Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Feu de la Saint-Jean

La bibliothèque libre.
Henri Plon (p. 270).
◄  Feu

Feu de la Saint-Jean. En 1634, à Quimper, en Bretagne, les habitants mettaient encore des sièges auprès des feux de joie de la Saint-Jean, pour que leurs parents morts pussent en jouir à leur aise. — On réserve, en ce pays, un tison du feu de la Saint-Jean pour se préserver du tonnerre. Les jeunes filles, pour être sûres de se marier dans l’année, sont obligées de danser autour de neuf feux de joie dans cette même nuit : ce qui n’est pas difficile, car ces feux sont tellement multipliés dans la campagne qu’elle paraît illuminée. On conserve ailleurs la même opinion qu’il faut garder des tisons du feu de Saint-Jean comme d’excellents préparatifs qui, de plus, portent bonheur. — À Paris, autrefois, on jetait deux douzaines de petits chats (emblèmes du diable sans doute) dans le feu de la Saint-Jean[1] parce qu’on était persuadé que les sorciers faisaient leur grand sabbat cette nuit-là. — On disait aussi que la nuit de la Saint-Jean était la plus propre aux maléfices, et qu’il fallait recueillir alors le trèfle à quatre feuilles, et toutes les autres herbes dont on avait besoin pour les sortilèges.

  1. Voyez l’article Chat.