Dictionnaire des proverbes (Quitard)/quolibet

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quolibet.

Il fut une époque du moyen-âge où la totalité des sciences et des arts qu’on enseignait dans les écoles se divisait en deux parties, dont l’une appelée quadrivium, comprenait l’arithmétique, la géométrie, l’astronomie et la musique, tandis que l’autre, appelée trivium, comprenait la grammaire, la logique et la rhétorique. Les savants de cette époque se piquaient d’écrire sur toutes ces connaissances, afin d’obtenir les honneurs de l’universalité et cet éloge alors assez commun, totum scibile scit, il sait tout ce qu’il était possible de savoir. Ils donnaient à leurs ouvrages le titre de quodlibet (tout ce qu’on veut) ou Quodlibeta ou Quæstiones quodlibeticæ. Mais comme toute leur science se réduisait à des niaiseries scolastiques, ce titre fastueux tomba dans le mépris à mesure que la véritable instruction fit des progrès, et le mot quodlibet, qu’on écrit aujourd’hui quolibet, ne servit plus qu’à désigner une plaisanterie basse et triviale, un pitoyable jeu de mots.