Dictionnaire des expressions vicieuses/D

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DAB

DABO. Être le Dabo de quelqu’un. — Être la dupe de quelqu’un.


DAR

DAR ET DAR. Expression proverbiale que l’on emploie improprement pour signifier Avec hâte, en hâte. Il s’en va dar et dar. Nous arrivons dar et dar. — Il s’en va en grand’hâte, Nous arrivons en grande hâte.

DARTE pour Dartre, substantif féminin. Dartre farineuse. Faire rentrer une dartre.

DAV

DAVANTAGE, DAVANTAGE QUE. Ne dites pas, Il en a autant et davantage que vous. Cela ne vaut pas davantage qu’un écu. Il a davantage de brillant que de solide. Il va où il y a davantage à gagner. — Il en a autant et plus que vous. Cela n’a vaut pas plus d’un écu. Il a plus de brillant que de solide. Il va où il y a plus à gagner.

DE

DE, Préposition pour Que. Ne dites pas, Ce n’est rien de ça. Qu’est-ce que c’est de cela ? — Ce n’est rien que ça, ou cela. Qu’est-ce que c’est que cela ?

DE supprimé mal à propos dans, Il est bonne heure. Il est encore trop bonne heure pour dîner. — Il est de bonne heure. Il est encore de trop bonne heure pour dîner.

DE, qu’il faut supprimer. Ne dites pas, Cela ne fait de rien. C’est de ma faute. Ce n’est pas de sa faute. Ce n’est pas de sa faute que la chose est arrivée. — Cela ne fait rien. C’est ma faute. Ce n’est pas sa faute. Ce n’est pas par sa faute que la chose est arrivée.

DE LA, DU, DES mal employés pour la préposition De.

Règle Générale. On doit employer la préposition De devant un adjectif suivi d’un nom, lorsque cet adjectif et ce nom sont sujets ou régime direct dans la phrase. Les exceptions appartiennent à la grammaire.

Ainsi ne dites pas, Du bon pain et du bon vin sont nécessaires. J’ai du bon vin. Je mange du bon pain, de la bonne viande. Employer du mauvais papier. Voilà de la bonne soupe. Fautes très-communes. — De bon pain et de bon vin sont nécessaires. J’ai de bon vin. Je mange de bon pain, de bonne viande. Employer de mauvais papier. Voilà de bonne soupe. Voilà une bonne soupe.

Ne dites pas, J’ai acheté de la bonne étoffe. J’en ai de la meilleure. En voilà de la plus belle. J’en voudrois de la moins grosse. — J’ai acheté de bonne étoffe. J’en ai de meilleure. En voilà de plus belle. J’en voudrais de moins grosse.

Ne dites pas, Ces mouchoirs sont grands, mais j’en ai des aussi grands, des plus grands. J’en ai vu des autres. — Ces mouchoirs sont grands, mais j’en ai d’aussi grands, de plus grands. J’en ai vu d’autres.

Ne dites pas, J’en ai un beau des livres. J’en ai acheté un bien beau des jardins. Vous parlez de livres, c’est moi qui en ai des beaux. — J’ai un beau livre. J’en ai un beau. J’ai acheté un bien beau jardin. J’en ai acheté un bien beau. Vous parlez de livres, c’est moi qui en ai de beaux.

Ne dites pas, C’est ce prince qui en a des superbes, des jardins. C’est lui qui en a un beau, des châteaux. — C’est ce prince qui a de superbes jardins. C’est lui qui a un beau château.

Il faut dire aussi, Il n’y a point de provinces où l’on ne fasse des fautes, où l’on ne fasse des fautes nationales.

Il n’y a point de Province où l’on ne fasse pas de fautes, où l’on ne fasse pas des fautes nationales.

DÉ et DAIS. Ne dites pas, Le dé de la cathédrale est superbe — Le dais de la Cathédrale est superbe. Un sert à jouer ou à coudre.

