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Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Daurat

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Index par tome


DAURAT [* 1] [a] (Jean), en latin Auratus, savant humaniste et très-bon poëte, était Limosin (A), et d’une ancienne famille, dont on dit qu’il quitta le nom (B), pour en prendre un autre qui a été la source féconde d’une infinité de pointes (C). Étant allé [* 2] à la capitale du royaume [b], afin d’y achever ses études, il y fit des progrès extraordinaires, et il s’y distingua de telle sorte par son grec et par le talent de la poésie, qu’il devint l’un des professeurs de l’université de Paris. On le fait succéder dès l’an 1560 [* 3] à Jean Stracellus dans la charge de lecteur et professeur du roi en langue grecque [c] ; mais avant cela il avait été principal du collège de Coqueret [d], après avoir été précepteur de Jean-Antoine de Baïf [* 4], chez Lazare de Baïf, son père, maître des requêtes. Il avait continué d’instruire ce jeune disciple dans le collége de Coqueret, et il avait eu là aussi pour élève pendant sept années le fameux Ronsard [e]. Un des plus justes et des plus glorieux éloges de Daurat est que de son école sont sortis un grand nombre d’habiles gens [f]. Il enseignait bien, et sa mine un peu paysanne et désagréable (D) n’arrêtait pas le succès de ses leçons. Il était accessible à tout le monde ; il aimait à dire des bons mots, et donnait même quelquefois de grands repas [* 5], se montrant partout fort éloigné de l’avarice (E) ; ce qui, avec l’étoile ou la fatalité de sa profession, pourrait bien être la cause de la pauvreté où il se trouva réduit (F) ; et qui lui a donné place dans la liste des savans qui sont presque morts de faim [* 6] [g]. Charles IX l’avait pourtant honoré de la qualité de son poëte [* 7], et s’était fort plu à s’entretenir avec lui (G). Ce ne fut pas sous son règne, mais sous celui de Henri II [h], que Daurat fut précepteur des pages [* 8] du roi pendant un an (H). Je ne sais pas si les chagrins qui l’obligèrent à quitter ce poste vinrent, ou tous, ou en partie, de la pétulance de cette jeunesse. Vu le siècle où il vivait, nous lui devons pardonner le goût qu’il eut pour les anagrammes, dont il fut le premier restaurateur [i] [* 9] : on prétend qu’il en trouva la tablature dans Lycophron. Il les mit tellement en vogue, que chacun s’en voulait mêler. Il passait pour un grand devin en ce genre-là, et plusieurs personnes illustres lui donnèrent leur nom à anagrammatiser. Il se mêlait aussi d’expliquer les centuries de Nostradamus, et cela avec un tel succès (I), au dire de quelques-uns, qu’il semblait être revêtu du caractère de son trucheman ou sous-prophète. Ce ne sont point là les beaux endroits de sa vie [* 10]. Il vaut encore mieux le voir se remarier dans son extrême vieillesse [* 11] avec une fille de dix-neuf ans (K), et l’entendre dire pour ses raisons, que c’était une licence poétique [j] ; et qu’ayant à mourir d’un coup d’épée, il avait trouvé plus à propos de faire l’exécution par une épée bien luisante que par une épée rouillée [k]. Ce nouveau mariage fructifia, et le rendit père d’un fils auquel on le voyait faire mille caresses folâtres [l]. Si M. de Thou et son traducteur avaient considéré ceci, ils auraient sans doute mieux pesé leurs expressions pour l’honneur de la jeune mariée (L). Daurat avait eu de sa première femme, entre autres enfans, un fils dont on a imprimé des vers français [m], et une fille qu’il maria à un savant nommé Nicolas Goulu [n], en faveur duquel il se défit de sa charge de professeur royal en langue grecque (M). Il a fait beaucoup de vers (N) en latin, en grec, et même en français, et sa maladie fut enfin d’en vouloir trop faire ; car il ne s’imprimait point de livre, et il ne mourait aucune personne de conséquence, sans que Daurat fit quelques vers sur cette matière, comme s’il avait été le poëte banal du royaume, ou comme si sa muse avait été une pleureuse à louage. Cela fit que si sa veine ne fut pas épuisée jusqu’à la lie, elle fut du moins réduite à l’état d’un tonneau bas percé (O), d’où le vin, destitué de la meilleure partie de ses esprits, ne coule que faiblement. Il était si bon critique, que Scaliger ne connaissait que lui et Cujas qui fussent bien capables de rétablir les anciens auteurs [o] ; mais il n’a donné au public que peu de chose de cette nature (P). Selon Scaliger, il commençait à s’apoltronner (Q), et s’amusait à chercher toute la Bible dans Homère. Il mourut à Paris le 1er. de novembre 1588, âgé de plus de quatre vingts ans (R). Le recueil qu’on fit de ses vers ne lui fut pas honorable : les libraires eurent plus d’égard à leur intérêt qu’à sa réputation. Ils y fourrèrent des poésies qu’il n’avait pas faites, et quelques ouvrages qu’il n’eût point voulu avouer pour siens, quoiqu’il les eût composés [p].

(A) Il était Limosin. ] M. de Thou, La Croix du Maine, Duverdier, M. Ménage, et plusieurs autres, le font natif de Limoges. On peut douter qu’ils soient bien fondés, quand on songe que Papyre Masson le fait naître à la source de la Vienne [1]. S’il était né dans la capitale du Limosin, je ne pense pas que ses amis, faisant son éloge, lui eussent donné pour patrie un village dont ils ne disent pas même le nom [* 12].

