Dictionnaire des patois romans de la Moselle/Texte entier/M

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Librairie Istra ; Faculté de lettres de l’Université de Strasbourg (p. 416-465).
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M

Ma [ma F], pron. poss. — Ma. Voir .

Mā [mä.. gén.], s. m. — 1o Mait, pétrin. Tiat ç’ que leuve dans l’ boūs sans panre eune rèceune ? — Lo pin dans lè ~. Qu’est-ce qui lève dans le bois sans prendre (une) racine ? — Le pain dans le p. (devinette). 2o Pierre, table de pressoir M, I, P, S. Voir Chaucu. 3o Coffre d’horloge.

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Mā [mǟ.. M, I, P], s. m. — Bras mort de rivière qui s’est converti successivement en marais et en prairie basse ; par extension, flaque d’eau. Voir Māhhe.

Mā [mǟ.. gén.], s. m. — 1o Branche d’arbre qu’on plantait autrefois le 1er jour de mai ou qu’on plaçait aux fenêtres des filles à marier (dans V : jeune pousse d’arbre). Franc ~, bouquet de première verdure qu’on présentait aux jeunes filles. On disait : Pianter (planter) l’ mā. Dans certains villages du pays Messin, si la jeune fille trouvait devant sa fenêtre un ~ d’ sawgnon (sureau), elle savait qu’elle n’était pas aimée, on disait alors : amoūr de tron (étron). Trouvait-elle un ~ d’ chingne (chêne), elle était aimée : amoūr, je t’imme (aime). Autre locutions :

~ d’ fusin (fusain),
tu es une putain ;
~ d’ sicomōre,
je t’aime à mort ;
~ d’ōrmieu (orme),
tu es un pieu.

Dans les villages du Saunois, on plantait des branches de charme devant les maisons des jeunes filles qui étaient réputées les plus sages ; les branches de sapin étaient destinées aux mutines ; les fièrent trouvaient devant leur porte un rameau de sureau et celles qui avaient une mauvaise conduite une branche de cerisier. 2o Branche d’arbre ou gros bouquet que les moissonneurs plantent sur la dernière voiture de blé de la récolte. Le dimanche qui suit, ou le jour même, les moissonneurs sont traités à la table du fermier qui leur sert un plantureux repas. 3o Palme portée à la procession des Rameaux ; branche d’arbre dont on jonche les rues que traverse la procession de la Fête-Dieu. Quand’ lo ~ chache beun’, lo fwin chacherè beun’ ausseu, quand les rameaux sèchent bien (à la Fête-Dieu), le foin séchera bien aussi.

Mā [mā S, V], s. f. — Pierre ou piquet qui désigne le but dans les jeux d’enfants. Voir Meut.

Mā [mā.. S, V], adj. — Mal. Voir Mau.

Mā ambouchi [mā ãbus̆i S], adj. — Mal embouché. Voir Mau ambocheu.

Māblète [mǟblęt.. M, I], s. f. — Guimauve.

Macaron [makarõ Landroff], s. m. — Gesse tubéreuse. Voir Maghon.

Macat [maka M], s. m. — Chabot, petit poisson à grosse tête, qui vit dans les ruisseaux.

Macayes [makay M, N, S, mǫkǫy I, P, mǫrkǫy V], s. f. pl. — 1o Grumeaux ; fèces ; effondrilles ; résidu qui reste au fond de la marmite. Ne se dit pas d’un dépôt sec.

Au fond,
Lés macayes y sont.

Au fond, les grumeaux y sont. Voir Makion. 2o au plur. : Morceaux V.

Macener [masnēⁱ.. M, N, S, mǫsnę V], v. tr. — Maçonner.

Maceunerḕye [masœ̨nrę̄y M, masǫnrę̄y I, P, masǫnrīy S, mǫsǫnrī V], s. f. — Maçonnerie.

Māch, voir Māhh.

Mā chalbrè, voir Mā hhalbrè.

Mā chār [mā s̆ār V], v. intr. — Mal tourner. Voir Mau cheūr.

Māchate, voir Māhhate.

Mā chāwè, voir Mā hhāwè.

Machaye, voir Mahheraye.

Māche, voir Māhhe.

Macheraye, voir Mahheraye.

Macheré [mas̆rē F], s. m. — Rhume de cerveau.

Macherūre [mas̆rǖr F], s. f. — Enchifrènement. J’ā la ~, j’ai l’e. (je suis enchifrené).

Mā cheūr [mā s̆œ̄r S], v. intr. — Ne pas réussir. Voir Mau cheūr.

Macheuraⁱ [mas̆(œ̨)raⁱ F], v. tr. — Mâchurer. Voir Mèhherer.

Machḕye, voir Mahhḕye.

Māchieu, voir Māhhieu.

Mā chikè (so) [mā s̆ikę.. S, V], v. pron. — Ne pas s’accorder.

Machoter, voir Mahhoter.

Machoūyād [mäs̆ūyǟ.. M, I, P], s. m. — Personne qui mâche mal ses aliments.

Machoūyeu [mäs̆ūyœ̨.. M, I, P], v. tr. — Mâchonner.

Machwḗre [mas̆wēr S], s. f. — Mâchoire. Voir Mèchwḗre.

Māchyi, voir Māhhyi.

Mācolote [mākǫlǫt V], s. f. — Belette. Voir Margolate.

Maçon [masõ M, N, S, mǫsõ I, P, V], s. m. — Maçon. On n’ conat l’ ~ qu’au pieud don muhh, on ne connaît le m. qu’au pied du mur (à l’œuvre on connaît l’artisan).

Mā contant [mā kõtã S, V], adj. — Mécontent. Voir Mau contant.

Mā crovè [mā krǫvę V], adj. — Malade.

Macujon [maküjõ F], s. m. — Gesse tubéreuse. Voir Maghon.

Madelḗne, Madeliche, voir Madelinne.

Madelinne [madlẽn-madlis̆-madlõ-manis̆ M, N, mǫdlẽn-mǫdlis̆-mǫdlõ I, mǫdlēn-mǫdlis̆-mǫdlõ P, mǫdlēn V], n. pr. — 1o Madeleine. 2o Espèce de cerise de couleur blanche et rouge et d’une chair tendre, qui arrive à maturité vers la Ste-M. 3o Sorte de poire qui mûrit à la même époque.

È lè Sinte Mad’lḗne,
Frame tè vègne èt rāye tè chḗgne.

À la Sainte-M., ferme ta vigne et arrache ton chanvre (Marthille).

Madelon, voir Madelinne.

Madelonète [madlǫnęt-maglǫnęt M, N, mǫdlǫnęt-mǫglǫnęt I, P], s. f. — Lychnis laciné.

Mādi [mǟdi M, N, S, mādi I, P, mādi-mādji V], s. m. — Mardi. Grās ~, m. gras.

Mādji, voir Mādi.

Madou [madu M, N, S, mǫdu.. I, P, V], s. m. — Amadou.

Mādré [mǟdrēⁱ.. M, I, P, N], adj. — Hardi ; effronté ; orgueilleux.

Maduron [madürõ M], s. m. — Marelle ; palette.

Mā èdrāt [mā ędrā V], adj. — Maladroit. Voir Mau èdreūt.

Mā èvīsè [mā ęvīzę.. S, V], adj. — Malavisé. Voir Mau èvīsieu.

Mā fāre, Mā fḗre [mā fār S, mā fēr V], v. intr. — Mal faire. Voir Mau fāre.

Maflīse [maflīs M], s. f. — Personne mafflue, qui a de grosses joues. Groūsse ~, grosse m.

Mā foutu [mā futü, mā futi S, V], adj. — Mal fichu. Voir Mau foutu.

Mafri, Mafrike, Mafrine [mafri-mafrik-mafrin M, N, mǫfri-mǫfrik-mǫfrin I, P, V], interj. — Ma foi !

Maghon [magγõ M, N, mǫgγõ I, mǫgγõ-mękœ̨γõ-męküγõ P (marküsõ Woippy), maküjõ F, makarõ Landroff, matyœγõ S, mǫgγõ V], s. m. — Tubercule comestible de la gesse aussi appelé Chèteugne de tḗre, châtaigne de terre. Voir Cacawète.

Magjon, voir Maghon.

Magnake, Magné, Magni [mäñäk M, mañēⁱ-mañi S, mañe V], s. m. — Chaudronnier ambulant. Voir Mègné.

Magot [magǫ F], s. m. — Estomac d’un animal, particulièrement du porc.

Māgré [māgrēⁱ.. S, V], prép. — Malgré. Voir Maugré.

Māgriyer [māgriye, -yœ V], v. tr. — Maltraiter.

Mague [mak F], adj. — Maigre. Voir Mḗgue.

Maguelonète, voir Madelinne.

Maguèsîn [magęzĩ S], s. m. — Magasin. Voir Mèguèsîn.

Maguète [mägęt M], s. f. — Chèvre. Saute, ~, saute, ch. Èrbe è ~, herbe à ch. (prêle).

Māhé [mǟγēⁱ N], s. m. — 1o Mare, flaque d’eau. Voir Māhu. 2o Tache.

Māhé (è) [māγē V], adv. — Naguère.

Māhenate, Māhenote [māγnat S, māγnǫt V], s. f. — Maisonnette. Voir Mauhenate.

Māhereū [mǟγrœ̄ M], n. pr. — Maizeroi, vill. de l’arr. de Metz.

Māheri [mǟγri M], n. pr. — Maizeri, vill. de l’arr. de Metz.

Maheū [mäγœ̄ M], n. pr. — Mathilde.

Māhḕye (an) [mǟγę̄y M, P], loc. adv. — En pâmoison, en défaillance.

Māhh [mǟχ.. M, I, P, N], s. m. — 1o Mars. Voir Fwḗriat. 2o Semailles du mois de mars.

Mahhā [maχā S], n. pr. — Marsal, vill. de l’arr. de Château-Salins.

Mā hhalbrè [mā χalbrę.. S], adj. — Mal habillé. Voir Mau salbré.

Mā hhāwè [mā χāwę.. S, V], adj. — Mal lavé, malpropre.

Māhhate [mǟχat.. M, N, māχǫt I, P], s. f. — Petite mare, flaque d’eau sale.

Mahhaye [mäχay N, S], s. f. — Viorne. Voir Mahheraye.

Māhhe [mǟχ.. M, I, P, N, mā S], s. f. — 1o Mare, flaque d’eau. Lés ~ vyinnent vahhes, i pieūrè ca, les m. deviennent vertes, il pleuvra encore. 2o Habitations humaines préhistoriques, d’une profondeur de 3 à 5 m., qui se rencontrent réunies en un cercle ou alignées. Voir .

Māhhe (lè) [mǟχ.. M, I, P], n. pr. — La Maxe, vill. près de Metz.

Māhhe [mǟχ.. M, I, P, N], s. f. — Botte de chanvre liée après l’arrachage et non teillée. ~ de pahhés, botte d’échalas S.

Māhhèm [mǟχęm Attilloncourt], s. m. — Juif (nom injurieux). Voir Youde.

Mahheraye [mäχray.. M, maχrǫy I, P, mäχay.. N, S, maχōy V], s. f. — 1o Viorne mancienne, dont les vignerons font des bretelles de hottes et des harts, et qu’emploient aussi les vanniers. 2o Érable champêtre. 3o Fouet en forme de canne ; bâton normand. 4o Baie noire bonne à manger, qui pousse sur les haies.

Mahherè [maχrę.. S], v. tr. — Mâchurer. Voir Mèhherer.

Mahherèsse [maχręs S], s. f. — Action de mâchurer.

Mahhereū [mäχrœ̄ M], n. pr. — Maizeroi, vill. de l’arr. de Metz.

Mahheroye, voir Mahheraye.

Mahhḕye [mäχę̄y.. M, I, P, N], s. f. — Marsage, semailles de mars. Voir Māhh, Marsḗje.

Māhhi [māχi V], adj. — À moitié sec. Voir Māhhyi.

Māhhieu [mǟχyœ̨.. gén.], v. tr. — Mâcher ; macérer ; ramollir. Part. pass. Se dit d’un corps qui est devenu mou par l’effet de l’eau ou de la chaleur.

Māhhote, voir Māhhate.

Mahhotè [mäχǫtę.. S], v. tr. — Marmotter.

Mahhōye, voir Mahheraye.

Māhh(y)i [mǟχyi-māχyi S, māχi V], adj. — À moitié sec. Mè lizèrne otōr jè māχīe èt pis èrvol lè piō d’sis, ma luzerne était déjà à moitié sèche et puis revoilà la pluie dessus V.

Mahîn [maγĩ.. S], s. m. — Loupe de certains arbres. Voir Mèhîn.

Māhīre [mǟγīr.. M, I, P, męγēr V], n. pr. — 1o Terrain non cultivé, friche ; terrain non bâti dans le village ; marais ; prairie à regain ; bord d’une rivière. On donne aussi ce nom aux anciens lits de la Moselle desséchés ; pièce de terrain vallonné, dont le fond est occupé par une petite mare. 2o Masure ; ruine ; enclos de pierres sèches. Lè mauhon lè ç’ n’at pus qu’eune ~, cette maison n’est plus qu’une m. 3o Chènevière entourée de fascines.

Māhīres [mǟγīr.. M, I, P], n. pr. — Maizières, villages de l’arr. de Metz et de Château-Salins. Lés hāts hupès d’ ~, les hauts huppés de M. (sobriquet) S.

Māhon [māγõ S, V], s. f. — Maison. Voir Mauhon.

Mā hontous [mā hõtu S, V], adj. — Impudent. Voir Mau hontous.

Māhovant [māγǫvã V], adv. — Auparavant, avant.

Mahu [mäγü.. M, I, P], s. m. — 1o Tas ; quantité. Ordinairement : tas de pierres, de boue. Brāre tot i ~, pleurer tout un tas (comme une fontaine). 2o Laps de temps. An v’s ètand i ~, on vous attend depuis un certain temps.

Māhu [mǟγü N], s. m. — Flaque d’eau, mare.

Mahule [mäγül N], s. f. — Femme mal mise, mal faite ; méchante.

Maⁱ [maⁱ F], s. m. — Jardin. Voir .

Mā imbouchié [mā ẽbus̆ye V], adj. — Mal embouché. Voir Mau ambocheu.

Mājenate, voir Mauhenate.

Mājenāye, voir Mauhenāye.

Majîn, voir Mahîn.

Majiner (so) [mäjinēⁱ.. gén.], v. pr. — S’imaginer. Majineūz v’, imaginez-vous.

Mājīre, voir Māhīre.

Mājon [mājõ F], s. f. — Maison. Voir Mauhon.

Mājonète [mājǫnęt F], s. f. — Maisonnette. Voir Mauhenate.

Mājōr [mǟjōr.. M, I, P, N], adj. — Majeur, qui a l’âge de la majorité.

Maju, voir Mahu.

Māke [mǟk S, mēk V], adv. — Seulement. Couhhe to ~, tais-toi seulement.

Mākémi [mākemi V], s. m. — Tige de l’anis sauvage.

Makemin [mäkmẽ S], s. m. — Cumin des prés.

Makiate [makyat M, N, mokyǫt I, P], s. f. — Boue qui s’amasse à la chaussure quand on marche dans un terrain humide. Voir Pauchon.

Makion [makyõ M, N, S, mǫkyõ I, P], s. m. — 1o Grumeau ; petites parties de pâte qu’on enlève du pétrin en le râclant. 2o Flocon de laine.

Makse [mäks.. M, N, S, maks I, P, F, V], s. m. — Masque.

Makvîn [mäkvĩ M], s. m. — Vin cuit, ou jus de raisin cuit et conservé.

Malācot [malākǫ S], n. pr. — Malaucourt, vill. de l’arr. de Château-Salins. Lés marchands d’ grombīres d’ ~, les marchands de pommes de terre de M. (sobriquet).

Maladrōt [maladrō S], adj. — Maladroit. Voir Malèdreūt.

Malagrous [mälagru-mälawru M, malǫgru I, malǫgrow-malürǫw P], adj. — Malheureux.

Mālāhhe [mālāχ V], adj. — Mal à son aise ; mécontent.

Malāhieu [mälǟγyœ̨.. M, N, S, mǫlāγyę I, P, F, molāγi-mǫlāγye, -yœ V], adj. — Malaisé, difficile. Jé n’ sèrās m’ fḗre lo carkīl lè, ’l ot trop molāhié, je ne saurais faire ce calcul, il est trop difficile V. Voir Maleureūs.

Malājieu, voir Malāhieu.

Malangroune [malãgrun F], s. m. — Individu maussade, peu abordable.

Malanjîn [mälãjĩ M], s. m. — Mauvaise intention.

Mālat [mǟla M, mālǫ I, P, F], s. m. — Bourdon.

Malate [malat M, N, mǫlǫt I, P], s. f. — 1o Petite poche. 2o Sacoche de vacher en toile.

Malawrous, voir Malagrous.

Malāye [malǟy M, N, mǫlāy I, P, F, malǟy-malēy S, mǫlēy V], s. f. — 1o Mélange. Fāre d’ lè ~, faire du m. (mêler du français et du patois en parlant). Voir un spécimen dans la Famille ridicule, ii, 8. N y è pwint d’jōuye sans ~, il n’y a pas de joie sans mélange. 2o Méteil. 3o Pain fait d’un mélange de blé, de seigle et d’orge. 4o Mélange de fourrage vert et de fourrage sec que l’on prépare pour le bétail S. 5o Eau-de-vin composée d’une partie d’eau-de-vie de commerce et d’une partie d’eau-de-vie de marc ou de fruits.

Malbrouk [mälbruk M, N], s. m. — Grosse voiture à fortes roues, qui transportait les marchandises avant l’établissement des chemins de fer.

Maldirḗye [maldirēy V], s. f. — Malechance continuelle.

Male [mal M, N, mǫl I, P], s. f. — Poche d’habit. ~ de hèdi, bourse à pasteur (plante).

Māle [mäl.. gén.], adj. — 1o Mâle. Se dit surtout du cochon. 2o s. m. Chanvre femelle. Se dit des pieds qui portent les fleurs femelles de la graine.

Malèchtri [malęs̆tri M], adj. — Malechanceux, malheureux, misérable ; mal arrangé.

Malḗde [malēt M, N, S, mǫlēt I, mǫlęt P, malat-mǫlat F], adj. — Malade ; maladif.

Malèdḕye [malędę̄y M, N, S, mǫlędę̄y I, P, malędī S, mǫlędī V], s. f. — Maladie. ’L è lè ~ d’i r’nād, i minj’reūt beun’ eune poye, se ’l an-n-èveūt yeune, il a la m. du renard, il mangerait bien une poule, s’il en avait une.

Malèdious [malędyu M, N, S, mǫlędyu.. I, P, V], adj. — Maladif.

Malèdrasse [malędras M, N, mǫlędrǫs I, P], s. f. — Maladresse.

Malèdreūt [malędrœ̄ M, mǫlędrœ̄ I, P, maladrō S], adj. — Maladroit.

Maler [malēⁱ.. M, N, S, mǫlę.. I, P, F, V], v. tr. — 1o Mêler, mélanger. 2o v. intr. — Se dit des raisins qui commencent à murir. Une partie des graines se teinte, les autres étant encore vertes.

Malēr’, voir Maleūr.

Maleūr [malœ̄r M, N, mǫlœ̄r I, P, malēr V], s. m. — Malheur. I n’y è jèmās i si grand ~ qu’i n-y èvèsse i piat boneūr è cotieu, il n’y a jamais un si grand malheur qu’il n’y ait un petit bonheur à côté. Quand’ lo ~ at sus lés poyes, lo diāle ne lés f’reūt m’ ponre, quand le m. est sur les poules, le diable ne les ferait pas pondre. Voir Maloūr.

Maleureūs [malœ̨rœ̄ M, N, mǫlœ̨rœ̄ I, P], adj. — Malheureux. ’L at ~ come lés piḗres, il est m. comme les pierres (il est très m.). Voir Malagrous.

Māli [mǟli M, N, māli I, P], n. pr. — Marly, vill. de l’arr. de Metz.

Malice [malis M, N, mǫlis I, P, V], s. f. — Malice ; méchanceté. Ç’ot d’ lè molice cousīe ovon di gris fil, c’est de la m. cousue avec du fil gris (de fil blanc) V.

Malicious [malisyu M, N, S, mǫlisyu.. I, P], adj. — Malicieux.

Malîn [malĩ M, N, S, mǫlĩ.. I, P], adj. — Malin ; mauvais, méchant ; colérique ; exigeant, difficile. ~ lieuve, m. lièvre (homme astucieux). ~ coūrps, m. corps (homme malicieux). ~ come lè tègne, lè gale, mauvais comme la teigne, la gale.

Malinemant [malinmã M, F], adv. — Avec malice.

Malîn-malat [malĩ mala M, N, S, mǫlĩ mǫlǫ.. I, P, F, V], loc. adv. — Pêle-mêle.

Malîn-malāye [malĩ malǟy M, N, mǫlĩ mǫlāy I, P, męli męlēy S], s. f. — Mélange, salmigondis. À Metz, les vieillards disent encore aujourd’hui : Mèli-mèlḕye.

Malingant [malẽgã S], s. m. — Mauvais sujet ; vagabond.

Malmauhon [malmōγõ P], n. pr. — Malmaison, hameau situé près de Vernéville, arr. de Metz.

Malmounaⁱ [malmunaⁱ F], v. tr. — Malmener. Voir Maumwinner.

Malogrows, voir Malagrous.

Malon [malõ M, N, mǫlõ I, P], s. m. — Moellon, pierre à bâtir.

Mālot, voir Mālat.

Malou [malu M, N, mǫlu.. I, P, F], s. m. — Qui mêle. ~ d’ mortieu, qui mêle le mortier (manœuvre de maçon).

Maloūr [malūr M, mǫlūr P], s. m. — Malheur. V’lè ~ sus ~, voilà m. sur m. Voir Maleūr.

Malereū [malrœ̄ M], n. pr. — Maleroy, vill. de l’arr. de Metz. Lo vîn d’ ~, tant pus qu’an-n-an bwèt, pus qu’i mat dreūt, le vin de M., plus qu’on en boit, plus qu’il met droit (tellement il est faible).

Malpārt (è) [malpār V], loc. adv. — En mauvaise part. Trovè è ~ qué, trouver (prendre) en mauvaise part que. Voir Mau.

Maltoūte [mältūt, mältōᵘt-mältūt N], s. f. — Maltôte, impôt ; concession.

Malurow, voir Malagrous.

Malūsieu [malǖzyœ̨ M, N, mǫlǖzyę I, P], v. tr. — User mal à propos.

Malvaut (è) [mälvō.. M, I, P, N, malvā S], loc. adv. — En pure perte.

Maman [m(a)mã M, N, m(ǫ)mã I, P, V, m(u)mã S], s. f. — Maman.

Mamant [mamã M, mǫmã I, P, mumã F], s. m. — Moment, instant. Sus l’ ~, à l’instant.

Mamau [mämō.. M, I], s. m. — Mal, bobo (terme enfantin). Prands wāde, teu t’ f’rés ~, prends garde, tu tu feras bobo.

Mambe [mãp gén.], s. m. — Membre ; membre viril.

Māmeurant [māmœ̨rã S, māmęyã V], adj. — 1o Se dit de fruits qui ne mûrissent pas. 2o Indolent. 3o Malade.

Māmèyant, voir Māmeurant.

Māméyi [māmeyi V], adj. — Mal mûr, pas mûr.

Mamesèle [mämzęl.. M, I, P, N], s. f. — Mademoiselle ; mijaurée, précieuse ; dame de la ville.

J’ā vu dés fomes, dés bācèles,
So fāre pèssè po dés mam’sèles.

J’ai vu des femmes, des filles (de la campagne) se faire passer pour des dames de la ville.

Māmiche, Mammiche [mǟmis̆-mãmis̆.. M, I, P, N, F, mǟmis̆.. S, V], s. f. — Grand’mère ; vieille femme, femme qui a l’air vieille.

Mammi [mãmi Rombas], s. f. — Pierre suspendue au pressoir pour faire contrepoids.

Māmounè, Māmwḗnè [māmunę V, māmwēnę.. S], v. tr. — Malmener. Voir Maumwinner.

Man (awer) [mã M, N], loc. verbale. — J’ n’ā m’ ~, je n’ai pas besoin. J’ n’ā m’ ~ d’ doteu qu’i m’ bīchieusse, je n’ai pas b. d’avoir peur qu’il ne m’embrasse N.