DÉBAGAGER pour Déménager. Il a déménagé depuis huit jours, et non pas, Il a débagagé.

DÉBATTRE des œufs, pour Battre des œufs.

DÉBISCAILLÉ n’est pas français. On entend dire très-souvent : Je suis tout débiscaillé, pour, Je suis tout malade. Le bal de la nuit dernière m’a débiscaillé, pour Le bal de la nuit dernière m’a excédé, m’a rendu malade.

DÉBONDONNER n’est pas français. Ne dites pas, Il a tant bu qu’il a débondonné. Après avoir long-temps retenu sa colère, il fallut enfin débondonner. — Il a tant bu qu’il a vomi, qu’il a débondé. Après avoir long-temps retenu sa colère, il fallut enfin débonder.

DÉBOSSELER n’est pas français. Ne dites pas, Faire débosseler une marmite. — Faire rétablir, faire raccommoder une marmite.

DÉBOULÉE, TAPÉE. Expressions triviales que l’on employe improprement pour signifier Quantité, et l’on dit, en voyant beaucoup de monde sortir en foule d’un lieu quelconque, Quelle déboulée ! Quelle tapée ! J’en ai vu une belle déboulée, une belle tapée. — Que de gens ! quelle foule ! J’en ai vu une grande foule.

DÉBOULER pour Raconter, débiter, expression impropre et triviale. Il nous en a déboulé, ah ! il fallait l’entendre. — Il nous en a raconté, débité, ah ! Il fallait l’entendre.

DÉBRIDÉE. J’ai fait cela tout d’une débridée, tout d’une même débridée. — J’ai fait cela sans débrider.

DÉBRINGUER, voyez BRINGUE.

DÉBRUTER quelqu’un n’est pas français. Ne dites pas, la charité ne veut pas qu’on débrute son prochain. Il le débrute partout où il va. — La charité ne veut pas qu’on détracte de son prochain. Il dit du mal de lui, il la détracte par-tout où il va.

DÉBUTINER. Cette maison a été débutinée dans deux heures. Les voleurs l’ont entièrement débutinée. — Cette maison a été déménagée dans deux heures ; ou si l’on veut parler de voleurs, cette maison a été pillée dans deux heures. Les voleurs l’ont entièrement dévalisée.

DEC

DÉCAMPER se conjugue avec avoir. Il a décampé bien vite, et non pas, Il est décampé. Dès que l’armée eut décampé.

DÉCHASSER quelqu’un d’un endroit ; pour dire, Oter à quelqu’un l’envie de revenir dans un endroit. Ce mot n’a pas son juste équivalent. On pourroit dire, Exclure, chasser.

DÉCHAUT pour Nu-pieds. Cet enfant va déchaut. — Cet enfant est sans chaussure, va nu-pieds.

DÉCHOI pour Déchet. Il y a toujours du déchoi dans le vin. — Il y a toujours du déchet dans le vin.

DÉCOMBRER signifie Oter les décombres, les immondices, les débris qui embarrassent un terrein, qui bouchent quelque passage. Mais on ne dit pas, Décombrer une maison, une chambre. — Débarrasser, nettoyer une maison, une chambre.

DÉCOMBRES est un substantif pluriel masculin, Enlever tous les décombres, et non pas, Toutes les décombres.

On dit encore improprement les voilà partis, belle décombre. — Les voilà partis, c’est un grand débarras.

DÉCOMMANDER, Barbarisme. — Contremander. Il avait commandé son carrosse, il l’a contremandé. J’avais commandé un dîner, je l’ai contremandé, et non pas, Décommandé.

DÉCOUPAILLER n’est pas français. Ne dites pas Vous découpaillez cette volaille. — Vous charpentes cette volaille.

DÉCOUPER (Se) pour se couper. Ne dites pas, Il s’est découpé dans son interrogatoire, dans ses réponses. — Il s’est coupé dans son interrogatoire, dans ses réponses.