(B)... Et d’une ancienne famille dont on dit qu’il quitta le nom. ] Il était de la famille des Dinemandi et Bremondais [2]. On prétend [3] que le nom de Dinemandi, signifiant dans le langage du pays Dine-matin, et marquant par-là quelque chose d’un peu bas [4], ne lui plut point, et qu’il le changea en celui de Daurat, qui signifie en gascon la même chose que le mot françois doré, et qui avait été donné autrefois à l’un de ses ancêtres, à cause de ses cheveux blonds. D’autres prétendent que notre poëte prit ce nouveau nom, à cause que sa patrie était située sur la petite rivière d’Aurance [5]. M. Ménage m’apprend que la mère de Daurat était de la famille de Bermondet. [* 13] [6] : c’est donc ainsi qu’il faut corriger La Croix du Maine, en effaçant son Bremondais. Naudé n’oublie point notre Daurat, lorsqu’il parle [7] de ceux qui ont changé leur nom de famille, Illud... pro Joanne Mane-Pranso, Auratum.… exhibet. M. Ménage a désigné Daurat sous le nom d’Orthrophagus, dans sa métamorphose de Gargilius Macro. Voyez tome VII la remarque (D) de article Goulu [* 14] (Nicolas).

(C) ... Pour en prendre un autre qui a été la source féconde d’une infinité de pointes. ] On n’avait garde d’y manquer dans un siècle où les équivoques, les jeux de mots, les turlupinades, étaient une monnaie de bon aloi. À présent ce sont des espèces décriées qui ne sont bonnes que pour le billon. Du Verdier Vau-Privas [8] nous a conservé un sonnet tout plein de dorures ou d’allusions à l’or, en l’honneur de Jean Dorat. Le docte François Hotman crut sans doute bien rencontrer lorsqu’il fit ce distique contre lui :

Ex solido esse priùs vulgus quem credidit auro,
Extrorsùm auratus, plumbeus intùs erat [9].


Daurat ni son disciple Ronsard ne se trouvèrent pas bien d’avoir exercé leurs muses contre ceux de la religion : c’était s’attaquer à de trop rudes jouteurs. Le premier, donnant une idée ou une métaphore tout-à-fait basse, écrivit contre les grenouilles du grand lac de Genève, et les compara aux grenouilles de l’Apocalypse. C’était bien à eux qu’il fallait parler de l’Apocalypse. Ils feignirent entre autres choses, dans leur réponse, que leurs grenouilles, au lieu de coasser, criaient au rat, au rat de Limousin, et se plaignaient des ronses de Vendomois [10]. Ils lui rendirent même son injure en espèce, car ils l’appelèrent la grenouille limousine [11]. Hotman l’appelle mangeur de raves. Vidi multos, dit-il [12], qui dicebant quòd illa carmina meliùs valebant aureum quam omnia poëtastrorum epigrammata in fine tui libri posita duos denarios, etiam sine excipiendo suum vicinum Lemovicem raphanophagum [* 15] Joh. Auratum. Je ne sais si jamais Daurat a mis en vers la réponse dont il se servit contre un ministre de Genève [* 16], qui lui avait dit que le signe de la croix que font les catholiques sur leur personne semble être fait pour chasser les mouches. Du Verdier Vau-Privas, qui rapporte [13] cette réponse [14] avec de grandes marques d’approbation, prétend que Daurat passant par Genève, en revenant d’Italie, fut sollicité d’embrasser le calvinisme, et qu’on lui promettait bon appointement, mais qu’il ne se pouvait accoutumer à cette doctrine. Ce fut sans doute après ce voyage qu’il écrivit le poëme qui lui attira une grêle d’allusions.

(D) Il avait la mine un peu paysanne et désagréable. ] M. Moréri a outré ces paroles de Masson : Tametsi vultu subrustico et insuavi erat, en les traduisant ainsi, ceux qui ont travaillé à son éloge avouent que c’était l’homme du monde le plus mal fait, et qu’il avait l’extérieur d’un paysan. Voilà une insigne falsification au préjudice de ce fameux poëte du roi. Le latin qu’on vient de lire ne diffère de ce qui a été dit de Voiture que de la moitié. On a dit de celui-ci qu’il avait le visage un peu niais, mais agréable pourtant [15]. Je veux bien croire que Daurat était infiniment éloigné de la politesse qui a brillé dans Voiture ; mais je ne saurais n’imaginer qu’il fût dépourvu de cette science du monde et de ces agrémens de conversation que les savans doivent avoir pour être estimés dans une cour ; car nous verrons ci-dessous que Charles IX prenait un plaisir extrême à l’entendre, et qu’il admirait ses bons contes et ses bons mots ; et nous apprenons de Brantôme que Daurat voyait le grand monde. La première fois, dit-il [16], que j’ouïs l’histoire de la Matrone d’Éphèse, ce fut de M. Daurat qui la conta au brave M. du Gua, et à quelques-uns qui dînaient avec lui. Il ajoute que M. Daurat disait la tenir de Lampridius ; mais c’est de Pétrone qu’il la tenait, et j’aimerais mieux imputer ce petit défaut de mémoire à Brantôme qu’à notre poëte. Du Verdier observe que Daurat était petit homme de stature et de mine, mais grand d’esprit [17].