Manau [manō St-Quirin], s. m. — Moineau. Voir Mohhat.

Mancion [mãsyõ gén.], s. m. — Semblant. I-n’ fèyeūt m’ ~ d’oūyi, il ne faisait pas semblant d’entendre.

Mandieu [mãdyœ̨.. gén.], v. tr. — Mendier.

Māné [mǟnēⁱ.. M, I, P], adj. — Exténué de fatigue.

Mangauchené [mãgōs̆nēⁱ.. M, N], s. m. — Centaurée à grandes feuilles.

Mangougnou, Mangouyou [mãguñu F, mãguyu S], adj. — Qui est mal habillé. Voir Demangoyeu.

Maniche [mänis̆ M], n. pr. — Madeleine. Voir Madelinne.

Maniker [mänikēⁱ.. M, N], v. tr. — Agencer ; manigancer ; comploter. ’L ont maniké l’èfāre ansane, ils ont comploté l’affaire ensemble.

Manīre [mänīr M], s. f. — Manière.

Manji [mãji F], v. tr. — Manger. Voir Minjeu.

Manjîn [mãjĩ.. M, I, P, N], n. pr. — Dominique.

Manjîn [mãjĩ S], s. m. — Mélange d’œufs et de fromage blanc. Voir Mejîn.

Manque [mãk M, I], s. f. — Grande quantité.

Manque [mãk gén.], s. f. — 1o Faute que l’on fait en tricotant ou en faisant d’autres ouvrages. ’L è fāt eune ~, il a fait une f. 2o Défaut dans un objet quelconque.

Manquḕye [mākę̄y I], s. f. — Fille qui a fauté. Lè Rosalīe ? — Ç’at eune ~, la Rosalie, c’est une fille qui a fauté.

Manre [mãr gén.], adj. — Mauvais ; pauvre ; chétif ; maigre ; malingre ; faible ; misérable ; malheureux. Eune ~ autōne, un mauvais automne. ~ jane de meuche, mauvais jeune de miche (jeune galopin). ’L at si ~ qu’i n’ pieut pus mate i pieud d’vant l’aute, il est si faible qu’il ne peut plus mettre un pied devant l’autre.

Mansèle [mãsęl-mãsēl.. S, V], s. f. — Bretelle de hotte, faite d’osier tordu.

Mante [mãt M, I, P, F, N], s. f. — Mensonge. Voir Manterḕye.

Mante [mãt S], s. f. — Couverture.

Manté [mãtēⁱ.. gén.], s. m. — Manteau.

Quand-i fāt bé,
Prands to manté,
Quand-i pieut,
Prands l’, si t’ vieus.

Quand il fait beau, prends ton m., quand il pleut, prends le, si tu veux. Èvieu l’èrjant, an fonnent lo pus bé ~, avec l’argent, on fait le plus beau m.

Manté [mãtēⁱ N], s. m. — Morceau de bois arrondi qui sert à battre les céréales.

Mante-de-bat [mãt dȩ ba N], s. f. — Menthe de crapaud, menthe de ruisseau.

Manterḕye [mãtrę̄y M, I, P, N], s. f. — Mensonge grave. Dīre dés ~, dire des m. Eune si groūsse ~ qu’èle ne pèss’reūt m’ dans i-n-ohh, un si gros m. qu’il ne passerait pas par une porte. Voir Mante.

Mantir [mãti(r) gén.], v. intr. — Mentir. I mant aus’tant qu’i chîn è d’ puces, il ment autant qu’un chien a de puces.

Mantou [mãtu.. gén.], s. m. — Menteur.

Mā pḗgni [mā pēñi S], adj. — Mal peigné. Voir Mau pingneu.

Māpièhant [māpyęγã S, V], adj. — Malplaisant. Voir Maupiāhant.

Mapwèl-mapwol [mapwęl M, mapwǫl N], s. m. — Individu peu commode, ou qui fait l’entendu, le fanfaron.

Maquād [makǟ M, N, mǫkā I, P], s. m. — Moqueur. Voir Maquou.

Maquer [makēⁱ.. M, N, mǫkę.. I, P, F, S, V], v. tr. — 1o Tourner en ridicule, en dérision ; duper. I conte de l’èmor dés tos divèrtissants, ou lés çous qu’ sont maqués, ç’at tojos lés galants, il raconte de l’amour des tours divertissants, où ceux qui sont dupés, ce sont toujours les amoureux C. H., i, 220. 2o v. pron. Se moquer. Je mo maque de li come d’i vieus tron d’ poye, je me moque de lui comme d’un vieil étron de poule. C. H., v, 76.

Maquerḕye [makrę̄y M, mǫkrę̄y I, P, N, S], s. f. — Moquerie, raillerie.

Maquigni [makiñi F], v. tr. — Manigancer ; farfouiller ; bricoler.

Maquou [maku M, N, mǫku.. I, P, F, N, S, V], s. m. — Moqueur. Voir Maquād.

Marād [marǟ S], s. m. — Porteur de contraintes.

Marande [marãt F, S], s. f. — Goûter de l’après-midi. Voir Mèrande.

Marandè [marãdę.. S, marãdaⁱ F], v. intr. — Faire un léger repas entre le déjeuner et le dîner. Voir Mèrander.

Marandon [marãdõ S], s. m. — Repas que l’on fait à la sortie de la veillée, en hiver. Voir Mèrande.

Māranses [mǟrãs M, N], s. f. pl. — 1o Façons, manières, simagrées. 2o Jérémiades.

Marās [marā F], s. m. — Marais, marécage. Voir Mèrāhhe.

Marcāre [märkǟr.. S, F], s. m. — Marcaire, domestique qui soigne les vaches. Voir Mèrcāre.

Marcārerḕye [märkǟrrę̄y S], s. f. — Vacherie. Voir Mèrcārerḕye.

Mārcat [mǟrka M, N], n. pr. — Diminutif de Marc. Voir Joūrjat.

Marchandou, voir Mèrchandou.

Marchau [mars̆ō F], s. m. — Maréchal-ferrant. Voir Mèrechau.

Marchi [mars̆i F, S], v. intr. — Marché. Voir Mèrcheu.

Marcōle, voir Margolate.

Marcou [marku M, N, markǫw F, mǫrku V], s. m. — Matou.

Marcusson [marküsõ Woippy], s. m. — Gesse tubéreuse. Voir Maghon.

Mardierite [mardyȩrit S], n. pr. — Marguerite. Voir Mèrguerite.

Mardine [märdin M], interj. — Parbleu (juron familier).

Māre [mǟr M, N, S, mār I, P, F, V], s. m. — 1o Maire. 2o Fermier ; métayer.

Marechā, Marechau [mars̆ā.. S, mars̆ō F], s. m. — Maréchal-ferrant. Voir Mèrechau.

Marechāde [mars̆at.. S, V], s. f. — Femme du maréchal-ferrant. Voir Mèrechaude.

Marèchal [märęs̆äl lang. pop. mess.], s. m. — Alcyon, martin pêcheur. Voir Mèrchau.

Marèhhe [maręχ S], s. m. — Marais. Voir Mèrāhhe.

Mārèhhnè [māręχnę.. S], v. intr. — Être de mauvaise humeur. Voir Maurahhgneu.

Mārḗne [mǟrēn M, N, S, mārēn I, P, F, V], s. f. — Marraine ; souvent grand’mère, parce que, pour le premier enfant, on choisit les grands parents comme parrain et marraine.

Māremouwant [mārmuwã V], s. m. — Lourdaud.

Mārerḕye [mǟrrę̄y M, N, mārrę̄y I, P, mārrī S, V], s. f. — Mairie.

Mārevenant [mārȩvnã-mārvenã V], adj. — Qui a une mauvaise mine. Voir Maurevenant.

Mārfondu [mārfõdü S], s. m. — Sorte de gâteau. Voir Moūrfondāwe.

Margate [margat Chicourt], s. f. — Boue liquide. Voir Mèrāhhe.

Margater [margatēⁱ.. S], v. intr. — Travailler la terre, par la pluie.

Margnoufe [marñuf M, N, mǫrñuf I, P, mǫrñif S, V], s. f. — Gifle, claque.

Margolate [margǫlat-markōl S, mākǫlǫt-mǫrkǫlǫt V], s. f. — Belette.

Margolè [margǫle.. S, margulaⁱ F, mǫrgǫlę V], v. tr. — 1o Étrangler. 2o Manger avec avidité. 3o Gronder. Jé n’ trévèyénes mi, lo māte é èrivè, i nos-é morgolès, nous ne travaillions pas, le maître est arrivé il nous a grondés.

Margote [margǫt S], s. f. — Œillet. Voir Megnate.

Margoulaⁱ, voir Margolè.

Margoulètes [margulęt M, N], s. f. pl. — Testicules de l’homme et des animaux.

Margouli (so) [märguli M], v. pron. — S’embrasser.

Margoulote [margulǫtt F], s. f. — Menton. Voir Mèrgolate.

Marguète [margęt Rombas], s. f. — Personne masquée.

Mārice [mǟris.. M, I, P, N], s. f. — Matrice ; maladie de la m. J’ ā lè ~, je souffre de la m. (on dit ordinairement Mal de mḗre). La maladie serait, disait les gens de la campagne, provoquée par un esprit qui est entré dans le corps de la femme.

Marice [maris M], n. pr. — Maurice.

Mārie [mǟri.. gén.], n. pr. — Marie.

Mārie-Jane [mǟri jän M, N, māri jan I, P, męri jān V], s. f. — Dame-jeanne (cruche contenant trois chopines).

Mārin [mārẽ S], voir Māryin.

Mārinje [märẽs̆.. M, I, P], s. f. — Sorte de prune très appréciée.

Marinji [märẽji.. M, I, P], s. m. — Prunier qui porte les maranges.

Marinji [märẽji.. M, I, P], s. m. — Habitant de Marange, vill. de l’arr. de Metz.

Marionète [märyǫnęt S], s. f. — Espagnolette.

Mārlîn [mǟrlĩ-mārlẽ S, marlẽ V], s. m. — Merlin, gros marteau en forme de hache qui sert à enfoncer les coins.

Marme [marm M, mǫrn P, S], adj. — Perclus ; paralysé. I n’at m’ ni bakè ni ~, il n’est ni boiteux ni p.

Marmolāde [marmǫlǟt S], s. f. — Voir Mèrmelāde.

Marnḗje [marnēs̆ V], s. m. — Embarras ; obstacle.

Marnous [märnu M], adj. — Marneux.

Māron [mǟrõ.. M, I, P], s. m. — Petite miche faite de ce qui reste de la pâte qui a servi à faire le pain. Voir Meuchate.

Marones [maron V], s. f. pl. — Culottes.

Mārrerasse [mǟrras M, N, S, mārrǫs I, P, F, V], s. f. — 1o Femme du maire. 2o Femme cossue.

Mars [mars.. gén.], s. m. — 1o Mars. Quand’ lo ~ fāt l’èvrī, èvri fāt l’ ~, quand le m. fait l’avril, avril fait le m. Quand’ ~ d’sache lés fossés, èvrī lés rampyit, quand m. dessèche les fossés, avril les remplit. Brouyārd an ~, jalāye en māy, brouillard en m., gelée en mai.

S’i pieut dans l’ mwès d’ ~ bèl èt beun’,
T’ rècolt’rés don lînk trap beun’.

S’il pleut dans le mois de m. bel et bien, tu récolteras beaucoup de lin.

Hāle de ~, piāwe d’èvrī, rosāye de māy,
Fāt out èt sèptambe lés pus bés mwès d’ l’ènāye.

Hâle de m., pluie d’avril, rosée de mai, font d’août et septembre les plus beaux mois de l’année P.

Quand-an ~ i tone,
L’ènāye at bone.

Quand en m. il tonne, l’année est bonne.

Tèye toūt, tèye tād,
Ryin n’ vaut lè tèye de mās (sic !).

Taille tôt, taille tard, rien ne vaut la taille de m.

Anteur ~ èt èvrī,
Tot-oūhion fāt so nîn.

Entre m. et avril, tout oiseau fait son nid. 2o Semailles de printemps. Fāre lo ~, faire les semailles de printemps.

Marsḗje [marsēs̆ S, mǫrsēs̆ V], s. m. — Marsage. Voir Māhhḕye.

Marté [martē F], s. m. — Marteau. Voir Mèté.

Mārtèy [mǟrtęy S], n. pr. — Marthil, vill. de l’arr. de Château-Salins. Lés tahh’rands ou lés bocates de ~, les tisserands ou les chèvres de M. (sobriquet).

Marvḕye [märvę̄y M], s. f. — Merveille.

Marvéyou [marveyu V], adj. — Vermoulu.

Māryin [mǟryẽ.. M, I, P, N, marî.. S], s. m. — Branche principale d’un cep de vigne, qu’on laisse monter sans la pincer. On l’appelle Māryin en été, aussi longtemps qu’elle porte des feuilles, Sārmant en hiver et Plant quand on s’en sert pour planter une vigne.

Mās [mǟ.. M, N, S, mā I, P, F, V], adv. — Mais. J’ n’ an pieus ~, je n’en puis m. ~ que, quoique.

Mās, voir Mars.

Masanje [mazãs̆ S], s. f. — Mésange. Voir Mwèsanje.

Mās-lè-to [mǟ lę tǫ.. M, I, P], n. pr. — Mars-la-Tour, vill. du département de Meurthe-et-Moselle.

Masolaⁱ [mazǫlaⁱ F], v. tr. — Meurtrir. Voir Mèsaler.

Masquigner [maskiñe V], v. intr. — S’amuser à des riens. Voir Mèsquegneu.

Masse [mas M, N, S, mǫs I, P, V, męs-mǫs F], s. f. — Messe.

Māssḗle [māsēl V], s. f. — Courroie de hotte.

Maswate [mäzwat S], s. f. — 1o Fleur de roseau ; plumeau fait avec cette fleur. ’L at grenḕye come eune ~, il forme des graines comme une fleur de roseau.

Mat [ma M, N, mǫ I, P, F, S, mõ V], s. m. — Mot. Dīre i ~ d’ priḗre, dire un m. de (une courte) prière. I n’y è m’ lo ~ è dīre, il n’y a pas le m. à dire (il n’y a pas à dire).

Mātams [mātã.. S, mātõ V], s. m. — Contretemps. Voir Mautams.

Matchè [mats̆ęⁱ S], s. m. — Marteau. Voir Mèté.

Mate [mat M, N, S, męt F, mǫt I, P, V], v. tr. — Mettre, placer, poser. S’ ~ an j’nès, se m. à genoux. S’ ~ au, se m. à. S’ ~ au rire, s’ ~ au bacheu (à frapper). ~ so byin an dates, m. son bien en dettes (hypothéquer son bien). ~ an tīres ; ~ an roūdes, m. les couches de foin sur la voiture. I n’ mat wā è v’nîn, il ne met guère à venir (il tardera pas à venir).

Mate [mat M, N], n. pr. — Marthe.

Māte [mǟt.. gén.], s. m. — Maître ; patron. Aler è ~, aller à m. (aller en condition). Nate ~, notre m. (mon m., souvent : mon mari). ~ d’ècoūle, m. d’école. ’L at ~ d’ sè keuriate quand-i lè tyint, il est m. de sa cuiller quand il la tient. ’L at s’ ~ quand ’l at tot seūl, il est son m. quand il est tout seul. Dans eune mauhon, i n’ faut m’ pus d’ ~ que d’ bouchau d’ fohh, dans une maison, il ne faut pas plus de m. que de portes de four. — Qu’ at ~ at ~, lè grandou n’ fāt ryin, qui est m. est maître, la grandeur ne fait rien (il n’est pas besoin d’être grand de taille pour commander) S. Māte devant un nom propre est une qualification analogue à celle de Monsieur, qui se donne aux gros propriétaires campagnards. Quand ce mot se joint à un nom commun, il signifie : principal. Lo ~ boton, le principal bouton.

Matelat [matla N], s. m. — Morceau de bois qui sert à tendre les pièges appelés sauterelles ou rejets.

Matelot [matlo S], s. m. — Hirondelle de fenêtre. Voir Mètelèt.

Matenāye [matnāy F], s. f. — Matinée. Voir Mètenāye.

Matieu [mätyœ̨.. M, I, P, N], n. pr. — Mathieu. È lè Sint ~, lés jos sont ègals aus nuts, à la St-M., les jours sont égaux aux nuits.

Matieuhon [matyœ̨γõ S], s. m. — Gesse tubéreuse. Voir Maghon.

Matieusalé, Matieusolaⁱ [mätyœ̨sälēⁱ.. M, I, P, N, matyœ̨sǫlaⁱ F, mętyœ̨salę.. S, mętizǫlę V], n. pr. — Mathusalem.

Matile [mätil.. gén.], n. pr. — Mathilde.

Mātoms [mātõ V], s. m. — s. m. — Contretemps. Voir Mautams.

Maton [matõ M, N, mǫtõ I, P, mẽtõ S, V], s. m. — 1o Menton.

T’ és manti, dit Mèrguète, èva t’ maton d’ galoche,
Que vā jwinde to néz tot vis-è-vis tè boche.

Tu as menti, dit Marguerite, avec ton m. de galoche, qui va joindre ton nez tout vis-à-vis de ta bouche. C. H., v, 374. 2o Partie inférieure de la mâchoire du porc. Voir Fūgnant. 3o Partie du loquet, sur laquelle on appuie pour ouvrir une porte.

Mātonāye [mātǫnǟy.. S, V], s. f. — Pâtisserie qui n’est pas réussie. Voir Mautonāye.

Mātonè [mātǫnę.. S], adj. — Mal-tourné. Voir Mautoné.

Mātoni [mǟtǫni M], s. m. — Boule de neige (espèce de viorne).

Matons [matõ M, N, F, S, mǫtõ I, P, V], s. m. pl. — Lait caillé. Accompagné de pommes de terre cuites l’eau, les M. constituaient autrefois le souper des habitants de la campagne, des ouvriers et de la bourgeoisie des petites villes.

Mātrasse, Mātrosse [mǟtras M, N, S, mātrǫs I, P, V, mātręs-mātrǫs F], s. f. — 1o Maîtresse de maison ; patronne. Dans le Vosgien, Mḗtrèsse signifie femme que l’on aime, bonne amie. Olè wār ~, aller faire la cour à une fille dans le but de l’épouser.

Mātrātier [mātrātye.. V, S], v. tr. — Maltraiter. Voir Mautrātieu.

Matridād [mätridǟ N], s. m. — Marmelade cuite à moitié. Voir Lātwāre.

Mātrīhieu, Mātrījieu [mǟtrīγyœ̨-mätrījyœ̨.. gén.], v. tr. — 1o Maîtriser. 2o v. intr. — Lutter pour savoir qui sera le maître (sorte de jeu). ’L è v’lu s’ mātrīhieu èva meu, mās j’ l’ā ranv’hhé, il a voulu se mesurer avec moi, mais je l’ai renversé.

Mātrikè [mātrikę.. S], adj. — Mal mis. Voir Mautriké.

Mau [mō M, I, P, F, N, mā-māᵒ S, mā V], s. m. — Mal. Haut ~, épilepsie (mā cadik, m. caduc V). Cheūr dans i ~, tomber dans un m. (avoir une attaque d’épilepsie). ~ lè tḗte, ~ l’ vante, m. à la tête, m. au ventre. ~ d’ Sint Hubḗrt, m. de St-Hubert (rage, hydrophobie). ~ d’afant, m. d’enfant. Se dit d’une femme qui va accoucher. Pus d’ ~, pus d’ mèrites, plus de peines, plus de mérites. An n’ meurent meu d’awer don ~, on ne meurt pas d’avoir du m. Çou qu’an n’ sḗnent n’ fāt pwint d’ ~, ce qu’on ne sait pas ne fait pas de m. Lo ~ vyint è ch’vau èt s’an vā è pète, le m. vient à cheval et s’en va à pied. Lo ~ pand èprès lè hāye, an prand qui vieut, le m. pend à la haie, en prend qui veut. L’ ~ d’autru n’at qu’i rāve, le m. d’autrui n’est qu’un rêve. Lés grands ~ font roūbieu lés piats, les grands maux font oublier les petits.

Lo ~ n’at m’ pèrtèjeu,
Pus an prand, pus an-n-eu.

Le m. n’est pas partagé, plus (on) en prend, plus (on) en a. — Ç’ot lo mā joli, quand’ ç’ot fāt, on n’y chonje pus, c’est le m. joli, quand c’est fait, on n’y pense plus (le mal d’enfant). Ç’ot lo mā d’ sègnēr’, ç’ot lo pis hāt, c’est le m. de seigneur, c’est le plus haut (le mal de tête). 2o adj. Mauvais V. Se traduit ordinairement par Manre. Cè chḗt ā mā chèmîn, ça tombe au mal chemin (ça tourne mal). Owor mā toms d’ quéquînk, avoir mal temps de qqn. (avoir pitié de qqn.). Trovè è māle pārt, trouver à male part (prendre en mauvaise part). 3o adv. Mal. ~ fāt, mal fait. ~ nǖri, m. nourri. Tḗl so pyint d’ḗte ~ que s’reūt beun’ contant s’i panseūt qu’on pieut ḗte pīre, tel se plaint d’être m. qui serait bien content s’il pensait qu’on peut être pis.

Mau ambocheu [mōãbǫs̆œ̨.. M, I, N, mǫlãbǫs̆ę-mōãbǫs̆ę P, mōãbus̆i F, māãbus̆i S, māẽbus̆ye V], adj. — Mal embouché.

Mau anvīsieu [mōǫvīzyœ̨.. M, I, māęvīzyę P, mōavizaⁱ F, māęvīzę.. S, V], adj. — Malavisé ; imprudent.

Mau bèyeu [mōbęyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Mal donner les cartes.

Mau cheūr [mōs̆œ̄r M, I, P, N, mās̆œ̄r S, mās̆ār V], v. intr. — Mal tourner.

Mau chiker (so) [mōs̆ikēⁱ.. M, I, P, F, N, mās̆ikę.. S, V], v. pron. — 1o Ne pas s’accorder ; se mal accorder. 2o S’y prendre mal V.

Mauconahhe, Mōconohhe [mōkǫnaχ M, N, mōkǫnǫχ I, P], v. tr. — Méconnaître ; désavouer.

Maucontant [mōkõtã M, I, P, F, N, mākõtã S, V], adj. — Mécontent.

Mau crevé [mōkrȩvēⁱ M], adj. — Mal crevé (injure).

Maudaré [mōdarēⁱ.. M, N, mōdǫrę.. I, P], s. m. — Gâteau mal réussi.

Maudihance, Maudijance [mōdiγãs-mōdijãs M, I, P], s. f. — Médisance.

Mauèdreūt [mōędrœ̄ M, I, N, mǫlędrœ̄-mǫladrœ̄ F, maladrō S, māędrā V], adj. — Maladroit.

Mauèprîns [mōęprĩ M, I], adj. — Malappris.

Mau fāre [mōfǟr M, N, mōfār I, P, māfǟr.. S, māfēr V], v. intr. — Mal faire ; commettre un péché, un crime.

Mau fāt [mōfǟ M, N, māfā I, P], adj. — 1o Mal fait. 2o s. m. Péché.

Maufātemant [mōfǟtmã.. M, I, P], adv. — Imparfaitement.

Maufèyou [mōfęyu M, I, N], s. m. — Vaurien.

Maufotu [mōfǫtü M, I, P, N, mōfutü F, māfuti-māfutü S, māfuti V], adj. — Mal fichu ; mal habillé.

Maugré [mōgrēⁱ.. M, I, P, N, māgrę.. S, V], prép. — Malgré. ~ ç’lè, m. cela (pourtant).

Maugregnād [mōgrȩñǟ M, N, mōgręñā I, P], s. m. — Personne qui grommelle ; qui s’emporte.

Maugregneu [mōgrȩñœ̨.. M, I, P, N, mōgręnaⁱ F, māgriye, -yœ V], v. intr. — 1o Maugréer, grommeler ; jurer, pester ; enrager. 2o v. tr. Maltraiter V.

Mauhenate [mōγnāt.. M, N, mōγnǫt I, P, mājǫnǫt F, māγnat S, māγnǫt V], s. f. — Maisonnette.

Mauhenāye [mōγnǟy.. M, N, mōγnāy I, P, mājnāy F], s. f. — Maisonnée, famille.

Mauhener [mōγnēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Faire les ouvrages de la maison.

