Dictionnaire des expressions vicieuses/E

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E

E. On fait dans la prononciation de cette voyelle un grand nombre de fautes, dont voici les principales.

E muet. On en fait souvent un é fermé, et l’on entend dire : Vous trouvÉrez dans la vertu le souvÉrain bien. Nos ennemis les plus dangÉreux sont nos passions. L’EmpÉreur a battu ses ennemis. Cela n’est pas surprÉnant. — Vous trouverez dans la vertu le souverain bien. Nos ennemis les plus dangereux sont nos passions. L’Empereur a battu ses ennemis. Cela n’est pas surprenant. Prononcez comme si l’on écrivoit, Trouv-rez. Souv-rain. Dange-reux. Empe-reur. Surpre-nant.

E est muet dans les mots suivans, et se prononce comme dans que, me, te, se : Bedeau. Belier. Degré. Denier. Devancer. Deviner. Fixement. Menacer. Pelisse. Petit. Premier. Promener, etc. etc. etc. Dans Mener, mené, nous menons, vous menez, menant, je menois, etc.

Peler, pelé, nous pelons, vous pelez, pelant, je pelois, etc.

Peser, pesé, nous pesons, vous pesez, pesant, je pesois, etc.

Prenons, prenez, je prenois, etc. etc. etc.

E, que l’on prononce comme fermé dans, Més, tés, sés, lés, dés, tandis qu’il est sans accent, et qu’on doit le prononcer très-ouvert, Mes, tes, ses, les, des, comme si l’on écrivait, mais, tais, sais, etc. C’est une faute très-commune en Lorraine.

Ê ouvert, se prononce souvent comme un é fermé, et l’on dit, J’ai mal à la téte. Voilà une belle béte. Une grande féte. Allez à vépres. Respectez les prétres. Prononcez tête, bête, fête, vêpres, prêtres, comme si l’on écrivoit taite, baite, faite, etc.

É, ÉE, au milieu et à la fin des mots, se prononcent aussi d’une manière très-vicieuse, et l’on dit, Ayez cette bontéye. Je dis la véritéye. Cela est bien désagréyable. Elle est arrivéye, elle est aiméye. — Ayez cette bonté. Je dis la vérité. Cela est bien désagréable. Elle est arrivée. Elle est aimée. Ée se prononce long.

EAU

EAU-BÉNITIER pour, Bénitier, substantif mas. Un bénitier d’argent.

EAU DORMEUSE. EAU TOURNEUSE, pour Eau dormante. Eau qui tournoye.

EBE

EBENISTRE. Dites Ebéniste, substantif masc.

ECA

ÉCAIL masculin, est un barbarisme. Ne dites pas, Cette tabatière est d’un bel écail. — Cette tabatière est d’une belle écaille.

ÉCAILLE, substantif féminin, pour Morceau. Donnez-m’en une petite écaille. — Donnez-m’en un petit morceau.

ÉCAILLE pour Éclat. Ne dites pas, Une écaille de bois. Il m’est tombé sur la tête une écaille du plafond. — Un éclat de bois. Il m’est tombé sur la tête un éclat du plafond.

ÉCAILLES de pots cassés, pour Têts. Ramasser des têts de pots.

ÉCAILLES de soie. Ne dites pas, Avez-vous encore des écailles de soie à défiler ? — Avez-vous encore de la soie à effiler, à éfaufiler ? Voyez DÉFILER.

ÉCARRIR pour Carrer. Carrer un bloc de marbre.

ÉCARRURE pour Carrure, substantif féminin. Ne dites pas l’Ecarrure d’un habit. Voilà un homme d’une belle écarrure. — La carrure d’un habit. Voilà un homme d’une belle carrure.

ECH

ÉCHALOT pour Echalote. Substantif féminin. Ne dites pas, ces échalots sont trop forts — Ces échalotes sont trop fortes.

ÉCHATRE, ÉCHADE pour Écharde, substantif féminin. Il lui est entré une échâtre sous l’ongle ; — Il lui est entré une écharde sous l’ongle.

ÉCHEVETTE de fil, de soie. — Echeveau, subs. masculin. Un écheveau de fil, de soie.

ECL

ÉCLAIR est un substantif masculin. Dites, Les éclairs ont été forts, et non pas, Les éclairs ont été fortes.

ÉCLISSE, ÉCLISSER sont deux termes de chirurgie ; et l’on en fait un bien mauvais usage quand on les employe pour Eclaboussure, Eclabousser. Ne dites pas, Cette voiture m’a tout éclissé. Il y a des éclisses à votre collet. — Cette voiture m’a tout éclaboussé. Il y a des éclaboussures à votre collet.

