Dictionnaire des proverbes (Quitard)/marier
marier. — Qui se marie à la hâte se repent à loisir.
Un mariage contracté trop vite devient souvent une source intarissable de regrets, parce qu’il est rarement fondé sur le rapport des caractères, sans lequel la bonne intelligence ne saurait guère exister entre les époux.
Nul ne se marie qui ne s’en repente.
Les peines sont inséparables de l’état de mariage. — Un proverbe espagnol dit : Madre, que cosa es casar ? — Hija, hilar, parir y llorar. Ma mère, qu’est-ce que se marier ? — Ma fille, c’est filer, enfanter et pleurer. Les femmes provençales qui maigrissent dans les soucis du mariage, ont ce singulier proverbe : Se uno marlusso venie veouso, serie grasso. Si une merluche devenait veuve, elle engraisserait.
Les maris provençaux ne sont pas non plus enchantés de leur sort conjugal, si l’on en juge par cet autre proverbe qui leur est familier : Dous bouns jours à l’home sur terro, quand pren mouilho e quand l’enterro. Deux bons jours à l’homme sur terre, quand il prend femme et quand il l’enterre. Ce qui a paru digne d’être reproduit dans ce vers fameux :
Il n’est que deux beaux jours, l’entrée et la sortie.
Le jour où l’on se marie est le lendemain du bon temps.
Avec ce jour doivent commencer les préoccupations de l’avenir. Les jeux et les divertissements cessent d’être de saison. Il faut pourvoir aux besoins du ménage, et travailler sans relâche pour l’entretien de la femme qu’on a prise et des enfants qui viendront. Bacon a dit, dans un style noblement figuré : Quiconque a une femme et des enfants, a donné des otages à la fortune.