Dictionnaire pratique et historique de la musique/Appareil
Appareil, n. m. En physique, assemblage de pièces concourant à effectuer une opération expérimentale. L’acoumètre, les résonnateurs, la sirène, etc., sont des A. destinés à l’étude des phénomènes sonores (voy. ces mots). En physiologie, ensemble d’organes concourant à une fonction commune. || 1. A. auditif. Il se compose de trois parties dénommées oreille externe, moyenne et interne. L’oreille externe comprend le pavillon (P) et le conduit auditif (Cæ), dont les dont les dimensions générales sont en longueur 21 mm., en diamètre 9 mm. L’oreille moyenne a la forme d’une lentille bi-concave fermée du côté de l’O. externe par une membrane circulaire, dite tympan (T), d’un diamètre ordinaire de 10 mm. ; elle communique avec l’O. interne par la fenêtre ronde (diamètre : 1 mm. 5) et la fenêtre ovale, elliptique (grand axe : 3 mm., petit axe : 1 mm. 5), avec le pharynx par la trompe d’Eustache (te).
Les vibrations imprimées à la membrane
du tympan par les sons se transmettent
à la fenêtre ronde par les ondes
aériennes, à la fenêtre ovale par la
chaîne des osselets, composée du marteau,
de l’enclume et de l’étrier, qui s’articulent
entre eux. Le muscle du
marteau augmente la tension du tympan,
celui de l’étrier le protège contre
les vibrations trop intenses. L’oreille
interne, dite labyrinthe, forme une cavité
appelée vestibule, d’où s’élèvent les
canaux semi-circulaires (cs), au nombre
de trois, et à la partie inférieure
de laquelle est placé le limaçon (L).
Cette cavité, d’environ 20 mm. cubes,
est remplie du liquide nommé périlymphe,
qui communique avec le liquide
céphalo-rachidien par le canal
périlymphatique, et qui contient le sac
endolymphatique, rempli du liquide de
ce nom et au milieu duquel aboutissent
les extrémités du nerf auditif (A).
Celui-ci plonge dans le cerveau deux
racines, dites antérieure ou vestibulaire,
et postérieure ou cochléaire. Diverses
hypothèses ont été présentées pour
expliquer le fonctionnement de
l’appareil auditif. Helmholtz, en application
du principe des résonnateurs,
par lequel il avait réalisé l’analyse
du timbre, a supposé que chaque
élément vibratoire correspondait dans
l’oreille à une localisation spéciale
dont il a cru trouver le siège dans les
fibres, dites de Corti, qui tapissent
l’intérieur du limaçon. Cette hypothèse,
contredite par de nouvelles
recherches, a été abandonnée. D’après
les expériences du Dr Marage sur
l’acuité auditive des sujets vivants
et ses études anatomiques sur les
organes auditifs d’individus sains et
malades, les vibrations, en arrivant
au tympan, communiquent à l’étrier
des déplacements de l’ordre, au plus,
de 11 000 de millimètre, qui, transmis
au sac endolymphatique par l’intermédiaire
de la périlymphe, impressionnent,
selon leur nature, les centres
nerveux de la 1re, 2e ou 3e étape.
L’attention, dans l’acte d’écouter,
porte à son maximum l’élasticité des
articles suspendus de la chaîne des
osselets. La rapidité de la perception
n’exigerait, selon O. Abraham, que
6310 000 de seconde pour un son de
plus de 3 000 vibrations.
Les limites de l’audition dans l’ordre de l’étendue semblent enfermées entre les sons de 8 et de 32 000 vibrations. La discrimination
des intervalles et celle des
timbres s’acquièrent par l’éducation,
mais existent sommairement chez tous
les individus sains et chez les animaux
supérieurs. On doit mentionner ici
que, contrairement à la croyance
vulgaire, l’oreille n’est pas seulement
le siège du sens de l’audition : la physiologie
nouvelle y place également le
sens de l’équilibre et de l’orientation.
(Voy. Audition, Oreille.) || 2. A. vocal.
Lié à l’appareil respiratoire, qui
l’alimente en air et joue le rôle de la
soufflerie dans l’orgue l’A. vocal
communique par les bronches
Appareil vocal.
et la trachée (tr) avec les alvéoles pulmonaires.
Il fonctionne pendant l’acte de l’expiration,
deuxième temps de la respiration,
par le passage de l’air sous pression dans la cavité du larynx,
que les deux paires de replis de muqueuse laryngée,
appelés cordes vocales (CVs et CVi),
divisent en trois étages : inférieur,
moyen et supérieur, ce dernier surnommé
vestibule du larynx. Le nom de glotte,
autrefois appliqué à l’ensemble
des parties molles du larynx, désigne
aujourd’hui une partie de cette cavité,
subdivisée en deux zones, l’une antérieure,
membraneuse et vocale, l’autre
postérieure, ligamenteuse et respiratoire.
Le larynx est l’organe producteur
de la voix. Placé dans la région
moyenne du cou, au-dessous de l’os
hyoïde, il est composé de onze pièces
cartilagineuses réunies par des liens
fibro-élastiques et mises en mouvement
par un système de muscles.
Pendant le chant, le larynx monte et
descend selon qu’il émet des sons
aigus ou graves. Ses dimensions, toujours
plus considérables chez l’homme
que chez la femme, varient selon les
individus et sont en rapport avec
la nature particulière de chaque voix.
Le rôle des cordes vocales dans la production
du son musical est nul, de même
que celui de la glotte fausse, ou fente
glottique, qui sépare les cordes supérieures
(CVs). Le passage du son, formé
dans la cavité du larynx, à celle de la
bouche, s’opère par le pharynx guttural,
que l’extrémité du voile du palais,
avec la luette (e) séparent du pharynx
nasal. En ce passage se répartissent
certaines sonorités, le voile s’ouvrant
pour l’émission des syllabes nasales
et obturant au contraire l’orifice nasal
pour les sons élevés et les syllabes sans
m ni n. Le son se modèle définitivement
dans la bouche ou cavité buccale, qui
remplit l’office de résonnateur, et il
s’articule par le concours de la
langue, des dents et des lèvres. (Voy.
Chant, Phonation, Voix.)