Dictionnaire des patois romans de la Moselle/Texte entier/V

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Librairie Istra ; Faculté de lettres de l’Université de Strasbourg (p. 683-701).
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V

Vā [vǟ.. M, I, P], s. m. — Terme de jeu. T’és l’ ~, c’est à toi de jouer.

Vā (è) [vǟ.. S, V], loc. adv. — En visite. Aler è ~, aller en visite. ’L at tojos è ~, il est toujours en visite.

Vace [vas M, N, S, vǫs I, P, F, V], prép. — Voici.

Vach, Vachād, Vachant, Vachi, Vāchiate, Vachieu, voir Vahh, Vahhād, Vahhant, Vahhi, Vāhhiate, Vahhieu.

Vāche [vās̆ S], s. f. — Verge. Voir Varje.

Vachmoche [vas̆mǫs̆ V], s. m. — Sergent fourrier.

Vachoner, Vachou, voir Vahhoner, Vahhou.

Vaf [vaf M, N, S, vǫf V], s. m. — 1o Veuf. 2o Morceau de pain sans croûte, qu’on coupe dans le milieu de la miche.

Vahh [vaχ.. M, N, S, vǫχ I, P, V, var F], adj. — Vert. ~ gueurnaye, grenouille verte (rainette). ~ neūr, v. noir (foncé) ; ~ tanre, v. tendre ; groūs ~, gros v. (espèce de raisin). ~ come eune quāwe de porate, v. comme une queue de poireau. Ampiayeūz l’ ~ èt l’ chach, veus n’y f’reūz ryin, employez le v. et le sec, vous n’y ferez rien (tous vos efforts seront inutiles). — Olaⁱ au var, aller au v. (aller chercher du fourrage vert pour les chevaux) F. I n’y an-n-è m’ pus que d’ chîns ~, il n’y en a pas plus que de chiens verts (il n’y en a point) S.

Vāhhe [vāχ V], s. f. — Verge. Voir Varje.

Vahhād [vaχǟ.. M, N, vǫχā I, P, vaχyā.. S, vǫχā V], adj. — Verdâtre.

Vahhant [vaχã.. M, N, vǫχã I, P], adj. — Verdoyant.

Vahhenīre [vaχnīr M], n. pr. — Vacquinière, jardin public, avec restaurant, à Montigny-lès-Metz.

Vahhi [vaχi.. S], v. intr. — Verser. Voir Vèhhieu.

Vahhiād, voir Vahhād.

Vāhhiate [vāχyat.. S], s. f. — Baguette. Voir Varjate.

Vahhieu [vaχyœ̨.. M, N, S, vǫχyę.. I, P, V], v. intr. — Verdir. Lés prés vahheuyent ou vahhīyent, les prés verdissent. Nas vankions sont vahhieus, nos volets sont peints en vert. Voir Valhhieu.

Vahhoner [vaχǫnēⁱ.. M, vǫχǫnę.. I, P, N], v. intr. — Verdir.

Vahhou [vaχu.. M, N, S, vǫχu.. I, P, V], s. f. — Verdure ; fourrage vert. Vè t’an charcheu d’ lè ~ po nate vèche, va-t’en chercher du fourrage pour notre vache.

Vakābond [väkǟbõ S], s. m. — Vagabond.

Val [val M, N, S, vǫl I, P, V], prép. — Voilà.

Valance [välãs M, N], s. f. — Valeur, prix.

Valanteu [v(a)lãtœ̨.. S], adv. — Volontiers. Voir Volanti.

Valantîn [valãtĩ.. S], s. m. — Garçon d’honneur à une noce.

Valat [vala M, N, vǫlǫ I, P, V, vālę F, vǟla.. S, vãlǫ V], s. m. — 1o Domestique ; garçon de ferme. Grand ~, premier domestique ; piat ~, petit domestique. Māte ~ d’ paupieu, maître v. de papier (jeune domestique, d’un service médiocre Béchy). — Bon vālat, flatteur S. 2o Valet, au jeu de cartes. ~ mèhh’ré, v. mâchuré (v. de pique). 3o Clavette qui sert à maintenir le verrou fermé. 4o Nielle des blés.

Valchance, Valchant, Valchieu, voir Valhhance, Valhhant, Valhhieu.

Valèryin [valęryẽ M], adj. — Vénérien.

Valèt [valę Servigny-lès-Ste.-Barbe], adj. — Violet.

Vālèt, voir Valat.

Valeūr [valœ̄r M, N, vǫlœ̄r I, P, vǫlœ̄r-vǫlwār F, valōr S, vęlwǫr V], v. intr. — Valoir. Cè valeūt don bé èrjant, ça valait du bel argent (c’était cher). I n’ vaut m’ so cul pyin d’āwe, il ne vaut pas son c… plein d’eau (il ne vaut rien). — Ç’ n’ot m’ wḗre més qu’ vāt, ce n’est guère mieux que vaut (ce n’est pas trop). I m’ vārāt d’ bon, il me vaudrait de bon (j’aurais de bénéfice) V.

Valeūr [valœ̄r Ommeray], s. m. — Fosse à purin.

Vāleūr [vǟlœ̄r.. S], s. m. et f. — Arrière faix chez les animaux.

Valhhance [valχãs M], s. f. — Valeur ; force, solidité.

Valhhant [valχã M, N, S, vǫlχã I, P, V], adj. — Solide, fort, vigoureux, bien portant.

Valhhieu [valχyœ̨ M], v. intr. — Verdir. Voir Vahhieu.

Valīres [välīr.. M, I], n. pr. — Vallières, vill. de l’arr. de Metz.

Valōr, voir Valeūr.

Valotru [välǫtrü M], s. m. — Malotru.

Valou [valu M, N, vǫlu.. I, P, F], s. f. — Valeur.

Valurous [valüru M, vǫlüru I, P], adj. — Vaillant.

Vamboūler [vãbūlēⁱ.. M, I, P], v. tr. — Agiter à tour de bras.

Vānate [vǟnat.. S, vānǫt S], s. f. — Petit tablier en toile que porte celui qui vanne.

Vanāye [vänāy F], s. f. — Contenu d’un van. Voir Vènāye.

Vanche [vãs̆ M, N, S], s. f. — Pervenche.

Van’ci [vänsi M], n. pr. — Avancy, vill. de l’arr. de Metz.

Vande [vãt gén. (võt V)], v. tr. — Vendre. I li è tortot bèyeu : ~ èt r’vande, il lui a tout donné : v. et revendre (il peut vendre ou dépenser tout ce qu’on lui a donné).

Vandrasse [vãdras M, N, S, vãdrǫs I, P, võdrǫs V], s. f. — Vendeuse.

Vandiate, Vandjate [vãdyat-vãdjat S], s. f. — Branche de fagot très mince.

Vandome [vãdǫm M, I, P, N], s. f._— Vendange. Voir Pieūr. Chèpé d’ lè ~, chapeau de la v., croûte qui se forme dans la cuve pendant la fermentation du moût. Voir Fig. 84.

Vandomieu [vãdǫmyœ̨.. M, I, N, vãdǫmę̄ⁱ-vãdǫmyę P], v. intr. — Vendanger.

Vandomiou [vãdǫmyu.. M, I, P, N], s. m. — Vendangeur.

Vandou [vãdu.. M, I, P, F, N, S], s. m. — Vendeur ; marchand. Po qu’i naye i ~, i faut qu’ i n’ aye i-n-èch’tou, pour qu’il y ait un v., il faut qu’il y ait un acheteur.

Vandrosse, voir Vandrasse.

Vāne [vān V], s. f. — Vanne d’écluse.

Vānè [vānę V], v. tr. — Balancer qqn. en le tenant sous les bras et par les pieds pour le taquiner.

Vānîn [vǟnĩ M, N], n. pr. — Vany, vill. de l’arr. de Metz. J’ai entendu deux fois dire Varneūs pour un habitant de V. IMAGE

Vanjeu [vãjœ̨.. gén.], v. tr. — Venger.

Vankion [vãkyõ M, I, P, vãkyõ-vãtyõ N, vãts̆õ-vãtyõ S, vãkyõ-vãtyõ V], s. m. — 1o Volet, contrevent, persienne. Pendant la nuit du mardi-gras, les garçons dans les villages du Saunois enlevaient les volets des maisons où se trouvaient des jeunes filles et les cachaient un peu partout dans le village, pour forcer les belles, le jour venu, de les chercher et de les remettre en place. Voir Volant. 2o Brayette, pont des anciens pantalons.

Vānote, voir Vānate.