(E) Il était fort éloigné de l’avarice. ] Cet éloge et ceux qui le précèdent sont tout-à-fait opposés aux médisances de Scaliger ; car voici ce qu’il dit [18], sous le mot Auratus : Il était fort fantasque et sordidus comme Moncaud, sed non tam. Il coupait toutes les marges de son Barthole, et écrivait là. Il a peu de livres. Le moyen d’accorder ceci avec Papyre Masson, qui soutient que ce poëte ne faisait pas plus de cas de l’argent que de la boue, et qu’il jugeait indignes du nom de poëte ceux qui étaient trop bons ménagers ? Joignez à ceci le témoignage de M. de Thou, que je rapporte dans la remarque suivante. Quand on considère que, du côté de la poésie et de la critique, Scaliger a donné beaucoup d’encens à Daurat, on ne saurait juger qu’il ait été préoccupé contre lui ; mais d’ailleurs, quel fond y a-t-il à faire sur ses paroles ? N’assure-t-il pas que Daurat avait à Padoue ou à Pise 1200 écus de gages ? et cependant qui oserait croire que jamais Daurat ait eu la charge de professeur dans l’une ou l’autre de ces deux villes ? Scaliger ne parle-t-il pas comme si Daurat vivait encore ? mais cela peut-il subsister avec mille autres choses qui sont dans le Scaligérana, et qui ne peuvent avoir été dites que dix ou douze ans après que Scaliger se fut établi à Leyde, où il arriva en 1593, cinq ans après la mort de Daurat ? Pour ôter ces difficultés, ne faudrait-il pas supposer une chose fausse, savoir que les deux neveux de Pierre Pithou, qui ont recueilli le Scaligérana, ont demeuré quinze ou vingt ans chez Scaliger ? Il faut de deux choses l’une, ou que la mémoire de Scaliger ait souvent bronché dans les conversations qu’il avait avec ces jeunes gens, ou que ceux-ci aient confondu ce qu’ils lui entendaient dire. Du reste, on ne peut nier qu’il n’eût vu Daurat : ils nous apprend [19] qu’ils furent ensemble rendre visite au sieur de La Croix du Maine, et que Daurat, qui ne prononçait point le B, lui dit en sortant : oscura diligentia. C’est le jugement qu’il porta ds travaux de celui qu’ils venaient de voir. J’ai oublié une très-forte objection, et capable toute seule de nous convaincre qu’on a pris ici l’un pour l’autre. Peut-on dire de Daurat, homme qui ne s’occupait que de langue grecque et de poésie, que Barthole était son livre ? C’est à un professeur en droit à signaler son avarice sordide en écrivant sur les rognures de son Barthole.

(F) ... ce qui... pourrait être cause de la pauvreté où il se trouva réduit. ] M. de Thou, en avouant d’un côté que Daurat toucha jusqu’à sa mort la pension qui lui avait été conservée quand il se défit de sa charge, avoue de l’autre qu’il avait toujours négligé ses intérêts [* 17], et qu’il se trouvait réduit depuis long-temps à une déplorable nécessité. Vir ad aliorum studia ac commoda promovenda natus, qui rem faniliarem totâ vitâ neglexerat, deplorandâ jam pridem egestate premeretur [20]. Papyre Masson reconnaît qu’il ne laissa point de richesses, quoique, dans ses vieux jours il eût senti les bienfaits du roi Charles IX. Excessit è vitâ dives opibus, iis præsertim quas virtus parit, non quibus mortalium genus avidum expleri nequit [21]. Cela réfute invinciblement la prétendue mesquinerie dont le Scaligérana l’accuse, sans qu’on puisse nous objecter la politique dont Charles IX se servait à l’égard des poëtes. Brantôme [22] nous apprend que ce prince aimait fort les vers, et récompensait ceux qui lui en présentaient, non pas tout à coup, mais peu à peu, afin qu’ils fussent toujours contrains de bien faire, disant que les poëtes ressemblaient les chevaux, qu’il faloit nourrir, et non pas trop saouler et engraisser ; car après ils ne valent rien plus. Cette objection serait nulle, puisqu’avec quelque réserve que ce monarque eût gratifié son poëte, il eût pour le moins mis en état de n’être pas pauvre un homme dont l’avarice eût été sordide.

(G) Charles ix... s’était fort plu à s’entretenir avec lui. ] Je m’en vais rapporter tout le passage de Papyre Masson : il fournit matière de critiquer. Carolo nono, dit-il [23], regi christianissimo carissimus atque acceptissimus fuit (Auratus). Is enim in decrepitâ ætate facetias hominis et argutias mirabatur, honestabatque præmiis poëtæ sui venerabilem senectam. Il me semble que cet écrivain a grand tort de donner une vieillesse décrépite à notre poëte, sous Charles IX : ce n’est pas ainsi qu’on parle d’un homme qui n’a que soixante ou soixante-cinq ans, qui en vit plus de quatre-vingts sans presque aucune maladie, et qui fait des enfans peu d’années avant sa mort. Or, c’est ce qui convient à Daurat, selon Papyre Masson duquel voici les paroles [24] : Propè octogenarius aliquot jam pridem procreatis liberis, amissâque priori conjuge, adolescentulam duxit, ex eâque Polycarpum, seniles delicias, filiolum incredibili gaudio suscepit, blandiusculé cum eo colludens, et instar simiæ manibus efferens....... [25] decessit prosperâ férè semper usus valetudine....... anno Domini 1588........ major octuagenario [* 18]. D’autre côté il est notoire que le règne de Charles IX ne s’étend que depuis 1561 jusqu’en 1574. Au reste, Lorenzo Crasso, qui a cru que ce fut le roi Henri II qui conféra à Daurat le titre de poëta regius [26], ne savait pas que cet honneur est de plus ancienne date. Voilà Papyre Masson qui dit que Charles IX traitait Daurat comme son poëte.