Une éclisse est encore Un petit rond d’osier ou de jonc, sur lequel on met égoutter le lait caillé, pour en faire des fromages.

ECO

ÉCOFFE de noix pour Écale de noix.

ÉCOFFER des pois, des fèves, — Ecosser des pois, des fèves.

EDO

ÉDOUVER une cuve, n’est pas français. — Il faut imbiber, abreuver cette cuve pour l’étancher.

EDU

ÉDUQUER n’est pas français. Élever. Cet enfant est mal élevé, et non pas est mal éduqué.

EGO

ÉGOBILLES, pour Choses qui nous appartiennent, n’est pas français. J’ai soin de mes égobilles. Que ne gardent-ils leurs égobilles, ils ne perdront rien. — J’ai soin de ce qui m’appartient. Que ne gardent-ils leurs effets, leurs meubles etc., ils ne perdront rien.

EGR

ÉGRÉVISSE. Mauvaise prononciation pour Écrevisse.

ELE

ÉLEXIR pour Elixir, substantif masculin. Excellent elixir.

EMB

EMBARBOUILLER. Barbarisme, pour Embrouiller. Voilà des affaires bien embarbouillées. Il s’est tellement embarbouillé dans son discours qu’il n’a pu continuer. — Voilà des affaires bien embrouillées. Il s’est tellement embrouillé dans son discours qu’il n’a pu continuer.

EMBARRAS (Faire son) ne se dit pas. — Faire le fanfaron, le suffisant.

EMBAUCHOIR, pour Embauchoir, subst. masc. On a mis les bottes à l’embouchoir.

EMBÈCHE s’emploie improprement pour Un petit vase, un ustensile. Apportez-vous une embèche pour y mettre de l’huile ? Allez chercher une embèche. — Apportez-vous un vase, une bouteille, etc., pour y mettre de l’huile ? Apportez un vase, un pot etc., voyez MACHIN.

On appelle encore Embèche, Une personne maladroite. C’est une embèche qui ne sait rien faire. Quelle embèche ! — C’est un mal-adroit, une mal-adroite qui ne sait rien faire. Quelle engeance !

EMBERLICOQUER. N’est pas français. Ne dites pas, On l’a emberlicoqué d’une opinion extravagante. — On l’a coiffé d’une opinion extravagante. On dit avec le pronom personnel, S’emberlucoquer ; Se coiffer d’une opinion. Il s’est emberlucoqué tellement qu’on ne peut plus lui faire entendre raison

EMBÊTER, EMBOBINER pour Embabouiner, emboiser, enjoler, empaumer.

On dit Embâter, qui est français et qui signifie, Charger quelqu’un d’une chose qui l’incommode. Qui est-ce qui m’a embâté d’un si sot homme ?

EMBLÊME. Faire des emblêmes pour rien, n’est pas français. On veut dire par-là, Faire de longs discours pour rien.

EMBOULÉ pour Embarrassé mal-à-propos, maladroit. C’est un emboulé qui ne sait rien faire. Vous voilà bien emboulé. — C’est un sot, un mal-adroit qui ne sait rien faire. Vous voilà bien embarrassé pour rien.

EMBOULER un écheveau ; pour, Mêler un écheveau.

EMBROUILLAMINI, EMBROUILLE, pour Brouillamini, embrouillement. Je ne connois rien à cet embrouillamini-là. Il y a bien de l’embrouille, de l’embrouillamini dans cet affaire. — Je ne connois rien à cet embrouillement, à ce brouillamini-là. Il y a bien de l’embrouillement dans cette affaire.

EMBRUNÉ. Ne dites pas, Nous avions fait un projet qui s’est embruné. — Nous avions fait un projet qui a été inutile, qui n’a pas réussi.

EMM

EMMÊLER du fil, des écheveaux, des cheveux n’est pas français. — Mêler du fil, des écheveaux, des cheveux. Ce fil est mêlé, on ne saurait le dévider.

EMMIDONNER pour Empeser. Voyez AMIDONNER.

EMP

EMPAFFÉ, S’EMPAFFER, expressions basses, triviales et qui ne sont point françaises. Elles signifient, Boire avec excès de l’eau-de-vie ou d’autres liqueurs. Enivrer, s’enivrer, soûler, se soûler d’eau-de-vie, etc.

EMPIÉTRER pour Empiéter. Dites, Il a empiété sur moi plus d’un arpent, et non pas, De plus d’un arpent.