Vanredi [vãrdi gén. (võrdi V)], s. m. — Vendredi. Bé ~, dieumanche muhi, beau v., dimanche moisi (mauvais). Quand-i pieut l’ ~, i pieut l’ dieumanche, quand il pleut le v., il pleut le dimanche. Quand-an s’ pingnent lés chāws l’ ~, an-z-ont mau lè tḗte, quand on se peigne les cheveux le v., on a mal à la tête. Quand-an matent lés bḗtes és champs l’ ~, lo loup lés minje, quand on met les bêtes aux champs le v., le loup les mange. ’L at d’fandu d’ chinjeu d’ ch’mînhhe lo ~, il est défendu de changer de chemise le v. ’L at d’fandu d’ fāre i mèrcheu, d’aller an vaye ou d’ fāre lè bwāye lo ~, il est défendu de faire le marché, d’aller en voyage ou de faire la lessive le v. Lo ~ è m’cheu craver que r’saner è s’ vwèsîn, le v. préfère crever que de ressembler à son voisin (souvent le temps change le vendredi). Lo grand ~, le V. saint. Quand-i jale lo jo d’ ~ sint, i jale tos lés mwès d’ l’ènāye, quand il gèle le jour du V. saint, il gèle tous les mois de l’année. Les-ieus ponus l’ ~ sint bèyent dés poyates que chinjent chèque ènāye d’ coleūr, les œufs pondus le V. saint donnent des poules qui changent chaque année de couleur (ces œufs se gardent longtemps sans se gâter). Lo jo d’ ~ sint, hène to lin, le jour du V. saint, sème ton lin. Lo ~ sint, i n’ faut m’ hhower, pèç que, lè jonāye lè, lè sèrvante d’ Hèrōde è j’té s’ toūrchon è lè figūre don bwin Dieu, le V. saint, il ne faut pas laver le linge, parce que, ce jour là, la servante d’Hérode a jeté son torchon à la figure du bon Dieu.

Vant [ gén. (võ V)], s. m. — 1o Vent. ~ d’ loup, tourbillon qui couche une partie du blé d’un champ. Dans le vosgien, le mot vont signifie v. d’ouest, ~ d’ lè mõtḗne (montagne), v. du sud. Tot pyin d’ ~, mas poū d’ piāwe, beaucoup de v., mais peu de pluie (beaucoup de bruit pour rien). Quand-i n-y-è eune roje corōne èlanto don s’la ou d’ lè leune, ç’at sine de ~, quand il y a une couronne rouge autour du soleil ou de la lune, c’est signe de v. Lés fis d’ hène ènonceuyent lo ~, les fils de la Vierge annoncent le v. Quand’ lés bèrbis sautent èt quand’ lés chîns s’ goūreuyent sus tḗre, ç’at sine de ~, quand les moutons sautent et quand les chiens se vautrent sur terre, c’est signe de v. Qu’at ç’ que pèsse sus lè Sḕye sans fāre de l’onrbe ? — Lo ~. Qu’est-ce qui passe sur la Seille sans faire de l’ombre ? — Le v. (devinette). — Vol i ~ qué bworé, voilà un v. qui boira (amènera la pluie). È lè Convèrsion d’ sint Paul, lés ~ s’ bètont ; cḗt’ qué sofe lo londémin lo mètin romoūne lo biè toms tot l’anḗye, à la Conversion de saint Paul, les v. se battent ; celui qui souffle le lendemain le matin ramène le bon temps toute l’année. 2o Haleine, respiration. ’L è r’pris s’ ~, il a repris son h. Lo haut ~, l’asthme. Éte è haut ~, être asthmatique.

Vantād [vãtǟ gén.], s. m. — Vantard.

Sint ~ et Sint Crevād,
Sont dés sints que n’ valent wā.

St. V. et Saint Crevard, (travaux forcés) sont des saints qui ne valent guère.

Vantau [vãtō M, I, P, N], s. m. — Vanne à queue, qui sert à retenir l’eau d’une écluse, d’un moulin, d’un étang.

Vantchon, voir Vankion.

Vante [vãt gén. (võt V)], s. f. — Vente. I v’neūt de d’sus eune v., il venait de dessus une v. (je l’ai acheté à une vente).

Vante [vãt gén. (võt V)], s. m. — Ventre. Ç’at l’ ~ d’ mè mḗre, je n’y r’ton’rā jèmās, c’est le v. de ma mère, je n’y retournerai jamais (c’est une chose impossible). Piat ~, petit v., partie hypogastre sus-pubienne.

Vanter [vãtēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Venter, faire du vent. Cè vanteuye au trèvés d’ nas tūles, le vent souffle au travers de nos tuiles.

Vanterāye [vãtrǟy.. M, I, P, S], s. f. — Tripaille.

Vantereu, voir Vanteryin.

Vanterḕye [vãtrę̄y M, I, P, N], s. f. — Vanterie.

Vanterieu [vãtȩryœ̨.. M, I, P], v. intr. — Tourner comme le vent (se dit des personnes).

Vanterous [vãtru.. M, I, P, N], adj. — Aventureux.

Vantereu, Vanterin, voir Vanteryin.

Vanteryin [vãtȩryẽ-vãtrẽ M, I, P, N, vãtrĩ.. vãtrœ̨ S, vẽtę-vẽtrę V], s. m. — Tablier de femme. Cè li vè come in vanterin è eune vèche èt dés guètes è eune ōye, ça lui va comme un tablier à une vache et des guêtres à une oie S. Lè cote lè li vè come in ~ è ène vèche, ce jupon lui va comme un tablier à une vache V.

Vantieu [vãtyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Vaciller par l’effet du vent. Se dit surtout de la flamme d’une lampe. Lè l’mīre vantḕye, la lampe menace de s’éteindre.

Vantion, voir Vankion.

Vantous [vãtu.. gén.], s. m. — Vantard.

Vantous [vãtu.. M, I, P, F, N, S], adj. — Venteux, qui donne des flatuosités. Lés fḗves de Rome sont vantoūses, les fèves de Rome (espèce de fève) donnent des flatuosités.

Varerḗye [varrēy V], s. f. — Verrerie. Voir Wḗrerḕye.

Varène [väręn.. M, I, P, N], s. f. — Vitre ; verrière ; fenêtre.

Varenieu [värnyœ̨ M], s. m. — Vitrier. À Metz, les anciens disent encore Vèrenier.

Varieule [väryœ̨l.. M, I, P], s. f. — Virole (cercle de métal qui consolide au manche le dard de la faux ou la lame d’un outil).

Vārîn [vārĩ.. S], s. m. — Vaurien. Voir Vauryin.

Varjate [värjat M, N, varjǫt I, P, F], s. f. — Petite verge, baguette, houssine. Voir Vahhiate.

Varje [vars̆ M, F, vōχ N, vāχ.. S, V], s. f. — Verge, baguette ; fouet.

Varjeu [värjœ̨ M], v. tr. — Flageller.

Varjon [värjõ M, N, vęrjō S], s. m. — 1o Petite verge ; manche de fouet. N-y è dés ~ dans l’ār, il y a des verges dans l’air (tu auras le fouet). 2o Marque d’un coup de fouet.

Varjote, voir Varjate.

Varmehé [varmȩγē V], s. m. — Larve de hanneton.

Varneūs, voir Vānîn.

Vārnéz [vǟrnēⁱ.. M, I, P, N], s. m. — 1o Animal tacheté de blanc sur le front. 2o Être chétif ; avorton.

Varou [väru.. M, I, N, S, varu-vęrǫw P, vęrō F, vro-vru V], s. m. — Verrou.

Varpane [värpän M, N], s. f. — Bande nébuleuse et diaprée qui se forme au coucher du soleil. Quand elle est tournée au nord, elle annonce le beau temps, à l’est, la pluie.

Vart [var F], adj. — Vert. Voir Vahh.

Vartu [värtü M], s. f. — Vertu.

Varvatan [värvätã S], s. m. — Étoffe imaginaire. Roūbe (robe) de ~, n’y è rin d’ri ni rin d’vant, il n’y a rien derrière ni rien devant.

Varyi [varyi.. S], v. tr. — Verrouiller.

Vāryin [vāryẽ V], s. m. — Vaurien. Voir Vauryin.

Vas [va M, N, S, vǫ I, P, wǫ V], prép. — Vers. V’neūz ~ nos, venez vers nous. On dit ordinairement Devas.

Vas [va M, N, vǫ I, P, S, võ Lorry, Landroff], adj. poss. — Vos.

Vāsevḗte (è lè) [vāzvēt V], loc. adv. — À la hâte, à la légère.

Vasquine [väskin M], s. f. — Corsage avec basque.

Vassé [väsēⁱ.. M, I, P, F, N], s. m. — 1o Vesce cultivée. 2o Gesse. I so r’moūwe come i crèpaud dans dés ~, il se remue comme un crapaud dans des v.

Vate [vat M, N, vǫt I, F, V, vǫw P], adj. et pron. poss. — Votre ; vôtre. Cète chèrāwe at dés vates, cette charrue est des vôtres (est à vous).

Vau (è) [vō M, I, P, F, N, vā S], loc. adv. — En aval. ~ lés champs, à travers les champs. Tot è ~, partout.