(H) Il fut précepteur des pages du roi pendant un an. ] M. de Thou n’exprime point la durée de cet emploi ; il ne dit sinon que Daurat l’exerça avant que d’être professeur : Primùm pueris regiis erudiendis admotus, dein....... in regio gymnasio diù professor : passage où le traducteur a commis une bévue ; car il a traduit il fut premièrement employé à instruire les fils[* 19] du roi [27] : mais M. Ménage cite [28] des vers de Daurat, qui prouvent que cette fonction ne dura qu’un an, et qu’elle avait été une rude croix :

Aulica nam passus fastidia mille per annum,
Hunc tandem in portum ventis jactatus et undis,
Nauseam ut evomerem tanti maris, alter Ulysses
Evasi............................


M. Ménage ajoute que Papyre Masson parle de ce préceptorat : c’est ce que je n’ai point trouvé dans les éloges de Papyre Masson.

(I) Il se mêlait d’expliquer les centuries de Nostradamus.......... avec succès. ] M. Teissier [29] cite pour cela Papyre Masson et Sainte-Marthe, qui n’en disent rien : il fallait citer La Croix du Maine [30] et Du Verdier Vau-Privas. Les paroles de ce dernier sont remarquables : Dorat, dit [31], se mêlait d’interpréter les songes : il faisait cas des centuries de Nostradamus contenant certaines prophéties auxquelles il a donné des interprétations confirmées par plusieurs événemens, et disait que Michel Notre-Dame [32] les avait escrits un ange les lui dictant.

(K) Il se remaria......... avec une fille de dix-neuf ans.] C’est ainsi qu’il faut traduire ces paroles de Sainte-Marthe, undeviginti annorum puella MM. Moréri, Teissier[33]MM. Bullart [34], qui donnent vingt-deux ans à cette fille, auraient sans doute bien de la peine à en donner pour garant un auteur contemporain, qui valût celui que je leur oppose. M. Ménage ne lui en a donné que dix-huit [35].

(L) Pour l’honneur de la jeune mariée. ] En effet, M. de Thou a dit que ce qui diminua le regret de la mort de Daurat, est que la vieillesse l’avait rendu incapable de toutes les fonctions de sa charge [36]. Qui ne le croirait sur cela hors d’état de faire un enfant ? Qui croirait qu’un bon vieillard, qui aurait perdu la force d’expliquer un vers d’Homère à ses écoliers, aurait conservé la force de consommer un mariage avec une jeune fille ? Ainsi l’on ne pourrait ajouter foi littéralement au narré de M. de Thou, sans entrer dans de violens soupçons contre la jeune épouse de notre poëte, comme si elle avait pratiqué la maxime qu’une habile femme ne manque jamais d’héritiers, ou comme si son mari eût pu s’appliquer avec beaucoup de raison l’ancienne sentence :

Qu’autant vieillard à la barbe fleurie,
Pour ses voisins que pour lui se marie.


C’est ainsi qu’Amyot traduit ces paroles grecques proférées par un homme âgé : Γαμῶ γέρων, εὐ οἶδα, καὶ τοῖς γείτοσι, Duco uxorem, probe scio, vicinis quoque [37]. Au fond, rien ne paraîtrait plus contradictoire à ceux qui paient les pensions des professeurs et des ministres, que de voir que pour faire déclarer emeritus un homme dont la femme serait grosse, on alléguerait que l’âge l’aurait rendu entièrement incapable de monter en chaire.

Notez qu’il y a des gens [38] qui disent qu’un peu devant que de mourir il avait épousé une jeune servante, bien qu’âgé de quatre-vingts ans..., et qu’on ne dit point qu’il eût d’enfans de cette servante [39], comme il en avait eu d’une fort honnête dame qu’il avait épousée en premières noces. Voici donc un homme à mettre dans le catalogue dont M. Ménage a fait mention [40] [* 20].