Mauhon [mōγõ.. M, I, P, N, mājõ F, māγõ-māᵒγõ S, maγõ V], s. f. — Maison. Foūrt ~, maison forte, forteresse. S’ mate an ~, se mettre en m. (aller en condition). Voyez fig. 55, 56, 57.

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Mauhontous [mōhõtu.. M, I, P, N, māhõtu S, V], adj. — Imprudent ; insolent.

Mauhoyeu [mōhǫyœ̨.. M, I, P, N], adj. — Mal habillé.

Maujenate, Maujenāye, Maujener, Maujon, voir Mauhenate, Mauhenāye, Mauhener, Mauhon.

Maulāye [mōlǟy Ennery], s. f. — Bouchée qui remplit la bouche.

Maulieu [mōlyœ̨.. M, I, P], v. intr. — Être indisposé, souffrant, malade. I mauleuye sovant, il est souvent m.

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Maulièsse [mōlyęs M, I], s. f. — Câlinerie. I fāt dés ~, il est câlin.

Maulious [mōlyu.. M, I, P], adj. — Malade.

Maumounaⁱ, Maumwḗner, voir Maumwinner.

Maumwinner [mōmwẽnēⁱ.. M, I, mōmwēnę̄ⁱ P, malmunaⁱ-mōmunaⁱ F, mōmwēnœ̨-mōmwẽnœ̨ N, māmwēnę.. S, māmunę V], v. tr. — Malmener, maltraiter, rudoyer.

Maupiāhant, Maupiājant [mōpyǟγã-mōpyǟjã.. M, I, P, N, māpyęjã S, V], adj. — Désagréable.

Maupḗgneu, voir Maupingneu.

Maupingneu [mōpẽñœ̨.. M, I, mōpēñę.. P, F, mōpēñœ̨-mōpẽñœ̨ N, māpēñi S], adj. — Malpeigné ; malpropre, sale.

Maurachgnaule, Maurahhgnaule [mōräs̆ñōl-mōräχñōl.. M, I, P, N], adj. — Maussade, de mauvaise humeur. On dit aussi Maurahhiaule.

Maurachgneu, Maurahhgneu [mōräs̆ñœ̨-mōräχñœ̨ M, N, mōraχñę I, P, māręχnę.. S], v. intr. — Être de mauvaise humeur.

Maurahhiaule, voir Maurahhgnaule.

Maurèhhgnūre [mōręχñǖr Juville], s. f. — Mauvaise humeur.

Maurevenant [mōrvȩnã M, I, P, F, N, mārvȩnã S, mārvenã V], s. m. — 1o Personne qui a mauvaise mine. 2o Personne qui déplaît par ses manières et sa conversation S, V. I’ n’ fèt m’ bon pālè è l’ōme lè, ’l ot trop ~, il ne fait pas bon parler à cet homme, il est trop déplaisant V.

Maurice (sint) [mǫris gén.], n. pr. — Saint Maurice. S’i fā bè è Sint ~, some è tè guīhhe, s’i pieut, some quad t’ vieus, s’il fait beau à la Saint-M., sème à ta guise, s’il pleut, sème quand tu veux.

Mausalbré [mōsalbrēⁱ.. M, I, P, N, māχalbrę.. S], adj. — 1o Mal reçu ; mal servi ; mal régalé ; surfait par un mauvais travail. 2o Mal habillé S.

Mausaldieu [mōsäldyœ̨.. M, I, P], adj. — Mal nourri.

Mautams [mōtã M, I, P, F, N, mātã.. S, mātõ V], s. m. — Contretemps ; déplaisir ; fâcherie ; sujet de chagrin ; compassion, pitié. Cè n’ meu fāt mout ~ de l’ veūr meuri, cela ne me fait pas beaucoup de chagrin de le voir mourir. ’L an-n-è mout ~, il en a beaucoup de chagrin. — On n’é wḗre mātoms dés-ivrōnes qué sont paures, on n’a guère pitié des ivrognes qui sont pauvres V.

Mautonāye [mātǫnǟy.. M, I, P, N, mōturnāy F, mātǫnǟy.. S, mātǫnēy V], s. f. — Maltournée, nom que les ménagères donnent à une pâtisserie qui n’est pas réussie.

Mautoné [mōtǫnēⁱ.. M, I, P, N, mōturnaⁱ F, mātǫnę.. S, V], adj. — Maltourné ; contrefait.

Mautrātieu [mōtrǟtyœ̨.. M, I, P, N, mātrātyi S, mātrātye, -yœ V], v. tr. — Maltraiter. I n’ faut m’ ~ lés bḗtes, il ne faut pas m. les bêtes.

Mautrèyeu [mōtręyœ̨.. M, I, P, mōtriyi F], adj. — Mal étrillé ; mal peigné ; habillé négligemment.

Mautrīhieu [mōtrīγyœ̨ N], adj. — Mal étrillé ; mal habillé.

Mautriké [mōtrikēⁱ.. M, I, P, N, mātrikę.. S], adj. — Mal mis ; habillé d’une manière ridicule.

Mautriyi, voir Mautrèyeu.

Mauvācheté, Mauvāhheté [mōvǟs̆tēⁱ-mōvǟχtēⁱ.. M, I], s. f. — Méchanceté ; mauvais caractère ; colère.

Mauvās [mōvǟ.. M, I, P, N, S], adj. — Mauvais ; méchant. ~ jo, m. jour (jour néfaste). ~ chîn, m. chien (chien enragé). ~ come i diāle, m. comme un diable. ~ come lè gale, m. comme la gale. ~ come i-n-āne roje, m. comme un âne rouge (cette locution daterait du 17e siècle, l’âne rouge serait le cardinal de Richelieu dont on eut beaucoup à souffrir en Lorraine et dans le pays Messin à cause de sa sévérité et de son énergie). Lè mauvāhhe ènāye anteur an najant, la m. année entre en neigeant.

Mauvenant [mōvnã M, I], adj. — Malvenant.

Mauviate, Mauviote [mōvyat M, N, mōvyǫt I, P], s. f. — 1o Guimauve. 2o Petite femme maigre.

Mauyeu [mōyœ̨.. M, I, P, N, māyi-māᵒyi S, māye, -yœ V], v. tr. — Panser ; appliquer des remèdes à un malade, le soigner, chercher à le guérir. Dans M, on entend aussi parfois Mauyi.

Mawād [mawǟ-mǫwǟ M, N, mǫwā I, P, F], s. m. — Personne qui a toujours le mors à la bouche (gros mangeur).

Mawate [mawat M], s. f. — Bandeau, d’ordinaire un mouchoir, dont on couvre les joues et qu’on noue sur la tête quand on a mal aux dents. À Metz, on dit Mawète.

Māwe [māw-mǫw M, N, mǫw I, P, māw S], s. f. — Moue ; mâchoire ; museau ; lèvre ; grande bouche ; visage (terme de mépris). Frame tè ~, ferme ta bouche (tais-toi).

Mawer [mawēⁱ-mǫwēⁱ.. M, N, mǫwę.. I, P, F], v. intr. — 1o Mâcher ; manger ; se goinfrer. 2o Faire des grimaces. IMAGE

Mawḕye [mawę̄y-mǫwę̄y M, N, mǫwę̄y I, P], s. f. — Bouchée, goulée.

Māy [mǟy.. gén. (mēy V)], s. m. — Mai. S’i pieut l’ premîn jo d’ ~, ç’at d’ lè vèrmeune qu’an-z-èront, s’il pleut le 1er jour de mai, c’est de la vermine qu’on aura.

An èvrī nuḗjes, an ~ rosāye,
Brouyārds an mars, jolāy an māy.

En avril nuages, en m. rosée, brouillards en mars, gelée en mai I. S’i fā bé lo vint-treūhh, lo vint-cinq’, lo vint-ut’ èvrī èt lo treūs māy, v’ oteūz chūrs dè fāre don vîn perfāt. S’il fait beau le 23, 25, 28 avril et le 3 mai, vous êtes sûrs de faire du vin parfait I.

Lè piāwe de māy
Fāt crahhe lés danrāyes.

La pluie de m. fait croître les denrées.

Dans l’ mwès d’ māy, eune bone chalou
Fāt dè tot l’ènāye lè valou.

Dans le mois de m., une bonne chaleur fait de toute l’année la valeur.

Mayā [mayā S], s. m. — Partie d’un pressoir. Voir Mèyau, Chaucu.

Māye [māy V], s. f. — Crochet. Voir Ché.

Māye [mǟy.. M, I, P, N], s. f. — Conjonctivite. Des femmes prétendent la guérir par des prières, elles la barrent par la formule suivante : En faisant trois fois avec le doigt le tour de l’orbite de l’œil malade, on prononce les paroles suivantes : Peut-euy, peut-euy, peut-euy, ç’at lè mḗde de Sinte-Mèrāye, vilain œil (ter), c’est le pus de Ste-Marie. Ensuite on récite trois Pater et trois Ave. En employant le même cérémonial, on peut dire aussi : « Peut-euy (ter), puisses-tu devenir aussi limpide que le lait de la très Sainte-Vierge dans la bouche du petit Saint-Jean ».

Māyer, Māyi [māye V, māyi S], v. tr. — Panser. Voir Mauyeu.

Mayeū [mayœ̄ M, N, mǫyœ̄ I, mǫyœ̄-muyœ̄ P, mǫyü F, muyĩ.. S, muyē V], s. f. — Moyeu.

Mayeune [mayœ̨n M, N, mǫyęn I, P], s. f. — Moyenne.

Mayeūve [mayœ̄f M, mǫyœ̄f I, muyœ̄f P, F], n. pr. — 1o Moyeuvre (grande et petite), vill. de l’arr. de Metz. 2o Sorte de pomme. Lés loups hèrous d’ ~, les loups-garous de M. (sobriquet).

Mayin [mayẽ M, mǫyẽ I, P, mayẽ-mǫyẽ-mwǫyẽ N, muyẽ.. S, V], s. m. — Moyen. I n’ y è m’ ~ d’ maryèner, il n’y a pas m. de « moyenner » (il est impossible de tourner la difficulté).

Mayot [mayǫ F], s. m. — Maillet. Voir Mèyat.

Mayou [mayu S], adj. — Meilleur. Voir Miou.

Māzète [mǟzęt M, māzęt V], s. f. — 1o Petite fille étourdie ; petite fille qui ne grandit pas. 2o Nom de vache V.

Mè [ devant une consonne, m’n devant une voyelle, gén. (ma F)], pron. poss. — Ma. ~ mḗre, m. mère, m’n aweuyeu, mon aiguille. On dit ma, mo dans les expressions : mafri-mofri, mafrike-mǫfrike, mafrine-mofrine, mafwès-mofwés, ma foi (sorte de jurement).

Mè [mę I, P], pron. pers. — Moi. Voir Meu.

Mè [mę I, P], loc. inter. — N’est-ce pas ? Voir Meu.

Mé [mēⁱ P, (mē F)], s. f. — Main. Voir Min.

Mé [mēⁱ.. gén. (maⁱ F)], s. m. — 1o Jardin ; jardin potager ; verger fermé ; préau près d’une maison. Le grand mé, le terrain qu’occupe aujourd’hui l’arsenal d’artillerie ou Retranchement de Guise, lieu qui, jusqu’en 1552, était le quartier de la ville particulièrement habité par des mésoyers et des vignerons. On en fait faussement dériver « Metz ». 2o Métairie.

Mḗbe [mēp V], s. m. — Meuble. Voir Meūbe.

Mèchant [męs̆ã gén.], adj. — Méchant ; mauvais. I ~ dant, une mauvaise dent. Mèchante come eune èreugne, m. comme une araignée. ’L at aussi ~ qu ’l at peut, il est m. qu’il est laid.

Mèche, voir Mèhhe.

Mḗche [mēs̆ P], s. m. et f. — Manche. Voir Minche.

Mèché, voir Mèhhé.

Mèche [męs̆ I, P, mes̆ V], s. f. — Miche. Voir Meuche.

Mèchèl, voir Mèhhèl.

Mèchḗle, voir Mèhhḗle.

Mècheli, voir Mèhheli.

Mècherer, Mècherèsse, Mècherḕye, Mècherou, voir Mèhherer, Mèhherèsse, Mèhherḕye, Mèhherou.

Mèchés, voir Mèhhés.

Mecheus [m(ȩ)s̆œ̨ M, N, ms̆ę I, P, mȩs̆i S, mis̆ye, -yœ V], adj. — Mieux. Ne s’emploie que dans les locutions suivantes : Awer, immer ~, avoir, aimer m. (préférer).

’L è ~ po s’ gron
Que po l’ vialon.

Il aime m. (dépenser) pour sa bouche que pour le violon (la danse). — Lo m’chis, michyés, le plus aimé, le préféré. Lés r’vénants bon, çot lés ~ d’ lè māhon, les derniers nés (qui arrivent longtemps après les autres), ce sont les préférés de la maison V.

Mèchi, voir Mèhhi.

Mèchinou [męs̆inu.. M, I, P, N], s. m. — Machinateur, intrigant.

Mechis, voir Mecheus.

Mèchon [męs̆õ I, P], s. m. — Petite miche. Voir Meuchon.

Mèchot [męs̆ǫ I, P], s. m. — Amas. Voir Meuchat.

Mèchot [męs̆ǫ P], s. m. — Bûche.

Mḗchot [mēs̆ǫ P], s. m. — Manchot. Voir Minchat.

Mèchote [męs̆ǫt I, P, mes̆ǫt V], s. f. — Petite miche. Voir Meuchate.

Mḗchote [mēs̆ǫt P], s. f. — Manchette. Voir Minchate.

Mèchtouye, voir Mèhhtouye.

Mèchwḗre [męs̆wēr M, I, P, N, mas̆wēr S, mǫs̆wēr V], s. f. — Mâchoire.

Mècredi, voir Mèkeurdi.

Mècuhon [męküγõ P], s. m. — Gesse tubéreuse. Voir Maghon.

Mèdād (sint) [mędǟ M, N, S, mędā I, P, F, V], n. pr. — St. Médard.

Quand-i pieut è lè Sint Mèdād,
I pieuvrè quèrante jos pus tād,
È mwins qu’ Sint Barnabé
Li cāsse lo néz.

Quand il pleut à la St.-M., il pleuvra quarante jours plus tard, à moins que St. Barnabé ne lui casse le nez.

È lè Sint Mèdād, s’i pieut dans l’ jo,
Èle ne hoūt’rè pus pandant quèrante jos.

À la St.-M., s’il pleut pendant le jour, elle (la pluie) ne cessera plus pendant quarante jours.

Mèdāle, voir Mèdāne.

Mèdāne [mędǟn, mẽday F, mẽdǟl S, mędāl V], s. f. — Médaille.

Mḗde [mēt M, I, P, N, mēk-mēt-mēts̆ S, myęt V], s. f. — M… ; boue ; ordure ; vilenie ; saleté ; poussière ; mauvaise herbe. ~ don diāle, m. du diable (assa foetida). An n’ sont cratés que d’ ~, on n’est crotté que de m. (il faut mépriser les injures, car elles ne viennent que de méchantes gens). Lè ~ at bone po lés çus qu’ ’l imment, la m. est bonne pour ceux qui l’aiment (je ne m’occupe pas de choses si peu recommandables). — Èle fèt sè miède, elle fait sa m. (l’importante). Ç’ n’at m’ d’ lè ~ dé chin, ce n’est pas de la m. de chien (ce n’est pas peu de chose). Gondrexange. Jèmās n’y è dans lè chambe éranteūles ni ~, jamais il n’y a dans la chambre toiles d’araignée ni poussière. Ch. H., IV, 57. 2o Chose usagée, qui n’a plus de valeur, dont on ne peut plus se servir, qui doit être remplacée.

Mèdé [mędēⁱ M, I], n. pr. — Amédée.

Mèdeceune [mętsœ̨n M, N, mętsęn I, P], s. f. — Médecine.

Mèdecin [mętsẽ M], s. m. — Annulaire. Voir Pūchat.

Mèdecyin [mętsyẽ M, I, P, N, mętsẽ S, V], s. m. — Médecin. Poutèz vos byin, jé pèy’rè l’ ~, portez-vous bien, je paierai le m. (formule d’adieu) V.

Mèdème [mędęm gén.], s. f. — Madame, dame de la ville ; personne qui veut jouer la grande dame, qui se croit plus que les autres. Voir Monsieu.

Mèdemwinsèle [mędmwẽzęl M, I, mędmwęzęl N, S, V], s. f. — Mademoiselle.

Mèdener [mędnēⁱ.. M, I, P], v. intr. — Mal donner ; dégénérer. Se dit des mauvaises semences.

Mèdiḗje [mędyēs̆.. M, I, P, N], s. m. — Pansement.

Mḗdieu [mēdyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Suppurer ; saigner.

Mḗdious [mēdyu.. M, I, P, N], adj. — Purulent.

Mèdjalate [mędjalat M], s. f. — Jeune fillette.

Mḗdje, voir Mḗde.

Mḗdrebīre [mēdrȩbīr M, I], s. f. — Sorte de poire.

Mèfiate, Mèfiote [męfyat M, N, S, męfyǫt I, P], s. f. — Méfiance.

Megnat [mȩña M, N, męñǫ I, P], adj. — 1o Mignon ; mince ; petit ; délicat. I pāle ~, il parle m. (il pince les lèvres). 2o Enfant ; jeune garçon ; enfant gâté. — Adv. : Megnat’mant, délicatement.

Megnate [mȩñat M, N, męñǫt I, P, miñǫt S], s. f. — Centaurée jacée ; œillet ; myosotis. Voir Miyōtis’.

Megnater [mȩñatēⁱ.. M, N, męñǫtę.. I, P], v. tr. — Caresser ; flatter.

Megneu [mȩñœ̨-mȩñẽ M, N, męñę-męñẽ I, P, mañēⁱ-mañi-męñi S, mañẽ V], s. m. — Chaudronnier ; vannier ; étameur ambulant ; bohémien. Voir Caramognād.

Mègnḕye [męñę̄y M, I, P, N, miñat S, miñǫt V], s. f. — 1o Jeune fille de la maison ; compagne ; amie ; petite fille câline. 2o Bonne amie ; fiancée ; fille à marier. 3o Servante.

Mègnḕye [męñę̄y M, I, P], s. f. — Ensemble des domestiques.

Mègni, voir Megneu.

Mègni [męñi M, N, I, P], n. pr. — Magny, vill. de l’arr. de Metz.

Mègnīe [męñīy Novéant], s. f. — Bicoque.

Mègnin, voir Megneu.

Megnon [mȩñõ M, N], s. m. — 1o Mignon ; amant. 2o Enfant délicat.

Mègnot, voir Megnat.

Mègnote, voir Mègnate.

Mègnotè, voir Mègnater.

Mègnōtiche [męñōtis̆ Rombas], s. m. et f. — Myosotis. Voir Miyōtis’.

Mḗgredasse [mēgrȩdas M, N], adj. — Excessivement maigre.

Mḗgremîn [mēgrȩmĩ.. M, I, P, N, S], adj. — Malingre ; maigre ; chétif ; rabougri.

Mḗgresîn [mēgrȩzĩ S], s. m. — Enfant fluet.

Mḗgriyat, Mḗgriyot [mēgriya M, N, S, mēgriyǫ I, P, F, V], adj. — Maigrelet ; fluet, grêle. Voir Mingrelat.

Mḗgrou [mēgru.. M, I, P, N], s. f. — Maigreur.

Mḗgue [mēk gén. (mak F)], adj. — Maigre. ~ come i çant d’ kious, come i hèrang, m. comme un cent de clou, comme un hareng. — Baye mè don mague dè t’ jambon, donne-moi du m. de ton jambon F.

Mèguèsîn [męgęzĩ.. M, I, P, N, magęzĩ-męgęzĩ S, mǫgęzĩ V], s. m. — Magasin.

Mèhan, voir Mèhîn.

Mehau [m(ȩ)γō M, I, P, N, mwā S, muγā-m(u)wā V], s. m. — Tas de foin, de regain, de blé, etc. ; tas en général. I ~ d’ sous, un t. de sous. Mate an ~, mettre en t.

Mèhḗres [męγēr S, V], n. pr. — Maizières. Voir Māhīre.

Mèhhe [męχ.. M, I], s. f. — Mou, fressure.

Mèhhé (sint) [męχēⁱ.. M], n. pr. — St. Marcel.

Mèhhèl [męχęl.. M, I, P], n. pr. — Marcel.

Mèhhḗle [męχēl.. S], s. f. — Viorne.

Mèhheli [męχli.. M, I, P, N], n. pr. — Marsilly, vill. de l’arr. de Metz.

Mèhherer [męχrēⁱ.. M, I, P, mas̆œ̨raⁱ F, maχrœ̨ N, maχrę S, mǫχrę V], v. tr. — Mâchurer ; souiller ; noircir ; barbouiller la figure avec de la suie ou du charbon. Mèhh’ré come i mèskèrāde, come i cul d’chaudron, la figure barbouillée comme celle d’un masque, comme un c… de chaudron. Lés Reūs mèhh’rés, les Rois mâchurés, l’octave des Rois, ainsi appelés parce que, ce jour là, on tirait une seconde fois le gâteau et que celui qui avait la fève était mâchuré en mémoire de Gaspard, celui des trois Rois qui était nègre. — J’ons ’ti fḗre lo minḗje, on nos-é mohh’rés, nous avons été faire le ménage, on nous a mâchurés (en temps de carnaval, les jeunes gens vont souvent mettre le désordre dans la vaisselle d’autrui en la répandant par terre. Si on les prend sur le fait, on tâche de leur barbouiller la figure avec le noir des marmites) V. — Mach’raⁱ, artisan ou ouvrier qui, par suite de sa professions, a la figure noircie. Mach’rāye, femme dont la figure a un teint foncé F.

Mèhherèsse [męχręs.. M, I, P, N, maχręs S, mǫχręs V], s. f. — Barbouillage.

Mèhherḕye [męχrę̄y M, I, P, N], s. f. — Action de mâchurer.

Mèhherḕye [męχrę̄y M, N], s. f. — Mercerie.

Mèhheri [męχri M], n. pr. — Maizery, vill. de l’arr. de Metz.

Mèhherou [męχru.. M, I, P], s. m. — Qui mâchure, qui barbouille.

Mèhhés [męχēⁱ.. M, I], s. m. pl. — Petits morceaux de bois qui servent à caler un tonneau sur le chantier.

Mèhhi [męχi.. M, I, N], n. pr. — Mercy, vill. de l’arr. de Metz.

Mèhhtouye [męχtuy.. M, I, P, N], s. m. — Petit garçon, gamin, moutard.

Mèhîn [męγĩ M, I, N, męγã P, maγĩ.. S], s. m. — Loupe de certains arbres ; chancre ; ulcère ; gale ; abcès scrofuleux.

Mḗje [mēs̆ P], s. m. — Voir les mots composés avec Minje.

Mḗjè [mēję P], v. tr. — Manger. Voir Minjeu.

Mḗjerḕye [mējrę̄y P], s. f. — Mangeaille. Voir Minjerḕye.

Mejîn [m(ȩ)jĩ.. M, I, P, N, mãjĩ S, mōjĩ V], s. m. — Mélange d’œufs et de fromage blanc, auquel on ajoute quelques cuillerées de crème, du sucre et un peu de sel fin. On amalgame le tout avec une cuiller, pour former un appareil un peu épais. On le verse sur une pâte brisée que l’on a préparée avec de l’eau, de la farine, du saindoux ou du beurre, dont on a fait une abaisse comme pour une tarte, après l’avoir mise dans une tourtière. Ce gâteau s’appelle Tāte au m’jîn. Voir Fromejîn.

Mèjîn, voir Mèhîn.

Mèjoūrité [męjūritēⁱ.. M], s. f. — Majorité.

Mḗjow [mējǫw P], s. m. — Mangeur. Voir Minjou.

Mḗke [mēk S], s. f. — M…. Voir Mḗde.

Mḗke [mēk V], adj. — Seulement. Voir Māke.

Mèkeuhon [mękœ̨γõ P], s. m. — Gesse tubéreuse. Voir Maghon.

Mèkeurdi [mękœ̨rdi M, I, P, N, mękrȩdi F, S, mekredi V], s. m. — Mercredi. ~ mèhh’ré, m. mâchuré (m. des cendres).

Mḗkieuves [mēkyœ̨f M, I], n. pr. — Mécleuves, vill. de l’arr. de Metz.