EMPLATRE est un substantif masculin. Ne dites pas, On a appliqué une large emplâtre. — Un large emplâtre.

EMPOCHETER pour Empocher. Voyez comme il empoche, et non pas, Comme il empochete.

EN

EN pour A la. Ne dites pas, En place de la muraille, j’ai fait planter une haie. — A la place de la muraille, j’ai fait planter une haie.

EN ENTIER ne se dit guères qu’au palais. Ce mineur a obtenu des lettres de restitution en entier, et on l’a remis au même état qu’il étoit auparavant.

Mais ne dites pas, J’ai lu ce livre en entier. Cette pièce est rapportée en entier dans un tel livre. Je vous remettrai ces deux sommes en entier. Il se livre en entier à l’étude. — J’ai lu ce livre tout entier, en son entier, ou entièrement. Cette pièce est rapportée en son entier dans un tel livre. Je vous remettrai ces deux sommes en leur entier. Il se livre tout entier à l’étude.

ENCHEVRETURE pour Enchevêtrure, terme de charpentier.

ENCORE PASSE, on dit mieux, Passe encore.

ENCORNER n’est pas français. Ne dites pas, Le taureau l’encorna. — Le taureau le prit sur ses cornes, entre ses cornes.

On dit Encorné, adjectif, qui a des cornes.

ENCOURAGEANT et DÉCOURAGEANT sont deux mots que l’on emploie comme adjectifs et qui ne se trouvent pas dans le Dictionnaire de l’Académie ; ainsi on ne peut pas dire, Cela est encourageant. Cela est décourageant. — Cela encourage. Cela décourage. Mais on dira bien, Notre Prince, toujours juste, toujours attentif, encourageant la vertu, décourageant le crime, rend ses sujets heureux. Parcequ’ici ces mots sont Gérondifs.

END

ENDOSSE (Payer l’) voyez CAMUSE.

ENDROIT est un substantif masculin. Dites, il a trouvé le bon endroit, et non pas, La bonne endroit.

ENF

ENFERMER. Celui qui le soir, revient trop tard et qui trouve toutes les portes fermées, fait un singulier contre-sens lorsqu’il dit : Je suis enfermé. J’ai été enfermé hier et forcé d’aller coucher chez un de mes amis. — Je ne puis rentrer. J’ai trouvé hier la porte fermée, j’ai été forcé, etc.

ENFERRER quelqu’un, ne se dit qu’au propre. Enferrer son ennemi.

Mais au figuré, il s’employe avec le pronom personnel. Il s’est enferré lui-même. Laissez-les venir, laissez-les parler, ils s’enferront d’eux-mêmes.

ENFONDRER vieux mot qui n’est plus d’usage. — Effondrer. Il signifie Enfoncer, rompre, briser. Effondrer un coffre, une armoire.

Ne dites donc pas qu’Une ville, qu’une montagne s’est enfondrée. — Qu’une ville, une montagne a disparu, s’est abîmée, a fondu tout d’un coup.

Effondrer signifie encore Vider. En ce sens il ne se dit que Des volailles qu’on vide avant de les mettre cuire. Effondrer un chapon. Effondrer des poulets.

ENFOURCHER, Prendre avec une fourche, n’est pas français.

On dit Enfourcher un cheval. Monter jambe de-çà, jambe de-là.

S’ENFUIR. Il vint de là à une contrée nommés Dédale, que les habitans avaient abandonnée, s’en étant fuis sur des montagnes inaccessibles. Il faut dire, S’en étant enfuis.

ENG

ENGRE, mauvaise prononciation pour Encre.

S’ENGRENER, S’ENGARIER dans une méchante affaire, ne sont pas français. — S’engager mal-à-propos, s’embrener, s’embourber dans une méchante affaire.

Engrener, terme de meûnier, est français.

On dit figurément et familièrement, Il a bien engrené, il réussira dans cette affaire-là.

On dit aussi Engrener la volaille, pour dire, L’engraisser avec du grain.

ENGUEUSER pour, Amorcer, enjoler, bercer, empaumer, etc. Ne dites pas, Il m’a engueusé. C’est un homme qui cherche à engueuser tout le monde. — Il m’a trompé, il m’a amorcé. C’est un homme qui cherche à duper tout le monde.

ENH

ENHONCHER (H aspirée), pour Saisir. Ne dites pas, Il l’a enhonché par le cou. — Il l’a saisi par le cou.

ENHOTTÉ (H aspirée) pour Embarrassé. Vous voilà bien enhotté. — Vous voilà bien embarrassé.