(M) Il maria une fille...... à........ N. Goulu, en faveur duquel il se défit de sa charge de professeur royal en langue grecque. ] Sainte Marthe, sans marquer le temps, dit que Daurat, ayant été fait poëta regius, résigna sa charge de professeur à Goulu son gendre. M. de Thou parle de la chose d’une façon encore plus vague : il se contente de dire [41] qu’après que Daurat eut exercé long-temps la charge de professeur au collége royal, il devint emeritus, il renonça aux fonctions de cet emploi, et jouit d’une pension qui lui fut payée jusques à sa mort. Mais du Breul nous marque le temps ; car il dit que Nicolas Goulu fut pourvu à la place d’Aurat par brevet du roi du 8e. jour de novembre 1567 [42]. Sur tout cela, j’ai deux remarques à faire : l’une, que M. de Thou ne devait pas dire qu’à cause que la vieillesse, et la guerre civile qui avait chassé de Paris toute la jeunesse, avaient commencé de rendre inutile le travail de Daurat, on eut moins de regret à sa mort. Cela signifie qu’il aurait pu rendre quelque service s’il y avait eu des écoliers à Paris, et qu’il en avait rendu effectivement jusqu’à ce que les infirmités de la vieillesse l’eussent accablé. Il n’avait donc pas renoncé aux fonctions du professorat dès l’année 1567, qui fut celle de la translation de la charge du beau-père au beau-fils ; car s’il y eût renoncé dès-lors, les deux raisons alléguées par M. de Thou pourquoi la perte de ce professeur fut moins regrettée, seraient très-fausses : il semble donc que ce grand historien se soit contredit sur le chapitre de Daurat. Il a dit en quelque endroit que ce professeur avait renoncé à sa charge dès avant la mort de Turnèbe [43], et s’était retiré dans le faubourg de Saint-Victor [* 21], où lui M. de Thou l’allait voir souvent. Jam Joannes Auratus professioni renunciaverat, et in Sanvictorianum suburbium concesserat ; quo frequens itabat Thuanus ex ejusque colloquiis semper instructior redibat, de Budæo quem ille puer viderat, Germano Brixio, Jacobo Tusano sedulò eum percontatus [44]. Ma seconde remarque est que la Croix du Maine déclare en 1584, qu’Aurat fait encore tous les jours leçons ordinaires de sa profession à Paris ; tant il aime à profiter au public, et faire des disciples. Voilà de part ou d’autre des gens qui se sont trompés. Ce qui me paraît de plus probable est que notre homme ayant obtenu que sa profession fût conférée à son beau-fils, ne laissa pas d’enseigner comme auparavant, du moins en particulier.

(N) Il a fait beaucoup de vers. ] Du Verdier Vau-Privas nous en conte apparemment [* 22], lorsqu’il dit [45] que les odes, épigrammes, hymnes, et autres genres de poésies en grec et en latin composés par Daurat passent plus de cinquante mille vers : mais quoique l’on en rabatte tout ce qu’on jugera à propos, il demeurera pour constant qu’il a composé un grand nombre de poésies en ces deux langues, à quoi il faudra joindre celles qu’il a composées en français ; car le même Du Verdier remarque qu’encore qu’il se soit entièrement adonné aux poésies grecques et latines, il n’a pas laissé de poétiser en notre langue française, dont n’a imprimé que bien peu. Il donne le titre de deux poëmes français : M. Teissier donne le titre des latins. Consultez la note [46]. Au reste, M. Ménage n’a pas eu raison de dire que Daurat ne faisait point de vers français, et de soutenir par-là que M. Baillet avait eu tort d’assurer que la Pléiade imaginée par Ronsard n’était que de poëtes français [47]. Si la prétention de M. Ménage était vraie, savoir que Daurat le chef de cette Pléiade ne faisait point de vers français, M. Baillet aurait été critiqué à juste titre : mais cette prétention est fausse ; car outre ce qui vient d’être cité de Du Verdier Vau-Privas, on trouve dans la Croix du Maine, que Daurat a écrit plusieurs poëmes très-doctes tant en grec et latin qu’en français. Ailleurs [48] on trouve que Ronsard appela la Pléiade la compagnie de Jean Antoine de Baïf, de Joachim du Bellai, de Pontus de Tyard, d’Étienne Jodelle, de Remi Belleau, de Daurat, et de lui, parce qu’ils étaient les premiers et plus excellens, par la diligence desquels la poésie française était montée au comble de tout honneur. Conformément à cela M. Ménage lui-même avait dit dans ses remarques sur Malherbe, qu’à l’imitation de la Pléiade de poëtes grecs, Ronsard en fit une des poëtes français qui étaient de son temps........., et que ces poëtes français étaient Ronsard, du Bellai, Pontus de Tyard, Jodelle, Belleau, Baïf et Daurat. Et voici ce que l’on trouve à la page 186 de ses remarques sur la vie de Pierre Ayrauld : Daurat est le premier des poëtes de la Pléiade ; car tous ceux qui ont parlé de ces poètes, les ont nommés en cet ordre : Daurat, Ronsard, du Bellai, Belleau, Antoine de Baïf, Pontus de Tyard, et Jodelle. Je ne veux point me servir de l’autorité de M. de Thou, qui dit [49] que Ronsard et Daurat avaient fait les vers qui furent chantés par les filles de la reine, au fameux ballet dont on régala les ambassadeurs de Pologne l’an 1573 [* 23] ; car il est fort possible, en cette rencontre, que des vers chantés par des dames aient été latins, et il y a des auteurs qui disent expressément que Daurat fit les vers latins qui furent récités au ballet qui fut représenté aux Tuileries l’an 1573, quand M. le duc d’Anjou fut déclaré roi de Pologne [50]. Mais quoiqu’il soit sûr que Daurat a fait des vers en sa langue maternelle, il faut avouer que son mérite était pas tel de ce côté-là que du côté de la poésie latine. C’est aussi en qualité de poëte latin qu’il a fait du bruit dans la république des lettres, nonobstant les fautes grossières qui lui échappaient quelquefois contre les règles de la quantité. Barthius lui donne ce coup en passant dans la page 1659 de son commentaires sur Stace, et ajoute une chose de lui qui mérite d’être rapportée [51], c’est qu’il admirait tellement cette épigramme d’Ausone (Epigr. 105),

Dum dubitat natura, marem faceretve puellam,
Factus es, ô pulcher, penè puella puer,


qu’il soutenait qu’un démon en était l’auteur [* 24].

