseoir.
ASSIETTE. Piquer l’assiette n’est pas français. — Piquer les tables. Voyez PIQUER.
ASSIS. Se mettre assis, est une faute que l’on fait très-souvent. Mettez-vous assis. Ils se sont mis assis, au lieu de, S’asseoir. Asseyez-vous. Ils se sont assis.
ASSISES. On dit improprement, Cette viande est pleine d’assises. Il faut laver cette viande et en ôter le assises. — Cette viande est pleine de chiures de mouches, etc.
ATE de feu, au lieu de Atre, substantif masculin, L’âtre est chaud et non pas, Chaude.
ATIS. Faire des Atis. Voyez AGIOS.
ATTENU n’est pas français. Ne dites pas, Je ne veux pas être attenu à telle chose. — Je ne veux pas être tenu à telle chose, ou de telle chose.
AUJEU pour Enjeu. On dit bien, J’ai mis au jeu, mais on ne dit pas, J’ai mis mon aujeu. — J’ai mis mon enjeu. Vous ne voulez plus jouer, il faut donc que chacun retire son enjeu. Garder les enjeux.
AUJORD’HUI. Mauvaise prononciation, pour Aujourd’hui.
AU JOUR D’AUJOURD’HUI. Expression triviale. — Aujourd’hui. Cependant on peut dire, La journée d’aujourd’hui est plus belle que celle d’hier.
AULUS n’est pas français. Ne dites pas, Il a toujours cinquante aulus à faire. — Il a toujours cinquante choses a faire. On dit aussi improprement, Conter des Aulus, pour Conter des Sornettes.
AUPARAVANT est une Préposition qui ne veut point de régime. Ne dites pas, J’arriverai auparavant vous, Il aura fini auparavant son frère. — J’arriverai avant vous. Il aura fini avant son frère.
On dit, Si vous voulez partir, réglez auparavant ce qu’il faut faire, réglez vos affaires auparavant. Un mois, un an auparavant.
AUPARAVANT QUE est une faute. — Avant que, et mieux Avant de. Il est plus doux et plus simple de dire, Avant de faire, que de dire, Avant que de faire.
AU PAR DELA DE CELA, faute. — En outre. Outre cela.
AUPRÈS, préposition pour à ou de. Ne dites pas, Il s’est confessé auprès de M. le curé. J’ai acheté cela près, auprès d’un marchand étranger. ― Il s’est confessé à M. le curé. J’ai acheté cela d’un marchand étranger.
AUTEL, substantif masculin. Ne dites pas, La grande autel. — Le grand autel, le maître autel. AUTREFOIS. Ne joignez jamais l’article les à cet adverbe. Ne dites pas, J’ai vu les autrefois que mon gousset était mieux garni. — J’ai vu autrefois que mon gousset étoit mieux garni.
AVALER pour Quereller fortement, ne se dit pas. — Manger. Je n’ai garde de lui en parler, il m’avalerait. Ne m’avalez pas. — Je n’ai garde de lui en parler, il me mangerait. Ne me mangez pas.
AVANT-HIER. Faites sentir le t, et ne dites pas Avan-hier, et encore moins Avant-z’hier.
AVANT QUE… NE. On fait des fautes graves quand on dit, Je le verrai avant qu’il ne parte. Ne donnez rien à ce malade avant que le médecin ne soit venu. Il est toujours minuit avant que je ne m’endorme. — Je le verrai avant qu’il parte. Ne donnez rien à ce malade avant que le médecin soit venu. Il est toujours minuit avant que je m’endorme.
AVEC CELA, pour Malgré cela, néanmoins. Ne dites pas, Il est un peu brusque, mais avec cela il est bon enfant. — Il est un peu brusque, mais néanmoins, mais malgré cela il est bon enfant
AVIVES, substantif féminin pluriel, ne se dit que des chevaux, et l’on a tort de l’employer en parlant des hommes. Ne dites donc pas, J’ai eu les avives en entrant dans l’eau. — Le frisson m’a pris en entrant dans l’eau.
AVISION n’est pas français. Ne dites pas, Quelle avision ! — Quelle idée ! quelle singularité ! quelle fantaisie !
AVOISINÉ et ENVOISINÉ. Avoisiné est le Participe du Verbe Avoisiner qui ne se dit que, De la proximité de lieu. Envoisiné, adjectif, signifie, Qui a des voisins. On dit, Les Provinces qui avoisinent la France ; les Provinces dont la France est avoisinée, et non pas, Envoisinée.
Dites aussi, Être bien, être mal envoisiné, et non pas, Avoisiné. Les méchans dont je suis envoisiné, et non pas, Qui m’avoisinent, et encore moins, Qui m’envoisinent.
A-VOUS VU CELA ? Négligence impardonnable, pour Avez-vous vu cela ?
- ↑ Observation. Ce Signe, — mis avant les lettres italiques, signifie, il faut dire, ou l’expression propre est.