Mèkion [mękyõ P], s. m. — Gui.

Mèlād [męlā V], s. m. — Canard mâle.

Mèlāhī [męlāγī V], adj. — Malaisé. Voir Malāhieu.

Mḗle [mēl M, I, P, F, N, S, myel-myœl V], s. m. — Merle.

Meler (so) [m(ȩ)lēⁱ.. M, I, P, N], v. pron. — Se mirer.

Meleu, voir Melu.

Mèlice [męlis M, I, P, F], s. f. — Milice, service militaire. ’L è tīrieu lè ~, il a tiré la m. (au sort). I dotè lè ~, il craint la m. (il craint d’être soldat).

Mèli-Mèlḗye [męli męlēy S], s. f. — Mélange. Voir Malîn-malāye.

Mèlinot [męlinǫ I, P], s. m. — Mélilot. On s’en sert pour les maux d’yeux ; on en fait aussi du thé.

Mèlion [męlyõ M, I, P], s. m. — Million.

Mèliou [męlyu Buc.], adj. — Meilleur. Voir Miou.

Melon [m(ȩ)lõ gén.], s. m. — Melon. Ç’at come lés ~, i faut an-n-ètèmer vînt’ po an treuver in bwin, c’est comme les m., il faut en entamer vingt pour en trouver un bon (c’est rare).

Melu [m(ȩ)lü M, I, P (m(ȩ)lœ̨ⁱ Gorze), N, m(ȩ)rœ̄ S, mrē-mrœ̄ V], s. m. — Miroir.

Èle cort cheuz zous rewātiè dans l’ melu
S’i n’è m’, an l’ambrèssiant, dèranjè sè cornète.

Elle court chez eux regarder dans le m. si elle n’a pas, en l’embrassant, dérangé sa cornette. C. H., I, 108. Au figuré : visage ; derrière. Oh ! l’ bḗ ~, oh ! le beau m. (dit un garçon à une fille en guise de compliment). — J’ monte ā trōhīme, j’ wès dous bés m’reūs ? — Lés euys. Je monte au troisième, je vois deux beaux m. ? — Les yeux (devinette) V. Voir Néz. Tyins, r’wāte teu dans mo ~, tiens, regarde-toi dans mon d. (se dit grossièrement à qqn. en lui montrant le d.). T’ és i si bé ~, ç’at dèmḗje qu’ ’l at fandu, tu as un si beau d., c’est dommage qu’il est fendu (plaisanterie vulgaire qu’on dit à une jeune fille).

Mḗmè [mēmę.. S, V], n. pr. m. — Aimé (terme familier).

Mèmeloukè [męmlukę E. M. 1818], v. tr. — Maltraiter. Pandant qu’an vā rampyi lè creuke ou lè botḕye, lè fome at mèm’loukāye, pendant qu’on va remplir la cruche ou la bouteille, la femme est maltraitée. Voir Kèsoker.

Mḗmemant, voir Mimmemant.

Mèmḗre [męmēr M, I, P, F, N], s. f. — 1o Grandmère (terme enfantin). 2o Groūsse ~, grosse gr. (femme qui a de l’embonpoint).

Mèmwḗre [męmwēr gén.], s. f. — Mémoire.

Mènaci, voir Menècieu.

Menāwe [m(ȩ)nāw-m(ȩ)nǫw M, N], adj. f. — Menu. Ne s’emploie que dans quelques expressions : ~ jant (gent), roturier. Au pl., petites gens.

Menāye [m(ȩ)nāy V], s. f. — Monnaie. Voir Meneūye.

Mène [męn M, I, P, N], s. f. — Manne ; panier.

Mène [męn I, P], s. f. — Fécule.

Mène [męn I, P, S], s. f. — Mancheron de charrue.

Menèce [m(ȩ)nęs M, N, S], s. f. — Menace.

Menècerḕye [m(ȩ)nęsrę̄y M, N, męnęsrę̄y I, P], s. f. — Menace. Voir Menèce.

Mḗnechḕye [mēns̆ę̄y P], s. f. — Bouquet de sarments avec des raisins.

Menècieu [mȩn(ę)syœ̨-mnęsyœ̨ M, N, m(ę)nęsyę I, P, męnasi F, men(ȩ)si-mnęsi S, mnęsye V], v. tr. — Menacer. Lés m’nècieus sont sauvés (un homme averti en vaut deux).

Menḗje [m(ȩ)nēs̆.. M, I, P, N, minēs̆ S, V], s. m. — 1o Ménage, train de maison. Pin d’ ~, pain cuit à la maison. Fāre lo ~, faire le m. Ancienne coutume de carnaval. Le mardi-gras, les jeunes gens allaient dans les maisons, où ils mettaient tout sens dessus dessous, profitant du désordre pour emporter surtout des victuailles. 2o Mobilier, vaisselle.

Menèjeu [m(ȩ)nęjœ̨.. m(ȩ)nęji M, I, P, N, minęji S, minęjye, -yœ V], v. tr. — Ménager, épargner. Fāt tojos minèji eune pwḗre po lè sō, il faut toujours m. une poire pour la soif S.

Menejīre [mȩn(ȩ)jīr M, N, męnęjīr I, P], s. f. — Femme qui s’occupe du ménage. Eune bone ~ saute sèt fwès lè hāye po rèmèssieu eune pieume, une bonne ménagère saute sept fois la haie pour ramasser une plume.

Menetré [mȩntrēⁱ M, N, męntrēⁱ I, P], s. m. — Ménétrier. I faut dansieu quad ~ l’ joūe, il faut danser quand le m. joue. ~ d’ fontinne, m. de fontaine (tête ou figure d’une fontaine qui crache de l’eau par la bouche). 2o Celui qui mène danser sa belle au son du violon ; galant, amoureux. T’ n’ és m’ vu t’ ~ aujdu, tu n’as pas vu ton amoureux aujourd’hui.

Meneuhi, Meneuji [mȩnγi.. M, I, P, N, mȩnǖji F], s. m. — Menuisier.

Mḗneūt [mēnœ̄ S], s. m. — Minuit. Voir Mèynut.

Meneūye [m(ȩ)nœ̄y-m(ȩ)nūy M, I, P, N, m(ȩ)nūy F, mnōy S, mnāy V], s. f. — Monnaie. So mate fieus d’ ~, se mettre hors de m. (dépenser jusqu’à son dernier sou). Monnaies messines, avant l’introduction du système monétaire (18e s.) : denier messin = du denier tournois = 4 angevines = 0,32 frs.

sol = 10 à 12 deniers = 6 frs.

gros = 12 deniers = 3,40 frs.

franc = 12 gros = 12 frs.

livre = 20 gros.

écu = 3 livres = 60 gros = 120 frs.

bugne = 1,13

angevine = 0,08 frs.

Mènevau [męnvō Rombas], s. m. — Perche qui sert à tourner la vis du pressoir.

Mènevèle [męnvęl-męnvēl S, męnvēl V], s. f. — 1o Manivelle. 2o Mancheron de la charrue. Voir Mène.

Mèniheuntchîn, Ménihinkîn [męnihœ̨nts̆ĩ S, menihẽkĩ-mihẽkẽ V], s. m. — Écho des forêts, qui se fait entendre surtout le soir et la nuit. Selon la légende, c’est une bande d’êtres humains rôdant et vociférant dans la forêt, ou bien des lutins prenant la forme de femmes. Ils tourmentent les amoureux qu’ils rencontrent sur leur chemin et sortent surtout le mercredi et le vendredi. C’est pourquoi on dit : I n’ fāt m’ olè wār mḗtrèsse lo mécrédi ni lo vanr’di, il ne faut pas aller voir maîtresse ni le mercredi ni le vendredi. Une autre légende prétend que ce sont des musiciens qu’on entend quelquefois dans les airs pendant les fraîches nuits de l’été, et qui déchirent impitoyablement les personnes assez malheureuses pour en être aperçues.

Menion [m(ȩ)ñõ M], s. m. — 1o Pomme du manche de la bêche. 2o Le manche lui-même.

Menon [m(ȩ)nõ M], s. m. — 1o Poignée. 2o Manipule de paille à liens. 3o Manipule que le prêtre catholique porte au bras gauche.

Mḗnote [mēnǫt P], s. f. — Petite main.

Menouwat [mȩn(u)wa N], adj. — Petit ; mince.

Menoūye, voir Meneūye.

Mènovri [męnǫvri M, I, P], s. m. — Manouvrier.

Menōwe, voir Menāwe.

Menōye, voir Meneūye.

Menuāde [m(ȩ)nüǟt M, N], s. f. — Terme générique qui désigne les viscères du porc : le foie, le cœur, les poumons, le mésentère, etc. Voir Miāwehāde.

Menūji, voir Meneuhi.

Menūserḕye [m(ȩ)nǖzrę̄y gén. (mnīzri V)], s. f. — Menuiserie.

Menūsieu [m(ȩ)nǖzyœ̨.. gén. (mnīzye, -yœ V)], s. m. — Menuisier. Voir Meneuhi.

Mèpḗje [mępēs̆.. M, I, P, N, nępēs̆ S], s. m. — Linges dont on couvre la table.

Mèprīhant [męprīγã.. M, I, P, N], adj. — Méprisant.

Mèprīhieu [męprīγyœ̨.. gén.], v. tr. — Mépriser. An sont tojos mèprīhieus pè lés zout’s, on est toujours méprisé par les siens.

Mèprījant, Mèprījieu, voir Mèprīhant, Mèprīhieu.

Mèrāche, Mèrāhhe [mę̄rǟs̆-męrǟχ M, I, N, męrāχ-męręχ P, marā F, maręχ S, mǫręχ V], s. f. — 1o Marécage. 2o Boue épaisse. Voir Margate. 3o Sobriquet des habitants de Marieulles, arr. de Metz.

Mèrancalīe [męrãkalī M], s. f. — Mélancolie.

Mèrande [męrãt M, I, P, N, marãt F, marãt-marãdõ S, mǫrẽdõ], s. f. — Goûter de l’après-midi. È lè ~, à l’heure du goûter.

È lè Sint Michèl,
Sans hhieule ni ficèle,
Lè mérande monte au cièl ;
È lè Sint R’mîn,
An voūrînt lè ret’nîn ;
È lè Sint Jan,
’L an d’hhand.

À la St-Michel, sans échelle ni ficelle, le goûter monte au ciel (on ne goûte plus) ; à la St-Remi, on voudrait le retenir (on le regrette) ; à la St-Jean, il en descend.

Mèrander [męrãdēⁱ.. M, I, P, N, marãdaⁱ F, marãdēⁱ.. S, mǫrẽdę V], v. intr. — Faire le repas du goûter. Marandaⁱ sus lés fontḗnes, se disait des petits garçons qui, à la mi-carême, allaient goûter dans le lavoir, armés de sabres de bois façonnés par leur père, sans but déterminé. Cette coutume a disparu vers 1890 F.

Mḗrate [mērat M], s. f. — Petite mère (terme de caresse).

Mèrāye (sinte) [męrǟy.. M, I, P, męrīy S], n. pr. — Sainte-Marie.

Mèrcāde [męrkǟt M], s. m. — Mauvais cuisinier.

Mèrcāre [męrkǟr.. M, I, P, N, markār F, markǟr-męrkār S, mǫrkār V], s. m. — Marcaire ; bouvier ; vacher ; pâtre.

Mèrcarerḕye [męrkärrę̄y.. M, I, P, N, markarrī F, markärrēy S, mǫrkarrī V], s. f. — Vacherie.

Mèrcate [męrkat M, N, męrkǫt I, P], s. f. — Marcotte.

Mèrcater [męrkatēⁱ.. M, N, męrkǫtę.. I, P], v. tr. — 1o Marcotter. 2o Frelater.

Mèrchand [męrs̆ã M, I, P, N, mars̆ã S, mǫrs̆ã V], s. m. — Marchand. N’at m’ ~ qu’ tojos guingne, n’est pas m. qui gagne toujours. ~ qu’ péd n’ sèreūt rīre, m. qui perd ne saurait rire. — Lés ~ d’ pwḗres de Kérpri, les m. de poires de Kerprich ; lés ~ d’ pouhhons d’ Linde, les m. de poissons de Lindre ; lés ~ d’ bié d’ Vèrgāvile, les m. de blé de V. ; lés ~ de l’vūre de Baronville, les m. de levure de B. (sobriquets donnés aux habitants de ces villages).

Mèrchander [męrsãdēⁱ.. M, I, P, N, mars̆ãdę.. S, mǫrs̆ãdę V], v. tr. — Marchander ; faire des marchan- dages quand on discute le contrat de mariage.

Mèrchandḕye [męrs̆ãdę̄y M, I, P, N, mǫrs̆ãdīs V], s. f. — Marchandise.

Mèrchandou [męrs̆ãdu.. M, I, P, N, mars̆ãdu S, mǫrs̆ãdu V], s. m. — Personne qui marchande.

Mèrchate [męrs̆at M], s. f. — Marche-pied du rouet.

Mèrchati [męrs̆ati M], s. m. — Cloutier.

Mèrche [męrs̆ M, I, P, N], s. f. — Marche.

Mèrcheu [męrs̆œ̨.. M, I, P, N, mars̆i F, mars̆i-męrs̆i S, mǫrs̆ye, -yœ V], s. m. — 1o Marché. Fāre ~, conclure un m. Lo miou ~ at l’ pus chḗr’, le meilleur m. est le plus cher. 2o Arrangement de contrat avant le mariage. En réalité, c’est un vrai marché qui se conclut. Les parents discutent les apports de chacun de leurs enfants, cherchent à obtenir le plus possible en concédant le moins possible. On trouve dans Chan Heurlin, IV, vers 266 et suivants, une délicieuse description de cet usage.

Mèrcheu [męrs̆œ̨.. M, I, P, N, mars̆i F], v. intr. — Marcher.

Mèrcote, Mèrcotè, voir Mèrcate, Mèrcater.

Mèrdenîn [męrdȩnĩ M], n. pr. — Mardigny, vill. de l’arr. de Metz.

Mḗre [mēr.. gén.], s. m. — 1o Mère. Si an-n-èveūt dit è nate premĩre ~, val eune peume, minje lè, èle ne l’èreūt m’ minjeu ; an li d’fandent, eule lè craque, si on avait dit à notre première m., voilà une pomme, mange-là, elle ne l’aurait pas mangée ; on la lui défend, elle la croque. 2o Matrice. Lè Jḗnie è lè ~ dètrèquāye, l’Eugénie a la m. détraquée. 3o Lie.

Meré [m(ȩ)rē V], s. m. — Miroir. Voir Melu.

Mèrechā, voir Mèrechau.

Mèrechau [męrs̆ō M, I, P, N, mars̆ō F, mars̆ā-mars̆āᵒ S], s. m. — 1o Motteux ; alouette des prés ; petit oiseau qui fait son nid dans l’herbe des prés. 2o Alcyon, martin pêcheur. Voir Marèchal.

Mèrechau [męrs̆ō M, I, P, N, mars̆ō F, mars̆ā-mars̆āᵒ-męrs̆ā S, męrs̆ā V], s. m. — Maréchal-ferrant ; forgeron.

Mèrechaude [męrs̆ōt M, I, P, N, mars̆ōt F, mars̆āt S, męrs̆āt V], s. f. — Femme du maréchal-ferrant.

Mèrechautîn [męrs̆ōtĩ M], s. m. — Alcyon, martin pêcheur. Voir Mèrechau.

Mèrèche, Mèrèhhe, voir Mèrāhhe.

Méresote [merzǫt V], s. f. — Mesure. Voir Meseure.

Méresier [merzye V], v. tr. — Mesurer. Voir Meseurer.

Mereū [m(ȩ)rœ̄.. S, V], s. m. — Miroir. Voir Melu.

Mèrgate [męrgat M, męrgǫt I, P], s. f. — Vin ni cuvé ni pressuré.

Mèrgaye [męrgay M, N, męrgǫy I, P], s. f. — Femme laide, difforme ; bavarde (injure).

Mèrgolate, Mèrgolote [męrgǫlat M, N, męrgǫlǫt I, P, margulǫt F], s. f. — Menton ; mâchoire ; bouche. Couhhe tè ~, tais ta b. (tais-toi).

Mèrgote, voir Mèrgate.

Mèrgoye, voir Mèrgaye.

Mèrguelite, voir Mèrguerite.

Mèrguèmèle [męrgęmęl M, I, P], s. f. — Sorte de gâteau.

Mèrguerite [męrgȩrit-męrgȩlit-męrgęt-męrgit M, I, P, N, mardyȩrit S, mǫrgerit V], n. pr. — 1o Marguerite. Voir Guite. È lè Sint ~, lo bié péd sè rèceune, ’l an prand austant d’ jo que d’ nut, à la St-M., le blé perd sa racine, il en prend autant de jour que de nuit. 2o Marguerite, pâquerette.

Mèrguète, Mèrguite, voir Mèrguerite.

Mèriaune, voir Mèriène.

Mèriāye [męryǟy.. gén.], s. f. — Mariée.

Mèrīche, voir Mèrīhhe.

Mèriène [męryęn M, I, P, męryōn-męryęn N, męryān V], n. pr. — Marianne.

Mèriḗje [męryēs̆.. gén.], s. m. — Mariage. Val lè chīve qu’at liāye, voilà la chèvre qui est liée (une cadette qui se marie avant sa sœur aînée lui doit une chèvre ou un mouton). La demande en mariage se faisait toujours en vers ; celle qui suit, tirée de Chan Heurlin, IV, vers 198 et suivants, peut servir de modèle du genre :

Chèkîn s’ mat è tauye. Au bout d’i piat momant,
Lè Cornāye è Jinon èdrasse i complimant :
« Sāra, dit-i, cosène, an so long menḗje,
N’è m’ èva vate mèrite èvu vate èvantḗje.
L’ èveūt bèl immè s’n ome èt l’èprachè sovant,
N’èyant pu, maugrè ç’lè, procrèiè i-n-afant,
’L è falu qu’ sè dem’jale an fèyeusse por lḕye ;
Èt vos, tot-au contrāre, an fouyant lè droūl’rḕye,
V’ èveūz treuvè, sus l’ champ, çou que Sāra chèrcheūt.
Mās portant, è lè fin, come lo Sègneūr l’immeūt,
’L èt pèrmîns qu’è çant-ans Sāra devègne mḗre.
De l’afant de mirèke Abrahām auteūt pḗre.
I bḗ jo, lo bwin Dieu que voleūt l’èprovè,
È v’nîn li comandè de lo sècrifiè.
De so-n-afant chèri ’l aleūt coupè lè tḗte,
Quand’ l’anje don Sègneūr, que n’ateūt m’ ène bḗte,
È retenîn lo coup an li hèpant lè min.
De Dieu, come Abrahām, ècouteūz lo dèssin :
Èva pèrmission don sint Pātron don v’lḗje,
Je vyins vos d’mandè Fanchon an mèriḗje,
Po l’unique guèchon don compḗre Pwāré, etc. »

Chacun se met à table. Au bout d’un petit moment, la Cornée à Ginon adresse un compliment : « Sarah, dit-il, cousine, en son long ménage, n’a pas, avec votre mérite, eu votre avantage. Elle avait bel aimer son homme et l’approcher souvent ; n’ayant pu, malgré cela, procréer un enfant, il a fallu que sa servante en fasse pour elle ; et vous, tout au contraire, en fuyant la drôlerie, vous avez trouvé, sur le champ, ce que Sarah cherchait. Mais pourtant, à la fin, comme le Seigneur l’aimait, il a permis qu’à cent ans Sarah devienne mère. De l’enfant du miracle Abraham était père. Un beau jour, le bon Dieu qui voulait l’éprouver, est venu lui commander de le sacrifier. De son enfant chéri il allait couper la tête, quand l’ange du Seigneur, qui n’était pas une bête, a retenu le coup en lui happant la main. De Dieu, comme Abraham, écoutez le dessein : Avec permission du saint Patron du village, je viens vous demander Fanchon en mariage, pour l’unique fils du compère Poiré, etc. »

Mèrieu [męryœ̨.. M, I, P, N, maryaⁱ F], s. m. — 1o Marié. 2o Fiancé V. Lés porants di mèrié èt d’ lè mèriḗye èch’tont lés-èbits d’ noce insōne èt pèyont chèkîn lè mitant dés frès, les parents du f. et de la fiancée achètent les habits de noce ensemble et payent chacun la moitié des frais V.

Mèrieu [męryœ̨.. gén. (maryaⁱ F)], v. tr. — Marier. S’ mèrieu èva l’ cul d’ lè lūne po anjandrer l’ bé tams, se m. avec le c… de la lune pour engendrer le beau temps. Se dit à qqn. qui dit qu’il veut se m. — Jé n’ vélons m’ nos ~ insōne, j’as piot èco ti, jé n’ f’rénes qué dés nins ; è lè qwètriyéme jènèrācion, jé f’rénes l’èxèrcice dons lés sobots. Nous ne voulons pas nous marier ensemble, toi et moi, nous sommes petits, nous ne ferions que des nains ; à la quatrième génération, nous ferions l’exercice dans les sabots V.

Mèrie-Jāne [męri jān V], s. f. — Dame-jeanne. Voir Mārie-Jāne.

Mèrīhhe [męrīχ M, I, P, N], s. f. — Merise.

Mèrīhi [męrĩγi M, I], s. m. — Merisier.

Mèrionète [męryǫnęt M], s. f. — Colonnette façonnée, d’ordinaire en os, qui embellissait le rouet. Voir To.

Mèriou [męryu.. M, I, P, N, S, V], s. m. — 1o Personne qui s’entremet pour faire des mariages. 2o Fiancé ; jeune marié V.

Mèrīrasse, Mèrīrosse [męrīras M, N, męrīrǫs I, P, F, V], s. f. — Faiseuse de mariages, entremetteuse.

Mèrīye, voir Mèrāye.

Mèrjalat [męrjala M, męrjǫlǫ I, P], s. m. — 1o Crieur de vin à vendre au détail. Cri du c., autrefois, dans les rues de Metz :

I ā ! ā !
Tātéz, missés,
Don bwin vin nové
È quètoūr sous lo pat,
Dans lè cāve de monsieu Jènat,
Dans lè rāwe aus-Oūssons.
Ah ! bon, bon ! ah ! bon, bon !

Goûtez, messieurs, du bon vin nouveau, à quatorze sous le pot, dans la cave de M. Janot, dans la rue Aux Ossons. 2o Jeune garçon ; enfant pétulant.

Mèrjalate [męrjalat M], s. f. — Jeune fille.

Mèrjalḗne, voir Mèrjalinne.

Mèrjalinne [męrjalẽn M, męrjǫlẽn I, męrjǫlēn P, V, męrjalẽn-męrjalēn N, męrjalēn S], s. f. — 1o Marjolaine. 2o Jeune fille.

Mèrjolot, voir Mèrjalat.

Mèrkantyi [męrkãtyi S], s. m. — Marchand ambulant.

Mèrkèjous [męrkęju M, I], adj. — Marécageux.

Mèrkèssîn [męrkęsĩ.. gén. (mǫrkęsĩ V)], s. m. — Marcassin (injure). Té n’ vās ryin, mǫrkęssîn, tu ne vaux rien, m.

Mèrlat, Mèrlot [męrla M, N, męrlǫ I, P], s. m. — Nouveau plant de vigne, qui provient du marcottage.

Mèrlusine [męrlüzin M], n. pr. — Mélusine.

Mèrmat [męrma M, N, męrmǫ I, P, mǫrmǫ V], s. m. — Marmot.

Mèrmelāde [męrmȩlǟt M, N, męrmęlāt I, P, marmęlāt F, marmǫlǟt S, mǫrmǫlāt V], s. f. — Marmelade.

Mèrmichèle [męrmis̆ęl S], s. m. — Vermicelle. Voir Vèrmichèle.

Mèrmitāye [męrmitǟy.. M, I, P, N, S], s. f. — Marmitée. Ne se dit ordinairement qu’en parlant des pommes de terre.

Mèrmite [męrmit M, I, P, N, marmit-męrmit S, mǫrmit V], s. f. — Marmite. Qu’ chèkîn fèyèsse cūre sè ~, que chacun fasse cuire sa m. (s’occupe de ses propres affaires). Cūre eune ~, cuire une m. : ce sont des pommes de terre, des betteraves, du seigle et du son, que l’on cuit ensemble et que l’on donne chaud aux porcs.