(O) Sa veine fut réduite.………. à l’état d’un tonneau bas percé. ] Citons Sainte-Marthe. Nullus novus liber in lucem exibat, quin sibi commendatricem Aurati musam pro Mercurio itineris duce et auspice deposceret. Nullus in totâ Galliâ paulò nobilior è vivis excedebat, quin ab Aurati lugubribus camœnis tanquam præficis solemnes funeri questus et lacrymæ sufficerentur ; quo fiebat ut in tantâ similium argumentorum multitudine beata illa quondam uberioris ingenii vena non aresceret quidem, sed fundo propior languidius negligentiusque flueret ac se traheret [52]. J’ai dit dans la remarque (B) de l’article Afer (Domitius), que les poëtes devraient quitter de bonne heure le service d’Apollon. J’ajoute que s’ils sentaient le retour de quelque accès poétique, ils devraient le prendre pour une tentation de quelque mauvais génie, et se servir envers les déesses du Parnasse de la prière qu’un de leurs confrères employa envers la déesse de l’amour :

........ Parce, precor, precor,
Non sum qualis eram bonæ
Sub regno Cynaræ. Desine dulcium
Mater sæva Cupidinum
Circa lustra decem flectere mollibus
Jam durum imperiis : abi
Quò blandæ juvenum te revocant preces [53].


Le service des muses sympathise en bien des choses avec le service des dames ; il vaut mieux s’en retirer trop tôt que trop tard, et dire de fort bonne heure avec une ferme résolution de s’en tenir là :

Vixi puellis nuper idoneus,
Et militavi non sine gloriâ :
Nunc arma, defunctumque bello
Barbiton hic paries habebit [54].


On parle de certains monarques, qui donnèrent ordre à quelqu’un de leurs domestiques de leur venir dire chaque jour : Souvenez-vous d’une telle affaire [55]. S’il est permis de paroles de Papyre Masson, pour savoir que ce disciple n’avait pu rendre aucun service poétique à la mémoire de Daurat. O si hodiè discipulus ejus Petrus Ronsardus insignis poëta viveret, quas ille nænias, aut quæ epitaphia scriberet ! J’ai mieux aimé suivre Papyre Masson que M. de Thou. Ce dernier fait mourir Daurat sur la fin de novembre, âgé de près de quatre-vingts ans.