ENI

ÉNIGME substantif masculin. Ne dites pas, J’ai deviné un bel énigme. — Une belle énigme.

ENN

S’ENNUITER pour S’anuiter. Si vous m’en croyez, ne vous anuitez pas.

S’ENNUYER, TROUVER LE TEMPS LONG APRÈS QUELQU’UN, ne sont pas français. Ne dites pas, Je m’ennuie après vous. Je trouve le temps long après vous. — Je m’ennuie de ne pas vous voir. Votre absence me fait trouver le temps long.

ENT

ENTAMER une conversation. Nous croyons qu’il faut dire, Entrer en conversation.

ENTASSER la lessive. — Encuver le linge.

ENTONNOIR est un substantif masculin.

S’ENTOURNIER se dit improprement D’une personne qui se donne un tournoîment de tête, en tournant long-temps sur elle-même. Vous vous entournierez. — La tête vous tournera. Un malade dira, Je suis entournié. — J’ai des tournoîmens de tête, ou la tête me tourne.

S’ENTREPRENDRE avec quelqu’un n’est pas français. — Entreprendre quelqu’un. Ne dites pas, Il s’est entrepris avec moi. Ils se sont entrepris. — Il m’a entrepris. Ils se sont querellés.

EPA

ÉPAISSEUR (Se tirer d’) n’est pas français. Si l’on veut signifier qu’Un homme s’est élevé au-dessus de ses égaux, on dit qu’il s’est mis, qu’il s’est tiré hors du pair, hors de pair, qu’il s’est tiré de pair ou du pair.

Si l’on veut dire qu’Un homme est parvenu à sa débarrasser d’une affaire, d’une intrigue, etc., On dit, qu’Il s’est tiré d’affaire, d’intrigue, d’embarras, etc., et non pas, qu’il s’est tiré d’épaisseur.

EPI

ÉPIDERME est un substantif masculin.

ÉPINARDS. Substantif masculin. Ne dites pas, De bonnes épinards. — De bons épinards.

ÉPISODE substantif masculin. Un épisode intéressant et non pas, Intéressante.

EPO

ÉPOQUE substantif féminin. L’époque la plus reculée.

EPR

ÉPREVIER. — Épervier. Substantif masculin.

EPU

ÉPUISEMENT d’une édition. Ne dites pas, l’épuisement de la première édition en a nécessité une seconde. — La première édition épuisée, il en a fallu une seconde.

EQU

ÉQUIVOQUE. Boileau a dit:

« De quel genre te faire, équivoque maudite » ?

Le Dictionnaire de l’Académie fait ce mot féminin. C’est une équivoque. Equivoques grossières.

ERE

ÉREINTE (A toute) n’est pas français. Ne dites pas, Il lui en a donné à toute éreinte. Il l’a battu à toute éreinte. — Il l’a battu à outrance, à toute outrance.

ERR

ERRIÈRE Barbarisme. Marchez en errière. Marchez en arrière.

ES

ES pour Ex. Ne dites pas, Escuser, estorquer, esclure, espliquer, escommunier, etc. etc., fautes très-communes. — Excuser, extorquer, exclure, expliquer, excommunier, etc.

ESC

ESCALIERS (Les). Monter les escaliers. Descendre les escaliers, fautes grossières. — Monter l’escalier. Descendre l’escalier. Ou bien, Monter, descendre les degrés. On dit, un bel escalier. Un beau degré. Les degrés d’un escalier.

ESCARBOUILLETTE. Cet homme a la tête à l’escarbouillette, pour, Est étourdi. — Cet homme a l’esprit à l’escarpolette.

ESCARLATINE (Fièvre). — Fièvre écarlatine, ou scarlatine.

ESCLIVER, S’ESCLIVER pour Esquiver, s’esquiver.

ESCLOPPÉ pour Écloppé.

ESCORNIFLER pour Écornifler. Chercher à manger aux dépens d’autrui. Il va écornifler un dîner où il peut.

ESCOUETTE pour, Panier à salade.

ESP

ESPACE substantif masculin. Il a parcouru un grand espace, et non pas, Une grande espace.

ESPADRON, ESPADRONNER au lieu de, Espadon, espadonner.

ESPERLUETTE. Nom qu’on laisse donner par les enfans dans les petites écoles à cette abréviation &, qui termine ordinairement l’alphabet, et qui signifie Et. On doit éviter ce barbarisme, et faire dire Et, au lieu de, Esperluette.