DÉCROTTER un morceau n’est pas français. Ne dites pas, Il a décrotté en un moment ce gigot. Quand il revient de la chasse, il décrotte joliment un morceau. — Il a dévoré en un moment ce gigot. Quand il revient de la chasse, il croque bravement un morceau.

DED

DEDANS (Mettre quelqu’un) pour, Tromper quelqu’un, le mettre dans l’embarras. Ne dites pas, Cet homme a voulu me tromper, mais c’est moi qui l’ai mis dedans. —Mais c’est moi qui l’ai attrapé, ou C’est lui qui a été ma dupe.

DEF

DÉFENDRE pour Fendre. Ne dites pas, Défendre un arbre, défendre du bois. — Fendre un arbre, fendre du bois.

DÉFICELER pour Oter la ficelle, délier. Déliez ce paquet, et non pas, Déficelez ce paquet.

DÉFIER. Ne dites pas, Je lui en défie, je leur en défie. — Je l’en défie, je les en défie.

DÉFILER de la soie, Ne se dit pas. — Effiler, éfaufiler, effiloquer.

DÉFORAIN. Les déforains ne viendront que la semaine prochaine. — Les marchands forains ne viendront que la semaine prochaine.

DÉFRUIT n’est pas français. Ne dites pas, J’en ai assez pour mon défruit. Ce jardin suffit pour le défruit de votre maison. — J’en ai assez pour moi, pour mon usage. Ce jardin suffit pour l’entretien de votre maison.

DEG

DÉGAINE. Quelle dégaine vous avez ! Il a une belle dégaine ! Cette expression ironique n’est pas française. — Quel air, quelle mine vous avez ! Il a bon air, belle tournure.

DÉGORGER. Faire dégorger du linge, n’est pas français. — Aiguayer du linge. On dégorge un égout, on le débarrasse. On fait dégorger le poisson. La poisson se dégorgedans l’eau claire.

On dégorge aussi, ou l’on fait dégorger les laines, les soies, les étoffes dans les manufactures. Mais On aiguaye le linge.

Ne dites pas non plus en parlant de quelqu’un, On l’a fait dégorger, pour, On l’a fait payer, on l’a forcé à donner de l’argent ; ou pour, On l’a forcé à rendre ce qu’il avoit pris.

DÉGRAINER pour Égrener, Égrapper ; si vous voulez faire de bon vin, il faut égrener, égrapper votre raisin, et non pas Dégrainer.

DÉGRAPPOIR n’est pas français. Si l’on ne peut dire Egrappoir, qui ne se trouve pas, ce mot est sans synonyme.

DÉGRISER pour Désenivrer, (qu’on prononce Désanivrer). Le sommeil l’a désenivré, et non pas, Dégrisé.

On dit encore quelquefois, Je suis bien dégrisé, pour J’en suis bien revenu.

DÉGUENILLER pour S’enfuir. Il a déguenillé bien vite. — Il s’est enfui bien vite.

DEH

DÉHALE. Il est parti, belle déhale. — Il est parti, c’est un grand débarras.

DÉHANCHER, DÉHOCHER, DÉROQUER, ne sont pas français. Ne dites pas, Il a tout déhanché, déroqué, déhoché cette table, cette armoire, à force de la transporter d’un lieu à un autre. A force de pousser la porte, on l’a toute déhochée, déroquée. — Il a tout déboité, démantibulé cette table, cette armoire, à force de la transporter d’un lieu à un autre. A force de pousser la porte, on l’a toute déboîtée.

On dit Déhanché, ée, et Éhanché, ée adjectifs, en parlant d’un homme, d’un cheval qui a les hanches rompues. Cet homme est tout déhanché. Un cheval tout déhanché.

DÉHONTÉ pour Éhonté, sans honte, sans pudeur. Il est vieux.