  1. * La seule pièce française que contienne son recueil intitulé : Joannis Aurati poëmata, 1586, in-8o., est signée Dorat, comme le remarque Leclerc. Baluze croit que ce nom lui venait de Dorat, petite ville de la Marche Limousine. Il faut donc, dit Leclerc, écrire Dorat.
  2. * Ce fut en 1537, dit Leclerc
  3. * Leclerc cite une petite pièce de Michel de L’Hospital, où le professorat de Daurat est daté de 1556. Goujet, dans son Mémoire sur le Collége royal, dit, tome 1er., pag. 455, que Dorat succéda, en 1560, à J. Strazel, mort l’année précédente. Mais ce même Goujet, dans l’article Strazel, pag. 401, le fait mourir en 1556 ou 1559, sans dire quelle est la vraie date des deux. Contre l’opinion suivie par Goujet, en son article Dorat, on peut encore citer les Odes et épigrammes, etc., de Charles Fontaine, imprimées dès 1557. Parmi ces pièces, il y en a une où Daurat est appelé lecteur royal.
  4. * Précédemment il avait, dit Leclerc. été soldat pendant trois ans.
  5. * Joly nie cette circonstance.
  6. * Cela est sans raison, dit Leclerc.
  7. * Ce fut en 1567, dit Leclerc.
  8. * Voyez la note ajoutée sur la remarque (H).
  9. * Joly donne, d’après Leclerc, les noms des prédécesseurs de Daurat pour la restauration de l’anagramme, et il renvoie au chapitre des Bigarrures du sieur Desaccords (Tabourot), intitulé : Des Anagrammes.
  10. (*) Les mémoires de l’état de France, etc., tom. I, au feuillet 278 tourné, après avoir parlé du massacre de l’amiral de Châtillon, et de la manière dont le corps de ce seigneur fut accoutré par la populace : Jean Dorat, poëte, écrivit des vers latins où il se moque de l’amiral, blasonnant un chacun des membres de ce corps mutilé. Je doute que cet endroit de la vie de Daurat soit plus beau que d’autres qu’on lui a reprochés. Rem. crit.
  11. * Bayle croyait Daurat né en 1507, et se trompait de dix ans, comme le prouve Leclerc, dans une note sur la remarque (R).
  12. * Daurat lui-même, dans plusieurs endroits de ses poésies, cités par Leclerc, dit être né à Limoges.
  13. * Leclerc remarque que c’est une erreur, puisque les Bermondet étaient nobles et que Daurat lui-même, dans une de ses pièces, dit que sa mère était fille d’un marchand.
  14. * Leclerc rapporte différentes preuves que Daurat n’a jamais changé de nom, et surtout n’a jamais en celui de Disne-Matin. Revenant encore sur ce sujet à l’article de N. Goulu, il remarque qu’en retour de ce que ce dernier était appelé mon Goulu par Daurat, il n’aurait pas manqué de l’appeler mon Disne-Matin. Cependant je crois bon d’observer que Daurat pouvait se permettre envers son gendre des familiarités que Goulu pouvait ne pas prendre.
  15. (*) Le mot raphanophagus, employé par François Hotmau, aurait dû être rendu par mâche-rabe, qui est le sobriquet des Limosins, nommément des paysans, tels que Daurat, à juger de cet homme par son extérieur rustique. Au diable le masche-rabe, tant il pue, dit dans Rabelais, l. 2, ch. 6. Pantagruel, parlant de l’écolier limosin, qui s’était conchié pendant que ce géant l’avait tenu à la gorge. On sait d’ailleurs le Magnificat des Limosins de la campagne : monsiour saint Marsau, nosire bon fondatour, prega pour nous nostre Seignour, qu’il nous veuille bien garda nostra raba, nostra castagna, nostra fama, Alleluia. Comme les paysans limosins sont fort pauvres, et qu’au défaut de blé ils se remplissent d’une espèce de raves ou gros navets ronds qu’ils ne se donnent pas même le temps de cuire, de là ce sobriquet qui reproche à ces pauvres gens, et leur indigence, et les mauvais vents à quoi on est exposé quand on se trouve près d’eux. Jean de la Bruyère-Champier, l. 9, chap. 2 de son de Re cibaria, où il parle de plusieurs espèces de cette sorte de raves, Sabaudis ac Lemovicis palma tribuitur, ut olim apud Romanos Nursinis. Vulgus Gallicum Sabaudis atque Lemovicis rediisse ad restun clamat, ubi rapa gelu exusta fuerint, aut aliquâ injuriâ soli cœlive perierint.... Inflationes crudiora minusqne cocta facere creduntur. Undè crepitus ventris ingentes vescentibus fiunt. Rabelais, au reste, qui, l. 2, ch. 27, parlant de ces personnes grosses et courtes que nous appelons nabotes, les compare à cette espèce de navets, aurait pu fournir à Ménage de quoi autoriser l’étymologie qu’il donne de ce mot. Rem. crit.
  16. * Leclerc assure que dans les poésies de Daurat on ne voit rien sur ce sujet, non plus que sur le voyage en Italie dont Bayle parle quelques lignes plus bas, et qui ne peut avoir été que très-court s’il a eu lieu.
  17. * Leclerc dit que de Thou était mal informé, et qu’au contraire Daurat suivait chaudement ses intérêts.
  18. * Voyez ci-après une note sur la remarque (R).
  19. * Sur cette traduction inexacte, Leclerc remarque que Teissier a corrigé assez heureusement Îe texte de de Thou ; et que si au lieu de fils du roi, il eût mis enfans du roi, il n’aurait rien dit que de vrai. Daurat fut en effet précepteur du duc d’Angoulême, fils naturel, et de trois filles légitimes de Henri II. Daurat fut supplanté en 1555, et renvoyé sans retour et sans récompense.
  20. * C’est-à-dire, des hommes qui ont épousé leurs servantes ; mais Leclerc et Joly sont loin de regarder comme prouvé que la seconde femme de Daurat fût une servante.
  21. * Leclerc observe que Daurat dit que sa maison était au faubourg Saint-Marcel ; mais il ajoute que les faubourgs Saint-Marcel et Saint-Victor étant limitrophes, l’erreur de de Thou est légère.
  22. * Leclerc trouve que Bayle décide trop hardiment. Il ne dit pourtant que, apparemment. Leclerc ajoute que Du Verdier pouvait tenir de Daurat lui-même ce qu’il avançait.
  23. * Leclerc assure que ces vers sont tous latins et furent imprimés la même année en une brochure in-folio avec figures.
  24. (*) On trouve pag. 339 du livre intitulée, Veneres Blyemburgicæ, sive amorum Hortus, etc. opera Damasi Blyemburgii Batavi, Dordraci, 1600, in-8o., ces vers d’un pacte appelé Evangelista, qui sont une imitation de ceux d’Ausone :

    Dum dubitat, faceret ne Deam, faceret ne puellam
    Jupiter, ecce Dea es facta, puella simul.
    Sed Dea dum fieres, dubitat Venus, anne Minerva,
    Virgo, fores ; subito es facta Minerva, Venus, etc.

    Ces vers sont adressés ad Helenam Vendraminam virginem Venetam. Rem. crit.

