Dictionnaire pratique et historique de la musique/Indice
, (p. 203).
Indice, n. m. Chiffre par lequel les physiciens différencient les octaves dans l’énonciation des notes de l’échelle. En partant de l’ut grave du jeu d’orgue de 32 pieds faisant 32 vibrations, les auteurs classiques comptent généralement sept octaves et les plus modernes neuf, qu’ils distinguent par les I. ut 1, ut 2, etc., jusqu’à ut 7 et ut 9. Mais l’usage des I. n’est pas identique chez les diverses nations, ni chez les divers savants d’une même nation. Helmholtz emploie comme point de départ le zéro, ut-o, ré-o, etc., pour l’octave du 32 pieds, ut-1, ré-1, pour celle du 16 pieds, et au-dessus de laquelle on arrive à l’aigu, pour la dernière octave, celle des tuyaux de 1 pied, dite octave tierce, à l’I. 3 : ut3, ré3, etc. Gevaert adopte les I. négatifs pour les octaves ut-2 et ut-1, mais il supprime le zéro et commence dès l’octave du 8 pieds à se servir des I. 1 et suivants, jusqu’à 7. Le système des I. s’applique également à la dénomination alphabétique des sons de l’octave, A, B, C, etc. La variabilité du langage des I. engendre l’incertitude, puisque selon les uns ou les autres auteurs, le la du diapason normal est exprimé tantôt par la2 et tantôt par la3. C’est pour supprimer cette indécision et les confusions qui en résultent, que G. Lyon a proposé le système de numérotation continue des sons de la gamme tempérée. L’ut de 32 pieds de l’orgue donnant 32 vibrations simples, est considéré comme le son musical le plus grave qui soit perceptible aux oreilles humaines. On le marque de l’I. 1 ; les sons suivants sont numérotés par demi-tons. Le piano commençant au la de cette même octave, commence ainsi par le son 10. L’octave de 32 pieds contient donc les sons de 1 (ut-2) à 12, celle de 16 pieds, de 13 (ut-1) à 24 ; celle de 8 pieds, de 25 (ut1) à 36 ; de 4 pieds (ut2), de 37 à 48 ; de 2 pieds (ut3), de 49 à 60 ; de 1 pied (ut4), de 61 à 72 ; de 1/2 pied ou 6 pouces (ut5), de 73 à 84 ; de 1/4 de pied (ut6), de 85 à 96 ; l’ut7 auquel arrivent quelques pianos modernes, est donc le son 97, I. de G. Lyon et de G. Sizes (Voy. Instruments, Tableau de l’étendue des I.)