DEJ

DÉJETER quelqu’un d’une curatelle, pour, Ne vouloir plus le recevoir, l’accepter, le continuer comme curateur. — Révoquer.

DÉJEUNER, DINER, GOUTER, SOUPER, sont des verbes neutres, qui ne peuvent point avoir de régime. Ainsi on ne doit pas dire, Qu’avez-vous déjeûné ? Qu’avez-vous dîné ? Que goûterez-vous ? Que souperez-vous ? J’ai déjeûné du café. J’ai dîné une poularde. Je goûterai des fruits. Je souperai un gigot. — Qu’avez-vous pris, qu’avez-vous mangé, que vous a-t-on servi ou donné à votre déjeûner ou déjeûné ; à votre dîner ou dîné ? Que mangerez-vous, que vous donnera-t-on à votre goûter, à votre souper, ou soupé ? J’ai pris du café. J’ai mangé, on m’a servi, on m’a donné une poularde, des fruits, un gigot, etc.

On dit encore, J’ai déjeûné d’un pâté.

DÉJEUNER-DINANT ou DINATOIRE n’est pas français. — Un déjeuner-dîner.

DÉJOINDRE, DISJOINDRE, le premier ne se dit que Des ouvrages de menuiserie, de charpenterie, et de maçonnerie. — C’est le hâle, le soleil qui a déjoint ces ais. Les pierres de cette voûte commencent à se déjoindre.

Le second ne se dit point des choses matérielles. Disjoindre une instance en justice.

DEL

DÉLACHER, n’est pas français. Ne dites pas, Il a bien du mal de délâcher un sou. Il ne délâche pas. — Il a bien du mal de donner, de débourser un sou. Il ne cède pas.

DÉLAVER (Se) pour, Se laver, se justifier.

DEM

DÉMIETTER pour Émier, émietter. Émier de l’alun, de la cassonnade. Émier, émietter du pain. Cela s’émie.

DEMI-SETIER est un substantif masculin. Un demi-setier, et non pas, Une demi-setier.

DEN

DENT. Ne faites jamais ce mot masculin. — Avoir de belles dents. Les dents de cette dentelle sont fines. Ce peigne a une dent rompue.

Dites aussi, Les dents percent ou viennent à cet enfant, et non pas, Cet enfant fait des dents. La plupart des enfans meurent aux dents, et non pas, Quand ils font des dents.

On dit claquer des dents, les dents lui claquent, quand les dents se choquent par un tremblement que cause le froid ou la peur ; et Crisser les dents, lorsqu’on les serre et grince fortement.

DENTELURE pour Denture, substantif féminin. Il a une belle denture.

Dentelure substantif féminin, est Un ouvrage de sculpture fait en forme de dents. Il se dit encore Des choses ainsi découpées. Il fit plusieurs dentelures à un morceau de cuir, à une bande de linge.

DEP

DÉPARLER, ne se dit qu’avec la négative et dans le style familier. Il ne déparle point. Il n’a pas déparlé, pour, Il ne cesse, il n’a pas cessé de parler.

Mais ne dites pas, Il déparle, pour signifier, Il ne sait ce qu’il dit. Il bat la Campagne.

DÉPESSELER les vignes, pour Enlever les Echalas.

DEPUIS pour De, devant ici et . Ne dites pas, On nous entend depuis ici. Il faut aller depuis là en tel endroit. Depuis là vous nous écrirez. — On nous entend d’ici. Il faut aller de là en tel endroit. De là vous nous écrirez.

DER

DE RACHEPIED, pour D’arrache-pied, Je l’ai attendu trois heures d’arrache-pied.

DÉROUTINER quelqu’un n’est pas français. — Dérouter, déconcerter.

DERRIERE (Du) du DEVANT, fautes très-communes. Ne dites pas, Je loge du derrière. Je loge du devant. Il s’est retiré du derrière de sa maison. Il occupe le corps-de-logis du derrière, marchez du derrière. — Je loge sur le derrière, sur le devant. Il s’est retiré dans le fond, dans le derrière de sa maison. Il occupe le corps-de-logis de derrière. Marchez derrière.