Vaudeūs [vōdœ̄ I], s. m. — Ouvrier qu’on fait venir d’un autre village pour aider à faire la moisson.

Vaugand [vōgã M, I, P, N], s. m. — Vagabond ; mauvais sujet.

Vaugander [vōgãdēⁱ.. M, I, P, F, N], v. intr. — Vagabonder ; polissonner.

Vauhhe [vōχ N, S], s. f. — Verge. Voir Varje.

Vauryin [vōryẽ M, I, P, F, N, vārẽ.. S, vāryẽ V], s. m. — Vaurien.

Vause [vōs M], s. m. et f. — 1o Bouquet de fleurs artificielles ou de rubans que l’on fait bénir pendant l’octave de la Fête-Dieu ; on le suspend dans les différentes pièces de l’habitation. Cet usage est encore pratiqué à Failly, village situé près de Metz, dont les habitants ont retenu maintes coutumes anciennes. Voir Keulau. 2o Fête-Dieu.

Vausenat [vōzna M, N, vōznǫ I, P], s. m. — 1o Valentin. Chaque année, le premier ou le deuxième dimanche de carême, les jeunes gens ramassent du bois chez les habitants du village pour faire un feu qu’on nomme les Brandons (ailleurs Būles ou Būres). Le soir, les jeunes filles et les garçons étant réunis près du feu, à proximité du village, on crie les Vausenats ou Valentins. Voici la manière dont on procède à la criée des Vausenates. C’est un seul garçon qui les crie ; il dit : « Je donne ! Je donne ». Tous les autres garçons répondent ensemble : « À qui ? À qui ? » Le garçon qui crie les Vausenates répond : « Je donne telle fille à tel jeune homme. Il lui achètera un pain d’épice aussi grand qu’un van ! » Tous les autres garçons répondent ensemble : « Harengs ! Harengs !» Quand toutes les jeunes filles ont leur valentin, chaque garçon fait tourner la fille qu’il a eue pour Vausenate autour du feu des Brandons, après quoi l’on va au bal. Le quatrième dimanche de carême, la fille fait des gaufres et en donne à son Vausenat. Le lendemain de Pâques, le garçon donne un ruban (Fiat) ou un autre objet à sa Vausenate. La criée des V. se fait en patois du pays. verronais, Supplément à sa Statistique historique… du département de la Moselle, Metz, 1852. La tradition rapportée par verronais est celle des villages du Pays-Haut. Ailleurs, elle se présente avec quelques différences dans le cérémonial. Pour le pays d’Entre-deux-Eaux, Augny et les environs, cf. zéliqzon, Lothringische Mundarten, p. 60, pour la région de la Nied, e. rolland, Vocabulaire patois, s. v. vozna.

Vausenate [vōznat M, N, vōznǫt I, P], s. f. — Valentine. Voir Vausenāye.

Vausenater [vōznatēⁱ.. M, N, vōznǫtę.. I, P], v. intr. — Proclamer les Vausenats.

Vausenāye [vōznǟy.. M, I, P, N], s. f. — Valentine. Voir Vausenate.

Vausené [vōznēⁱ M, I, P, N], s. m. — Valentin.

Vausenḗje [vōznēs̆.. M, I, P, N], s. m. — Action de proclamer les valentins ; le jour où on les proclame.

Vausener [vōznēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — 1o Proclamer les valentins. 2o Danser autour de la Būle au printemps.

Vausenot, Vausenote, Vausenotè, voir Vausenat, Vausenate, Vausenater.

Vautieumont [vōtyœ̨mõ M], n. pr. — Vatimont, vill. de l’arr. de Boulay.

Vavḗje [vavēs̆ M, N, vǫvēs̆.. I, P], s. m. — Veuvage.

Vaverḕye [vavrę̄y M, N, vǫvrę̄y I, P], s. f. — Veuvage.

Vaveté [vaftēⁱ M, vǫftę.. I, P], s. m. — Veuvage.

Vayance [väyãs S], s. f. — Récit fortement exagéré. Voir Vèyance.

Vayat [vaya M], s. m. — Petit veau.

Vayate [vayat Pontoy], s. f. — Vache (terme enfantin).

Vayate [vayat M, N, vǫyǫt I, P], s. f. — 1o Petit chemin, sentier. 2o Pli de terrain.

Vayate [vayat M, N, vǫyǫt I, P, vayœ̄s S], s. f. — Veilleuse.

Vayate [vayat M, vǫyǫt-vǫyūs I, vǫyǫt P, vayat-vayūs N, vayœ̄s-vayras S, vǫyrǫs V], s. f. — Colchique. Voir Vèchate, Rāyate.

Vāyate [vǟyat S, vāyǫt V], s. f. — Génisse.

Vayater [vayatēⁱ M], v. intr. — Pleurnicher.

Vaye (an) [vay M, N, vǫy I, P, vuy Landroff], loc. adv. — En chemin.

Vaye [vay M, vāy S, vōy V], s. f. — Veille.

Èt, come i brāve èmîn, li conte sans tamwins
Tortot çou que por lḕye i sèveut d’ lè ~.

Et, comme un brave ami, lui raconte sans témoins tout ce que pour elle il savait de la v. C. H., iii, 84.

Vaye [vay M, N, S, vǫy I, P, V], s. f. — Fois. Dés ~, des f. (quelquefois). È lè ~, à la f. (ensemble).

Vayḗje [vayēs̆ M, N, vǫyēs̆.. I, P, vuyēs̆-węyēs̆ S, V], s. m. — Voyage.

Vayèjeu [vayęjœ̨ M, N, vǫyęję I, P, węyaji F, vuyęji S, węyajye, -yœ V], v. intr. — Voyager.

Vayèjou [vayęju M, N, vǫyęju.. I, P, vuyęju S], s. m. — Voyageur. Lo grand ~, le grand v. (le Juif errant).

Vayeu [vayœ̨.. M, N, S, vǫyę.. I, P, vęyi F], v. tr. et intr. — Veiller.

Vayerasse, voir Vayate.

Vayerou [vayru M], s. m. — Porte-faix.

Vayeūse, voir Vayate.

Vayḕye, Vayīe [vayę̄y M, N, vǫyę̄y I, P, vayī(y) S, vǫyī V], s. f. — Veillée.

Vayin [vayẽ F], s. m. — Pelle à feu. Voir Vèyîn.

Vāyon [vǟyõ.. gén.], s. m. — Petit veau chétif.

Vāyote, voir Vāyate.

Vayou [vayu M, N, S, vǫyu.. I, P, V], s. m. — Veilleur ; guetteur.

Vayoūse, voir Vayate.

Vé [vēⁱ gén.], s. m. — Veau. Bacon d ~, lard de v. (rouelle de v.). I n’ è m’ pus toūt lo ~ qu’ faut lè vèche, il n’a pas plus tôt le v. qu’il (lui) faut la vache (on ne peut le contenter). I ~ qu’ tasse byin n’ minje wā, un v. qui tète bien ne mange guère (qui boit beaucoup n’a plus d’appétit). An li f’ront pus d’oneūr qu’ i è ~, an l’antèrr’ront èva sè pé, on lui fera plus d’honneur qu’à un v., on l’enterrera avec sa peau (se dit d’un malade imaginaire qui se lamente toujours). I vaut mieus i ~ an s’ mèriant qu’eune vèche an meurant, il vaut mieux un v. en se mariant qu’une vache en mourant. Ç’at come i ~, pus qu’i vyint vieus’, pus qu’i vyint foūrt, c’est comme un v., plus il devient vieux, plus il devient fort. — ’L é d’ lè pāciance come i ~ qué trāne, il a de la patience comme un veau qui étrangle V.

Vé [vēⁱ M, I, P, N, S], s. m. — Masse, quantité. ~ d’ fom’reū, quantité de fumier qu’on prend en une fois avec une fourche après l’avoir roulée.

Vècceune [vęksœ̨n M, vęksęn I, P, vęksęn-vęksœ̨n N], s. f. — Vaccine.

Vècceuner [vęksœ̨nēⁱ.. M, N, vęksęnę.. I, P], v. tr. — Vacciner.

Vḗch, voir Vḗhh.

Vèchate [vęs̆at M, N, vęs̆ǫt I, P], s. f. — Petite vache.

Vèchate [vęs̆at M, S, vęs̆ǫt I, P, vęs̆at-vęs̆rat N], s. f. — Colchique d’automne. Voir Vayate.

