Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Actuarius

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ACTUARIUS (A), médecin grec, dont on a plusieurs ouvrages (B). Ambroise Léon de Nole, qui en a traduit quelques-uns, et qui lui donne beaucoup de louanges, avoue qu’il n’a pu découvrir quel homme c’était, ni quelle était sa patrie[a]. Pierre Castellan, dans la Vie des illustres Médecins, et Wolfgang Justus, dans la Chronologie des Médecins, avouent la même chose [b]. M. Moreau, dans son Traité de la Saignée durant la pleurésie, croit qu’il a vécu environ l’an 1100 (C).

  1. Apud Gesnerun, bibliothecæ folio 3 verso.
  2. Voyez Mercklinus, dans son Lindenius renovatus, pag. 6.

(A) ACTUARIUS. ] Quelques-uns l’appellent Jean, fils de Zacharie[1] ; d’autres aiment mieux le faire fils de Jean Zacharie[2]. Vossius, qui a pris ce dernier parti, au chapitre XIII de son livre de Philosophiâ, parle peu après, d’un Jean Actuarius, qui vivait du temps de Constantin Ducas[3], comme on l’infère de ce qu’il avait une sœur, sur laquelle Michel Psellus composa une Monodie. S’il se trouvait que ce Jean Actuarius ne différât pas du médecin dont il s’agit ici, Vossius aurait eu tort de les distinguer, et de ne pas donner au médecin le nom de Jean : mais, par la remarque (C), il n’est guère apparent qu’ils soient la même personne. Au reste, M. du Cange fait voir que le titre d’Actuarius marque une dignité particulière, affectée aux médecins à la cour de Constantinople ; et il avoue qu’il ignore la raison de tout cela, après toutes les recherches du père Poussines. Il avoue aussi, qu’il ne sait point si notre Actuarius, qu’il nomme Jean fils de Zacharie, possédait cette dignité [4].

(B) Dont on a plusieurs ouvrages. ] Ils furent imprimés à Paris, en un volume in-folio, par Henri Étienne, l’an 1567. Ils l’avaient déjà été ailleurs, en 3 volumes in-8o. Ils ont été aussi imprimés séparément plus d’une fois. Les principaux sont, de Actionibus et Affectibus spiritûs animalis ejusque Nutritione, libri II ; de Urinis, libri VII, traduits premièrement en latin par Ambroise Léon, et imprimés à Venise, l’an 1519, et puis revus et ornés de notes par Jacques Goupil ; de Medicamentorum compositione ; Ruel a traduit ce traité ; Methodi medendi, libri VI, traduits par Henri Mathisius, de Bruges, et imprimés à Venise, l’an 1554[5]

(C) Qu’il a vécu environ l’an 1100. ] M. du Cange n’ose le placer sous l’empire d’Alexis[6], encore que son livre de Affectibus spiritûs animalis, soit dédié à J. Racendytes, et que Nicétas, au livre II de l’Histoire d’Alexis, nombr. 5, parle d’un Racendytes. Il approuve ce que Lambécius a décidé touchant le temps de ce médecin[7] ; c’est qu’il a vécu sous l’empire d’Andronic le Vieil, puisque dans le manuscrit de l’un de ses livres, qui est à la bibliothéque de l’empereur, il y a un titre qui montre qu’il est dédié à Apocauchus. Or, on sait qu’Apocauchus a vécu sous cet Andronic. M. du Cange a observé qu’Actuarius raconte, au commencement de sa Méthode des Remèdes, qu’il fut envoyé par l’empereur son maître aux Scythes hyperboréens. Voilà M. Moreau un peu éloigné de son compte ; car Andronic le Vieil ne commença son empire qu’en l’an 1283, et ne mourut qu’en 1332.

  1. Hyde, Catal. Biblioth. Oxon. ; et Mercklinus, in Lindenio renovato.
  2. Gesner, Biblioth. et ejus Epitomatores.
  3. Il commença à régner l’an 1059.
  4. Du Cange, Glossar. Græc. pag. 46.
  5. Mercklinus, in Lindenio renovato, pag. 6, 7.
  6. Il entend, mais il eût mieux fait de l’exprimer, Alexis l’Ange, qui commença à régner l’an 1195.
  7. Lambec. de Bibl., Cæsar. lib. VI, p. 113.

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