DES

DES FOIS, Il y a des fois, n’est pas français. Ne dites pas, Il y a des fois que je ne sais où donner de la tête. — Il y a des moment que je ne sais où donner de la tête. Par fois, je ne sais où donner de la tête.

Mais on dit, Je l’ai vu bien des fois, beaucoup de fois.

DES, article composé. Ne dites pas, Faites lui bien des amitiés. Il y a d’s auteurs. On trouve d’s imbéciles. Voulez-vous d’s asperges ? etc. — Des amitiés. Des auteurs. Des imbéciles. Des asperges ?

DESSAIGER Barbarisme. Cette viande m’a tout dessaigné. — Cette viande m’a tout ensanglanté, m’a tout couvert de sang. Le sang de cette viande a tout coulé sur moi.

DESSOUS, DEZOUS, pour Sous. DESSUS, DESSUR, pour Sur. Ne dites pas, Mon livre est dessous, dezous la table. Je l’avois mis dessus, dessur une chaise. — Mon livre est sous la table. Je l’avois mis sur une chaise.

DET

DÉTAMER et RÉTAMER ne se trouvent pas. On ne doit pas dire, cette marmite est détamée, il faut la faire rétamer. Ces mots sont sans synonymes. Il faut avoir recours à des périphrases. Ne peut-on pas dire, l’étamure de cette marmite est fondue ; il n’y a plus d’étamure ou d’étain à cette marmite ; il faut la porter à l’étameur.

DETEINDRE. Ne dites pas, Ce drap déteint. — Ce drap se déteint.

DÉTRESSER pour Défaire une tresse, n’est pas français. Mais on dit, Natter et dénatter.

DEU

DEUH ! DEH MAIS ! Exclamations qui font reconnoître partout un Lorrain. Deuh ! voyez donc comme il me parle. Deh mais ! vous me redemandez ce que je vous ai déjà payé. — Dame ! voyez donc comme il me parle. Mais, vous me redemandez ce que je vous ai déjà payé.

DEUX. C’est très-mal parler que de dire, Nous étions nous deux mon frère. Vous irez vous deux votre sœur. Ils étoient là eux deux son frère. — Nous étions deux, mon frère et moi, ou nous étions mon frère et moi. Vous irez, vous et votre sœur, ou vous irez tous deux, vous et votre sœur. Ils étoient là son frère et lui..

Ne dites pas, Vous partagerez vous deux votre frère. Voilà pour vous deux votre frère. Voilà pour eux deux son frère. — Vous partagerez avec votre frère. Voilà pour vous et votre frère. Voilà pour lui et son frère.

Mais on peut dire, Voilà pour vous deux, voilà pour eux deux, sans substantif.

DEUXAINE. Combien en voulez-vous ? J’en prendrai une deuzaine. — J’en prendrai une couple.

DEV

DEVANT QUE, DEVANT QUE DE pour Avant de. Ne dites pas, Je l’ai vu devant que de venir. Je lui parlerai devant qu’il ne parte. — Je l’ai vu avant que de venir, et mieux avant de venir. Je lui parlerai avant qu’il parte, et non, Avant qu’il ne parte.

DEVENIR pour Venir. Ne dites pas, D’où devenez-vous ? Je deviens de chez moi. J’en deviens. — D’où venez-vous ? Je viens de chez moi. J’en viens.

N’employez pas non plus VENIR pour Devenir, Ne dites pas, Il vient savant. — Il devient savant.

DEVERS ne s’emploie plus pour Vers. Ne dites pas, Il demeure devers Montpellier. Lever les yeux devers le Ciel. — Il demeure vers Montpellier. Lever les yeux vers le Ciel.

DÉVISSER, pour Desserrer une vis.