Mèrmoser [męrmǫzēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Murmurer. Voir Mourmoner.

Mèrmosou [męrmǫzu.. M, I, P], s. m. — Qui est maussade, sombre, grognon.

Mḗreni [mērni V], adj. — Complètement nu.

Mḗrote [mērǫt V], s. f. — Pâte liquide, aux lait et aux œufs. Voir Meurate.

Mèrque [męrk M, I, P, N], s. f. — Marque, signe, trace, empreinte.

Mèrquḗje [męrkēs̆.. M, I, P, N, S], s. m. — Martelage.

Mèrquer [męrkēⁱ.. M, I, P, N, S, mǫrkę V], v. tr. — Marquer.

Mèrtîn [męrtĩ.. M, I, P, N, martĩ-męrtĩ S, martĩ V], n. pr. — Martin. Talon d’ Sint ~, gryphée.

È lè Sint Mèrtîn,
Lo comte de chèkîn.

À la St-M., le compte de chacun (on règle ses comptes).

È lè Sint Mèrtîn,
L’uvḗr vā v’nîn.

ou bien :

at an ch’mîn.

À la St-M., l’hiver, va venir, ou bien, est en chemin.

Si l’uvēr vā dreūt so ch’mîn,
J’ l’èrans è lè Sint Mèrtîn.

Si l’hiver va droit son chemin, nous l’aurons à la Saint-Martin.

Sint Mèrtîn bwèt l’ bwin vîn
Èt lāt cor l’āwe au molîn.

St-M. boit le bon vin et laisse couler l’eau au moulin.

Mèrvaye [męrvay M, mǫrvōy V], s. f. — Merveille.

Mérzier [merzye V], v. tr. — Mesurer. Voir Meseurer.

Mérzote [merzǫt V], s. f. — Mesure. Voir Meseure.

Més [me V], adv. — Mieux. Voir Mieus.

Més [me gén.], pron. poss. — Mes.

Mesaler [m(ȩ)zalēⁱ.. M, N, męzǫlę.. I, P, mazǫlaⁱ F], v. tr. — Meurtir ; broyer ; abîmer ; exterminer.

Mèsaline [męzalin Destry], s. f. — Lucarne.

Mèsarer [męzarēⁱ M], v. intr. — Tempêter ; maugréer ; se fâcher.

Mèseugne [męzœ̨ñ M], s. f. — 1o Mésange. 2o Spirlin (poisson). 3o Petite fille fluette et délicate.

Meseurate [mȩzrat S, merzǫt V], s. f. — Mesure ; muid.

Meseur [m(ȩ)zœ̨r M, I, P, F, N, mizrat-mürzat S, mzīr-merzǫt V], s. f. — Mesure ; muid ; toute espèce de corbeille. Flḗr è m’sīre, au fur et à mesure V. Anciennes mesures (18e s.) :

  1. Quāwe (queue) = 4 hl., 20 l. = 101/2 hottes.
  2. Hate (hotte) = 4 chaudrons = 20 pots = 40 pintes = 80 chopines = 80 litres.
  3. Charal = 11 hottes.
  4. Quarte = 66 litres = 4 bichets = 80 coupillons.

Meseurḗje [mȩzrēs̆.. M, I, P, N], s. m. — Mesurage.

Meseurer [mȩzrēⁱ.. M, I, P, F, N, S, merzye, -yœ V], v. tr. — Mesurer.

Meseurou [mȩzru.. M, I, P, N], s. m. — Arpenteur.

Mesīre, voir Meseure.

Mèskegnād [męskȩñǟ M, N, męskęñā I, P], s. m. — Vétilleur.

Mèsolè, voir Mesaler.

Mésot [mezǫ V], s. m. — Petit jardin. Voir .

Mèsquegneu [męskȩñœ̨ M, N, męskęñę I, P, maskiñi S, V], v. intr. — 1o S’amuser à des travaux de peu d’importance ; muser. 2o Pousser dans un coin ; exercer une pression ; froisser.

Mèsquer [męskēⁱ.. gén. (maskaⁱ F)], v. tr. — 1o Masquer. 2o Meurtrir le visage à coups de poings. ’L è lo v’sḗje tot mèsqué, il a la figure toute meurtrie.

Mèsquèrāde [męskęrǟt gén.], s. f. — Mascarade.

Mèssāwe [męsāw-męsǫw M, N, męsǫw I, P], s. f. — Massue.

Mèsse [męs N, S], s. f. — Tas de foin, de regain, de blé, au grenier ; souvent, tas de bois qu’on a devant la maison.

Mèsse [męs gén.], s. f. — Gros marteau qui sert à casser les pierres.

Mèssèjerḕye [męsęjrę̄y M, I, P, N], s. f. — Messagerie.

Mèssèle [męsęl M, I, P, N], s. f. — Tas de bois qu’on met devant la maison. Voir Mèsse.

Messeuke [m(ȩ)sœ̨k Destry], s. f. — Mélilot.

Mèssieune [męsyœ̨n M, N], s. f. — Petite mesure pour les liquides.

Mèssowe, voir Mèssāwe.

Mèstangō, Mèstangōgne [męstãgō Pontoy, męstãgōñ S], s. m. — Escargot. Voir Èskèrgat.

Mesūre [mzǖr Rémilly], s. f. — Toute espèce de corbeille.

Mèswate [męzwat N], s. f. — Moucheron.

Mèswḗje [mezwēs̆.. M, I, P, N], s. m. — 1o Jardinage ; culture maraîchère. 2o Jardin potager.

Mèszi [męzwi M, I, N], s. m. — Maraîcher, jardinier. Dans le pays Messin, le maraîcher s’appelle encore aujourd’hui mésoyer.

Mèt [mę I, P], s. m. — But, limite. Voir Meut.

Mètchè, voir Mèté.

Mète [męt gén.], s. m. — Mètre.

Mète [męt M], s. f. — Mite ; ver.

Mèté [mętēⁱ M, I, P, N, martē F, mats̆ęⁱ-mętęⁱ-męts̆ęⁱ-mętyęⁱ S, mǫtę-mǫts̆ę-mǫtyę V], s. m. — Marteau. ~ d’ mèrchau, brochoir. ~ bètant, m. battant (heurtoir). ’L è i coup d’ ~ d’ trap, il a un coup de m. de trop (il est toqué).

Mḗtègne [mētęñ P], s. f. — Lacet de cuir qui assujettit le fléau au manche. Voir Mintègne.

Mètelat [mętla M, N, mętlǫ I, P], s. m. — 1o Matelot. 2o Martinet. Voir Mètelèt.

Mètelate [mętlat M, mętlǫt I], s. f. — Matelote, poisson cuit à une sauce au vin rouge.

Mètelès [mętlę gén.], s. m. — Matelas.

Mètelèt [mętlę-mętla M, mętlę I, P, N, matlǫ-mętlę S, mǫtlǫ V], s. m. — Hirondelle qui niche sous les toits. J’ ons trās nids d’motelots zos note tāt, nous avons trois nids d’hirondelles sous notre toit V.

Mètenant [mętnã V], adv. — Maintenant. Ne s’emploie que dans l’expression : Tot ~, tout m.

Mètenāye [mętnǟy.. gén. (matnāy F)], s. f. — Matinée.

Mèt’nḗye covḗye,
Chāde jonḗye.

Quand la m. est couverte (le ciel est couvert), il fera une chaude journée S.

Mètenous [mętnu.. M, I, P, N, matinǫw F], adj. — Matineux ; matinal. ~ come l’èlwate, m. comme l’alouette.

Mètèyeu [mętęyœ̨ M], s. m. — Métayer.

Meti [m(ȩ)ti M, I, P, N, mętyi S, mętye V], s. m. — Métier.

Chèkîn è so m’ti,
Sus l’ tād ou l’ mètîn,
Tout’ vrè beun’ au loujis.

Chacun à son m., sur le tard ou le matin, tout ira bien au logis. Chan de tot ~, èt don miou i n’ pieut s’ nūri, Jean de tout métier, et du meilleur il ne peut se nourrir. Se dit de celui qui fait toutes sortes de métiers, sauf le sien. Voir Nūri. — Chèkîn so ~ èt lés ōyes sont byin wèdjḗyes, chacun son m. et les oies sont bien gardées S. Dons lés toms, les jones jans continiénent lo métier dés zos porants, èt is s’in trovénent bien, dans les temps, les jeunes gens continuaient le m. de leurs parents, et ils s’en trouvaient bien V.

Mètiās’ [mętyǟs.. gén.], n. pr. — Mathias. Sint ~, s’i n-y è d’ lè guièce, i lè cāsse, si n-y an-n-è pwint, ’l an fāt, St-M., quand il y a de la glace, il la casse, s’il n’y en a pas, il en fait.

Mètié, voir Meti.

Mètiḗre [mętyēr gén.], s. f. — Pus, humeur qui se forme dans un abcès.

Mètieusalè [mętyœ̨salę.. S], n. pr. — Mathusalem. Voir Matieusalé.

Mètîn [mętĩ.. gén.], s. m. et adv. — Matin. I s’è l’vé pus ~ qu’ lu, il s’est levé plus m. que lui (il l’a devancé). Ç’ n’at m’ ca l’ tot de s’ lever bwin ~, faut ca v’nîn è tams, ce n’est pas encore le tout de se lever bon m., il faut encore venir à temps.

Mètisolè [mętizǫlę V], n. pr. — Mathusalem. Voir Matieusalé.

Mètri [mętri M, I], s. m. — Métayer. Voir Mwètri.

Mètyi, voir Meti.

Meu [m(œ̨) M, N, S, m(ę) I, P, F, mi V], pron. pers. — Me ; moi. I n’ ~ dit ryin, il ne me dit rien.

Meu [mœ̨ M, mę I, P, F, mœ̨-mœ̨ⁱ N, mœ̨-męⁱ S, mi-mœ V], adv. — Pas. Veus n’ voūrînz m’, vous ne voudriez pas, n’est-ce pas ? (lorsqu’on s’adresse à plusieurs personnes à qui l’on dit vous). Voir Name.

Meūbe [mœ̄p gén. (mēp V)], s. m. — Meuble.

Meuchat [mœ̨s̆a M, N], s. m. — Mèche de lampe ou de chandelle.

Meuchat [mœ̨s̆a M, N, męs̆ǫ I, P], s. m. — Amas ; tas. Mate an ~, mettre en t., entasser.

Meuchate [mœ̨s̆at M, N, S, męs̆ǫt I, P, mis̆ǫt F, mes̆ǫt V], s. f. — 1o Petite miche, faite de ce qui reste de la pâte quand on cuit au four, et qu’on donne aux enfants. On la fait avec du lait, de la levure et du sel, quelquefois on y ajoute trois ou quatre œufs et du beurre. Après l’avoir pétrie, on la dépose dans une corbeille qu’on place généralement sous l’édredon pour qu’elle lève mieux. Elle est mise au four en même temps que le pain, mais on la retire plus tôt. 2o Sein de femme.

Meuche [mœ̨s̆ M, N, S, męs̆ I, P, mes̆ V], s. f. — Miche. Vaut mieus cor è lè ~ de pien qu’au mèd’cin, vaut mieux courir à la m. de pain que chez le médecin.

Meuche [mœ̨s̆ M, I, P, N, S], adj. — 1o Moite ; humide ; moisi. I tams ~, un temps humide. 2o Maigre.

Meuche, voir Meuhhe.

Meūche, voir Meūhhe.

Meuchenaⁱ [mœ̨s̆naⁱ F], v. tr. — Moissonner. Voir Mohhener.

Meuchgnant, Meuchgneu, voir Meuhhgnant, Meuhhgneu.

Meuchenow [mœ̨s̆nǫw F], s. m. — Moissonneur. Voir Mohhenou.

Meuchon [mœ̨s̆õ F], s. f. — Moisson. Voir Mohhon.

Meuchon [mœ̨s̆õ M, męs̆õ I, P], s. m. — Petite miche faite du restant de la pâte. Voir Meuchate.

Meugnon [mœ̨ñõ M, N, męñõ I, P, muñõ F], s. m. — Moignon ; poignée ; manche d’outil.

Meugnon [mœ̨ñõ M, N], adj. — Mignon. ’L at ~ come i vé qu’ teusse dous vèches, il est m. comme un veau qui tette deux vaches (ironie).

Meuhhe [mœ̨χ.. M, I, P, F, N, S], s. m. — Mélilot jaune. Voir Meusse.

Meuhhe [mœ̨χ.. M], s. f. — Rate. I s’è folè lè ~, il s’est foulé la r.

Meuhhgnant [mœ̨χñã.. M, I, P, N], adj. — 1o Malingre ; rachitique. 2o Qui se plaint toujours. S’applique surtout aux enfants et aux femmes.

Meuhhgneu [mœ̨χñœ̨.. M, I, P, N, mǖyi F], v. intr. — Se lamenter.

Meuhi [mœ̨γi M], n. pr. — Mathieu.

Meuhi [mœ̨γi-müγi M, I, P, N, mœ̨γi S, muγi V, kamusi F], adj. — Moisi.

Qu’ minje don pin meuhi,
Vrè au pèrèdis.

Qui mange du pain m., ira au paradis.

Meuhîn [mœ̨γĩ N], s. m. — Chancre, ulcère.

Meuhūre [mœ̨γǖr S], s. f. — Moisissure. Voir Muhūre.

Meujenaⁱ [mœ̨jnaⁱ F], v. intr. — Nasiller. Voir Meusener.

Meuji, voir Meuhi.

Meulat [mœ̨la M, N, mœ̨lǫ I, P, milę V], s. m. — 1o Mulet. Dous compḗres qu’ s’èvancent, dous ~ que s’ grètent, deux compères qui s’avancent, deux m. qui se grattent (l’un vaut l’autre). 2o Branche de vigne marcottée.

Meūlate [mœ̄lat M, N, S, mœ̄lǫt I, P], s. f. — Petite meule faite à la hâte, par crainte de la pluie.

Meuleti [mœ̨lti M, I, P, N], s. m. — Muletier.

Meulot, voir Meulat.

Meulote, voir Meulate.

Meume [mœ̨m M, I, P, F, N], s. f. — Mamelle ; trayon ; téton. S’emploie principalement des animaux.

Meume [mœ̨m M], s. f. — Partie de la charrue. Voir Chèrāwe.

Meūner [mœ̄nēⁱ M], v. intr. — Être en chaleur. Se dit spécialement des vaches qui demandent le taureau.

Meūr [mœ̄r S], adj. — Mûr. Voir Mūr.

Meūrat [mœ̄ra S], s. m. — Petit mur. Voir Mūrat.

Meurate [mœ̨rat S, merǫt V], s. f. — Pâte liquide au lait, aux œufs et à la farine. Voir Murate.

Meūretat [mœ̄rta S], s. m. — Petit mur. Voir Mūrat.

Meuri [mœ̨ri M, I, P, N, S, myœ̨ri-muri F, muri V], v. intr. — Mourir. Vaut mieus crever an brāve compègnīe que d’ ~ tot seūl, vaut mieux crever en brave compagnie que de mourir tout seul.

Meurieu [mœ̨ryœ̨.. M, I, P, mūri F, męyüri S, męyi V], v. intr. — Mûrir.

Meurlifiche [mœ̨rlifis̆ M, N, męrlifis̆ I, P], s. m. — Décor, ornement. Voir Mirlifiche.

Meurmeusse [mœ̨rmœ̨s M], adj. — Embarrassé. ’L ateūt ~ an m’ wèyant v’nîn, il était e. en me voyant venir.

Meurmeuyeu [mœ̨rmœ̨yœ̨.. M, I, P], v. intr. — Murmurer ; gronder.

Meurmeuyon [mœ̨rmœ̨yõ M, I, P, N], s. m. — Grognon.

Meuron [mœ̨rõ M, I], s. m. — Mûre sauvage, fruit de la ronce. Voir Moūle.

Meurot [mœ̨rǫ Ancy], s. m. — Banc devant la maison. Voir Tauyemant.

Meurrāye [mœ̨rrǟy.. M, I], s. f. — Mort, action de mourir. Voir Hèhherāye.

Meurson [mœ̨rsõ M, I, P], s. m. — Maturité. Voir Mourihon.

Meūrtat [mœ̄rta S], s. m. — Petit mur. Voir Mūrat.

Meurte [mœ̨rt M, N], s. m. — Meurtre. S’emploie surtout dans la locution : ç’at i ~ de, c’est un m. de… (c’est dommage, cela fait de la peine de…). Ç’ateūt i ~ de veūr lè feurièsse qu’ lè trūye fèyeūt, cela faisait de la peine de voir le trou que la truie faisait.

Meus [mœ S], adv. — Mieux. Voir Mieus.

Meusād [mœ̨zǟ.. M, I, P, N, muzā V], adj. — Gros, gras.

Meusarer [mœ̨zarēⁱ.. M, N], v. intr. — Trouver le temps long.

Meuscat [mœ̨ska M, N], s. m. — Muscat.

Meuscaude [mœ̨skōt M, I, P, N], s. f. — 1o Muscade.

Pèrneūz, Jinon, dit Chan, lè bèss’nūre byin chaude,
Je matrā dans don vîn, don seuke èt d’ lè meuscaude.

Prenez, Ginon, dit Jean, la bassinoire bien chaude, je mettrai de- dans du vin, du sucre et de la m. C. H., II, 163. 2o Rose de mai.

Meusé [mœ̨zēⁱ.. M, I, F, N, S, mœ̨zñēⁱ P, muzę V], s. m. — Museau. È r’gueuye ~, à bouche que veux-tu. J’ā lés pieuds come dés ~ d’ chîn, j’ai les pieds comme des m. de chien (j’ai les pieds froids).

Meusegnate [mœ̨zñat M, N, S, mœ̨zñǫt I, mœ̨zǫt P, mœ̨zręt F, muzǫt V], s. f. — Musaraigne. Voir Meusèreugne.

Meusegné, voir Meusé.

Meusegni, voir Meusener.

Meusegnīre, voir Meuselīre.

Meusèle [m(œ̨)zęl M, I, P, N], n. pr. — Moselle.

Meuseler [mœ̨zlēⁱ.. M, I, P, F, N, muzlę V], v. tr. — Museler.

Meuselīre [mœ̨zlīr M, I, P, N, mœ̨zlīr-mœ̨zlēr-mœ̨zñīr.. S, muzyēr V], s. f. — Muselière.

Meusenād [mœ̨znä.. M, I, P], s. m. — Qui parle du nez ; qui murmure ; qui marmotte ; qui bredouille ; qui bégaye ; qui chantonne.

Meusené [mœ̨znēⁱ M, I, P, N], s. m. — 1o Museau. Fīhh ~, fier m. (orgueilleux). 2o Muselière. 3o Mouchoir avec lequel les femmes s’enveloppent la tête.

Meusener [mœ̨znēⁱ.. M, I, P, N, mœ̨jnaⁱ F, mœ̨zñi S], v. intr. — Murmurer, marmotter ; parler du nez ; chantonner ; prononcer du bout des dents ; bredouiller ; bégayer ; bougonner.

Meusenerḕye [mœ̨zȩnrę̄y M, N, mœ̨zęnrę̄y I, P], s. f. — Bredouillage ; murmure ; marmottage.

Meuser [mœ̨zēⁱ.. M, I, P], v. intr. — Pleurer. Ne se dit que du chien.

Meuserète, voir Meusegnate.

Meusèreugne [mœ̨z(ę)rœ̨ñ M], s. f. — Musaraigne vulgaire. Les habitants de la campagne croient que sa morsure est dangereuse et qu’elle fait périr les chevaux, en entrant dans leur corps. Appelée aussi Musète. Voir Meusegnate.

Meusicyin [mœ̨zisyẽ gén. (mizisyẽ S, V)], s. m. — Musicien. ’L avînt trōs ~ è zoute noce : Chan disète, Calās prépris èt Rèbèt jōye, ils avaient trois m. à leur noce : Jean-Disette, Nicolas sans le sou et Rabat-joie. Se dit des personnes qui font une noce au delà de leurs moyens S.

Meusique [mœ̨zik M, I, P, N, mizik], s. f. — 1o Musique. 2o Instrument de musique.

Meuskeuyeu [mœ̨skœ̨yœ̨ N], v. tr. — Gronder ; dire des sottises à qqn. J’ li an-n-ā meuskeuyeu, je l’ai secoué d’importance.

Meusote, voir Meusegnate.

Meussat [mœ̨sa M, N, mœ̨sǫ I, P, müsǫ F], s. m. — Blouse. Voir Mussèle.

Meussat [mœ̨sa M, N, mœ̨sǫ I, P], s. m. — Coin le plus caché, le moins en vue, recoin, cachette.

Meussate [mœ̨sat M, N, mœ̨sǫt I, P], s. f. — Fente, gorge d’une chemise, d’une blouse, d’une poche. Voir Meussu.

Meussate [mœ̨sat M], s. f. — Moyen pour se tirer d’un mauvais pas.

Meussate [mœ̨sat M, N], s. f. — Fauvette.

Meusse [mœ̨s M], s. f. — Mousse. Voir Mosse.

Meusse [mœ̨s M, I, P], s. f. — Museau ; bouche ; gueule. Couhhe tè ~, tais ta g. (tais-toi).

Meusse [mœ̨s M, N], s. f. — Mélilot. Voir Meuhhe.

Meusse [mœ̨s M, N], adj. — Triste. Qu’ cé qu’ t’ és donc ? t’as mout ~, qu’est-ce que tu as donc ? tu es tout triste.

Meusse [mœ̨s S, mẽs V], s. f. — Capacité, aptitude. I n’é m’ lè ~ dé fḗre ç’lè, il n’est pas capable de faire cela. Minse dé toms, temps relativement court. A bout d’ène ~ dé toms, j’è bin vi qu’on m’ volōr, au bout de certain temps, j’ai bien vu qu’on me voulait V.

Meusse-an-hāye [mœ̨sãhǟy.. M, I, P, N, S, musĩhāy V], s. f. — Roitelet ; fauvette ; troglodyte. Chach come i cul d’eune ~, sec (maigre) comme un c… d’un r. 2o Homme de mauvais caractère.

Meusse-araye [mœ̨s aray M, N, mœ̨s ǫrǫy I, P], s. f. — Forficule.

Meusse-néz [mœ̨s nēⁱ M, I, P], s. m. — Corde qui sert à serrer le nez des chevaux rétifs.

Meusser [mœ̨sēⁱ.. M, I, N, mœ̨sę̄ⁱ-mœ̨syę P, musę V], v. intr. — 1o Se cacher ; disparaître ; s’esquiver ; passer lestement. Vè t’an coucheu pus lon qu’ lo s’la meusse, va-t’en coucher plus loin que le soleil se couche (va-t’en au diable). Lo s’la meussant, le soleil couchant. 2o v. pron. Se faufiler.

Meussiè, voir Meusser.

Meussieu [mœ̨syœ̨.. M, I, P], v. tr. — Revêtir. Se dit des habits. ~ eune bianche chemînhhe, so r’chat, r. une chemise blanche, son habit. J’ li an-n-ā meussieu eune bone, je lui en ai dit des sottises, je l’ai grondé, je l’ai secoué d’importance.

Meussot, voir Meussat.

Meussote, voir Meussate.

Meussu [mœ̨sü M], s. m. — Fente de chemise. Voir Meussate.

Meut [mœ̨ M, N, mę I, P, ma F, mǟ S, mā V], s. m. — But ; limite ; point de départ au jeu ; limite que l’on ne peut dépasser quand on joue ; pierre qui marque un but quelconque. Oh ! j’ n’os m’pris, j’otōr èrivè ā mā quand’ t’ m’és ètropè. Oh ! je ne suis pas pris, j’étais arrivé au but quand tu m’as attrapé V.

Meute [mœ̨t M, I, P, N], s. f. — Mutte. La Mutte est la cloche municipale de la ville de Metz. Elle est suspendue dans la tour gauche de la cathédrale, propriété de la ville. Sa sonorité est admirable, et il n’y a pas un Messin à qui le souvenir de sa voix puissante ne fasse battre le cœur.

Elle pèse treize mille kilogrammes et fut fondue pour la première fois en 1381. Refondue à trois reprises au quinzième siècle, elle le fut pour la dernière fois en 1606. Elle porte l’inscription suivante :

Dame Mute suis baptisée ;
De par la Cité cy posée,
Pour servir à cette cité
Aux jours de grand solennité ;
Et aussi pour créer justice,
Prendre ban et bonne police,
Les contredire quand bon semble,
Et pour convoquer gens ensemble.