Vèche [vęs̆ gén. (vas̆ F)], s. f. — Vache. ~ de frahh lācé, v. de lait frais (qui vient de vêler). ~ coūnāte, v. cornarde, qui cherche à frapper les autres vaches, ou même les personnes, avec ses cornes. Ç’at d’ lè ~ è Calās, c’est de la vache à Colas (ce sont des propos mesquins, mensongers, sans importance, des bêtises). Cè vā an r’cohhiant, come lè quāwe d’ lè ~, ça va en diminuant, comme la queue de la vache. ’L è prîns lè ~ èt l’ vé, il a pris la v. et le veau (il a tout emporté). Pāler come eune ~ quand-an n’i bèyent ryin è minjeu, parler comme une v. quand on ne lui donne rien à manger (elle mugit). Voir Fauquemont, Grivate, Hūler. — Poutcher d’zos lés ~, porter sous les v. (leur donner de la litière) S. Ène ~ y pèdrāt so vé, une v. y perdrait son veau (tellement il y a du désordre). On n’ pāle mi tant d’ène ~ nāre qu’èl n’in-n-āye quéque tèche, on ne parle pas tant d’une v. noire qu’elle n’ait quelque tache (il n’y a pas de fumée sans feu) Gondrexange. 2o Sobriquet des habitants de Goin.

Vḗche [vēs̆ M], adj. — Mou ; paresseux (se dit surtout de personnes).

Vḗche [vēs̆ F], s. m. — Petite botte d’oignons, d’épis, etc., que le prêtre bénit près de l’église, un instant avant la messe de l’Assomption.

Vèché, voir Vèhhé.

Vèchèle, voir Vèhhèle.

Vècherate, voir Vèchate.

Vècherous, voir Vḗhherous.

Vèchieu, voir Vèhhieu.

Vḗchieu, voir Vḗhhieu.

Vèchîn, voir Vèhhîn.

Vḗchion, voir Vḗhhion.

Vèchote, voir Vèchate.

Vechou, voir Vehhou.

Vḗde [vēt V], adj. — Vide. Voir Vūde.

Vḗdier [vēdye V], v. tr. — Vider. Voir Vūdieu.

Vḗdiot [vēdyǫ V], s. m. — Dévidoir. Voir Devūdat.

Vèdīre [vędīr M, I, P, N, wadjēr S], s. f. — Verdier ; bergeronnette.

Vègnate [vęñat M, N, vęñǫt I, P], s. f. — Petite pièce de vigne. À Metz, il y a une rue qui porte ce nom, en français : rue de la Vignotte

Vègne [vęñ M, I, vẽñ-vęyn P, vēñ S, vēn V], s. f. — Vigne. Je r’corans nas ~, nous courons (nous visitons encore une fois) nos vignes. Les dix-sept travaux de la v. dans le pays messin : 1. Tèyeu. 2. R’keuyeu. 3. Raborer. 4. Rèpande lés pèhhés. 5. Fèhher. 6. Piayeu. 7. Hhawtrer. 8. R’natieu. 9. Rouj’ler. 10. Recor. 11-13. Hawer (trois fois). 14. R’couder. 15. Vandomer. 16. D’pèhh’ler. 17. Provegneu. Voir ces mots.

Vègneu [vęñœ̨ M], v. intr. — Pousser avec vigueur (se dit de la vigne). Lè vègne veugne beun’ l’ènāye lè, la vigne a bonne mine cette année (elle promet une bonne récolte).

Vègnerasse [vęñras M, vęñrǫs I], s. f. — Vigneronne.

Vègneron [vęñrõ M, I, P, vēñrõ S], s. m. — Vigneron.

Vègnerosse, voir Vègnerasse.

Vègneules [vęñœ̨l M], s. f. — Vigneulles, hameau dépendant de la commune de Lorry, arr. de Metz.

Vègnḕye [vęñę̄y M, vęynēy S, V], s. f. — Contenu d’une pelle à feu.

Vèhater [vęγatēⁱ.. M, N, vęγǫtę.. I, P], v. intr. — Balancer ; vaciller.

Vḗhh [vēχ.. gén. (vyęχ V)], s. m. — Ver. ~ bianc, v. blanc (larve du hanneton). ~ èl’mant, v. allumant (v. luisant). Brayeu come i ~, broyer comme un v.

Vèhhé [vęχēⁱ.. M, I, P, N], s. m. — 1o Vaisseau, vase ; pot. 2o Cercueil.

Vèhhèle [vęχęl.. M, I, P, N], s. f. — 1o Vaisselle. 2o Meubles.

… Veus sèveūz beun’ que j’ v’s ā bèyè nate fḕye,
Èvieu eune mout bone some èt trap byin d’ vèchèle.

Vous savez bien que nous vous avons donné notre fille avec une bonne somme et beaucoup de meubles. Famille ridicule, v, 47.

Vèhherus [vęχrü M], adj. — 1o Véreux. 2o s. m. Fruit véreux tombé sous les arbres.

Vèhhieu [vęχyœ̨.. M, I, P, N, vēs̆i-vęrsi F, vayi S], v. intr. — Verser.

Vḗhhieu [vēχyœ̨.. gén.], v. tr. — Ronger. Se dit des vers.

Vèhhîn [vęχĩ.. M, I], s. m. — Sorte de tarte.

Vḗhhion [vēχyõ.. M, I], s. m. — Petit ver.

Vehhou [fχu.. M, I, N, vis̆u F], s. m. — 1o Putois ; fouine. 2o Homme malin, rusé.

Vḗhherous [vēχru.. M, I, P, N], adj. — Véreux.

Vèhotè, voir Vèhater.

Veji [v(ȩ)ji M], n. pr. — Vigy, vill. de l’arr. de Metz.

Vèji [vęji V], s. m. — Vinaigre fait avec le jus de pommes sauvages. Jé vons qwére dés chogjins èt pis jé frons di ~, nous allons chercher des pommes sauvages et puis nous ferons du v.

Vekant [fkã M, I, P, N, vikã F], part. prés. — Vivant ; vif. Moūt ou ~, mort ou vivant.

Vekerḕye [vȩkrę̄y M, N, vękrę̄y I, P], s. f. — Vie, existence.

Veki [fki M, I, P, N, S, viki F, .. V], v. intr. — Vivre. J’ vek’rā de m’ guingne, je vivrai de mon gain. An n’ pieunent ~ d’ l’ār don tams, on ne peut vivre de l’air du temps. ~ è lè lūrelūre, v. sans souci. Chèque choūse è so tams, èt qui vekrè veūrè, chaque chose a son temps, et qui vivra verra. C. H., iv, 124.

Vḗlat [vēla M, vēlǫ I], s. m. — Petit veau.

Véldihhpo [veldiχpǫ V], n. pr. — Wildersbach, vill. de l’arr. de Molsheim (Alsace).

Vèle [vęl M, I, P, N, vīl V], s. f. — Ville.

Velemous [vȩlmu M, N], adj. — Venimeux ; vénéneux.

Vèler [vęlēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — S’ébouler, s’écrouler.

Velés [v(ȩ)lēⁱ.. gén.], n. pr. — Villers. Nom de plusieurs villages. ~ aus-Oūyes, V.-aux-Oies (arr de Château-Salins). ~ d’lés Piāneūs, V.-lès-Plesnois (arr. de Metz) ; ~ d’lés Stoncot, V.-lès-Stoncourt (arr. de Metz) ; ~ Lèkeun’hi, V.-Laquenexy (arr. de Metz) ; ~ l’ Arme, V.-l’Orme, annexe de Failly (arr. de Metz).

Vèleūre [vęlœ̄r M, I], s. f. — Matrice de la vache.

Vèlīres [vęlīr M], n. pr. — Vallières, vill. situé près de Metz.

Vélmād [velmā V], s. m. — Orvet. Voir Veulmād.

Vèlmeuçon, voir Vèrmeuçon.

Vèlōr [vęlōr S], v. tr. — Vouloir. Voir Voleūr.

Vḗlot, voir Vḗlat.

Vèlwor [vęlwor V], v. intr. — Valoir. Voir Valeūr.

Vḗnate [vēnat M, N, vēnǫt I, P], s. f. — Petite veine.

Venāwe [v(ȩ)nāw-v(ȩ)nǫw M, N, v(ȩ)nǫw I, P], s. f. — Venue. È lè bone ~, à la bonne v. (au petit bonheur). Je v’ sohāde eune bone ~, je vous souhaite la bienvenue. ’L at d’eune bèle ~, il est d’une belle v., se dit par ex. d’un arbre qui pousse bien.

Vènāye [vęnǟy.. gén. (vanāy F)], s. f. — 1o Vannée, le contenu d’un van. J’ter l’āwe pè ~, jeter l’eau en abondance. I pieut è ~, il pleut très fort. 2o Poignée de grains que jette le semeur.

Vène [vęn M, I, P, N], s. f. — Vanne d’écluse.

Vḗne [vēne M, I, P, N], s. f. — Clématite des haies ; clématite odorante.

Vḗne [vēn V], s. f. — Vigne. Voir Vègne.

Vèner [vęnēⁱ.. gén.], v. intr. — 1o Vanner. 2o Se dit d’époux qui pratiquent les doctrines de Malthus (grossier). An bètent dans lè grinje an vènent d’vant l’euhh, on bat dans la grange, on v. devant la porte.

