Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Altaemps

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ALTAEMPS (Marc), fils d’une sœur de Pie IV, fut l’un des cardinaux qui présidèrent au[* 1] concile de Trente. Wolfgang Altaemps, son père, était comte de l’empire, au diocèse de Constance. Quelque belle que fût la dignité de légat du pape dans ce concile, ce cardinal ne l’obtint que par les souplesses des gens malintentionnés. Les Borromées, parens du pape au même degré que lui, voulant l’éloigner de la cour, firent en sorte qu’il fût envoyé à Trente[a]. Il y demeura depuis le mois de janvier 1562 jusque vers le commencement du printemps de 1563 (A). Le pape le rappela pour lever des troupes ; car ayant appris que les ducs de Saxe et de Wirtemberg et le landgrave de Hesse en levaient, et que les Allemands avaient envie de saccager Rome, où ils avaient trouvé un si grand butin l’an 1527, il ne voulut pas se laisser surprendre[b]. La harangue de Pibrac déplut beaucoup à ce cardinal. Il fut d’avis qu’on y fit une réponse vigoureuse ; et il dit même, qu’il fallait réprimer l’insolence de ce légiste qui n’avait accoutumé de traiter qu’avec de petites gens [c]. Il fut promu à la pourpre l’an 1561 ; et, peu avant sa légation, les chanoines de Constance l’avaient choisi pour leur évêque. Il n’avait ni la science ni l’expérience nécessaires pour présider à un concile ; mais Pie IV, son oncle, n’ignorait pas que les autres présidens suppléeraient ce qui manquerait à celui-ci[d], et lui apprendraient le manège des conciles œcuméniques. Lorsque ce pape l’envoya nonce auprès de l’empereur Ferdinand, l’année 1560, il lui donna pour pédagogue le fameux Cornelio Musso, évêque de Bitonte[e]. Altaemps possédait alors l’évêché de Cassane. Cette famille augmenta dans la suite ses dignités ; car nous trouvons un duc d’Altaemps qui mourut l’an 1620[f]. Il était savant ; et c’est lui, si je ne me trompe, qui ramassa la bibliothéque qui a été si long-temps célèbre à Rome sous ce nom, et qui n’était pas encore tout-à-fait vendue lorsque dom Mabillon fit son voyage d’Italie[g]. Ce duc d’Altaemps se nommait Jean Ange, et a publié la Vie du pape Anicet. Un autre duc d’Altaemps, nommé Gaudentius, mort l’an 1677, n’a pas été moins curieux de livres, ni moins docte. Il a publié la Vie de saint Chrysostome, et la Sainteté persécutée triomphante[h].

  1. * Leclerc et Joly remarquent qu’il fallait dire : aux huit dernières sessions du Concile de Trente.
  1. Voyez Amelot de la Houssaie dans ses Notes marginales de la version de l’Hist. du Concile de Trente de Fra-Paolo, p. 445, où il cite une lettre de M. de L’Ile au roi, datée du 9 de décembre 1561.
  2. Fra-Paolo, Hist. du Concile de Trente, pag. 648 de la version d’Amelot.
  3. Là même, pag. 494.
  4. Pallavic. Hist. Conc. Trident., lib. XV, cap. XIII, num. 10.
  5. Ibid., lib. XIV, cap. XIII.
  6. Witte, Diar. biogr., tom. II, p. 26.
  7. En 1685. Voyez son Musæum Italicum, tom. I, pag. 78, 79.
  8. Witte, Diar. Biogr., pag. 116.

(A) Il demeura à Trente depuis janvier 1562, jusqu’en 1563. ] Pallavicin a repris le père Paul, d’avoir dit que le cardinal Simonette et le cardinal Altaemps, furent nommés légats du pape en même temps, pour étre ajoutés aux légats qui avaient déjà été nommés. C’est n’avoir point su que Simonette avait été honoré de la légation du concile en même temps qu’Osius et Seripande, plusieurs mois avant qu’on leur donnât pour collègue le cardinal Altaemps[1]. Il le censure d’une autre chose : c’est de n’avoir fait mention d’Osius et de Seripande, qu’en parlant des choses qui suivirent d’assez loin leur légation. Ces sortes de fautes ne sont pas bien importantes : et néanmoins, on ne peut justement trouver mauvais qu’un censeur les porte en compte ; car il est du devoir d’un historien de les éviter.

  1. Pallavic. Hist. Concil. Trid., lib. XV, cap. XIII, num. 11.

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