Son nom lui vient du latin Mota, de ce qu’elle servait à mouvoir les gens, à les appeler pour une réunion politique ou militaire. On la tintait et on la tinte encore aux jours d’élection. On la sonne à grande volée les jours de solennités religieuses, de fêtes nationales, de victoires et de paix. Quels souvenirs rappelle-t-elle aux Messins !

Son histoire a été écrite par M. Victor Jacob, bibliothécaire de la ville, en un beau vol. in-8o, Metz, Rousseau, 1865. (E. de Bouteiller, La guerre de Metz en 1324, p. 275).

Meūyād [mœ̄yā F], s. m. — Personne qui se lamente toujours. Voir Mūyād.

Meuyater [mœ̨yatēⁱ.. M, mœ̨yǫtę I, P], v. intr. — Mijoter.

Meūyāye [mœ̄yǟy S], s. f. — Beuglement. Voir Mūyemant.

Meūye [mœ̄y S, mēy V], adj. — Meuble. Cè n’vāt ryin quand-on sḗme lo grin dons lè tḗre ~, ça ne vaut rien quand on sème le grain dans la terre m.

Meūyi [mœ̄yi S], v. intr. — Mugir. Voir Mūyeu.

Meuyotè, voir Meuyater.

Mèvād [męvǟ.. S, męvā V], s. m. — Jeune homme sans expérience.

Mèy [męy S], adv. — N’est-ce pas ? Voir Meu.

Mēy [mēy V], s. m. — Mai. Voir Māy.

Mèyat [męya M, N, męyǫ I, P, mayǫ F, męyœ̄ S, męyē V], s. m. — 1o Bâton qu’on attache à la patte d’une vache difficile. 2o Bois ou fer qui sert à décrotter la charrue. Èn’ rōblièz m’ vote mèyé quand’ vos-olèz è lè choroūe, n’oubliez pas votre décrottoir quand vous allez à la charrue V.

Mèyat [m(ę)ya M, N, m(ę)yǫ I, P, myęs S], s. m. — Millet. Bouillie de m. Se cuisait au lait, auquel on ajoutait du sucre. Le m. avait autrefois une part assez importante dans l’alimentation de notre pays. Il existe à Metz une rue du « Coffe-Millet » (Cafe Mèyat), ainsi nommée à cause du commerce qu’y faisaient les huiliers en y écossant le millet dont on composait les potages. Le m. était le plat fondamental du petit festin par lequel on terminait les Crègnes. On le servait aussi comme potage au souper du second jour d’une noce. ~ bḗtā, m. bêta, faux m. On mouille de la farine avec du lait pour faire des grumeaux qu’on jette dans le lait bouillant.

Mèyate [męyat M, N, męyǫt I, P], s. m. — Maillet.

Mèyate [męyat M, N, S, męyǫt I, P], s. f. — Prénom féminin dérivé de Marie, qui s’est ensuite employé pour désigner une jeune personne niaise.

Mèyau [męyō M, I, P, mayā S], s. m. — 1o Pièce de bois équarri ; chevron. 2o Bois qui servait à tourner la vis d’un pressoir à bascule, qu’on posait sur le pain du raisin au pressoir. À Vallières-lès-Metz, on en plaçait trois ; celui du milieu s’appelait sergent ; on buvait une goutte chaque fois qu’on le mettait. Voir Chaucu.

Mèyāye [męyǟy M, męyāy I], s. f. — Épouse, femme.

Mèye, voir Mèyat.

Mḗye, voir Meūye.

Mèyenét, voir Mèyenut.

Mèyenut [męynü M, I, F, N, męynü-mēnœ̨ⁱ P, F, mēnœ̨ⁱ-mēnœ̄-mẽnœ̄-mẽnœ̨ⁱ S, męynē V], s. m. — Minuit. È l’oūre de ~, à l’heure de m.

Mḗyer [mēye V], v. intr. — Mugir. Voir Mūyeu.

Mèyeū, voir Mèyat.

Mèyeū [męyœ̄ S], s. m. — Bouture de vigne.

Mèyi [męyi V], adj. et v. intr. — 1o Mûr. Voir Mūr. 2o Mûrir. Voir Meurieu.

Mèyon [męyõ M, I, P, N], s. m. — Million.

Mèyon [męyõ M, I, P, N], n. pr. — 1o Marie (terme familier). 2o Femme de mauvaise vie (terme injurieux).

Mèyot, voir Mèyat.

Mèyote, voir Mèyate.

Mèyow [męyǫw F], adj. — Meilleur. Voir Miou.

Mèyuri [męyüri S], v. intr. — Mûrir. Voir Meurieu.

Mi [mi gén.], adj. — 1o Mi, demi. Lè mi cwèrome, la mi-carême. 2o s. m. Milieu. Lè sante an ~, le sentier au milieu. An ~ d’fieus, en m. (à moitié dehors).

Mi [mi V], adv. — Pas. Voir Meu.

Mi [mi V], pron. pers. — Moi. Voir Meu.

Miate [myat M, N, S, myǫt I, P, V], s. f. — Miette ; un petit peu, un brin, un rien.

Miāwehāde [myāwγǟt-myǫwγǟt.. M, I, P, N], s. f. — Partie du porc détachée par le tueur, qui com- prend l’aorte descendens, avec les rognons et la rate. Voir Menuāde.

Miāwer [myāwēⁱ-myǫwēⁱ.. M, N, myǫwę.. I, P, myāwę.. S], v. intr. — Miauler.

Mich, voir Muhh.

Miché [mis̆ēⁱ M], s. m. — Amant, galant.

Michèl [mis̆ęl gén.], n. pr. — Michel. È lè Sint ~, n’ lèhhe pus aus chams tés fruts, à la St.-M., ne laisse plus aux champs tes fruits.

È lè Sint Michèl,
Lè marande monte ā cièl ;
Èt lè St. Jérōme
Lè r’tone.

À la St. M., le goûter monte au ciel, et la St.-Jérôme le retourne S. Voir Mèrande. Sint Michèl impoūte lés qwètr’ oūres èt Sint Josèf lés ropoūte, St. M. emporte le goûter et St. Joseph le rapporte V.

Michmoch, voir Micmac.

Michiés [mis̆ye, -yœ V], adv. — Mieux. Voir Mecheus.

Micmac [mikmäk.. M, I, P, N, mikmǫk-mis̆mǫs̆ V], s. m. — 1o Mélange hétéroclite d’aliments préparés sans soin. — 2o Tripotage.

Michon [mis̆õ M, I, P], n. pr. — Michel.

Michote [mis̆ǫt F], s. f. — Petite miche. Voir Meuchate.

Michtḗre [mis̆tēr Famille ridicule], s. m. — Mystère.

Micmoc, voir Micmac.

Mié, voir Mièl.

Miède [myęt V], s. f. — M…. Voir Mḗde.

Mièl [myęl-myœ̨l M, N, myęl I, P, myœ̨s-myęs-mīs-mĩs S, mye-myœ V], s. m. — Miel.

Miéle, voir Mieule.

Miéle [myel V], s. m. — Merle. Voir Mḗle.

Miélote, voir Mieulate.

Miène [myęn P, F, V], pron. poss. — Mien. Ç’ot d’è ~, c’est à moi V.

Miérot [myerǫ V], s. m. — Petit mur. Voir Mūrat.

Mièsse [myęs S], s. m. — Millet ; gâteau de m. qu’on donne aux femmes qui veillent les morts.

Mièsse, voir Mièl.

Mieulate [myœ̨lat M, N, myœ̨lǫt I, P, myelǫt-myœlǫt V], s. f. — Petite meule.

Mieulāye [myœ̨lǟy M, N, myœ̨lāy I, P], s. f. — Plongée.

Mieule [myœl V], s. m. — Merle. Voir Mḗle.

Mieule [myœ̨l M, I, P, N, myœ̨l-mǖl S, myel-myœl V], s. f. — Meule à aiguiser ou à broyer.

Mieule [myœ̨l M, I, P], s. f. — Cloporte d’eau.

Mieuler [myœ̨lēⁱ.. M, N], v. intr. — Nager.

Mieuri [myœ̨ri F], v. intr. — Mourir. Voir Meuri.

Mieus [myœ̨ M, I, P, F, M, mœ-mœ̄ⁱ S, me V], adv. — Mieux.

Mieusse, voir Mièl.

Mignate [miñat-miñǫt S, V], s. f. — Jeune fille. Voir Mègnḕye.

Mignot [miñǫ F], s. m. — Qui aime à être caressé.

Mignote [miñǫt S], s. f. — Œillet bleuâtre (dianthus caesius). Voir Megnate.

Miguḗne [migēn V], s. f. — Pâte à gâteau.

Mihinkîn [mihẽkĩ V], s. m. — Écho des forêts. Voir Mèniheuntchîn.

Mihh, voir Muhh.

Mihoū [miγū.. M, I, P], s. f. — Femme de mauvaise conduite.

Mikète [mikęt M, I], s. f. — Nom de chat.

Mile [mil M, I, P, F, N, mīl S, V], adj. num. — Mille. Dans le Vosgien, ce mot sert à renforcer un juron : Lo ~ couchon, le sacré cochon.

Mile-pètes [milpęt M, I, P, N, S], s. m. — Scolopendre.

Milèt [milę V], s. m. — Mulet. Voir Meulat.

Miliāre [milyǟr M, N], s. m. — Millésime.

Miliasse [milyäs.. M, I, P, N], s. f. — Quantité considérable. S’emploie surtout dans des jurons. Mile ~ de nom de D.

Militāre [militǟr M, N, militār I, P], s. m. — Militaire.

Mi-māy [mi-mǟy.. M, I, P], s. f. — Queue, fin de l’hiver. Ne se rencontre que dans le refrain des trimāsau.

Ç’at lo māy, lo mi māy,
Ç’at lo jali mwès de māy,
Ç’at lo trimāsat !

C’est le mai, la fin de l’hiver, c’est le joli mois de mai, c’est le trimāsau ! D’après M. de Westphalen, Mi-māy signifierait l’époque de l’équinoxe. È lè mi-māye, lés nuts èt lés jos sont pas (égaux).

Mîmbā [mĩbā V], s. m. — Maladroit au travail ; lambin. I n’ fḗt m’ bon r’wātieu lés ~, il ne fait pas bon regarder les lambins.

Mimile [mimil M, I, P], n. pr. — Émile (terme familier).

Mimme [mẽm M, I, mēm P, F, S, V, mēm-mẽm N], adj. et adv. — Même. Quand ~ que, quoique.

Mimmemant [mẽmmã M, I, mēmmã P, F, N], adv. — Même.

Min [mẽ gén. (mēⁱ P, mē F)], s. f. — Main. È ~, à m., habile. Se dit aussi d’un objet qui se trouve à portée de la main. Lè bone ~, la bonne m., la m. droite. I fāt tortot ç’ qu’i vieut d’ sés ~, il fait tout ce qu’il veut de ses m. (il est adroit).

Mîn [mĩ M, I], s. f. — Amie ; maîtresse.

Mîn [mĩ-min S], pron. poss. — Mien. Voir Myin.

Minat, voir Minique.

Mînce [mĩs.. gén.], adj. — Mince.

Minchat [mẽs̆a M, N, S, mẽs̆ǫ I, V (mēs̆ǫ P)], s. m. — Manchot.

Minchate [mẽs̆at M, N, S, mẽs̆ǫt I, V (mēs̆ǫt P)], s. f. — Manchette ; manche d’habit.

Minche [mẽs̆ gén. (mēs̆ P, F)], s. f. — 1o Manche d’habit, d’outil. 2o Mancheron. Is tiènent lè pḗle pè lè ~, ils tiennent la poêle par la m. (ils sont les maîtres).

Minchot, voir Minchat.

Mindāle [mẽdǟl S], s. f. — Médaille. Voir Mèdāne.

Mindaye [mẽday F], s. f. — Médaille. Voir Mèdāne.

Miné [minē.. S, V], s. m. — Meunier. Voir Mūnîn.

Minḗje [minēs̆ S, V], s. m. — Ménage. Voir Menḗje.

Minèji [minęji S, minęjyę, -yœ V], v. tr. — Ménager. Voir Menèjeu.

Minète [minęt gén.], s. f. — Luzerne ; lupuline ; esparcette.

Mingout [mẽgu V], s. m. — Plantes que l’on met dans le bouillon pour l’assaisonner.

Mingrelat [mẽgrȩla M], adj. — Maigrelet. Voir Mḗgriyat.

Minguète [mẽgęt M, I], adj. f. — Fluette.

Mini [mini S], s. m. — Meunier. Voir Mūnîn.

Minique [minik-mina-minōr-ninik M, I, P, N], n. pr. — 1o Dominique. 2o Nom donné au chat.

Minje-bié [mẽjbyēⁱ M, I, N, mējbyę̄ⁱ P], s. m. — Charançon.

Minje-mièl [mẽjmyęl N], s. m. — Sphynx tête de mort (sorte de papillon nocturne qui s’introduit souvent dans les ruches).

Minje-pin [mẽs̆pẽ M, I, N, mēs̆pēⁱ P], s. m. — Carabe doré.

Minjerḕye [mẽjrę̄y M, I, N, mējrę̄y P], s. f. — 1o Mangeaille, aliments. 2o Exaction, rapine, volerie.

Minjeu [mẽjœ̨.. M, I, N, mēję-mēji P, mãji-mẽji F, mẽji-mĩji S, mẽjye, -yœ V], v. tr. — Manger. I minje è s’ fāre craver, il m. à se faire crever. Trop ~ fāt tofer, trop m. fait étouffer. ~ l’diāle èt sè grand-mḗre, m. le diable et sa grand-mère (plus que l’on n’a). L’ an minj’reūt pus qu’l’èvèque n’an bènireūt, il en mangerait plus que l’évêque n’en bénirait. I minje come i rāou d’hāyes, il mange comme un arracheur de haies. Voir Gays’. Quand’ an minjent lo diāle, an minjent ca lès coūnes, quand on mange le diable, on mange encore (aussi) les cornes.

Minje-tout [mẽs̆tu M, I, N, mēs̆tu P], s. m. — Mange-tout (sorte de haricots et de pois dont on mange les fruits et les cosses).

Minje-tron [mẽs̆ trõ M, I, N, S, mēs̆ trõ P], s. m. — Bousier, scarabée.

Mînji, voir Minjeu.

Minjou [mẽju M, I, N, mējǫw P, mẽjǫw F], s. m. — Mangeur. Lés ~ d’ lārd de Guèneuchtrof, les m. de lard de Guénestroff. Lés ~ d’ riw d’ Frḗm’ri, les m. de riz de Frémery (sobriquets).

Minjūre [mẽjǖr M, I, P], s. f. — Mangeoire.

Minnate [mẽnat M, N, mẽnǫt I, mēnǫt P], s. f. — Main d’enfant.

Minnechḕye [mẽns̆ę̄y M, I, mēns̆ę̄y P], s. f. — Trochet de raisins cueilli avec le rameau, de façon qu’on puisse le porter à la main. On les suspend pour les conserver.

Minneūt [mẽnœ̄-mẽnœ̨ⁱ S], s. m. — Minuit. Voir Mèyenut.

Minon, Minousse [minõ-minus gén.], s. m. — 1o Chat (langage enfantin). 2o Fleur mâle du saule, du noyer, du noisetier, du peuplier, etc. ; duvet qui vient sur les chardons. 3o Duvet qui se ramasse sous les meubles F. 4o Cravate d’hiver en laine douce.

Minōr, voir Minique.

Minou [minu.. I, P], s. m. — Mineur (ouvrier qui travaille dans les mines).

Minse [mẽs V], s. f. — Capacité. Voir Meusse.

Mînse [mĩs S], s. m. — Miel. Voir Mièl.

Mînse-bèhh [mĩz bęχ.. M, I, P, N, mīz ba F, mīz bę S, V], s. m. pl. — Mise-bas, vêtements usagés.

Mintāgne, Mintane, voir Mintègne.

Mintègne [mẽtęñ M, I, mētęñ P, mẽtan F, mẽtāñ S, mẽtōn V], s. f. — 1o Lacets de cuir qui assujettissent le fléau au manche. Ç’ot l’ borlé qué mot lè bètḗre èprès lè ~, c’est le bourrelier qui attache le fléau aux lacets de cuir V.

Minton [mẽtõ S, V], s. m. — Menton. Voir Maton.

Mintōne, voir Mintègne.

Miohāte [myǫγāt S], s. f. — Graisse qui se trouve autour du rognon.

Miote [myǫt I, P, V], s. f. — Miette. Voir Miate.

Miou [myu.. M, I, P, N (męlyu Buc.), męyǫw F, mayu S, mǫyu V], adj. — Meilleur.

Miou-trin [myu trẽ M, I, N], s. m. — Courte paille, petite paille.

Miowehāde [myǫwγāt I, P], s. f. — Partie du porc détachée par le tueur. Voir Miāwehāde.

Miower [myǫwēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Miauler. Voir Miāwer.

Mirābèle, voir Miraubèle.

Mirābeli [mirǟbli-mirǟblĩ M, mirābli I, P, mirǟbli-mirǟbęli N, mirāble.. S, V], s. m. — Mirabellier.

Mīrat [mīra S], s. m. — Petit mur. Voir Mūrat.

Mirater (so) [miratēⁱ M], v. pron. — Se mirer ; s’admirer.

Miraubèle [mirōbęl M, I, P, mirǟbęl.. N, S, V], s. f. — Mirabelle.

Mirāwe [mirāw-mirǫw M], s. f. — Nom de chat.

Mirdjèt, voir Mirguèt.

Mīre [mīr M], s. f. — Bouton qui sert à fixer qqch.

Mirèke [miręk M, I, P, N, mirak F, S, V], s. m. — Miracle. ’L è fāt i ~, il a fait un m. (il a cassé qqch.).

Mirguèt [mirgę M, I, P, F, V, mirgę-mirgœ̨ N, mirgę-mirdję S], s. m. — 1o Muguet. On dit ordinairement : Bianc ~, ou ~ don boūs (bois). 2o Lilas commun. 3o Sceau de Salomon.

Mīrier [mīrye, -yœ V], v. tr. et intr. — 1o Murer. 2o Construire un mur.

Mīrieu [mīryœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Mirer.

Mirjaler [mirjalēⁱ.. M, N], v. tr. — Enjoliver ; barioler.

Mirjalūre [mirjalǖr M, N], s. f. — Enjolivure.

Mirlifiches [mirlifis̆ gén.], s. m. pl. — 1o Colifichets, affiquets, toutes les jolies bagatelles dont se parent les femmes. 2o Fronces tuyautées de tulle ou de dentelles dont on bordait les cornettes. Voir Meurlifiche.

Mirte [mirt M, I], s. f. — Myrtille ; brimbelle ; airelle.

Mirte [mirt M, I], s. f. — Myrthe. Aux mariages, il est encore d’usage, dans le pays Messin, de distribuer aux invités de petits bouquets de fleurs de myrthe ou de fleurs d’oranger que les hommes portent à la boutonnière et que les femmes épinglent à leur corsage.

Mirwè [mirwę gén. (mirwa F)], s. m. — Miroir. Voir Melu.

Mīse-bas [mīz ba F, mīz bę S, V], s. m. pl. — Mise-bas. Voir Mînse-bèhh.

Miskate [miskat Château-Voué], s. f. — Goutte (alcool). ~ d’au d’vīe d’mārc.

Miskète [miskęt V], s. f. — Terre de peu de valeur.

Miselḗne, Miselinne [mizlẽn M, I, mizlēn P, F, S, V, mizlēn-mizlẽn N], s. f. — Bure (espèce de tiretaine, d’étoffe de laine).

Miserate [mizrat S], s. f. — Mesure. Voir Meseure.

Mi-sèrjant [mi sęrjã gén.], s. m. — Messire-Jean (sorte de poire).

Mi-setchi, voir Mi-setieu.

Misète [mizęt F, S, V], s. f. — Musette (petit sec en toile, attaché à la voiture, dans lequel les voituriers mettent leur pain). Fāt guèrni lè ~ dovant qué d’ pèrti, il faut garnir la m. avant de partir (il faut prendre ses précautions avant d’entreprendre une affaire) V.

Mi-setieu [mistyœ̨.. M, I, P, N, mis(ȩ)ts̆i-mistyi S], s. m. — Demi-setier (un quart de litre).

Missaude [misōt M, I, N], s. f. — Mélange d’eau et de farine qui prend une consistance semi solide.

Misse [mis gén.], s. f. — Rate. ~ de coucou, r. de coucou (résine qui découle de certains arbres fruitiers). I n’ se fole meu lè ~, il ne se foule pas la r. I s’an-n-è bond’né lè ~, il s’en est bondé la r. (il en a mangé une grande quantité).

Mīsse [mīs S], s. m. et. f. — Miel. Voir Mièl.

Misselate [mislat M, N, mislǫt I, P], s. f. — Personne niaise.

Misseron [misrõ S, V], s. m. — Mousseron (sorte de champignon).

Misseron [misrõ S, V], s. m. — Chevrette.

Mistanflute (è lè) [mistãflüt M, I, P, F, N], loc. adv. — N’importe comment.

Mitan [mitã gén.], s. m. — Milieu. Voir Mwintieu.

Mitanfèrbolāye [mitãfęrbǫlāy P], s. f. — Marmitée de pommes de terre.

Mitèrnam, voir Miton èt Miternam.

Miton èt Mitèrnam [mitõ ę mitęrnäm.. M, I, P, mitęrnam F], loc. adv. — Ne s’emploie que dans l’expression : jusqu’è ~, toujours, éter- nellement. (ad vitam aeternam). È ç’ què cète vīe va deuraⁱ jusqu’a ~, est-ce que cette vie va toujours durer ? F.

Mitouche [mitus̆ M, I, P], s. m. et f. — Hypocrite.

Mitūre [mitǖr S], s. f. — Mouture. Voir Motūre.

Miyōtis’ [miyōtis V], s. m. — Œillet. Voir Megnate, Mègnōtiche.

Mo [mǫ, m devant une consonne, mn devant une voyelle, gén. (mę, mn F)], adj. poss. — Mon. M(o) pḗre, m’n afant, mon père, mon enfant.

Mo [mǫ, m gén. (me, m V)], pron. pers. — Me. I m’ imme, il m’aime. I m’ bèye, il me donne.

Mō [mōᵘ N, mǫw P], adj. — Mou. Voir Mou.

Mocenè [mǫsnę V], v. tr. — Maçonner. Voir Macener.

Mochat, voir Mohhat.

Mochate, voir Mohhate.

Mochate [mǫs̆at M, mǫs̆ǫt I, P, mǫs̆at-mǫs̆ra N, mus̆ra S, mus̆rǫ V], s. f. — 1o Morve. 2o Flegme, pituite.

Moche [mǫs̆ M, I, P, F, N, mus̆ S], s. f. — Mèche de la lampe.

Moche, voir Mohhe.

Moché, voir Mohhé.

Mochener, Mochenerḕye, voir Mohhener, Mohhenerḕye.

Moche-néz [mǫs̆nēⁱ.. M, I, P, N], s. m. — Mouchoir de poche. Voir Mochu.

Mochenou, voir Mohhenou.

Mocherat, voir Mochate.

Mochetieu, voir Mohhetieu.

Mocheu, voir Mochu.

Mocheu [mǫs̆œ̨.. M, I, P, N, mus̆i F, S], v. tr. — Moucher. ~ l’ néz, m. le nez (souffleter).

Mochiate, voir Mohhiate.

Mochieu, voir Mohhieu.

Mochiou, voir Mohhiou.

Mochon [mǫs̆õ M, I, P, F, męs̆õ S, mus̆õ V], s. m. — Fumeron (ce qu’on a coupé de la mèche d’une chandelle au moyen des mouchettes).

Mochon, voir Mohhon.

Mochote, voir Mochate.

Mochou [mǫs̆u.. M, I, P, N], adj. — Morveux. Vaut mieus lèyeu l’afant ~ que d’li rāyeu l’néz, il vaut mieux laisser l’enfant m. que de lui arracher le nez.

Mochu [mǫs̆ü M, I, N, mǫs̆œ̨ⁱ-mǫs̆ü P, mus̆ü-mus̆wa F, mus̆œ̨-mus̆œ̨ⁱ-mus̆œ̄ S, mus̆ē V], s. m. — Mouchoir de poche ; foulard ; fichu triangulaire que portaient les femmes sur leur corsage les jours de fête.