Vèni, voir Venîn.

Venîn [v(ȩ)nĩ M, I, N], n. pr. — Vigny, vill. de l’arr. de Metz.

Venîn [v(ȩ)nĩ.. M, I, P, N, vęni F, v(ȩ)ni S, V], v. intr. — Venir. ~ è, venir à, devant un infinitif, sert à marquer la rapidité de l’action. ’L è v’nîn è cor charcheu lo mèdçyin, il est venu à courir chercher le médecin (il a vite couru, etc.).

Vḗnote, voir Vḗnate.

Vḗnou [vēnu M, I], s. m. — Veinard, qui a de la chance.

Venowe, voir Venāwe.

Vḗpes [vēp gén.], s. f. pl. — Vêpres. I faut çant ~ po fāre eune masse, il faut cent v. pour faire une messe. Chanter lés ~ d’vant lè masse, chanter les v. avant la messe. Se dit d’un jeune garçon et d’une jeune fille qui ont eu des relations intimes avant le mariage.

’L ont chanteu lés vḗpes,
Lés ~ devant lè masse.

Is sont forceūs de s’ mèrieu,
’L ont tortus byin trèvèyeu.

Ils ont chanté les v., les v. avant la messe. Ils sont forcés de se marier, ils ont tous bien travaillé. (Lè nace de Françwès, Notre terre lorraine, 2e année, No, P. 40).

Vèpeūr [vępœ̄r gén.], s. f. — Vapeur.

Vèrbau [vęrbō M, I, P, N], adj. — Verbal. Procès ~, procès verbal.

Vèrbelu [vęrbȩlü M, I, P, N], s. m. — Fusain (épine vinette).

Vèrbenāye [vęrbȩnǟy.. M, I, P, N, vęrvœ̄l S, vęrvēl V], s. f. — Verveine.

Vèrbonè [vęrbǫnę Novéant], s. m. — Simple d’esprit.

Vèrcōle [vęrkōl V], s. m. — Collier de cheval. Voir Wèrcale.

Vèr d’i-n-euy [vęr din œ̨y N], adj. — Borgne.

Vèrdurīre [vęrdürīr M, I], s. f. — Revendeuse de légumes.

Vère [vęr F], s. m. — Verre. Voir Wḗre.

Vèreniè [vęrnyę Metz], s. m. — Vitrier. Voir Varenieu.

Verèt [v(ę)rę V], s. m. — Verrat (injure).

Vèrgaukîn [vęrgōkĩ M, I], s. m. — Limaçon.

Vèrgaumate, Vèrgaumote [vęrgōmat M, vęrgōmǫt I, P], s. f. — Bergamotte (variété de poire).

Vèrgausau [vęrgōzō F], s. m. — Grenouille verte.

Vèrgousse [vęrgus M, I], s. f. — Petite limace.

Vèrgue [vęrk M], s. f. — Grosse poutre, placée verticalement, qui faisait partie du pressoir. Voir Chaucu.

Vèrgueloūse [vęrgȩlūs M], s. f. — Sorte de poire.

Vèrgugni (so) [vęrgüñi F], v. pron. — Se fouler la main. J’ m’ā vèrgugni, je me suis foulé la main.

Vèrīche, Vèrīhhe [vęrīs̆-vęrīχ], s. f. — Prêle des prés.

Vèrjon [vęrjõ S], s. m. — Petite verge. Voir Varjon.

Vèrkeulé [vęrkœ̨lēⁱ.. M, I, P, N], adj. — Véreux (mangé des vers). Voir Vèrméyous.

Vèrlater [vęrlatēⁱ M], v. intr. — Travailler doucement (péjoratif).

Vèrlèstin [vęrlęstẽ Rombas], s. m. — Bottine vernie.

Vèrlope [vęrlǫp gén.], s. f. — Varlope.

Vèrmehé [vęrmȩγēⁱ.. S, vęrmeγę V], s. m. — Vermisseau.

Vèrmeuçon [vęrmœ̨sõ-vęlmœ̨sõ M, N, vęrmœ̨sõ I, P, vęlmœ̨sõ F], s. m. — Limaçon. I r’moūwe come i ~ dans eune corbaye de fèreune, il remue comme un l. dans une corbeille de farine. Faut beun’ qu’ lo ~ vekeusse d’ lès salāde, faut bien que le l. vive de la salade (suum cuique).

Vèrmeune [vęrmœ̨n M], s. f. — Vermine.

Vèrméyous [vęrmeyu V], adj. — Véreux. Voir Vèrkeulé.

Vèrmichèle [vęrmis̆ęl gén. (męrmis̆ęl S)], s. m. — Vermicelle.

Vèrō [vęrō F, vrō V], s. m. — Verrou. Voir Varou.

Vèrōle, voir Vèroūle.

Vèroūle [vęrūl M, I, P, vęrōᵘl-vęrūl N], s. f. — 1o Variole ; petite vérole. 2o Syphilis.

Vèrous [vęru.. M, I, P], adj. — Véreux. Se dit spécialement des fruits.

Veroyat, Verouyeūs [v(ȩ)ruya S, (vruyœ̄ Maizières-lès-Vic), vrōyǫ V], s. m. — Verrou. Voir Varou.

Vèrow [vęrǫw P], s. m. — Verrou. Voir Varou.

Verōyot, voir Verouyat.

Vèrsi [vęrsi F], v. intr. — Verser. Voir Vèhhieu.

Vèrtuyous [vertüyu M, I], adj. — Vigoureux.

Vèrvḗle, Vèrveūle [vęrvēl V, vęrvœ̄l S], s. f. — Verveine. Voir Vèrbenāye.

Vèrveūs, Vèrviés, Vèrvus [vęrvœ̄ M, I, P, N, vęrvü S, vęrvye V], s. m. — Verveux (filet qui sert à prendre du poisson).

Vès [vę F], pron. pers. — Vous. Voir Veus.

Vesate [fsat M, N, S], s. f. — Peur.

Vèscācion [vęskǟsyõ.. M, I], s. f. — Vexation.

Vesé [vȩzē F], s. m. — Peau qui recouvre la graisse du porc. Voir Vièsin.

Vesḗje [v(ȩ)zēs̆.. M, I, P, F, N, vizēs̆ S, V], s. m. — Visage. ~ de creuke, v. de cruche (ivrogne). ’L è treuvé ~ de boūs, il a trouvé v. (porte) de bois. Ç’at visībe come lo néz au mitant don ~, c’est visible comme le nez au milieu du v.

Vesèle [vȩzęl M, N, vęzęl I, P], s. f. — 1o Bosse ; bigne. 2o Cicatrice laissée par une blessure.

Véserīe [vezrī V], s. f. — Sorte de fleur.

Vesieu [vȩzyœ̨ M, N, vęzyę I, P], adj. — Avisé, rusé, fin ; expérimenté.

Vèsker [vęskēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Vexer.

Vessād [v(ȩ)sǟ.. M, vęsā-fsā I, P, N, S], s. m. — Celui qui vesse.

Vesse [vȩs M, N, S, vęs I, P], s. f. — Vesse. ’L è lè pé auss’ bianche qu’eune ~, il a la peau aussi blanche qu’une v. (c’est un saligaud). Awer lè ~ don cul mau tonāye, avoir la v. du c… mal tournée (être indisposé). I n’è pus qu’eune ~ è fāre, il n’a plus qu’une v. à faire (il va mourir). ’L è lè passe ~, il a l’épaisse v. (il a peur). Tiat ç’ que fāt lo to d’ lè chambe sans brut, sans mins, sans menates ? — Eune vesse. Qu’est-ce qui fait le tour de la chambre sans bruit, sans mains, sans menottes ? — Une v. (devinette). 2o Peur.

Vessḕye [vȩsę̄y M, N, vęsę̄y-fsę̄y I, P, fsēy-fsīy S], s. f. — Vessie.

Vessi [v(ȩ)si M, N, S, vęsi I, P, F], v. intr. — Vesser. I v’sseūt cohh, il vessait court (il avait peur). Qué douçou, nate chîn vesse, quelle douceur, notre chien vesse (en parlant d’un flatteur intéressé).

Veti [v(ȩ)ti M, I, P, N, S, viti F, veti-fti V], v. tr. — Vêtir.

Veūde [vœ̄t S], adj. — Vide. Voir Vūde.

Veūdḗje [vœ̄dēs̆ S], s. m. — Action de vider. Voir Vūdḗje.

Veūdi, Veūdji, Veūdyi [vœ̄di-vœ̄dji-vœ̄dyi S], v. tr. — Vider. Voir Vūdieu.

Veugnous [vœ̨ñu M], adj. — Qui a beaucoup de vie. Se dit de la vigne.

Veujîn [vœ̨jĩ M], s. m. — Voisin.