DÉVOLTE et VOLTE. Ne dites pas, En jouant aux cartes, Il a fait la dévolte. J’ai fait la volte. Payez-moi la volte. — Il a fait la dévole. J’ai fait la vole. Payez-moi la vole.

DE VRAI. Faute. Parlez-vous de vrai ? Dites-vous cela de vrai ? — Parlez-vous vrai ? Tout de bon ? Dites-vous cela tout de bon ?

DIA

DIABLE. Ne dites pas, Il vaut mieux tuer le Diable que ce que le Diable nous tue. — Il vaut mieux tuer le Diable que le Diable nous tue.

On appelle improprement DIABLE, Une espèce de charrette à voiturer du vin, des ballots de marchandises, etc., et traînée par un cheval. Cela s’appelle Haquet, substantif masculin. Mener, traîner des marchandises dans un haquet. Préparez le haquet.

DIF

DIFFIGULTÉ, mauvaise prononciation pour Difficulté.

DIN

DINDON. Il a été le dindon de la farce. Expression basse et triviale, qui n’est point française. — Il a été la dupe de l’affaire, du marché, etc.

DINER quelque chose. Voyez DÉJEUNER.

DIS

DISSIPE. Ne dites pas, C’est un dissipe. — C’est un dissipateur.

DIT

DIT-IL. QU’IL DIT. QU’IL DISOIT. QU’IL S’EN ALLOIT, etc. Ne dites pas, Il me dit, dit-il. Elle me dit, dit-elle. C’est un fripon, qu’il dit, ne vous y fiez pas. Entrez chez moi, qu’il disoit : Moi, je ne veux pas, que je répondois. Allez-vous-en, qu’il s’en alloit. On sent assez combien sont vicieuses ces manières de parler. — Il me dit. Elle me dit. C’est un fripon, dit-il, ne vous y fiez pas. Entrez chez, moi, disoit-il : Je ne veux pas, répondois-je. Allez-vous-en, disoit-il.

DJA

D’JA pour Déjà prononciation négligée.

DON

DONTE pour Dont. Faute assez commune, L’affaire donte je vous ai parlé. — Dont je vous ai parlé.

DOR

DORENT (Ils) pour, Ils dorment. Plusieurs personnes font cette faute.

DORSENAVANT pour Dorénavant.

DOS

DOS (Dans le). On peut recevoir un coup d’épée dans le dos ; mais On reçoit un coup de poing au dos ; un coup de plat de sabre sur le dos.

Ne dites donc pas, Il lui a donné un coup de poing dans le dos. — Il lui a donné un coup de poing au dos ou sur le dos.

DOSE voyez TOUCHE.

DOU

DOUBLE VITRE (Une) se dit en français, Un contre-châssis.

DOUCINAT, ATE pour Douceâtre, (qu’on prononce Douçâtre). Ne dites pas, Un goût doucinât, Cette eau est doucinâte. — Un goût douceâtre. Cette eau est douceâtre.

DOY

DOYINNÉ pour Doyenné, sorte de poire.

DRA

DRAILLER, DROGUER. Faire drailler, faire droguer quelqu’un, pour dire, Faire attendre long-temps, ne sont pas français. — Croquer le marmot, faire croquer le marmot a quelqu’un.

On dit encore improprement, Je draille, pour, Je meurs d’impatience. J’endève.

DRE

DRESSOIR, Meuble de cuisine, ne se trouve pas. Sans synonyme.

DRO

DROIT pour Debout. Ne dites pas, J’étois droit au sermon. Je suis lasse d’être droite. Tout le monde est droit devant le Prince. — J’étois debout au sermon. Je suis lasse d’être debout. Tout le monde est debout devant le prince.

Qu’une personne soit assise ou debout, si elle se tient mal, on lui dit, Tenez-vous droit, tenez-vous droite.

Si on lui ordonne de se lever, on lui dit, Tenez-vous debout.