Mochwḗre [mǫs̆wēr V], s. f. — Mâchoire. Voir Mèchwḗre.

Moçon [mǫsõ V], s. m. — Maçon. Voir Maçon.

Moçonerīe [mǫsǫnrī V], s. f. — Maçonnerie.

Mocoyes [mǫkǫy I, P], s. f. — Grumeaux. Voir Macayes.

Mōdād [mōdǟ-mōdyǟ.. S], s. m. — Morceau. N-an v’léz-t-y panre i ~, en voulez-vous prendre un m. ?

Mōde [mōᵘt N, mōt S], v. tr. — Mordre. Voir Moūde.

Mōde [mōᵘt N], s. f. — Mode. Voir Moūde.

Modelḗne, Modeliche, Modelinne, Modelon, voir Madelinne.

Modelonète [mǫdlǫnęt-mǫglǫnęt I, P], s. f. — Lychnis lacinée. Voir Madelonète.

Mōdèsse [mōᵘdęs N, mōdęs S, V], s. f. — Morsure. Voir Moūdèsse.

Mōdiād, voir Mōdād.

Modiot [mǫdyǫ V], s. m. — Boue. On sème lo lin dons poussot èt lè chène on ~, on sème le lin dans la poussière et le chanvre dans la boue (la terre humide).

Modisse [mǫdis gén.], s. f. — Modiste.

Mōdje [mōts̆ S], v. tr. — Mordre. Voir Moūde.

Modou [mǫdu.. I, P, V], s. m. — Amadou. Voir Madou.

Mōdrigate [mōdrigat N], s. f. — Boisson pour les porcs.

Mofe [mǫf gén.], s. f. — 1o Moufle (gros gant). Lés fèyous d’ ~ de Lidrequin, les faiseurs de m. de L. (sobriquet). 2o Poulie. 3o Armature de fer garnissant le bout des timons des voitures. 4o Mauvais ouvrier ; maladroit.

Mofri, Mofrike, Mofrine [mǫfri-mǫfrik-mǫfrin I, P], interj. — Ma foi. Voir Mafri.

Moghon, Mogjon [mǫgγõ-mǫgjõ I, P], s. m. — Gesse tubéreuse. Voir Maghon.

Mōgnous [mōñu F, S], adj. — Difficile pour le manger et le boire.

Moguelonète [mǫglǫnęt I, P], s. f. — Lychnis lacinée. Voir Madelonète.

Moguèsîn [mǫgęzĩ V], s. m. — Magasin. Voir Mèguèsîn.

Moguièsse [mǫgyęs V], s. f. — Étincelle ; petite braise.

Mohhat [mǫχa.. M, N, S, mǫχǫ I, P, F, mus̆ę-mus̆ǫ F (manō St.-Quirin)], s. m. — 1o Moineau ; pierrot. I minje come i ~, il mange comme un m. (peu). Ç’at i poū come lés ~ que s’ foutent d’eune trampe quand-is n’èrivent meu lés premîns po amp’ter lè bèquāye, c’est une peu comme les m. qui se fichent d’une rossée quand ils n’arrivent pas les premiers pour emporter la becquée. È lè Sint Josèf, ç’at lè jonāye qu’ lés ~ s’ mèrīent, à la St.-Joseph, c’est la journée où les m. se marient. 2o Sorte de poire V.

Mohhate [mǫχat.. M, N, S, mǫχǫt I, P, F], s. f. — 1o Mouche ; moucheron. Voir Nawé. 2o Abeille ouvrière. Ç’at eune bone ~, c’est une bonne a. (une femme économe).

Mohhe [mǫχ.. gén.], s. f. — Mouche. ~ d’Èspagne, cantharide. Vè, vè, lés vèches sont tojos beun-āhhes d’awer dés quāwes po chèssieu lés ~, va, va, les vaches sont toujours bien aise d’avoir des queues pour chasser les m. I vaut mieus bwḗre dḕye eune ~ que dḕye eune fome, il vaut mieux boire derrière une mouche que derrière une femme. Ç’at lè ~ è dous cus, c’est la m. à deux c… (échouer en arrivant au port). On n’prenont m’ lés ~ avo di vinḗgue, on ne prend pas les mouches avec du vinaigre S.

Mohhé [mǫχēⁱ.. M, I, P, N, S, muχę V], s. m. — Morceau ; fragment.

Mohhener [mǫχnēⁱ.. M, I, P, N, mœ̨s̆naⁱ F, mwęsǫnę V], v. tr. — 1o Moissonner ; glaner. Si t’ vieus ~, i n’ faut awer pāw pe s’mer, si tu veux m., il ne faut pas avoir peur de semer. 2o Enlever. De mḗme, lo dèmon t’èreūt byintoūt mochnè, de même, le démon t’aura bientôt enlevé. C. H., IV, 384.

Mohhenerḕye [mǫχȩnrę̄y.. M, I, P, N], s. f. — Glane.

Mohhenou [mǫχnu.. M, I, P, N, mœ̨s̆nǫw F, mwęsǫnu V], s. m. — Moissonneur.

Mohherè [mǫχrę V], v. tr. — Mâchurer. Voir Mèhherer.

Mohherèsse [mǫχręs V], s. f. — Action de mâchurer. Voir Mahherḕye.

Mohhetieu [mǫχtyœ̨.. M, I, P, N, mus̆tyę.. F, S, V], s. m. — Apiculteur.

Mohhiate [mǫχyat.. M, N, mǫχyǫt I, P, mǫχyǫ V], s. m. — Chasse-mouches, d’ordinaire une queue de cheval.

Mohhieu (so) [mǫχyœ̨.. gén.], v. pron. — Chasser les mouches ; au figuré : donner une rossée. ’L è prîns i rawon èt i l’è mohhieu, il a pris un bâton et il l’a rossé.

Mohhiot, Mohhiote, voir Mohhiate.

Mohhiu [mǫχyü M, I, P, N], s. m. — Époussetoir en cuir pour les chevaux. Queue de renard que l’on suspend sur le chanfrein pour chasser les mouches.

Mohhipanse (po) [mǫχipãs V], loc. adv. — Par hasard, accidentellement.

Mohhon [mǫχõ.. M, I, P, N, mœ̨s̆õ F, mus̆õ-muχõ-mwǫsō S, mwęsõ V], s. f. — Moisson. Fāre ~, faire la récolte des céréales. Voir Pieūr.

Mohhot [mǫχǫ V], s. m. — Sorte de pomme.

Mohhot, voir Mohhat.

Mohhtieu [mǫχtyœ̨ N], s. m. — Apiculteur.

Mōjîn [mōjĩ V], s. m. — Mélange d’œuf et de fromage blanc. Voir Mejîn.

Mōke [mōk S], v. tr. — Mordre. Voir Moūde.

Mokion [mǫkyõ I, P], s. m. — Grumeau. Voir Macaye, Makion.

Mokiote [mǫkyǫt I, P], s. f. — Boue qui s’attache à la chaussure. Voir Makiate.

Molād, voir Molat.

Molade [mǫlat F], adj. — Malade. Voir Malḗde.

Moladreūt [mǫladrœ̄ F], adj. — Maladroit. Voir Mauèdreūt.

Molāhiè [mǫlāγyę.. I, P, F, V], adj. — Malaisé. Voir Malāhieu.

Molambochè [mǫlãbǫs̆ę P], adj. — Mal embouché. Voir Mau ambocheu.

Molat [mǫla S, mǫlǫ V], s. m. — Mollet.

Molat [mǫla M, N, S, mǫlǫ I, P, molā V], adj. — 1o Mou (au sens propre et au figuré). 2o Le mou ; la masse des poumons. Se dit surtout du mou de veau, d’agneau, etc. 3o Gras-double.

Molāwe [mǫlāw-mǫlǫw M, N, mǫlǫw I, P], s. f. — Morue.

Molāye [mǫlāy.. I, P, V], s. f. — Mêlée. Voir Malāye.

Molè [mǫlę.. I, P, F, V], v. tr. — Mêler. Voir Maler.

Mōle [mōᵘl N, mōl V], s. m. et f. — Moelle. Voir Moūle.

Molḗde [mǫlēt I, mǫlęt P], adj. — Malade. Voir Malḗde.

Molèdḕye [mǫlędę̄y I, P, mǫlędī V], s. f. — Maladie. Voir Malèdḕye.

Molèdious [mǫlędyu.. I, P, V], adj. — Maladif.

Molèdreūt [mǫlędrœ̄ I, P], adj. — Maladroit. Voir Mauèdreūt.

Molèdrosse [mǫlędrǫs I, P], s. f. — Maladresse.

Molḗgne [mǫlēñ S, mōlēn V], s. f. — Taupinière. Voir Moutrāye, Mureugne.

Molenat [mǫlna M, N, S, mǫlnǫ I, P, V], s. m. — Moulinet placé derrière le charriot ; il serre la corde ou la chaîne et la perche qui maintiennent le chargement.

Mōlḗne, voir Molḗgne.

Molenè [mǫlnę.. S, V], v. tr. — Butter, en parlant des taupes. Voir Molḗgne.

Molenot, voir Molenat.

Molerḕye [mǫlrę̄y M, I, P], s. f. — Meunerie.

Moleūr [mǫlœ̄r I, P], s. m. — Malheur. Voir Maleūr.

Moleureūs [mǫlœ̨rœ̄ I, P], adj. — Malheureux. Voir Maleureūs.

Molḗye [mǫlēy V], s. f. — Mêlée ; fusion. Voir Malāye.

Moliant [mǫlyã M, I, P, N], adj. — Émollient.

Molice [mǫlis I, P, V], s. f. — Malice. Voir Malice.

Molicious [mǫlisyu.. I, P], adj. — Malicieux. Voir Malicious.

Molîn [mǫlĩ.. I, P], adj. — Malin. Voir Malîn.

Molîn [mǫlĩ.. gén.], s. m. — 1o Moulin. I vaut mieus aler au ~ qu’au mèd’cîn, il vaut mieux aller au m. que chez le médecin. I n’ pḗd m’ i to d’ ~, il ne perd pas un tour de m. (c’est un gourmand). Teu n’as m’ ca au ~ d’vant l’ jo, tu n’es pas encore au m. avant le jour (tu n’es pas encore au bout de tes peines). Quad l’ ~ at framé, l’āne fāt sés goūrièsses, quand le m. est fermé, l’âne se vautre. Voir Roje. 2o Sorte de papillon. 3o Estomac des oiseaux et des volailles.

Molîn-molāye [mǫlĩ-mǫlāy.. I, P], s. f. — Mélange. Voir Malîn-malāye.

Molîn-molot [mǫlĩ-mǫlǫ.. I, P, F, V], loc. adv. — Pêle-mêle. Voir Mālîn-malat.

Molîns [mǫlĩ.. M, I, P], n. pr. — Moulins-lès-Metz, village réputé pour ses bonnes brioches.

Molmohhīe (è lè) [mǫlmǫχī V], loc. adv. — Peu à peu, enfin. È fwohhe dé kḗtier, è lè ~, cè s’ lāche èt lo jé vyint è lè miède, à force de contrarier, peu à peu, ça se lâche et le jeu vient à la m… (se gâte).

Molon [mǫlõ I, P], s. m. — Moellon. Voir Malon.

Molot, voir Molat.

Molote [mǫlǫt I, P], s. f. — Petite poche. Voir Malate.

Molote [mǫlǫt V], s. f. — Douleur qu’on éprouve dans les jambes pour avoir trop marché ou trop dansé.

Moloūr [mǫlūr P], s. m. — Malheur. Voir Maloūr.

Molowe, voir Molāwe.

Molteure, voir Moltūre.

Molton [mǫltõ M, I, P], s. m. — 1o Bourdon ; frelon. 2o Hanneton (Foville, Pontoy, etc.). Voir Heulat.

Moltrāye [mǫltrāy Landroff], s. f. — Taupinière. Voir Molḗgne, Moutrāye.

Moltré [mǫltrēⁱ M, I, P], s. m. — Chenet de cheminée.

Moltūre [mǫltǖr M, I, P, mǫltœ̨r-mǫltǖr N], s. f. — Provin.

Molu-brute [mǫlü brüt M, I, P], s. f. — Son d’orge, de blé, de maïs, de seigle qui, mélangés ensemble, servent de nourriture aux porcs.

Molūsiè [mǫlǖzyę I, P], v. tr. — User mal à propos. Voir Malūsieu.

Moman [m(ǫ)mã I, P, V], s. f. — Maman. Voir Maman.

Momant [m(ǫ)mã I, P], s. m. — Voir Mamant.

Mommond [mõmõ V], n. pr. — Edmond (terme familier).

Monāme [mǫnǟm.. M, S, mõnǟm N, mǫnām I, P, F, V], s. m. — 1o Farceur ; individu endiablé, enragé ; personne qui a un air décidé ; athée. 2o Qui n’a pas de malice, bêta S.

Moncé [mõsēⁱ M, I, P, F, N], s. m. — Monceau, tas.

Monceler [mõslēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Butter, par ex. les pommes de terre. Voir Ramonceler.

Moncot [mõkǫ N, S, V], n. pr. — Moncourt, vill. de l’arr. de Château-Salins. Lés vahhs rochats d’ ~, les verts habits de M. (sobriquet).

Monde [mõt gén.], s. m. — Monde. Tant que l’ ~ s’rè ~ (durera).

Monder [mõdēⁱ.. gén.], v. tr. — Enlever le fumier des écuries ; renouveler la litière du bétail. On dit aussi : ~ lés bḗtes. C’est le samedi qu’on se livrait autrefois à cette besogne.

Mondūre [mõdǖr M, I], s. f. — Arrière-faix, chez les animaux.

Mone [mǫn M, I, P], s. f. — Femme maussade. Peute ~, vilaine femme, injure qui s’adresse à une femme désagréable. Voir Monîn.

Monihous [mǫniγu M, I], adj. — Maniéré ; difficile sur la nourriture.

Monîn [mǫnĩ.. M, I, P, N, munẽ F], s. m. — 1o Personne morose, maussade, désagréable ; personne sans souci, qui se laisse aller. 2o Grosse femme laide. Voir Mone.

Mōnious [mōnyu.. gén.], adj. — Maniéré ; difficile à saisir ; délicat sur la nourriture.

Monnāme, voir Monāme.

Monsieu [mõsyœ̨ M, I, P, N, S, mǫsye, -yœ S], s. m. — 1o Monsieur ; personnage important ; habitant de la ville, par opposition aux gens du village. Lés ~ d’ lè vèle èt lés-omes de v’lḗje, les personnages dans la ville et les hommes de village. Dans S, on dit souvent : Monsu. Ah ! bonjou, Monsu l’prèfèt, Vos n’savéz wā, vos n’sawéz què, ah ! bonjour, monsieur le Préfet, vous ne savez guère, vous ne savez quoi (vieille chanson). 2o Porc (habillé de soie).

Mont [mõ V], s. m. — Mot. Voir Mat.

Montanse [mõtãs M], s. f. — Montant, somme, valeur.

Montāye [mõtǟy.. M, N, S, mõtāy I, P, F], s. f. — 1o Montée ; côte. 2o Marche d’un escalier ; escalier.

Monte [mõt gén.], s. f. — 1o Montre. 2o Apparence. L è chu è cotièr’ d’ lè ~ an-n-oūr, il est tombé à côté de la m. en or (il n’est pas riche).

Monte-è-t’n-euy [mõt ę tn œ̨y M, I], s. f. — Monte à ton œil (cuscute).

Montignon [mõtiñõ V], s. m. — 1o Montagnard. 2o Le patois de la montagne, le vosgien.

Montignote [mõtiñǫt V], s. f. — Montagnarde.

Lés montignotes
Ont dés méchotes
Come dés burotes.

Les m. ont des seins comme des burettes (les seins très forts).

Montègne, Montḗne [mõtęñ M, I, P, N, mōtēñ S, mõtēn V], s. f. — Montagne. Patwès d’ lè ~, patois de la m. (le vosgien).

Montenîn [mõtnĩ M, I], n. pr. — Montigny-lès-Metz.

Monter [mõtēⁱ.. gén.], v. tr. et intr. — Monter. ~ eune pènāye, m. une pièce de toile.

Monteū [mõtœ̄ M, I, P, N], n. pr. — Montoy, vill. de l’arr. de Metz.

Lés jans d’ Monteū
Chīent tot dreūt.

Les gens de M. ch… tout droit. Lés hèrlots d’ ~, les hannetons de M. (sobriquet).

Montrance [mõtrãs M], s. f. — Remontrance. I li è bèyeu eune ~, il lui a donné une r.

Montrer [mõtrēⁱ.. gén.], v. tr. — Montrer.

Montretcheune [mõtrȩts̆œ̨n M], n. pr. — Montrequienne, vill. de l’arr. de Thionville.

Montūre [mõtǖr M, I, P, N], s. f. — Porte-plume.

Moquād [mǫkā I, P], s. m. — Moqueur. Voir Maquād.

Moquè [mǫkę.. I, P, F, S, V], v. tr. — Moquer. Voir Maquer.

Moquérḗre [mǫkerēr V], s. f. — Entremetteuse.

Moquerḕye [mǫkrę̄y I, P, N, S], s. f. — Moquerie. Voir Maquerḕye.

Morbieune [mǫrbyœ̨n-mǫrgyœ̨n M, mǫrbyęn I, P], interj. — Morbleu.

Morcāre [mǫrkār V], s. m. — Marcaire. Voir Mèrcāre.

Morcarerīe [mǫrkarrī V], s. f. — Vacherie. Voir Mèrcarerḕye.

Morchand, Morchander, Morchandīse, Morchandou, voir Mèrchand, Mèrchander, Mèrchandḕye, Mèrchandou, marchand, etc.

Morchié [mǫrs̆ye V], s. m. — Marché. Voir Mèrcheu.

Morcolote [mǫrkǫlǫt V], s. f. — Belette. Voir Margolate.

Morcot [mǫrko V], s. m. — Matou. Voir Marcou.

Morcoyes [mǫrkǫy V], s. f. — Grumeaux. Voir Macayes.

Mōre [mōᵘr N, mōr S, V], v. tr. — Moudre. Voir Moūre.

Morèhhe [mǫręχ V], s. m. — Marécage. Voir Mèrāhhe.

Mōrfondāwe [mōᵘrfõdāw-mōᵘrfõdǫw N], s. f. — Tarte sèche au beurre. Voir Moūrfondāwe.

Morgāyon [mǫrgāyõ V], s. m. — 1o Linge sale ; chiffon ; vieillerie. 2o Personne malpropre, mal habillée.

Morgnife, Morgnoufe [mǫrñif S, V, mǫrñuf I, P], s. f. — Gifle. Voir Margnoufe.

Morgolè [mǫrgǫlę V], v. tr. — Étrangle. Voir Margoler.

Morguérite [mǫrgerit V], n. pr. — Voir Mèrguerite.

Morguieune, voir Morbieune.

Mōribond [mōribõ M, I, P], s. m. — Enfant mal venu, grêle, chétif.

Moricaud [mǫrikō M, I, P], s. m. — 1o Moricaud ; noiraud. 2o Raisin d’un noir foncé.

Mōrīches, Mōrīhhes [mōrīs̆-mōrīχ M, I, P, N, murīχ S], s. f. pl. — Courbettes ; politesses ; manières et façons ridicules ; grimaces. Lés ~ que v’ hoūyeūz politèsses, les grimaces que vous appelez politesses.

Morindè [mǫrẽdę V], v. intr. — Faire le repas du goûter. Voir Mèrander.

Morindon [mǫrẽdõ V], s. m. — Goûter de l’après-midi. Voir Mèrande.

Morion [mǫryon S], s. m. — Petit nuage.

Morious [mǫryu M, I], adj. — Qui a le teint noir ou brun.

Morkèssîn [mǫrkęsĩ V], s. m. — Marcassin. Voir Mèrkèssîn.

Morlate [mǫrlat M, mǫrlǫt I, P], s. f. — Jeune fille qui fréquente les garçons, coureuse.

Morlote [mǫrlǫt V], s. f. — Poutre qui repose sur le mur d’une maison et qui sert à soutenir les chevrons.

Mormite [mǫrmit V], s. f. — Marmite. Voir Mèrmite.

Mormolāde [mǫrmǫlāt V], s. f. — Marmelade. Voir Mèrmelāde.

Mormot [mǫrmǫ V], s. m. — Marmot. Voir Mèrmat.

Morne [mǫrn P, S], adj. — Paralysé. Voir Marme.

Morquè [mǫrkę V], v. tr. — Marquer. Voir Mèrquer.

Mōrs [mōᵘr N, mōr S], s. m. — Mors. Voir Moūrs.

Morsḕje [mǫrsēs̆ V], s. m. — Marsage. Voir Marsḗje.

Morsier [mǫrsye, -yœ V], v. intr. — Être de mauvaise humeur.

Mortuāre [mǫrtüǟr.. M, I, P, N], s. m. — Acte de décès.

Morvate [mǫrvat M, mǫrvǫt I, P, mǫrvay S], s. f. — Morve.

Morvaye, voir Morvate.

Morvāyon [mǫrvǟyõ.. gén.], s. m. — Petit morveux, gamin, polisson.

Morvè [mǫrvę V], adj. — Marécageux.

Morvéyous [mǫrveyu V], adj. — Véreux, vermoulu.

Morviat [mǫrvya Albreschwiller], s. m. — Crachat épais.

Morvote, voir Morvate.

Morvous [mǫrvu.. M, I, P, N], s. m. — Morveux (jeune homme insolent, mal élevé).

Morvōye [mǫrvōy V], s. f. — Merveille. Voir Mèrvaye.

Morvūre [mǫrvǖr.. M, I, P, N], s. f. — Morve.

Mōrzīve [mōrzīf gén. (mūrzīf F)], adj. — Ivre-mort.

Mōs [mōᵘ N, mō S], s. m. — Vide produit lorsqu’on mord dans un fruit, mors. Voir Moūs.

Mosener [mǫznēⁱ M], v. intr. — Marmotter ; prononcer du bout des lèvres.

Mosonje [mǫzõs̆ V], s. f. — Mésange. Voir Mwèsanje.

Mosote [mǫzǫt V], s. f. — Musaraigne. Voir Meusegnate.

Mosse [mǫs I, P, F, V], s. f. — Messe. Voir Masse.

Mosse [mǫs gén.], s. f. — 1o Mousse. Voir Meusse. 2o Mélilot. Voir Meusse, Moulse.

Mosseline [mǫslin M, I, P, N], s. f. — Mousseline.

Mossié [mǫsye V], s. m. — Monsieur. Voir Monsieu.

Mossous [mǫsu S], s. m. — Cerfeuil.

Mostèche [mǫstęs̆ M, I, P, N], s. f. — Moustache.

Mōt [mōᵘ N, mō S, V], adj. — Mort. Voir Moūt.

Motāde [mǫtǟt.. gén.], s. f. — Moutarde. N’ pèsser m’ s’ tams è lè ~, ne pas passer son temps à la m. (ne pas s’ennuyer) Buc.

Motchè, Motè [mǫts̆ę-mǫtę V], s. m. — Marteau. Voir Mèté.

Mote [mǫt I, P, V], v. tr. — Mettre. Voir Mate.

Mote [mǫt I], s. f. — Mons Veneris.

Moté, voir Motîn.

Moté [mǫtēⁱ M, I], s. m. — Motte de terre.

Motelate (è lè) [mǫtlat M, N], loc. adv. — En dessous, en cachette. Rīre è lè ~, rire en dessous.

Moteler [mǫtlēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Butter les pommes de terre.

Motelot [mǫtlǫ V], s. m. — Hirondelle. Voir Mètelèt.

Moteu, voir Motîn.

Mōteu [mōᵘtœ̨ N], adj. — Desséché, fané. Se dit des herbes.

Moteūle [mǫtœ̄l M, I, P, N, mutōl S], s. f. — Loche (poisson).

Motiè [mǫtyę V], s. m. — Marteau. Voir Mèté.