ESS

ESSELINS, pour Bardeaux. Petits ais minces et courts, dont on couvre les maisons et quelques murailles pour les garantir de la pluie.

ESSOURDIR pour Assourdir, rendre sourd. Vous m’assourdissez.

EST

ESTAMPLE pour Estampe, substantif féminin. Une belle estampe. De belles estampes.

ESTOC pour Esprit. On ne dit pas, Il a de l’estoc. — Il a de l’esprit, de l’adresse. Mais on dit, Cela ne vient pas de son estoc.

ESTOMAQUER, S’ESTOMAQUER s’emploient mal pour Époumoner, s’époumoner. Ne dites pas, Je m’estomaque à vous faire des remontrances. — Je m’époumone à vous faire des remontrances.

On S’époumone en parlant, on S’estomaque quand on se trouve offensé. Il s’est estomaqué de ce que je ne lui ai pas rendu sa visite assez tôt.

ETA

ÉTAGE est un substantif masculin. Ne dites pas, La première étage. — Le premier étage.

ÉTAIN substantif masculin. Étain fin. Étain commun.

ÉTAMAGE, ÉTAMURE. L’étamage est L’action d’étamer, ou l’effet de ce qui est étamé. Il en a coûté tant pour l’étamage. L’étamage de cette casserole ne vaut rien.

L’étamure est La matière qu’on emploie pour étamer. Cette étamure est trop légère.

ÉTAMIS pour Tamis. Substantif masculin.

ÉTANG est masculin. Le grand étang, et non pas, La grande étang, faute très-commune.

ETE

ÉTELLE pour Copeau. Substantif masculin. Dites Menus copeaux. Copeaux de hêtre. Brûler des copeaux, et non pas des ételles. Ainsi le proverbe, On ne charpente pas sans ételles, n’est pas français.

ETI

ÉTIQUET pour Étiquette, substantif féminin. Il faut mettre une étiquette à ce sac. Ne jugez pas sur l’étiquette.

ETO

ÉTOUBLE n’est pas français. — Éteule ou Esteuble. Substantif féminin. Ce qui reste sur la terre du tuyau des grains, quand on a fait la moisson.

ETR

ÊTRE pour Avoir. Ne dites pas, Il est grandi. La grenade lui est crevée dans les mains. Quand l’armée fut décampée. — Il a grandi. La grenade lui a crevé dans les mains. Quand l’armée eut décampé.

Il y a plusieurs verbes, qui ne prennent pas indifféremment, Être ou avoir, dans leurs temps composés. C’est un objet qui regarde la grammaire.

ÉTRILLONNER, ÉTRIONNER pour Rogner, diminuer, rapetisser. Qui vous a ainsi étrillonné votre habit ? — Qui vous a ainsi rogné votre habit ? On dit Étriqué, ée, Adjectif, Qui n’a pas l’ampleur suffisante. Cet habit est tout étriqué. Ces rideaux sont bien étriqués, et non pas, Étrillonnés.

EUR

EUROPE substantif féminin. Ne dites pas, Tout l’Europe, ni tout l’Urope. — Toute l’Europe. Dites de même, toute l’Asie, toute l’Afrique, toute l’Amérique.

EVA

ÉVALTONNÉ, participe du verbe Évaltonner, qui s’emploie avec le pronom personnel, et qui signifie Prendre des airs trop libres, ou, Abuser de ses forces. Jeune homme, vous vous évaltonnez. Vous vous évaltonnez trop pour un homme qui relève de maladie. Mais on ne dit pas, C’est un évaltonné. — C’est un étourdi, c’est un évaporé.

ÉVANGILE substantif masculin. Ne dites pas, La première évangile est dite, — Le premier évangile est dit.

EVE

ÉVENTAIL substantif masculin. Ne dites pas, Vous avez acheté une belle éventail, rendez-moi la mienne. — Vous avez acheté un bel éventail, rendez-moi le mien.

EXC

EXCUSE (Demander). Cette expression que plusieurs personnes ne regardent pas comme française, se trouve dans la cinquième édition du Dictionnaire de l’Académie, où il est dit : "Que ce mot Excuse n’est guère d’usage qu’avec les verbes faire ou demander, Comme, Je vous en fais mes excuses pour lui. Je vous en demande excuse.

EXP

EXPERTISER n’est pas français, — Faire une expertise. Procéder par expertise. Procéder à l’expertise de…

EXPRÈS (Par), faute assez commune. Il a dit cela par exprès. Je ne l’ai pas fait par exprès. — Il a dit cela exprès. Je ne l’ai pas fait exprès.