  1. On l’appelle aussi Aurat, d’Aurat, Dorat.
  2. Papyr., Masso, in Elog. Jo. Aurati.
  3. Du Breul, Antiq. de Paris, pag. m. 565.
  4. Dinet, Vie de Ronsard.
  5. L’entrée de Ronsard à ce collége tombe vers l’an 1545, puisque Ronsard avait alors vingt ans passés. [Leclerc dit que Ronsard avait plus de vingt-un ans, ce qui désigne l’an 1547.]
  6. Docuit diù summâ cum gloriâ et discipulos habuit omnes fere præstantiores Galliæ viros, vicinarumque gentium lectissimos. Papyr. Masso, in Elog. Jo. Aurati. Voyez aussi Thuan. lib. LXXXIX. Sammarth. Elog., lib III, pag. m. 55.
  7. Voyez Maturiu Simonius, de Literis pereuntibus, apud Barthium in Stat., pag. 447.
  8. Environ l’an 1554. Voyez M de Thou, liv. XIII, vers la fin, pag. m. 278. Voy. aussi l’article Lorraine. Remarque (N), t. IX.
  9. Papyr. Masso, Elog. Jo. Aurat. ; Claudius Verderius, Cens. in Auctor, pag. 45 ; Dinet, Vie de Ronsard.
  10. Sammarth., in ejus Elogio.
  11. Papyr. Masso, in Elog. Jo. Aurati. Je rapporte ses paroles dans la remarque (G).
  12. Id., ibid.
  13. Ils sont dans le recueil des vers du père, et si l’on en croit le titre, ils ont été faits par l’auteur à l’âge de dix ans. Ménage, Remarque sur la Vie d’Ayrault, pag. 187. La fille aussi fut savante, comme nous le dirons sous le mot Goulu (Nicolas), tome VII.
  14. Sammarth.. in ejus Elogio. La Croix du Maine, pag. 201.
  15. Scaligérana I, pag. m. 18. Voyez Guil. Canterus in Lycophr. Vers. 308.
  16. Thuan., Hist., lib. LXXXIX, sub fin.
  1. Pap. Masso, in Elogio Jo. Aurati.
  2. La Croix du Maine, Biblioth., pag. 201.
  3. Ménage, Remarques sur la Vie d’Ayrault, pag. 186. Baillet, Auteurs déguisés, pag. 155.
  4. La coutume de dîner trop tôt.
  5. Coulon, Rivières de France, Ire. part., pag. 323.
  6. Ménage, Rem. sur la Vie d’Ayrault, pag. 186, 499.
  7. Naud., præf. in Opusc. Niphi.
  8. Biblioth., pag. 685, 686.
  9. Matagonis de Matagonibus ad Italo-Galliam Matharelli, pag. m. 248.
  10. Voyez Garasse, Doctrine curieuse, pag. 127.
  11. Le Laboureur, Additions à Castelnau, tom. II, pag. 674.
  12. Matagonis de Matagonibus ad Italo-Galliam Matharelli, pag. 247.
  13. Prosopographie, tom. III, pag. 2575.
  14. Elle roulait sur ce que Belzébuth signifie prince des mouches.
  15. Histoire de l’Académie française, pag. m. 301.
  16. Dames galantes, tom. II, pag. 140.
  17. Du Verdier, Prosopographie, tom. III, pag. 2575.
  18. Dans le IIe. Scaligérana.
  19. Scaligérana, pag. m. 148.
  20. Thuan., lib. LXXXIX, pag. 175.
  21. Papyr. Masso, Elog., tom. II, pag. 290.
  22. Vie de Charles IX.
  23. Papyr. Masso, Elog., pag. 290.
  24. Papyr. Masso, Elog., tom. II, pag. 289.
  25. Idem, ibid., pag. 290.
  26. Istor., de Poët., pag. 265.
  27. Voyez Teissier, Elog., tom. II, pag. 108.
  28. Rem. sur Ayrault, pag. 187.
  29. Elog., tom. II, pag. 110.
  30. Biblioth., pag. 330.
  31. Prosopographie, tom. III, pag. 2575.
  32. Il y a dans l’imprimé, et disait Michel que Nostre-Dame. C’est visiblement une faute d’impression.
  33. Éloges, tom. II, pag. 110.
  34. Bullart, Académie des Sciences, vol. II, pag. 360.
  35. Remarques sur la Vie d’Ayrault, pag. 187.
  36. C’est ainsi qu’on a traduit ce latin, ob senium inutilis ejus opera esse cœpisset.
  37. Plut., An seni sit gerenda Respub. pag. 789.
  38. Pierre de Saint-Romuald, Journal chronologique et historique, au 6 d’octobre, pag. m. 396. Il met la mort de Ronsard à ce jour-là 1589.
  39. Cela est faux. Voyez la remarque (G), citation (24).
  40. Voyez l’article Briséis, citat. (15), tome IV, pag. 141.
  41. Lib. LXXXIX, sub fin.
  42. Du Breul, Antiquités de Paris, pag. 565.
  43. C’est-à-dire, avant 1572.
  44. Thuan., de Vitâ suâ, lib. I.
  45. Bibliothéque, pag. 685.
  46. Voyez le jugement que M. de Thou a fait du Recueil des poëmes latins, et M. Baillet, Jugem. sur les Poët., num. 1337. M. de Thou dit que les libraires y mirent les vers qui n’étaient point de Daurat ; son traducteur a omis cela, apud Teissier.
  47. Anti-Baillet, tom. II, pag. 28.
  48. Dans la Vie de Ronsard.
  49. Lib. LVII.
  50. Du Breul, Antiquités de Paris, pag. 565.
  51. Il l’avait déja rapportée, pag. 94.
  52. Sammarth. Elogior., liv. III, pag. m. 55, 56.
  53. Hor., od. I, lib. IV, vs. 2.
  54. Hor., od. XXVI, lib. III, vs. 1.
  55. Souvenez-vous que vous êtes mortel. On attribue cela à Philippe de Macédoine. Souvenez-vous des Athéniens. Hérodote, liv. V, chap. CV, touchant Darius fils d’Hystaspe.

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