Veulḗje [v(œ̨)lēs̆.. M, I, P, N, vilas̆ F, vilēs̆ S, V], s. m. — Village. I faureūt awer i mout bé v’sḗje po piāre è tout-i ~, il faudrait avoir un bien beau visage pour plaire à tout un village (on ne peut plaire à tout le monde). Chèque ~, chèque languḗje, chaque v., chaque langage. Fig. 85.

Veulmād [vœ̨lmǟ.. S, velmā V], s. m. — Orvet.

Veulmous [vœ̨lmu N], adj. — Venimeux.

Veūr [vœ̄r M, I, P, N, vœ̄r-wēr F, vōr S, wār V], v. tr. — Voir. I n’ pieut ~ pèhhoune, il ne peut v. personne (il n’a point de relations). Çou qu’an n’ont jèmās vu, çou qu’an n’ vḗront jèmās. — Lo nîn d’eune s’ris dans l’araye d’eune chète. Ce qu’on n’a jamais vu, ce qu’on ne verra jamais. — Le nid d’une souris dans l’oreille d’un chat (devinette). I vè lè wār, il va la v. (il la courtise) V. IMAGE

Veus [vœ-v M, I, P, N, S, v(ę) F, vǫ V], pron. pers. — Vous. ~ v’leūz, v. voulez.

Vèyance [vęyãs M, I, P, N, vayãs F, S], s. f. — 1o Récit fortement exagéré ; prouesse de vantards qui désirent se faire remarquer. 2o Prouesse. ’L è cru fāre eune māte ~, il a cru faire une grande prouesse. Fāre dés v., faire qqch. d’extraordinaire dans le seul but de se faire remarquer.

Vèyanterḕye [vęyãtrę̄y M, I, P, N], s. f. — Fanfaronnade.

Vḕye [vę̄y M, I, P, N, vī(y) S, V], s. f. — 1o Vie. Eune ~ d’ chète, une v. de chat (très résistante). 2o Bruit, tapage. Cés-afants font eune ~ d’ sèbèt, ces enfants font une v. de sabbat (beaucoup de bruit).

Vèyenḗye [vęynēy S, V], s. f. — Contenu d’une pelle à feu. Voir Vègnḕye.

Vèyîn [vęyĩ.. gén. (vayẽ-vęyẽ F)], s. m. — Pelle à feu.

Vèyne [vęyn P], s. f. — Vigne. Voir Vègne.

Vezon [v(ȩ)zõ M, I, P, N], n. pr. — Vezon, vill. de l’arr. de Metz.

’L at come lés jans d’ Vezon,
’L at è tauye jusqu’au maton.

Il est comme les gens de V., il est à table jusqu’au menton (c’est un gros mangeur).

Vialat [vyala M, N, vyǫlǫ I, P], adj. — Violet. Voir Valèt.

Vialate [vyalat M, N, vyǫlǫt I, P, vyœ̨lat S], s. f. — Violette.

Vialon [vyalõ M, N, vyǫlõ I, P, vyœlõ S, vyelõ V], s. m. — Violon. A fèhhtîn de note cousîn, n-ovōr mi parèy viélon, au festin de notre cousin, il n’y avait pas pareil v. Se dit quand qqn. a fait une incongruité V.

Vialonous, Vialous [vyalǫnu, vyalu M, N, vyǫlǫnu, vyǫlu.. I, P], s. m. — Violoneux (ménétrier de campagne).

Vianti [vyãti M], adv. — Volontiers. Voir Volanti.

Viāre [vyǟr.. M, I, P, N], s. f. — Figure, visage. ’L è i ~ come i cul, il a une f. comme un c…

Viate [vyat M, N, S], s. f. — Petite vrille.

Vibrate [vibrat M], n. pr. — Correspond au français Guéprate, nom connu aussi dans notre contrée.

Vic [vik gén.], n. pr. — Vic, ville de l’arr. de Château-Salins.

Vic, Mwayinvic, Marsal, lés vilins trous,
Lés fōmes y sont coquètes, lés-ōmes y sont jalous.

Vic, Moyenvic, Marsal, les vilains trous, les femmes y sont coquettes, les hommes y sont jaloux. V.

Vicārrerḕye [vikǟrrę̄y.. M, I, P, N], s. m. — Vicariat.

Vice [vis M, I, P, N], s. f. — Qualité. I n’è m’ eune bone ~, il n’a pas une bonne q. (il est vicieux).

Vīch, voir Vīhh.

Vichou [vis̆u F], s. m. — Putois. Voir Vehhou.

Vīcious [vīsyu.. M, I, P, F, N, S], adj. — Vicieux.

Victoūr [viktūr M, I, P, viktōᵘr-viktūr N], n. pr. — Victor.

Quand-i pieut è lè Sint Victoūr,
Lè rècolte n’at m’ d’oūr.

Quand il pleut à la St.-V., la récolte n’est pas d’or. Voir Vitoū.

Vièdasse, Vièdassieu, voir Vieudasse, Vieudasser.

Vièhh [vyęχ V], s. m. — Ver. Voir Vḗhh.

Viélon, voir Vialon.

Vīerīe [vīyrīy S], s. f. — Vieillerie. Voir Vieueyrḕye.

Vièrjate [vyęrjat M], s. f. — Fillette habillé de blanc dans les processions.

Vièrje [vyęrs̆ gén.], s. f. — Vierge. Ç’at lo galant dés onze mile ~, c’est le galant des onze mille v. (il aime à courtiser plusieurs filles). —

Bone ~ dé Lèmès,
Qu’āt ç’ qué j’ t’è donc fèt
Qué lés gohhons èn’ mé v’lot m’ ḗmè ?

Bonne V. de Lamaix, qu’est-ce que je t’ai donc fait que les garçons ne veulent pas m’aimer ? (Prière d’une jeune fille qui ne trouve pas à se marier).

Viès, Viés, Viès’, voir Vieus.

Vièsin [vyęzẽ P], s. m. — Peau qui recouvre la graisse du porc. Voir Vesé.

Vieudasse [vyœ̨das M, vyędas I, P], s. m. — 1o Vieillard. 2o Méchant ; mauvais drôle ; pendard.

Vieudasser [vyœ̨dasēⁱ.. M, N, vyędasyę I, P], v. intr. — Muser.

Vieulate, voir Vialate.

Vieulerīe, voir Vieuyerḕye.

Vieulon, voir Vialon.

Vieune [vyœ̨n M], s. f. — Clématite des haies, et, par extension, toute plante grimpante et ligneuse propre à faire des liens.

Vieus [vyœ̨-vyœ̨s M, vyę-vyęs I, P, vyœ̨-vyœ̨s-vīχ S, vye V], adj. — Vieux ; âgé.

Vieus-boūs [vyœ̨ bū M, I, vībō S], s. m. — Futaie (vieux bois).

Vieuvèle [vyœ̨vęl M], s. f. — La vieille ville, les vieux quartiers de Metz.

Vieussieu [vyœ̨syœ̨ M], s. m. — Revendeur

Vieuyerḕye [vyœ̨yrę̄y M, N, vyęyrę̄y I, P, vyœ̨lrī F, vīrīy S], s. f. — Vieillerie.

Vièyerḕye, Vīerīe, Vièyi, voir Vieuyerḕye, Vieuyi.

Vieuyi [vyœ̨yi M, N, vyęyi I, P, F], v. intr. — Vieillir.

Vif [vīf gén.], adj. — Vif, ardent. ~ come l’anloūde, v. comme l’éclair. ~ come i salpḗte, v. comme un salpêtre (comme la poudre) V. ~ come d’ lè poūre de cuheune, v. comme de la poudre de cuisine (?).

Vigater [vigatēⁱ M, vigǫtę I], v. intr. — Vivoter.

Vigorous [vigǫru.. M, I, P, N, viguru S], adj. — Vigoureux, fort, bien portant.

Vigotè, voir Vigater.

Vigourous, voir Vigorous.

Vīhh [vīχ.. M, I, P, N], s. f. — Vis.

Vīhh, voir Vieus.

Vikant [vikã F], part. prés. — Vivant. Voir Vekant.

Vikāye [vikǟy.. M, I, P, N], s. f. — Vivres, victuailles.

Vikemant, Vikemont [vikmã gén. (vikmõ V)], adv. — Vite, promptement.

Viki [viki F], v. intr. — Vivre. Voir Veki.

Vilbrotchîn [vilbrǫts̆ĩ S], s. m. — Vilebrequin. Voir Wèyebrequîn.

Vīle [vīl V], s. f. — Ville. Voir Vèle.

Vilḗje [vilēs̆ S], s. m. — Village. Voir Veulḗje.

Vilin [vilẽ M, I, P, N], adj. — Ladre ; avare. I n’at m’ ~, il n’est pas avare (il est généreux, il reçoit bien).

