Dictionnaire des proverbes (Quitard)/comparaison
comparaison. — Comparaison n’est pas raison.
On a tort de chercher des preuves dans les comparaisons. Cette manière commune de raisonner est opposée aux principes de la saine logique, car les mêmes circonstances ne se rencontrent jamais dans deux objets.
Toute comparaison cloche.
Toute comparaison offre toujours quelque chose d’irrégulier et d’incomplet.
Toute comparaison est odieuse.
On n’est pas content de se voir placer sur la même ligne que les autres ; on veut être mis hors de pair, car l’amour-propre est le grand ennemi de l’égalité. Aussi l’effet ordinaire d’une comparaison qu’on établit entre deux personnes est-il de les blesser toutes deux ; chacune d’elles trouvant que son mérite est rabaissé, et que celui de l’autre est exagéré. — La Fontaine a très bien dit, à la fin d’une lettre écrite à madame de Bouillon, sœur de madame de Mazarin :
Vous vous aimez en sœurs, cependant j’ai raison
D’éviter la comparaison.
L’or se peut partager, mais non pas la louange.
Le plus grand orateur, quand ce serait un ange,
Ne contenterait pas, en semblables desseins,
Deux belles, deux héros, deux auteurs ou deux saints.