Dictionnaire des proverbes (Quitard)/voisin
voisin. — Qui a bon voisin a bon matin.
Quelques auteurs écrivent mâtin, parce que, disent-ils, un bon voisin défend son voisin si les voleurs l’attaquent, et est pour lui comme un bon chien de garde ; mais les meilleurs auteurs écrivent matin sans accent circonflexe, parce que, suivant eux, quand on a un bon voisin, on peut dormir en repos la grasse matinée. Cette interprétation, plus recherchée peut-être, mais moins basse que l’autre, est conforme à cette sentence des interprètes du droit : Cui malus est vicinus, infelix contingit mane. Quoi qu’il en soit, les deux textes s’accordent à faire entendre que la tranquillité d’un homme dépend en partie de son voisin.
Hésiode préfère un bon voisin à un parent. « S’il te survient, dit-il, un travail ou un embarras imprévu, les voisins accourent sans ceinture, les parents prennent le temps de se retrousser. Un mauvais voisin est un malheur, un bon voisin est un bien inestimable. Heureux qui en rencontre de tels ! Si le laboureur voit périr son bétail, c’est qu’il a de mauvais voisins. »