Vîn [vĩ.. gén.], s. m. — Vin. ~ peut, vin trouble. Ç’at don byin pedu d’ bèyeu d’ l’èwinne és chīves èt don ~ aus fomes, c’est du bien perdu que de donner de l’avoine aux chèvres et du v. aux femmes. Lo ~ cut, le v. cuit (fermente). ’L at an bon ~, il est en bon v. (il est à moitié ivre). Ç’at l’ bwin ~ qu’ chèsse lo chègrîn, c’est le bon v. qui chasse le chagrin. Lo bwin ~ fāt l’ bwin sang, le bon v. fait le bon sang. Quand tot l’ monde pèye, lo ~ n’at m’ chḗr’, quand tout le monde paye, le v. n’est pas cher. Lo miou ~ n’at jèmās lo d’junon d’eune fome, le meilleur vin n’est jamais le déjeuner d’une femme. (Lo bètome 142.). Faut bwḗre so ~ come i rwè èt s’n āwe come i toré, il faut boire son vin comme un roi, et son eau comme un taureau. ~ goulé, v. soutiré des raisins, sans pression mécanique, et mis en bouteilles. Autrefois, on préparait aussi li vin anrèjè. Le vin du pied chaud était mis dans un tonneau long et étroit, garni de cercles de bois. Le tonneau était placé dans une cuve remplie de raisins, car il éclatait assez souvent. C’était un vin mousseux (Ancy).

Il existait encore une sorte de vin nommé vîn de pḗle, qui était aussi connu à Pagny s. Moselle, mais sur lequel nous n’avons pu recueillir aucun renseignement.

Vināye [vinǟy.. M, I, P], s. f. — Récolte de vin.

Vînçant [vĩsã gén.], n. pr. — Vincent.

È lè Sint Vînçant,
Lè gote au sarmant.

À la St.-V., la goutte (la sève) au sarment.

È lè Sint Vinçant, quite lè pioūve, mās aussi lo vant reprand.

À la St.-V., la pluie cesse, mais aussi le vent reprend P.

S’i fāt kiḗr’ è lè Sint Vinçant,
N-y èrè pus d’ vin que d’owe dans l’an.

S’il fait clair à la St.-V., il y aura plus de vin que d’eau dans l’an P.

È lè Sint-Vînçant, l’uvḗr monte ou d’hhand
Ou i s’angrinne mal’mant.

À la St.-V., l’hiver monte ou descend ou il s’engrène malemant (il sera dur).

È lè Sint-Vînçant, lo vîn monte au sarmant,
Ou, s’i jale, l’an d’hhand.

À la St.-V., le vin monte au sarment ou, s’il gèle, il en descend.

È lè Sint Vînçant,
L’uvḗr péd eune dant.

À la Saint-V., l’hiver perd une dent.

Quad i fāt chaud è Sint Vînçant,
L’uvḗr r’prand sés dants.

Quand il fait chaud à la St.-V., l’hiver reprend ses dents.

Vindicācion [vẽdikǟsyõ.. M, I, P], s. f. — Vengeance.

Vindier [vẽdye V], v. tr. — Vider. Voir Vūdieu.

Vinḗgue [vinēk gén.], s. m. — Vinaigre. T’ fās’ n’ trogne come i chîn qu’ bwèt don ~, tu fais une mine comme un chien qui boit du vinaigre.

Vinke [vẽk M, S], v. tr. — Vaincre ; convaincre. T’èrés bé fāre èva lu, teu n’ poūrés m’ lo ~, tu auras beau faire avec lui, tu ne pourrais le c.

Vînnat, Vînnot [vĩna.. M, S, vĩnǫ.. I, P], s. m. — Petit vin.

Vîn-piḗre [vĩ.. pyēr M, I, P, N], s. m. — Tartre.

Vintè, Vintrè [vẽtę-vẽtrę V], s. m. — Tablier de femme. Voir Vanteryin.

Viōle, voir Vioūle.

Violot, Violote, voir Vialat, Vialate.

Vioūle [vyūl M, I, P, vyōᵘl-vyūl N, vyōl S, V], s. f. — 1o Se dit de tous les instruments de musique qui se jouent à l’aide d’une manivelle. 2o Caractère volage.

Violonous [vyǫlǫnu I, P], s. m. — Violoneux. Voir Vialonous.

Violot [vyǫlǫ I, P], adj. — Violet. Voir Vialat.

Violous, voir Vialous.

Virāde [virǟt.. M], s. f. — 1o Glissade. 2o Effort. Anco ène ~ èt j’aurons fini, encore un effort et nous aurons fini. F.

Virāye [virǟy.. S], s. f. — 1o Marque de séparation faite dans un bois en taillant ou pelant des brins de distance en distance. 2o Passage, sentier à travers un bois ; percée.

Viroūle [virūl M, I, P], s. f. — Virole.

Visād [vizǟ M], s. m. — Lambin.

Vīs-bōs, voir Vieus-boūs.

Vīser [vīzēⁱ.. M, I, P], v. intr. — Se dit par ex. du vent, des souris, qui entrent par de petites fentes, de petits trous. Lo vant vīse aus trèvés d’ nas f’nētes, le vent pénètre au travers de nos fenêtres.

Vīsieu [vīzyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — 1o Viser, pointer. 2o Mirer, examiner.

Visitou [vizitu.. M, I], s. m. — Visiteur.

Visseler [vislēⁱ M], v. tr. — Visser.

Viti [viti F], v. tr. — Vêtir. Voir Veti.

Vitoū [v(i)tū M], n. pr. — Victor.

Vitōz [vitō V], 2e pers. pl. prés. impératif de Véni. — Venez ! Voir Hitōz.

Vitrḕye [vitrę̄y M, I, P], s. f. — Vitrage.

Vīve [vīf gén.], v. intr. — Vivre. I n’ faut m’ tos lés byins po ~, il ne faut pas tous les biens pour v. (la richesse ne fait pas le bonheur).

Vivi [vivi S], s. m. — 1o Vivier. 2o Routoir.

Vivrequin [vivrȩkẽ S], s. m. — Vilebrequin. Voir Wèyebrequîn.

Vivyis [vivyi S], n. pr. — Viviers, vill. de l’arr. de Château-Salins. Lés sōrcyis d’ ~, les sorciers de V. (sobriquet).

Viyate [vyat M, N, S, viyęt V], s. f. — Petite vrille.

Viyète, voir Viyate.

Viyinne [viyẽn M, I], s. f. — Clématite des haies.

Viyoūne [viyūn M, I, P], s. f. — Viorne.

Viyouwé [viyuwēⁱ N], s. m. — Table spéciale d’un cordonnier, d’un sellier.

Voce [vǫs I, P, F, V], prép. — Voici. Voir Vace.

Vof [vǫf I, P, vōf V], s. m. — Veuf. Voir Vaf.

Vohh, Vohhād, Vohhant, Vohhiè, Vohhoner, Vohhou, voir Vahh, Vahhād, Vahhant, Vahhieu, Vahhoner, Vahhou.

Vohhpé [vǫχpē V], s. m. — Pivert.

Vol [vǫl I, P, V], prép. — Voilà. Voir Val.

Volant [vǫlã M, I], s. m. — Volet. Voir Vankion.

Volanti [v(ǫ)lãti (vyãti) M, I, P, F, N, vlãtē.. S (valãtœ̨ Juvelise)], adv. — Volontiers.

Volant-rète [vǫlã ręt M, I], s. f. — Chauve-souris.

Volantrous [vǫlãtru.. gén. (vǫlẽtru V)], adj. — 1o Serviable ; de bonne volonté ; empressé ; complaisant. ’L at ~ po tot chèquîn, il est serviable pour tout chacun. 2o Qui est bien décidé au travail ; qui travaille bien.

Volate [vǫlat M, N, S, vǫlǫt I, P, V, vǫlęt F], s. f. — Volette, petite claie en osier sur laquelle on fait sécher les fruits ou égoutter les fromages. Lés Hhanv’lats sont dés fèyous d’ ~, les gens de Chanville sont des faiseurs de v. (sobriquet). Voir Voletri.

Volāye [vǫlǟy.. M, I, P, F, N], s. f. — Bande d’oiseaux, nichée.

Volāye [vǫlǟy.. gén.], s. f. — Volée de coups.

Volchant, voir Valhhant.

Vōle [vōᵘl N, vōl S], adj. — Veule. Voir Voūle.

Volḗje [vǫlēs̆ gén.], s. m. — Action de voler, de se maintenir en l’air.

Voler [vǫlēⁱ.. gén.], v. intr. — Voler, se maintenir en l’air.

Voler [vǫlēⁱ.. gén.], v. tr. — Voler, dérober. ’L in-n-è pis di ~ qué di guḗgné onḗt’mont, il en a plus du volé que du gagné honnêtement V.

Volḗr’, voir Voleūr.

Volerḕye [vǫlrę̄y M, I, P, N], s. f. — Rapine.

