Dictionnaire des proverbes (Quitard)/rate

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rate.S’épanouir la rate.

Se réjouir. — « La rate s’ouvre et s’épanouit d’aise, dit Fleury de Bellingen, et c’est cet épanouissement qui nous contraint à rire par la correspondance qu’il y a entre la bouche, qui est l’organe du ris extérieur, et la rate qui en est le principe interne. » — Si la chose n’est pas vraie, on a cru qu’elle l’était, et cela a suffi pour donner lieu à l’expression proverbiale. Du reste, la rate n’a pas été regardée seulement comme le siége de la joie, elle l’a été aussi comme le siége de la mélancolie, de l’hypocondrie et de la colère, et c’est pour cela qu’on dit proverbialement d’un homme quinteux, qui s’emporte sans raison, la rate lui fume.

Quand la rate s’engraisse, le corps maigrit.

Quand le fisc s’enrichit le peuple s’appauvrit. — Ce proverbe s’appliquait autrefois aux traitants qui ont toujours très bien fait leurs affaires au milieu de la misère publique. Il est pris d’un mot de l’empereur Trajan. Ce prince, ennemi des exactions, comparait le fisc à la rate qui ne grossit pas sans que les autres parties du corps diminuent : Fiscum lieni similem esse dicebat, quo crescente, artus reliqui tabescunt.