Dictionnaire des proverbes (Quitard)/Loriot
loriot. — Compère Loriot.
Petit aposthème qui se forme au bord de la paupière et qui s’appelle ordinairement orgeolet on orgelet, à cause de sa ressemblance avec un grain d’orge. Ce nom très singulier de Compère Loriot est venu d’une vieille opinion dont il est parlé dans l’Histoire naturelle de Pline (liv. xxx, ch. xi), et dans les Symposiaques de Plutarque (liv. v, quest. vii). Ces deux auteurs ont prétendu que le regard du loriot est salutaire aux personnes attaquées de la jaunisse, attendu que cet oiseau a la propriété d’attirer et de recevoir par les yeux l’humeur bilieuse dont l’épanchement cause cette maladie. Or, comme une telle opinion a été fort accréditée autrefois en France, et comme on a cru aussi que l’orgeolet provenait de quelque émanation morbifique reçue par l’organe de la vue, on a été amené de là, par une transition naturelle, à la dénomination de Compère Loriot, employée d’abord pour désigner le malade et appliquée depuis au mal.