Volèt [vǫlę M], s. m. — Partie de la voiture.

Volèt-au-jot [vǫlęōjǫ I, P], s. m. — Ciseau de maçon.

Voleton [vǫltõ M, I, P, vǫltõ-vǫltra N], s. m. — Hanneton. Voir Heulat.

Voletrat, voir Voleton.

Voletri [vǫltri N], s. m. — Volette. Voir Volate.

Voleūr [vǫlœ̄r M, I, P, N, vulœ̄r F, vęlōr S, vulwǫr V], v. tr. — Vouloir.

Voleūr [vǫlœ̄r gén. (volēr V)], s. m. — Voleur. T’as auss’ ~ qu’ li, pisque teu tands l’ sèc, tu es aussi voleur que lui, puisque tu tends le sac. — In volḗr qué hèche în-n-āte volḗr, lo diāle èn’ fèt qu’ d’in rīre, un v. qui appelle un autre v., le diable ne fait que d’en rire. Voir Volou.

Voleūr [vǫlœ̄r I, P, F], v. intr. — Valoir. Voir Valeūr.

Volhhant [vǫlχã I, P, V], adj. — Verdoyant. Voir Valhhant.

Volintrous [vǫlẽtru V], adj. — Serviable. Voir Volantrous.

Volot [vǫlǫ I, P, V], s. m. — Domestique. Voir Valat.

Volote, voir Volate.

Volou [vǫlu M, I], s. m. — Voleur. Voir Voleūr.

Volou [vǫlu.. I, P, F], s. f. — Valeur. Voir Valou.

Voltrat [vǫtra N], s. m. — Hanneton. Voir Heulat.

Volurous [vǫlüru I, P], adj. — Vaillant. Voir Valurous.

Volwār [vǫlwār F], v. intr. — Valoir. Voir Valeūr.

Vonde [võt V], v. tr. — Vendre. Voir Vande.

Vondrosse [võdrǫs V], s. f. — Vendeuse. Voir Vandrasse.

Vonredi [võrdi V], s. m. — Vendredi. Voir Vanredi.

Vons [ Lorry, Landroff], pron. poss. — Vos. Voir Vas.

Vont [võ V], s. m. — Vent. Voir Vant.

Vonte [võt V], s. f. — Vente. Voir Vante.

Vonte [võt V], s. m. — Ventre. Voir Vante.

Vor [vǫr Rombas], s. m. — Pièce de bois qui empêche le pressoir de dévier de gauche à droite.

Vōr [vōr S], v. tr. — Voir. Voir Veūr.

Voran [vǫrã V], s. m. — Deux planches écartées d’un train de bois.

Vorbḗye [vǫrbēy V], s. m. — Gros nuage annonçant de la pluie ou de la neige. Voir Wèrgau.

Vōre [vōr S], s. m. — Verre. Voir Wḗre.

Vos [vǫ I, P], prép. — Vers. Voir Vas.

Vos [vǫ I, F, S, V], adj. poss. — Vos. Voir Vas.

Vos [ gén.], pron. pers. — Vous. J’ ~ l’ dīrā, je v. le dirai. J’ v’ an bèye, je vous en donne.

Vosèvieu, Vosieu [vǫzęvyœ̨-vǫzyœ̨.. M, I, P, N], v. tr. — Dire vous à qqn. Voir Èvosieu.

Vote [vǫt I, P, F, S, V], adj. et pron. poss. — Votre ; vôtre. Voir Vate.

Vōte, voir Voūte.

Voūle [vūl M, I, P, vōᵘl-vūl N, vōl S], adj. — 1o Veule, qui manque de consistance, meuble, souple, maniable, faible ; léger. Tḗre ~, terre meuble. 2o Fol dans ses expressions ; volage.

Vouleūr, Voulwor, voir Voleūr.

Voūte [vūt M, I, P, vūt-vōᵘt N, vōt V], s. f. — 1o Sorte de crêpe. Avec de la farine, des œufs, du lait et du sel, on fait une Meurate assez claire. Versez-en une quantité convenable dans la poêle à frire, garnie d’un peu de saindoux ou d’huile et tenue sur un bon feu. Après un instant de cuisson, retournez la pâte dans la poêle. Quand elle est cuite et encore molle, faites-la glisser sur un plat et recommencez pour une autre. Quand on fait de ces crêpes, aussi nommées Vahh Creupé, le jour de la Chandeleur, on a de l’argent dans sa poche tout le reste de l’année, affirme-t-on dans nos villages. 2o Omelette S, V.

Voūte [vūt M, I, P, vōᵘt-vūt N], s. m. — Vote.

Voūter [vūtēⁱ.. M, I, P, vōᵘtœ̨-vūtœ̨ N], v. tr. et intr. — Voter.

Vouye (an) [vuy Landroff], loc. adv. — En chemin. Voir Vaye.

Voūye [vūy M, I, P], s. f. — Galerie de la taupe.

Vouyḗje [vuyēs̆ S, V], s. m. — Voyage. Voir Vayḗje.

Vouyèji [vuyęji S], v. intr. — Voyager. Voir Vayèjeu.

Vouyèjou [vuyęju S], s. m. — Voyageur. Voir Vayèjou.

Vouyḗr’ [vuyēr V], n. pr. — Voyer, vill. de l’arr. de Sarrebourg.

Vovḗje, Voverḕye, Vovetè, voir Vavḗje, Vaverḕye, Vaveté.

Vow [vǫw P], pron. et adj. poss. — Votre ; vôtre. Voir Vas.

Voye [vǫy I, P, V], s. f. — Fois. Voir Vaye.

Vōye [vōy S, wōy V], s. f. — Voie, chemin ; trace. ’L ot dans lè bone ~, il est dans le bon chemin (il a de la chance). Mè soyote n’é m’èssèz d’ ~, ma faucille n’a pas assez de voie (les dents ne sont pas assez écartées) V. Voir Hōye.

Vōye [vōy V], s. f. — Veille. Voir Vaye.

Voyè [vǫyę.. I, P, F], v. tr. — Veiller. Voir Vayeu.

Voyḗje, Voyèjeu, Voyèjou, voir Vayḗje, Vayèjeu, Vayèjou, voyage, etc.

Voyerosse [vǫyrǫs V], s. f. — Colchique. Voir Vayate.

Voyḕye, Voyīe [vǫyę̄y I, P, voyī V], s. f. — Veillée. Voir Vayḕye.

Voyote [vǫyǫt I, P], s. f. — Petit chemin. Voir Vayate.

Voyote [vǫyǫt I, P], s. f. — Veilleuse. Voir Vayate.

Voyote [vǫyǫt I, P], s. f. — Colchique. Voir Vayate.

Voyou [vǫyu.. I, P, V], s. m. — Veilleur. Voir Vayou.

Voyoūse [vǫyūs I], s. f. — Colchique. Voir Vayate.

Vrā [vrǟ.. gén.], adj. — Vrai. Ç’at d’ bwin ~, c’est bien v. È toūrt ou è ~, à tort ou à v. (à tort ou à raison). Ç’at ~ come i pieut don bodîn, c’est v. comme il pleut du boudin (ce n’est pas v.).

Vrāyi [vrǟyi.. S], v. intr. — Aller et venir sans sujet.

Vreder [vrȩdēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Aller çà et là, aller et venir sans sujet.

Vremîn [vrȩmĩ M], n. pr. — Vrémy, vill. de l’arr. de Metz.

Vrondemant [vrõdmã M, I, P, N], s. m. — Action de résonner, se dit, par ex., une toupie, etc.

Vronder [vrõdēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Vrombir. Se dit aussi du sifflement d’une pierre lancée par une fronde.

Vūde [vǖt M, I, P, F, N, vœ̄t S, vēt V], adj. — Vide. Auss’ ~ qu’ lés titats d’eune vieuye trūye, aussi v. que les tétons d’une vieille truie. È ~, inutilement. S’ bèyeu don mau è ~, se donner du mal inutilement.

Vūdḗje [vǖdēs̆.. M, I, P, N, vœ̄dēs̆ S], s. m. — Action de vider.

Vūdieu [vǖdyœ̨.. M, I, P, N, vǖdi-vǖdaⁱ F, vœ̄di-vœ̄dji-vœ̄dyi S, vēdye-vẽdye V], v. tr. — 1o Vider. ~ don sang, saigner (intr). 2o Nettoyer les bêtes en enlevant le fumier V.

Vūler [vǖlēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Ôter les rejets ; éclaircir ; espacer ; dégarnir de sa complication.

Vūlūre [vǖlǖr.. M, I, P, N], s. f. — Rameau ; rejet à côté d’un arbre.

Vūye [vǖy M, I, P, N], s. f. — Vue ; regard.

Vwès [vwę-wę gén.], s. f. — Voix.

Vwèyous [vwęyu M, I], adj. — Prévoyant ; prudent.

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