Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Acheri

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ACHERI (Luc d’), bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, naquit à Saint-Quentin, en Picardie, l’an 1609. Il s’est rendu célèbre par la publication de plusieurs livres qui n’étaient encore qu’en manuscrit dans l’obscurité des bibliothéques. Il commença en 1645 par l’édition de l’épître attribuée à saint Barnabé. Le père Hugues Ménard, religieux de la même congrégation, avait eu dessein de publier cette épître, et l’avait déjà éclaircie par diverses notes ; mais, la mort l’ayant empêché d’exécuter sa résolution, ce fut le P. Luc d’Acheri qui l’exécuta. On vit donc sortir de dessous la presse, par ses soins, l’épître de saint Barnabé, en grec et en latin, avec les notes du P. Ménard, en l’année 1645. Au bout de trois ans, dom Luc publia la vie et les Œuvres de Lanfranc, archevêque de Cantorbéry, et la Chronique de l’Abbaye du Bec. En 1651, il publia la vie et les Ouvrages de Guibert, abbé de Nogent, avec quelques autres Traités. Ayant ensuite ramassé plusieurs pièces rares et curieuses, et espérant d’en recouvrer un grand nombre de semblables, il forma le dessein d’en publier la plus ample compilation qu’il pourrait, sous le titre modeste de Spicilège. Il fit voir le jour à son premier tome l’an 1655. Ce volume a été suivi de douze autres, dont le dernier fut imprimé en l’année 1677[a]. Ce recueil en treize volumes in-4o., est fort estimé de ceux qui cherchent à éclaircir dans un grand détail les matières ecclésiastiques ; mais on n’y trouve guère de traités qui n’aient été composés depuis la décadence de l’empire romain en Occident. Le même auteur a publié la Règle des Solitaires, composée par le prêtre Grimlaïc, et quelques ouvrages ascétiques (A). Ses préfaces et ses petites notes font voir qu’il avait de l’habileté. Il a eu part[* 1] au travail critique qui paraît dans les premiers volumes des Actes des saints de l’ordre de saint Benoît, et c’est à lui et au P. Mabillon que le titre de ces actes attribue le travail de les avoir assemblés et publiés. Luc d’Acheri mourut à Paris le 29 avril 1685, dans l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, où il avait été bibliothécaire[b].

  1. * Joly reproche à Bayle de faire la part du P. d’Acheri trop petite.
  1. Voyez dans le Journal des Savans, du 28 de février 1678, pourquoi ce Spicilége n’a pas été continué.
  2. Voyez le Journal des Savans du 26 de novembre 1685 ; et M. Baillet, tom. III des Jugem. des Savans, pag. 518.

(A) Et quelques ouvrages ascétiques.] Il ne mit pas son nom au recueil qu’il en publia,[* 1] et dont je m’en vais donner le titre, tel que je le trouve dans la Bibliotheca Bibliothecarum du P. Labbe. Asceticorum, vulgò spiritualium, Opusculorum, quæ inter Patrum Opera reperiuntur, Indiculus Christianæ pietatis cultoribus ab Ascetâ Benedictino Congregationis sancti Mauri digestus. Parisiis, in-4°, 1648. M. Teissier, dans ses additions à cet ouvrage du P. Labbe, dit que Luc d’Acheri publia la Vie de saint Augustin,[* 2] à Paris, en la même année.

  1. * Le titre même de l’ouvrage, dit Joly, prouve que ce n’est point un recueil, mais un catalogue raisonné.
  2. * Il fallait, dit Joly, ajouter moine et apôtre de la Grande-Bretagne.

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