Motîn [mǫtĩ.. M, I, P, N, mǫti-mǫtœ̨-mǫtęⁱ-mǫtē-mǫtę S, mote V], s. m. — Moutier, église. Lo grand ~, la cathédrale de Metz. Voir fig. 59, p. 465. L’ è pāw que l’ grand ~ chèyeusse sus li, il a peur que la cathédrale ne tombe sur lui. Se dit de celui qui ne va guère à l’église. Si j’ n’y prenîns wāde, i minj’reūt nate ~, si nous ne faisions attention, il mangerait notre é. (il mangerait tout). — Préche di moté, lon di bon Dié, proche de l’é., loin du bon Dieu. L’moté d’ Cope, l’é. de Diane-Capelle (expression qui signifie : dépourvu d’ornements, cette église n’ayant pas, paraît-il, d’images saintes). J’é l’moté d’Cope, j’ai l’é. de Diane-Capelle (je n’ai que des cartes sans valeur dans mon jeu) V.

Motinje [mǫtẽs̆ N], s. m. — Méteil. Voir Mwètanje.

Moton [mǫtõ gén.], s. m. — 1o Mouton. 2o Nuage moutonné.

Moton [mǫtõ I, P], s. m. — Menton. Voir Maton.

Motons [mǫtõ I, P, V], s. m. pl. — Lait caillé. Voir Matons.

Motrasse [mǫtras N], s. f. — Ferme ; métairie. Voir Mwintrasse.

Motré [mǫtrēⁱ M, I], s. m. — 1o Magot, marmouset. 2o Chenet avec figure. 3o Femme mal peignée, sale. Ç’at i wète ~, c’est une sale femme.

Mōtrus (ḗte) [mōtrüs P], loc. verbale. — Être motus, rester sans mot dire. On-n-ot ~, on n’sét comant dire, on garde le silence, on ne sait comment dire. Jaclot, 1853, p. 16.

Motūre [mǫtǖr M, I, P, mitǖr S], s. f. — Mouture (salaire du meunier).

Mōtus [mōtüs M, I, P, N], adj. — Interdit ; qui reste dans l’inaction.

Mou [mu M, I, mǫw-mu P, mōᵘ-mu N], adj. — Mou.

Mou [mu M, I, P, N], s. m. — Poumon. Se dit des animaux de boucherie. Voir Grāwe, Peumon.

Mouche [mus̆ S], s. f. — Mèche de la lampe. Voir Moche.

Mouché, Moucheū [mus̆ē V, mus̆œ̄ S], s. m. — Morve. Voir Mochate.

Mouchèt [mus̆ę F], s. m. — Moineau. Voir Mohhat.

Mouchetier [mus̆tye.. V, F], s. m. — Apiculteur. Voir Mohhtieu.

Mouchi [mus̆i F, S], v. tr. — Moucher. Voir Mocheu.

Mouchi [mus̆i F], n. pr. — Mussy-l’Évêque, hameau près de Charleville, arr. de Metz.

Mouchon [mus̆õ F, S], s. m. — Moisson. Voir Mohhon.

Mouchon [mus̆õ S, V], s. m. — 1o Bûche assez grosse, lente à se con- sumer, qu’on met dans le feu pour l’entretenir. 2o Tison qui donne de la fumée sans flamme.

Mouchot [mus̆ǫ F], s. m. — Moineau. Voir Mohhat.

Mouchu, Mouchwa [mus̆ü-mus̆wa F], s. m. — Mouchoir. Voir Mochu.

Moūde [mūt M, I, P, mōᵘt-mūt N], s. f. — Mode. Chèque pèyis, chèque ~, chaque pays, chaque m.

Moūde [mūt M, I, P, mūrt F, mōᵘt-mūt N, mōt-mōᵘt-mōts̆ S, mwǫt V], v. tr. — Mordre.

Moūdèsse [mūdęs M, I, P, mōᵘdęs-mūdęs N, murdas F, mōdęs S, mwǫdęs V], s. f. — Morsure.

Mougnon [muñõ F], s. m. — Moignon. Voir Meugnon.

Mouhā [muγā V], s. m. — Tas. Voir Mehau.

Mouhhè [muχę V], s. m. — Morceau. Voir Mohhé.

Mouhhon [muχõ S], s. f. — Moisson. Voir Mohhon.

Muhi [muγi V], adj. — Moisi. Voir Meuhi.

Moūle [mūl M, I, P, V, mǫwl-mūl F], s. f. — Mûre (fruit de la ronce). Voir Moūre.

Moūle [mūl M, I, P, mōᵘl-mūl N, mōl-mōᵘl S, mōl V], s. m. et. f. — Moelle. Owor d’ lè ~ dé cotrè, avoir de la m. de coude (avoir des forces) V. Voir Mwèlate.

Moūle, voir Moūrs.

Moulse [muls M], s. f. — Mélilot. Voir Mosse.

Mouman [m(u)mã S], s. f. — Maman. Voir Maman.

Moumant [mumã F], s. m. — Moment. Voir Mamant.

Mounè [munę V, munaⁱ F], v. tr. — Mener. Voir Mwinner.

Mounḗye [munēy V], s. f. — Couche de céréales non battues qu’on étend sur l’aire de la grange. Bète è lè ~, battre sur l’aire de la grange. Voir Trèmāye.

Mouni [muni V], s. m. — Taureau.

Mounin [munẽ F], s. m. — Personne morose. Voir Mōnîn.

Mourdasse, voir Moūdèsse.

Moūrde, voir Moūde.

Moūre [mūr M, I, P, S, mǫwr-mūr F], s. f. — Mûre, fruit de la ronce. Voir Moūle.

Moūre [mūr.. M, I, P, F, mōᵘr-mūr N, mōr-mōᵘr S, mōr V], v. tr. — Moudre.

Mourè [murę V], s. f. — Nom de vache noire. Voir Mourote.

Mourḗle [murēl M, I, P], s. f. — Solarium nigrum.

Moūrfondāwe [mūrfõdāw-mūrfõdǫw M, mōᵘrfõdāw(ǫw)-mūrfõdāw N, mūrfõdǫw I, P, mārfõdü S], s. f. — Tarte sèche au beurre, genre biscuit.

Mourguîngande [murgĩgãt M, I], s. f. — Femme de mauvaise vie.

Mouri [muri F, V], v. intr. — Mourir. Voir Meuri.

Moūri [mūri F], v. intr. — Mûrir. Voir Meurieu.

Mouriād [muryǟ.. M, I, P], s. m. — Nègre. On donne aussi ce nom à un cheval noir.

Mourihon [muriγõ M, I], s. f. — Maturité. Voir Meurson.

Mourīhhes [murīχ S], s. f. — Façons. Voir Mōrīhhes.

Mourion [muryõ V], s. m. — Morille.

Mourmoner [murmǫnēⁱ.. M, I, P], v. intr. — Murmurer. Voir Mèrmoser.

Mourote [murǫt V], s. f. — Vache noire. Voir Mourè.

Moūrpwèl [mūrpwęl M, I, P, F], s. m. — 1o Premier poil, poil follet, premier duvet qui couvre les oiseaux ; par ironie, barbe. 2o Mauvais garnement.

Moūrs [mūr M, I, P, F, mōᵘr-mūr N, mōr S], s. m. — Mors. Panre lo ~ aus dants, prendre le m. aux dents. Dans le patois messin, on dit aussi : panre lo moūle aus dants.

Moūrt-né [mūr nēⁱ.. M, I], adj. — Mort né (pauvre diable).

Moūrt vḗhh [mūr vēχ M, I, P, N], s. m. — 1o Ver luisant. 2o Gamin.

Moūrvāyon [mūrvǟyõ M], s. m. — Morveux.

Moūryin [mūryẽ M, I], s. m. — Nègre. Voir Mouriād.

Moūrzīve [mūrzīf F], adj. — Ivre-mort. Voir Morzīve.

Moūs [mū M, I, P, mōᵘ-mū N, mō S], s. m. — Vide, lésion que produit une morsure ; bouchée ; morceau. Bèyeūz m’ i bwin ~, donnez moi un bon m. Panre (prendre) i ~ lè guḕye (?), goûter à dix heures du matin. ~ d’Alemand, m. d’Allemand (morceaux de pâte de la grosseur d’une noix que l’on fait cuire dans l’eau et sur lesquels on met, après la cuisson, de la mie de pain grillée dans le beurre).

Mousād [muzā V], adj. — Gros. Voir Meusād.

Mouscouyou [muskuyu F], s. m. — Gamin, gosse.

Mousè [muzę V], s. m. — Museau. Voir Meusé.

Mouselè [muzlę V], v. tr. — Museler. Voir Meuseler.

Mousiére [muzyer V], s. f. — Muselière. Voir Meuselīre.

Mousiner [muzinēⁱ.. M, I], v. intr. — Bruiner.

Mousse-an-hāye [mus ~ hāy V], s. f. — Roitelet. Voir Meusse-an-hāye.

Moussè [musę V], v. intr. — Se cacher. Voir Meusser.

Mousseu [musœ˛ S], n. pr. — Moussey, vill. de l’arr. de Château-Salins.

Moussier [musye, -yœ V], v. tr. — Introduire dans qqch.

Moustafieu [mustäfyœ˛ M, N], v. tr. — Esbroufer.

Mousse-tron, Mousse-īn-tron [mustrõ, musĩtrõ V], s. m. — Coléoptère fimicole.

Mout [mu.. gén.], adv. — Beaucoup, très. ~ grand, très grand. — Mout ḗque, beaucoup de choses V.

Moūt [mū M, I, mǫw P, F, mōᵘ-mū N, mō-mōᵘ-mǫw S, mwǫ V], s. f. — Mort. Ç’ n’at m’ lè ~ d’ Turḗne, ce n’est pas la m. de Turenne (ça n’a pas tant d’importance).

Moūte [mūt M, I], s. f. — 1o Morte. 2o Morte eau, bras mort d’une rivière.

Moutiād [mutyǟ M, N], adj. — Mou.

Moutōle [mutōl S], s. f. — Loche. Voir Moteūle.

Mouton [mutõ M, I]' s. m. — Partie du pressoir. Voir Chaucu.

Moutrāye [mutrǟy M, mutrāy I, P], s. f. — Taupinière ; fourmilière. Rèpande lés ~, épandre les t. dans les prés. Voir Molḗgne.

Mouwā [m(u)wā S], s. m. — Tas. Voir Mehau.

Mouyat [muya M], adj. — Muet.

Mouyate, voir Moyate.

Mouyate [muyat M, muyǫt I, P, F], s. f. — Salive, crachat.

Moūye [mūy S], s. f. — Mouée. Voir Mwāye.

Mouyé [muyē V], s. m. — Moyeu. Voir Mayeu.

Mouyeū [muyœ¯ P], s. m. — Moyeu. Voir Mayeū.

Mouyeū [muyœ¯ S, mǫyü F], s. m. — Lanière de cuir qui relie le manche du fléau au battant. Voir Mintègne.

Mouyeūve [muyœ¯f P, F], n. pr. — Moyeuvre. Voir Mayeūve.

Mouyin [muyẽ.. S, V], s. m. — Moyen. Voir Mayin.

Mouyîn [muyĩ S], s. m. — Moyeu. Voir Mayeū.

Mowād [mǫwǟ.. M, I, P, F, N], s. m. — Gros mangeur. Voir Mawād.

Mowe [mǫw M, I, P, N, S], s. f. — Moue. Voir Māwe.

Mower [mǫwēⁱ.. M, I, P, F, N], v. tr. — Mâcher. Voir Mawer.

Mowḕye [mǫwę̄y M, I, P, N], s. f. — Bouchée. Voir Mawḕye.

Mowle, voir Moūle.

Mowre, voir Moūre.

Mows, Mowt, voir Moūs, Moūt.

Moyate [mǫyat M, N, mǫyǫt I, P, muyǫt F, V, muyat S], s. f. — Godet d’étain à longue queue, attaché au rouet, dans lequel se trouvait de l’eau, qui servait à mouiller les doigts de la fileuse.

Moyate [mǫyat M, mǫyǫt I, P], s. f. — 1o Mouillette. Le jour de la vendange, si l’on presse du vin au retour de la vigne, les femmes ne manquent pas de s’emparer d’une cruche de ce vin doux. Elles y éteignent un fer rouge et le boivent en y trempant des rôties de pain grillé. 2o Collation qui se fait après la célébration du mariage à l’église. On présente aux nouveaux mariés un verre de vin ; le marié y trempe un morceau de pain et prend la première bouchée, sa femme mange la deuxième. Ils boivent alternativement dans la même coupe en signe de communauté de bien et de mal. 3o Salive.

Moye-boche [mǫy bǫs̆ M, I, P], s. f. — Sorte de poire (mouille-bouche).

Moyḗje [mǫyēs̆.. M, I, P], s. m. — Mouillage.

Moyène [mǫyęn I, P], s. f. — Moyenne. Voir Mayeune.

Moyèsse [mǫyęs M, I, P], s. f. — Mouillure.

Moyète [mǫyęt Borny], s. f. — Mouillage du vin.

Mouyeu [mǫyœ̨.. M, I, P, N, muyi F, S, muye, -yœ V], v. tr. — Mouiller. Moyeu come une sope, mouillé (trempé) comme une soupe. Tīrieu au deūy moyeu, tirer au doigt mouillé (à la courte paille). I n’ faut m’ feuler sans ~, il ne faut pas filer sans m. (il ne faut pas manger sans boire).

Moyeūve [mǫyœ̄f I], n. pr. — Moyeuvre. Voir Mayeūve.

Moyin [mǫyẽ I, P], s. m. — Moyen. Voir Mayin.

Moyote, voir Moyate.

Moyou [mǫyu V], adj. — Meilleur. Voir Miou.

Moyu, voir Mayeū.

Moyu, voir Mouyeū.

Moyūre [mǫyǖr M, I, P], s. f. — Mouillure.

Much, voir Muhh.

Muhate [müγat M], s. f. — Tête, cou, pattes du porc.

Muhāye [müγǟy M, müγāy I, P], s. f. — Avorton.

Muhh [müχ.. M, I, P, F, N, miχ-müχ S, miχ V], s. m. — Mur. Lo grand ~, le m. qui sépare deux maisons. Awer lo cul au ~, être acculé. I s’è sauvé d’nut è n’è lèhhieu qu’lés qwète ~, il s’est sauvé de nuit et n’a laissé que les quatre m. Lés ~ ont dés-arayes èt lés f’nḗtes èt lés-euhhs pālent, les m. ont des oreilles et les fenêtres et les portes parlent.

Muhi [müγi M, I, P, N], adj. — Moisi. Voir Meuhi.

Muhi [müγi M, I], s. m. — Serpolet.

Mūhieu [mǖγyœ̨.. M], v. intr. — Moisir.

Muhūre [müγǖr.. M, I, P, müγœ̨r-müγǖr N, mœ̨γǖr S], s. f. — Moisissure. Se dit des fruits.

Mūjād [mǖjā F], s. m. — Grognon.

Muji, voir Muhi.

Mūjieu, Mujūre, voir Mūhieu, Muhūre.

Mulate [mülat M, N], s. f. — Meulette, tas de cinq à six gerbes.

Mūle [mǖl S], s. f. — Meule à aiguiser. Voir Mieule.

Mūle [mǖl M, I, F, N, S, mǖl-mǖy-mǖyõ P], s. f. — Meule ; tas de foin, de blé.

Mūné, Mūniè, voir Mūnîn.

Mūnîn [mǖnĩ.. M, I, N, mǖni-mǖnyę P, münęⁱ-mini-minœ̨-minęⁱ-minē-minę S, mine V], s. m. — 1o Meunier. D’èvèque i s’è fāt ~, d’évêque il s’est fait m. (il est descendu de son rang). 2o Chevesne ; perche (poisson).

Mūnīre [mǖnīr M, I, P, N], s. f. — Meunière.

Mūr [mǖr M, I, P, N, mœ̄r-mǖr S, męyi V], adj. — Mûr.

Mūrat [mǖra M, N, mǖrǫ I, P, mœ̄ra-mœ̄rta-mīra S, myerǫ V], s. m. — 1o Petit mur. Voir Meurāt. 2o Vieux mur prêt à crouler. 3o Mur placé derrière le fourneau S, V.

Murate [mürat M, N, mürǫt I, P, mœ̨rat S], s. f. — 1o Pâte liquide composée de lait, d’œufs, de farine, dont on fait les beignets, les crêpes, etc. 2o Sauce de salade préparée sans huile avec du lard frit et du vinaigre mélangés, ou bien avec du lard frit et un peu de beurre.

Murègne, voir Mureugne.

Muresate [mürzat S], s. f. — Mesure. Voir Meseure.

Mureugne [mürœ̨ñ M, N, müręñ I, P], s. f. — Taupinière. Voir Molḗgne.

Mūrieu [mǖryœ̨.. gén. (męyi V)], v. intr. — Mûrir.

Murote, voir Murate.

Mūsād [mǖzǟ.. M, I, P, N, S], s. m. — Musard, traînard, paresseux. Voir Tūsād. Lés ~ d’ Salōnes, les m. de Salonnes (sobriquet).

Muscāde [müskǟt M], s. f. — Rose de mai.

Mūse [mǖs M, I, P, F, N], s. f. — Orifice de l’entonnoir. Voir Būse.

Mūse [mǖs M, I], s. f. — Muselière ; muserole.

Musète [müzęt], s. f. — Musaraigne. Voir Meusèreugne.

Mūsiau [mǖzyō M, I, P, N], s. m. — Museau ; mufle ; nez. Li panre sus l’ ~, lui pendre sur le m. (au nez). Voir Meusé.

Mūsieu [mǖzyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Muser, traîner, s’amuser à des riens. Voir Tūser.

Mussèle, Mussèt, Mussot [müsęl-müsę P, müsǫ F], s. m. — Blouse. Voir Meussat.

Mūyād [mǖyǟ M, I, P, N, mœ̄yā F], s. m. — Personne qui se lamente toujours, qui trouve toujours à redire à tout ce qu’on lui fait faire.

Mūye, voir Mūle.

Mūye [mǖy M, I, P, N], s. f. — Mue (changement annuel dans le plumage, le poil, etc.).

Mūyemant [mǖymã M, I, P, N, mœ̄yǟy S], s. f. — Beuglement.

Mūyeu [mǖyœ̨.. M, I, P, F, N, mœ̄yi S, mēye, -yœ V], v. intr. — Mugir, beugler. Ç’ nat m’ lè vèche que mūye le pus’ qu’ bèye lo pus d’lācé, ce n’est pas la vache qui mugit le plus qui donne le plus de lait (ce n’est pas celui qui fait le plus d’embarras qui est le plus riche).

Mūyi [mǖyi F], v. intr. — Se lamenter. Voir Meuhhgneu.

Mūyon, voir Mūle.

Mwā [mwā S], s. m. — Tas de foin. Voir Mehau.

Mwatanje, voir Mwètanje.

Mwāye [mwǟy M, N, myāy I, P, mūy S], s. f. — Mouée, lang. pop. muss. On appelle ainsi l’amas de paisseaux, ou échalas, qui se fait chaque automne, après la récolte, jusqu’à après la clôture des travaux d’hiver. On donne également ce nom à la superficie de terrain dont les échalas sont ainsi réunis en tas. Ce terrain représente la huitième partie d’un jour, c’est-à-dire la vingt-quatrième partie d’un hectare. C’est sur la base de cette mesure toute locale que se faisaient les marchés et arrangements relatifs aux vignobles du pays messin.

Mwèlat [mwęla M, mwęlǫ I, P], adj. — Muet. Voir Mwèt.

Mwèlat [mwęla M], s. m. — Moine. Voir Mwinne

Mwèlate [mwęlat M, mwęlǫt I, P], s. f. — Moelle. Voir Moūle.

Mwèle, voir Mwèt.

Mwèle [mwęl I], s. f. — Vitre en corne de l’ancienne lanterne.

Mwèlot(e), voir Mwèlat(e).

Mwḗne [mwēn P, F, mwęn S], s. m. — Moine. Voir Mwinne.

Mwèner, voir Mwinner.

Mwènau [mwęnō V], s. m. — Moineau. Tḗte dé ~, belle de jour (fleur violette qui s’ouvre le jour et se referme la nuit). Lés tḗtes ~ d’hont ovon qui ot ç’ qu’on s’mèrīrè. On mot niéf tḗtes dé ~ dons zos poches èt on dit : In tḗl qué j’ḗm’rās bin, fãt wār si j’ l’èrè. Chèque tḗte signifīe în gohhon. On lés lḗye bin yḗt’ jos dons lè poche èt pis on r’wāde, èt ç’ot ovon lo gohhon d’lè tḗte dé ~ qu’ot fiéri qu’on s’mèrīré. Les têtes de m. disent avec qui on se mariera. On met neuf têtes de m. dans ses poches et on dit : Un tel que j’aimerais bien, faut voir si je l’aurai. Chaque tête signifie un garçon. On les laisse bien huit jours dans la poche et puis on regarde, et c’est avec la tête de m. qui est fleurie qu’on se mariera. Voir Mohhat.

Mwès [mwę-mwẽ M, I, P, mwẽ N, mwę S, V], s. m. — Mois.

Mwḗs, voir Mwins.

Mwèsanje [mwęzãs̆ M, I, P, N, mazãs̆ S, mǫzõs̆ V], s. f. — Mésange.

Mwèsson, Mwèssoner, Mwèssonou, voir Mohhon, Mohhener, Mohhennou, moisson, etc.

Mwèt [mwę-mwēⁱ-mwęl M, mwę I, mwę̄ⁱ N], adj. — Muet, -ette.

Mwètanje [mwętãs̆ M, I, P, F, S, mwętãs̆-mwatãs̆-mǫtẽs̆ N, mwętõs̆ V], s. f. — Méteil.

Mwète [mwęt gén.], adj. — 1o Moite. 2o Moisi. Santi lo ~, sentir le m. Se dit du vin.

Mwèteure, voir Mwètūre.

Mwḗtiè, voir Mwintieu.

Mwètonje, voir Mwètanje.

Mwètri, Mwètriyeu [mwętri-mwętriyœ̨.. M, I, P, N], s. m. — Métayer, fermier à moitié fruits. Voir Mètri.

Mwḗtrosse, voir Mwintrasse.

Mwètūre [mwętǖr M, I, P, mwętœ̨r-mwętǖr N], s. f. — Humidité.

Mwinne [mwẽn M, I, mwēn I, P, F, S, V, mwēn-mwẽn N, mwęn S], s. m. — 1o Moine. Grās come i ~, gras comme un m. Gué come i ~ an fredinnes, gai comme un m. en fredaines. Barbe de ~, cuscute. Voir Mwèlat. 2o Espèce de lanterne S. 3o Chauffe-lit.

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Mwinner [mwẽnēⁱ.. M, I, mwēnę̄ⁱ.. P, S, mwẽnœ̨ N, munaⁱ F, munę V], v. tr. — Mener, conduire ; diriger. ~ i pracès, m. un procès. ~ au fom’reū, conduire au fumier (conduire le f. aux champs). ~ lè chète au rau, ou ~ lés poyes peuhhieu, m. le chat au matou, ou m. les poules pisser (porter à un pied auquel on a mal une chaussure plus large et plus commode qu’à l’autre pied : une babouche, une pantoufle, ou un sabot).

Mwinnou [mwẽnu M, I, mwēnu.. P, F, S, V], s. m. — Celui qui mène, qui dirige, ordinairement celui qui conduit une noce, une fête, en jouant un intrument. ~ d’ chèrate, qui mène la charrette (nom du petit doigt). Voir Deūy.

Mwins [mwẽ gén., mwē P], adv. — Moins.

Mwins, voir Mwès.

Mwintieu [mwẽtyœ̨.. M, I, N, mwētyę-mwętyi S], s. m. — Moitié. Au ~, au milieu. Au mwintieu dés loups, au milieu des loups. Voir Mitan.

Mwintrasse [mwẽtras M, mwẽtrǫs I, mwētrǫs P, mǫtras N], s. f. — 1o Métairie. 2o Ferme où l’on cultive beaucoup de fruits. 3o Vigne cultivée par moitié, dont la récolte appartient moitié au propriétaire, moitié au fermier. 4o Obligation de rendre au propriétaire la moitié des fruits d’une vigne ou de la récolte d’un champ. 5o Terrain cultivé par moitié.

Mwode [mwǫt V], v. tr. — Mordre. Voir Moūde.

Mwodèsse [mwǫdęs V], s. f. — Morsure. Voir Moūdèsse.

Mwos, voir Mwès.

Mwoyin [mwǫyẽ N], s. m. — Moyen. Voir Mayin.

Myin [myẽ M, I, N, V, myẽ-myęn P, F, mĩ-min-mẽ-myẽ S], pron. poss. — Mien, mienne. Ç’at d’ è ~, c’est à moi.

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